« Quand le cafard organise une fête, il ne demande pas l’autorisation à la poule. »
– Proverbe jamaïcain
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Je ne vais pas commencer à classer nos lettres d’informations par ordre de préférence personnelle – je serais bien en peine de le faire, d’ailleurs –, mais il faut tout de même admettre qu’Opportunités Technos remporte la palme du meilleur titre aujourd’hui avec ce chef d’œuvre :
« La revanche des cafards sur le règne des licornes ».
C’est le thème de la journée : ma sœur, actuellement en vacances sous les tropiques, vient de m’annoncer qu’« un cafard de cinq bon centimètres de long [lui] est tombé dans la nuque ce matin ». Je n’ai pas osé lui demander si elle avait vu une licorne.
00:30 Avec une telle entrée en matière, évidemment, impossible de résister : il fallait lire la suite de l’article – et je n’ai pas été déçue. Comme le titre l’indique, Etienne Henri vous encourage à vous désintéresser de licornes certes ravissantes mais pour le moins boiteuses…
… pour vous concentrer sur des animaux moins « glamour » mais bien plus prometteurs :
« Certains entrepreneurs et investisseurs […] préfèrent à l’image de la licorne accompagnée de ses paillettes celle du cafard qui, inlassablement, travaille pour chercher sa nourriture et résiste aux conditions les plus rigoureuses.
[…]Les licornes sont des instruments spéculatifs par excellence qui ne créent pas de richesse pour leurs actionnaires. Les cafards, de leur côté, travaillent à leur rentabilité dès le premier jour d’activité, dans l’ombre et loin de toute frénésie – spéculative ou médiatique. Beaucoup plus besogneux, ils s’emploient à réaliser, exercice après exercice, des bénéfices qu’ils peuvent réinvestir ou reverser sous forme de dividendes.
Alors que les licornes ont pour modèle revendiqué de vie à la James Dean (‘Live fast, die young’), les cafards préfèrent s’adapter aux conditions de marché fluctuantes et ont une priorité : la survie avant tout. Ils prennent à cœur leur mission de valorisation du capital fourni par les investisseurs, et se fixent pour objectif de créer de la richesse au lieu de pratiquer des stratégies de dumping à fonds perdus.
De quoi tenter les investisseurs qui préfèrent les investissements de long terme aux paillettes ! »
Je vous recommande la suite de cet article – où Etienne explique de façon limpide la faiblesse des licornes, et comment les éviter – disponible en cliquant ici.
Et si vous voulez concentrer vos investissements sur des blattes peu ragoûtantes mais (extrêmement) productives – c’est par ici !
01:30 Après cette entrée en matière entomologique, élargissons le champ, et voyons où en sont les marchés dans leur ensemble avec Philippe Béchade. Il dresse un panorama conjoncturel complet dans la dernière alerte de son service, Béchade Confidentiel – et en tire un diagnostic mitigé :
« Wall Street ne s’est pas emballé depuis la séance des ‘Trois sorcières’ du 18 septembre, qui a vu les indices américains s’en sortir sans gain ni perte sur l’échéance d’octobre.
Les investisseurs préfèrent se concentrer sur des données plus concrètes, telles que les publications trimestrielles. Après le coup d’envoi plutôt encourageant donné par le secteur bancaire, et notamment les résultats historiques de JP Morgan, qui affichait une rentabilité record de 18% de ses fonds propres au T3, les chiffres d’affaires et les profits s’avèrent globalement inférieurs à ceux du second trimestre… tout en étant – naturellement – majoritairement supérieurs aux attentes.
[…] Les dépenses des ménages restent pour l’instant robustes, un sentiment corroboré par la hausse du volume des demandes de crédit à la consommation. Leur encours s’élève désormais à 4 000 Mds$, chiffre du mois d’octobre, dont 1 100 Mds$ de crédits revolving.La consommation, même à crédit, semble donc encore constituer le dernier rempart contre la récession aux Etats-Unis. Les derniers ISM d’octobre préfigurent un double ralentissement de l’activité, aussi bien dans l’industrie que les services.«
02:15 Voilà pour ce qui se passe dans l’économie réelle. Du côté du système financier, ce n’est guère plus encourageant, continue Philippe :
« La Fed de New York se présente de son côté comme le dernier rempart contre de très gros soucis sur le marché interbancaire. Elle a annoncé qu’elle augmenterait la taille de ses injections de liquidités dans le système financier à un minimum de 120 Mds$ du 24/10 jusqu’au 29/10 – ce qui représente déjà 60% de plus que les 75 Mds$ initiaux – et que les prises en pension à plus long terme atteindraient au moins 45 milliards de dollars en octobre (mais ce n’est toujours pas un QE, n’allez pas vous méprendre !).
Et comme tout va bien, que tout est tellement fluide et qu’on se sent tellement mieux avec 120 Mds$ de plus, la même Fed de New York a jugé que ce serait encore plus fun d’injecter 134,2 Mds$ ce jeudi 24 octobre.
[…] Alors, comme le martèle Donald Trump, le gonflement de la dette, ce n’est pas un problème. La création monétaire, ce n’est pas un problème (Mario Draghi l’a affirmé une fois de plus ce jeudi 24, à l’occasion de la dernière conférence de presse de son mandat qui expire fin octobre) non plus. Du moins, jusqu’au jour où cela en devient un, et nombreux sont ceux qui le baptisent par avance ‘le jour du jugement dernier’.
Et comme nous sommes régis par l’impératif catégorique du ‘il n’y a pas d’alternative’, cette fuite en avant se poursuivra tant que les effets bénéfiques de l’addiction à la dette l’emporteront – en apparence – sur les effets indésirables.
Nous savons tous que le drogué redoute plus que tout la sensation de ‘manque’, bien plus que le risque que son cœur ne lâche.«
Oui, les marchés sont drogués ; la cure de désintoxication sera brutale… et ses effets secondaires se feront sentir longtemps. Mieux vaut y préparer votre portefeuille avant que les événements ne vous y contraignent – et si vous voulez des conseils concrets en la matière, Philippe et Gilles Leclerc sont là pour vous aider.
03:15 Il n’y a pas que sur les marchés boursiers que l’on constate bulles et addictions aux substances illicites. Comme l’explique Olivier Delamarche dans le dernier numéro de sa lettre, Delamarche en Liberté, l’immobilier n’est pas à l’abri des effets délétères de l’argent gratuit :
« C’est à partir de 2000 que le prix des logements par rapport au revenu moyen des ménages sort du tunnel dans lequel il évoluait depuis 35 ans et s’envole (courbe noire). Etonnant, c’est à partir de ce moment-là que les banques centrales interviennent avec leurs politiques de taux zéro et d’inondation de liquidités, et leurs relais, les banques commerciales et leur modèle économique.
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir.
Pourquoi cette bulle immobilière ? Cette envolée des prix depuis 2000 n’a d’autres causes que financières :
- les achats de la part des étrangers non-résidents sont faibles et souvent très localisés ;
- l’envolée du prix des logements ne résulte pas du prix des terrains à bâtir. C’est l’inverse. Le prix de marché d’un terrain est déterminé par le prix des logements existants dans son voisinage. C’est donc la hausse du prix des logements qui a entraîné celle du prix des terrains ;
- le décalage entre la croissance de la demande physique et l’offre proposée compte tenu du rythme de la construction ne peut expliquer l’envolée du prix des logements au niveau national, car les loyers n’ont pas augmenté parallèlement […] ;
- l’augmentation des coûts de construction ne joue pas dans le prix de vente du logement ;
- les aides au logement ont un effet inflationniste mais cela ne peut pas expliquer l’envolée des prix de 2000 à 2007 puisque durant cette période elles sont restées stables, à 1,7 % du PIB. Alors qu’elles ont augmenté à 1,9 % du PIB entre 2007 et 2013, les prix du logement se sont stabilisés.
Des moments difficiles se profilent pour l’immobilier également ; cela peut toutefois être une bonne chose (eh oui !), selon la manière dont vous avez mis en place votre stratégie en la matière. Quelques conseils supplémentaires vous seraient bien utiles ? C’est par ici.
04:15 Achevons par un message d’utilité publique – provenant de Nicolas Perrin dans la Chronique Agora, et concernant les arnaques financières, qui ont tendance à se multiplier ces derniers temps. Nicolas explique :
« Simple site internet fictif ou clonage frauduleux de site existant, démarchage par e-mail ou par téléphone depuis un numéro apparemment français, usurpation d’identité (par exemple en se faisant passer pour l’administration fiscale) : les bandes organisées, agissant depuis la France ou depuis l’étranger, ne reculent devant aucun stratagème pour mieux vous plumer.
Au mois de septembre, l’AMF et l’ACPR (respectivement gendarme des marchés et gendarme des banques et des assurances) ainsi que le parquet de Paris s’unissaient pour dénoncer des activités qui prennent une ampleur ‘industrielle’.
La simple escroquerie en ligne se monterait à un milliard d’euros sur les deux dernières années (entre juillet 2017 et juin 2019).
[…] Sans surprise, les dégâts se concentrent chez les plus de 60 ans (63% des sommes perdues) qui concentrent l’essentiel de l’épargne française, et qui sont moins aguerris en matière de nouvelles technologies.«
Source : AMF.
Nicolas vous donne plus d’explications juste ici.
La bonne nouvelle, c’est que les moyens de vous protéger existent… et qu’ils sont relativement simples : ne dites pas oui à tout ce qu’on vous propose… faites quelques recherches avant de signer quoi que ce soit… et préférez des investissements sûrs et reconnus de longue date !
05:15 Enfin, un petit mot avant de vous quitter : il n’y aura pas de Marchés en 5 Minutes demain, votre correspondante devant exceptionnellement s’absenter. Rendez-vous dès mercredi, cependant…
… Et d’ici là, je vous souhaite une excellente soirée !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
★★★ Le chiffre du jour ★★★ |
3ème
C’est la phase de marché dans laquelle l’or s’apprête à entrer – et elle pourrait rapporter des plus-values spectaculaires aux investisseurs… … A condition de se concentrer sur une catégorie d’actifs aurifères bien précise : tous les détails sont ici ! |