« La sagesse n’est qu’un gros nuage sur l’horizon. »
– Francis Picabia
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Bonheur ! Joie !! Allégresse !!!
Oui, tout va de mieux en mieux. Les autorités ont – apparemment – découvert le bon dosage de manipulations/injections/effets d’annonce… et les marchés se sont mis en rang pour absorber ce délicieux cocktail, servi à pleines louches.
Pourquoi se gêner, après tout, quand il y a des gains à la clé ?
00:30 C’est ainsi que les marchés battent désormais record sur record – tels que recensés par Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :
« [Voici] un sixième [sommet] en sept séances pour le CAC 40 GR à 16 070 points (+29% depuis le 1er janvier) et pour le CAC PX1 (+0,6% à 5 928 et +25,4% annuel).
(Source : Les Echos/Investir)
Les records pleuvent également à Wall Street : +0,3% sur le Dow à 27 770, +0,4% sur le S&P 500 à 3 103 et +0,5% sur le Nasdaq à 8 510 (dans le sillage des semi-conducteurs), plus haut absolu également pour le Wilshire 5000.
Sans surprise, et de façon incontournable, les mêmes programmes d’achats exécutent inlassablement et obstinément le ramassage du même panel de stars depuis le 3 janvier.
Les semi-conducteurs sont pour la 100ème fois de l’année à la pointe de la course aux records sur le Nasdaq 100 (+0,5% à 8 265) et notre unique représentant du secteur au sein du CAC 40 s’envole dans la stratosphère : STMicroelectronicsprend +2,2%, +60% depuis fin août depuis et +105% depuis le 3 janvier. »
Bien entendu, les gérants achètent à tour de bras, de peur de manquer un centime de hausse : une véritable « spirale auto-réplicative », explique encore Philippe – qui donne d’ailleurs tous ses conseils pour adapter votre portefeuille aux circonstances actuelles juste ici.
01:15 Mais pourquoi une telle euphorie, exactement ? Eh bien, comme l’explique Antoine Quesada dans la dernière alerte de la lettre Quitte ou Double, de nombreux « dossiers » – si l’on peut appeler ça comme ça – sont en train d’évoluer… apparemment dans le bon sens.
« Un semblant d’accord, bien que non encore ratifié, pour un Brexit en douceur qui préserverait en partie les intérêts économiques du Royaume-Uni et de l’Union européenne.
Des perspectives d’un règlement raisonnable de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine dans les toutes prochaines semaines.
Cela réduirait considérablement les risques de récession économique que n’aurait pas manqué d’engendrer pareille crise.
Le soutien inconditionnel des banques centrales avec une énième baisse des taux décidée par la Fed.
Des chiffres du chômage américain meilleurs qu’attendus, associés à un nombre croissant de créations d’emplois.
Conséquence : le plein emploi aux Etats-Unis et une confiance accrue en l’avenir. »
Tout cela mérite bien entendu d’être surveillé, car rien n’est gagné à ce stade – notamment concernant la guerre commerciale sino-américaine – mais il n’empêche : l’horizon semble se dégager légèrement, au moins du point de vue des marchés.
(Comptez le nombre de manifestations actuelles et à venir et de troubles sociaux un peu partout dans le monde pour voir s’il en est de même du point de vue des populations… mais passons – pour l’instant.)
02:15 Bref, comme le disait Zach Scheidt hier, « les choses ne vont pas aussi mal que vous le pensez » ! Antoine reprend :
« Il n’en faut pas plus, si j’ose dire, pour créer de l’optimisme à défaut d’euphorie.
On rêverait d’avoir de tels résultats en Europe. On se contentera d’observer que les chiffres économiques de l’Allemagne et de la France sont moins mauvais qu’attendus. Ce n’est déjà pas si mal !
Résultat des courses en ce début de mois de novembre, nous avons droit à une montée au diapason de l’ensemble des principaux indices mondiaux. »
Un véritable « alignement des planètes » boursières, explique Antoine – qui vous invite à en profiter en cliquant ici.
03:00 Certains secteurs profitent à plein de cette conjoncture, et connaissent une année 2019 éblouissante. Dans Opportunités Technos, Etienne Henri nous parle d’une industrie en particulier – les fintechs – qui fait des étincelles depuis des mois… et bouleverse la donne dans le secteur bancaire.
Pour autant, se demande Etienne, faut-il jeter définitivement les banques traditionnelles ?
« Face à l’arrivée de ces jeunes entreprises prêtes à tout pour capter des parts de marché, il serait tentant de condamner les anciens acteurs. Il est évident que le business model des banques de détail, avec leur maillage d’agences et leurs frais de tenue de compte élevés, ne pourra pas survivre si les néo-banques s’implantent durablement dans le paysage. C’est d’ailleurs ce qu’a anticipé le marché en envoyant au tapis les actions de quasiment toutes les banques européennes… au point de les brader totalement.
La Société Générale, par exemple, ne cote plus que six fois son résultat net et offre un rendement annuel supérieur à 8,5%. Le marché fait déjà comme si les banques historiques allaient disparaître d’ici 2025 sans laisser aucun actif derrière elles. Vous pensiez vendre à découvert les actions des grandes banques pour profiter de leur chute ? Il est trop tard – leurs actions ne valent déjà plus grand-chose. »
03:45 Mais n’est-ce pas un peu tôt pour enterrer les géants du secteur ? Peut-être y a-t-il là, au contraire, une très belle opportunité…
« Ce consensus donne une opportunité rare aux plus contrariens d’entre vous : il est aujourd’hui possible de profiter de l’incertitude que font planer l’arrivée des fintechs, et l’avenir de la Zone euro, pour acquérir quelques actions bradées des grands réseaux bancaires.
En plus de vous apporter un rendement des plus confortables, elles pourraient être à la veille d’un important rebond. Le marché semble réaliser son excès de pessimisme des derniers mois : la Société Générale, qui vient d’annoncer des résultats pourtant médiocres pour le dernier trimestre avec 23 fermetures d’agences et un résultat net en baisse de -34%, est en hausse de plus de 22% sur 30 jours.
Le titre reste, malgré cette hausse fulgurante, quasi moitié moins cher que ce qu’il n’était en 2017 alors que le contexte économique était comparable. Un retour sur ces niveaux vous offrirait une plus-value de 164%. Nous pouvons remercier les fintechs d’avoir participé à cette panique généralisée qui nous offre une opportunité d’achat peu commune ! »
Pour en savoir plus sur l’envolée des fintechs – et les moyens d’en profiter –, je vous recommande la suite de l’article, disponible ici.
04:30 Et maintenant vient le moment pénible… vous savez, celui où je vous recommande de rester lucide et de garder la tête froide ? Cela gâche un peu la fête, j’en ai bien conscience… mais je m’en voudrais de ne pas le faire.
Car oui, malgré la bonne humeur actuelle, il convient de demeurer prudent – ou, au minimum, d’agir avec les yeux grands ouverts, bien conscients des risques qui continuent d’exister.
Jim Rickards injecte une petite dose de retour sur terre dans la dernière alerte d’Intelligence Stratégique :
« Malgré les discours optimistes de Wall Street et de la Maison-Blanche sur la situation économique, le fait est que l’économie mondiale est en train de ralentir. Nous en avons la preuve avec la quasi-récession menaçant l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni, et des PIB en chute aux Etats-Unis et en Chine. Les échanges internationaux se contractent, dans la foulée de la croissance mondiale.
Les statistiques les plus récentes concernant la productivité aux Etats-Unis indiquent un réel déclin pour la première fois depuis 2015. Considérant que toute croissance économique est simplement le produit de deux facteurs – la population et la productivité – ces nouveaux chiffres sont perturbants.
Au-delà de ces principaux facteurs, il existe des tendances encore plus troublantes, selon cet article. Ces tendances sous-jacentes sont notamment certains détails concernant les données relatives aux activités manufacturières, aux engagements à l’étranger, au commerce international par rapport au PIB, à la réduction de l’offre ‘d’actifs sécurisés’, aux changements apportés aux positions de réserve mondiales, etc.
Que l’on considère cela comme des données de premier plan ou en coupant les cheveux en quatre, cette conjonction de baisse de croissance, d’augmentation de l’endettement et de liquidité tendue n’est pas rassurante.
Il existe peu de chances qu’une récession se produise à court terme. Mais les investisseurs qui ne se préparent pas à une nouvelle crise de liquidité ou à un effondrement financier pourraient bien le regretter tôt ou tard. »
En gros, profitez du meilleur, mais préparez-vous au pire (pour paraphraser Fernando Pessoa, dont j’espère qu’il me pardonnera) !
Excellente soirée,
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
★★★ Le chiffre du jour ★★★ |
427,66% Je vous parlais des fintechs un peu plus haut – eh bien, l’outil développé par une fintech française a permis d’engranger des gains annualisés de plus de 400% ces derniers mois.Désormais, cette technologie est disponible aux lecteurs des Publications Agora, en exclusivité : pour en profiter, c’est par ici.
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