Bonnes nouvelles !

« Quiconque a bu une tasse de chocolat résiste à une journée de voyage. »

Goethe

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Tout grimpe… encore et encore… et encore. Nous avons vu que le CAC 40 était passé en mode « grimpons, on réfléchira plus tard« , tandis que le pétrole se porte plutôt bien.

Philippe Béchade est venu rajouter quelques éléments de preuve au dossier « tout est au vert » dans La Bourse au Quotidien :

« La dernière fois que le VIX (l’indicateur de volatilité) s’est aventuré sous le palier des 13 (et même 12,5), c’était le 30 septembre dernier et le S&P 500 culminait alors à 2 925 points.

Ce 15 mars, il a terminé à 2 822 points, à moins de 4% de ses sommets absolus.

Fin septembre 2018, ce même S&P venait d’engranger 6,5% en l’espace de neuf mois pleins (c’est-à-dire 40 semaines). En cette mi-mars, l’indice affiche une performance déjà deux fois supérieure en seulement onze semaines ! Mieux : cette hausse de 13% était déjà actée dès le 4 mars dernier, ce qui nous ramène à neuf semaines et demi.

Une fois n’est pas coutume, le CAC 40 n’a pas à rougir de la comparaison avec 14,25%, n’étant devancé que par le Nasdaq avec une hausse de 15,1%, mais pouvait-on faire encore mieux avec d’autres actifs ayant également réalisé une entame d’année tonitruante ? »

Ce n’est pas tout : Philippe fait l’inventaire de ce qui grimpe… et pourquoi cela mérite un peu de vigilance de la part des investisseurs, et non une euphorie aveugle. Vous pouvez lire la suite de son analyse en cliquant ici.

00:45 Dans un tel contexte, cet article de Zach Scheidt arrive à point nommé. Grâce à l’exemple de son voisin Ron et de ses décisions d’investissement… disons, discutables, Zach nous explique comment absorber les mouvements boursiers avec sang-froid et organisation, sans nous laisser guider par nos émotions :

« Qu’arrive-t-il lorsque les investisseurs réussissent à récupérer leurs pertes et jurent de ne plus jamais retoucher à la Bourse ?

Le marché connaît souvent une phase de stabilisation ou même une correction à court terme après un fort rebond, comme celui que nous avons observé depuis le début de l’année. Bien sûr, je ne possède pas de boule de cristal, je ne peux pas vous dire exactement comment évolueront les actions au cours des prochains jours. Mais à ce stade, après une hausse aussi rapide, il serait logique que le marché boursier prenne une respiration.

Avec cela à l’esprit, vous pourriez avoir envie de prendre vos bénéfices, en particulier si vous faites partie des rares investisseurs suffisamment courageux pour avoir acheté dans le creux de la vague, après la correction du mois de décembre. Chaque fois que le marché connaît une hausse importante sur une courte période, c’est une bonne idée de vendre une partie de vos actions afin de sécuriser quelques profits.« 

01:30 Notez bien que Zach parle d' »une partie » de vos positions seulement. Sortir complètement n’est pas la marche à suivre, continue-t-il :

« En fait, je pense qu’une correction représenterait l’opportunité parfaite pour racheter des actions d’entreprises dont les bénéfices continuent de s’améliorer.

Le marché boursier devrait en effet bientôt poursuivre son mouvement de hausse lorsque nos investisseurs favoris, les investisseurs tels que Ron qui agissent en fonction de leurs émotions, décideront à nouveau qu’ils veulent retourner sur le marché boursier afin de profiter de la hausse !

Réfléchissez…

D’après vous, que fera Ron quand le marché boursier atteindra de nouveaux plus hauts ? Ou quand les vacances approcheront et que le marché aura gagné 20% ou plus depuis le début de l’année ?

Il est probable que ‘la peur de manquer une opportunité’ s’emparera de lui. Il ressentira alors l’envie d’acheter les actions des entreprises les plus prisées à des prix stratosphériques, car il sera de nouveau incapable de résister à l’envie de participer à la hausse du marché, dans l’espoir de réaliser lui aussi des profits (quel que soit le niveau de risque).

[…] Pour le moment, la bonne stratégie consiste à rester aux aguets des opportunités d’investissement potentielles, comme celles dont nous discutons régulièrement dans Investissements Personnels. Car tout mouvement de correction sur le marché au cours des prochaines semaines devrait nous fournir d’excellentes opportunités d’achat grâce aux investisseurs qui, dominés par leurs émotions, ont toujours un coup de retard sur le marché. »

Restez l’oeil ouvert, donc ; envisagez des prises de bénéfices partielles si certaines de vos positions le méritent… mais ne vous laissez pas emporter, que ce soit à la hausse ou à la baisse.

Et pour plus de conseils de la part de Zach – son approche de l’investissement, simple et pragmatique, s’adresse à tous les investisseurs, mais elle est particulièrement adaptée si vous débutez en Bourse –, cliquez ici.

02:30 Passons à une autre tendance que nous suivons depuis quelques temps – la timide convalescence des cryptomonnaies.

Après la phase de folie spéculative… après la phase de crise sanglante… on semble être entré dans la phase de retour à une croissance normale (voir ci-dessous).

Source : Wikipédia

On ne peut entièrement exclure la possibilité que nous soyons encore en phase de « piège haussier », bien entendu. Tout de même, il semble que les spéculateurs purs sont passés à autre chose, que les survivants pansent leurs plaies et que les projets les plus sérieux recommencent à progresser.

Deux choses viennent appuyer cette hypothèse : le fait que Facebook travaille sérieusement à sa propre cryptomonnaie, bien entendu… et l’arrivée d’un autre institutionnel dans le secteur, qui est peut-être passée un peu plus inaperçue.

03:15 James Altucher nous en dit plus dans la dernière alerte de ses Dossiers :

« Le mois dernier, JP Morgan a annoncé avoir réussi un test pilote de sa propre crypto-monnaie, baptisée JPM Coin. Cette nouvelle crypto-monnaie permettra à des institutions (grandes entreprises, sociétés de courtage et autres banques) de contourner les virements bancaires trop lents afin de faire des paiements instantanés partout dans le monde.

Plus important encore, le fait que de grandes entreprises continuent à investir dans les crypto-monnaies indique que l’énorme potentiel des monnaies numériques est intact.

Le JPM Coin ne sera pas disponible pour les particuliers ; cependant, une crypto-monnaie basée sur une telle entreprise pourrait avoir un effet positif sur d’autres cryptos.

Si la crypto de JPM fonctionne comme d’autres crypto-monnaies – en d’autres termes, si elle permet aux gens de stocker et contrôler leurs actifs –, cette offre pourrait contribuer à informer les utilisateurs sur le fonctionnement des crypto-monnaies et à renforcer la confiance dans cette classe d’actifs.

Cela pourrait venir augmenter l’intérêt pour d’autres crypto-monnaies (comme le Bitcoin et l’Ethereum), les utilisateurs échangeant une monnaie contre une autre. »

Petit à petit, le secteur semble se reconstruire sur des bases plus solides, plus saines… et plus simples à « naviguer » pour un investisseur particulier. (N’oubliez pas que si vous avez besoin d’aide en la matière, Florian Darras peut vous guider au quotidien.)

04:00 Allez, je faillirais à ma réputation si je n’avais que de bonnes nouvelles à vous transmettre – voici donc de quoi se faire (un peu) peur, pour terminer.

Vous avez sans doute entendu parler de ces services qui offrent d’analyser votre ADN pour déterminer si vous êtes le petit-cousin perdu de vue du comte Dracula ou si vous descendez d’Attila le Hun en faisant un petit détour par Moctezuma. (Quoi, vous ne saviez pas que les hordes mongoles, du fait de leurs longs voyages, adoraient le chocolat chaud ? Une information 100% authentique et historiquement prouvée, si si.)

Eh bien – surprise… – ces sociétés n’ont pas que votre bien en tête, explique Edern Rio dans Opportunités Technos :

« Vous pensiez que seules les entreprises qui proposent des services gratuits utilisaient vos données à d’autres fins que celles pour lesquelles vous leur avez fournies ? Perdu.

L’an dernier, l’entreprise de la compagne de Sergey Brin, un des deux fondateurs de Google, 23andMe a vendu la quasi-totalité des données génétiques stockées par l’entreprise au géant pharmaceutique GlaxoSmithKline (GB0009252882 – GSK).

En avait-elle le droit alors que ses clients ont payé pour obtenir leur profil généalogique ? Et oui, 80% d’entre eux avaient oublié de cocher la case bien cachée dans les petites lignes du contrat.

De même, l’entreprise FamilyTreeDNA les fournit aux autorités judiciaires américaines afin de l’aider dans ses enquêtes. Grâce à ces informations, plusieurs cold cases irrésolus, datant parfois des années 70 ou 80, ont progressé. Bonne nouvelle me direz-vous, mais là n’est pas vraiment la question. Les clients de l’entreprise lui fournissent des données personnelles pour obtenir un service. Est-il légal que ces données servent d’autres buts ? Imagineriez-vous votre médecin partager vos informations médicales avec votre compagnie d’assurance ?

Nous sommes finalement dans le même cas de figure que celui des réseaux sociaux. Ces entreprises sont en train d’amasser des données qui ont une valeur évidente, pas forcément au niveau personnel pour l’instant, mais au niveau de leur masse et de leur organisation. »

Edern continue son analyse ici même ; vous verrez que les enjeux sont de taille, peut-être même plus importants encore que pour Facebook.

Il ne me reste plus qu’à vous recommander de bien lire et cocher les petites cases de confidentialité avant de vous engager… et à vous souhaiter une bonne soirée !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes