« Il n’y a pas de classement de l’univers qui ne soit arbitraire et conjectural. La raison en est très simple : nous ne savons pas quelle chose est l’univers. »
– Jorge Luis Borges
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 La France est sur le podium ! Cocorico !!
Enfin, façon de parler.
Car il ne s’agit pas de Julian Alaphilippe et de ses exploits sur le Tour de France cette année… ni de l’équipe masculine française aux championnats du monde d’épée (médaille d’or, quand même !)… et même pas du BMX sur lequel, apparemment, « la France règne […] depuis trois ans », dixit Le Monde.
Je suis bien contente pour eux, évidemment… mais le titre auquel nous prétendons aujourd’hui est nettement moins reluisant : nous sommes désormais médaille de bronze en matière de dette.
Oui, oui ! La France est septième en termes de richesse, mais troisième pour ce qui est de l’endettement. Pas mal, non ?
00:30 Et nous sommes en bonne compagnie, explique Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :
« [La France se situe] derrière les Etats-Unis et le Japon (j’exclus la Chine de ce classement, l’Empire du Milieu étant en réalité numéro deux derrière l’Oncle Sam, mais les transactions internationales sur les bons du Trésor chinois sont inexistantes).
[…] La France, à en croire la toute dernière estimation d’Eurostat, détrône pour la première fois l’Italie.La dette de l’Hexagone s’élève à 2 359 000 000 Mds€ et dépasse les 100% du PIB, alors qu’elle s’établit à 136% du PIB de l’autre côté des Alpes, où elle atteint 2 355 000 000 Mds€. »
01:00 Est-ce l’heure de paniquer ? De lorgner du côté du Venezuela et de l’Argentine ? Pas du tout puisque, de nos jours, on paie les débiteurs, et non les prêteurs. Philippe continue :
« La France décroche donc le titre peu enviable de championne d’Europe de la dette, avec les félicitations du jury puisque qu’on la paye désormais pour avoir l’insigne privilège de lui prêter de l’argent, le rendement de l’OAT étant de -0,007%.
Pour 1 Md€ emprunté, la France reçoit ainsi 1 000 070 000 €, mais c’est encore moins que l’Allemagne qui reçoit 1 000 310 000 € pour un emprunt identique. »
Philippe poursuit son analyse de ce triste palmarès dans la suite de son article, ici même.
On peut se consoler en se disant que tout cela est bien « arbitraire et conjectural » face à la marche de l’univers, comme le dit Borges… mais enfin, si vous voulez aller un peu plus loin sur le problème de la dette et le dangereux « miracle » des taux négatifs, c’est par ici.
01:45 Bon, mais qu’en est-il du côté des marchés ? La dette les laisse visiblement parfaitement indifférents, occupés qu’ils sont par les publications trimestrielles. Dans un e-mail aux lecteurs de Mes Valeurs de Croissance, Eric Lewin décortique ce phénomène du point de vue s’un segment bien précis de la cote, les petites valeurs :
« Après plusieurs semaines de torpeur, nous sommes entrés dans la période de publication des résultats. Il en découle une avalanche de communiqués qu’il faut évidemment disséquer et bien analyser, par-delà les précautions scripturales et autres éléments de langage susceptibles d’endormir voire de duper l’investisseur.
Comme chaque année, les publications des petites et moyennes capitalisations sont néanmoins dans l’ombre de celles des blue chips, qui accaparent l’attention des gérants, des journalistes, bref de l’ensemble de la communauté financière.
Le PDG d’une small cap avec lequel j’ai échangé dernièrement en a bien conscience et m’a confié réfléchir à ‘changer (ses) dates de publication’. ‘Il y a tellement de sociétés qui publient que je suis noyé sous la masse de résultats. Résultat des courses : ma publication passe complètement inaperçue’, m’a-t-il expliqué. Difficile de lui donner tort, mais il est tout aussi ardu de chambouler son calendrier lorsqu’on est une petite société.«
Frustrant pour les dirigeants… mais peut-être une bonne nouvelle pour vous : cette relative discrétion peut vous permettre de vous positionner à très bon prix sur des valeurs passant inaperçues au milieu du brouhaha entourant de plus grosses entreprises !
Eric est d’ailleurs là pour vous aider à sélectionner les plus performantes – vous pouvez retrouver ses conseils en cliquant ici.
02:30 Et maintenant, après les championnats du monde de dette… un petit match de boxe ! Nos rédacteurs ne sont pas toujours du même avis – y compris sur des questions fondamentales.
Un parfait exemple cohabite aujourd’hui dans ma boîte e-mail, sur le sujet de la prochaine baisse des taux de la Fed. Dans le coin droit, nous avons Zach Scheidt, résolument optimiste, et surtout pragmatique. Voici ce qu’il a à dire sur le sujet dans sa dernière alerte Le Nouveau Rentier :
« En décembre seulement, les investisseurs et analystes s’attendaient à ce que la Réserve fédérale continue à augmenter les taux d’intérêt sur une bonne partie de l’année 2019.
Aujourd’hui, la majorité pense que la Fed annoncera une baisse de taux lors de sa réunion fin juillet.
Ce sera certainement une décision controversée. En ce moment, l’économie US fait des étincelles. Les principaux indices grimpent en flèche… le chômage est quasi inexistant… l’inflation est stable… et le PIB continue de croître.
Ces éléments positifs sont néanmoins sapés par des inquiétudes quant à l’avenir. Les entreprises se montrent plus prudentes, craignant les effets de la guerre commerciale et les signes de ralentissement économique dans d’autres pays. Elles préviennent les investisseurs de s’attendre à des profits plus faibles sur le prochain trimestre.
Une baisse de taux montrera que la Fed est prête à faire tout ce qu’il faut pour s’assurer que la croissance américaine reste sur les rails.
Cela devrait rendre l’économie US, déjà chauffée à blanc, plus brûlante encore. »
03:30 C’est une bonne chose, continue Zach – notamment pour les investisseurs :
« J’ai déjà parlé des avantages d’une baisse des taux d’intérêts. Emprunter coûte moins cher pour les entreprises et les ménages. Cela les encourage à dépenser et à investir.
Des taux plus bas réduisent aussi la valeur du dollar US, ce qui rend les biens et services américains plus abordables dans le reste du monde.«
Selon Zach, tout est en place pour que les marchés grimpent plus encore une fois la baisse des taux mise en place – faisant naître de très belles opportunités pour qui saura les saisir.
04:00 Dans le coin opposé se trouve Bruno Bertez, nettement plus… disons… pondéré vis-à-vis de la fameuse baisse. Voici ce qu’il en disait dans La Chronique Agora ce matin :
« […] Le temps a passé et il a prouvé que tout cela, tous ces modèles, tous ces raisonnements ont été mis en pratique… sans succès, sans autre résultat qu’une spéculation financière effrénée et un accroissement explosif des inégalités et une dislocation de nos sociétés.
[John] Williams [président de la Fed de New York, NDLR] est un irresponsable… et un menteur ! Tout ce laïus sur la ZLB et la frontière du taux zéro n’a qu’un objectif : masquer l’embarras des apprentis sorciers face à la fragilité financière, face au risque d’éclatement de la bulle, face à l’alerte qui a été subie en décembre 2018 et qui a obligé Powell, la queue entre les jambes, à retourner piteusement sa veste et à se renier.Comme l’a dit un ancien patron du FMI qui ne considère pas que la situation économique justifie une baisse des taux, tous ces gens, les banquiers centraux, sont obsédés par la question de leur crédibilité ; ils persévèrent dans l’erreur simplement pour ne pas se déjuger.
Leur terreur, c’est de perdre la face – et ils le disent en privé, les sots ! »
Et puis au milieu se trouve votre correspondante, qui trouve que rien n’interdit de profiter de la hausse tant qu’elle dure… à condition d’être lucide quant aux conditions qui la sous-tendent… et d’avoir un solide plan de protection en place !
04:45 Avant de vous quitter, un petit rappel : les inscriptions à l’événement Cash Flow Zone du 2 août 2019 sont toujours ouvertes !
Une chance de découvrir, pour la toute première fois en France, la méthode d’investissement exclusive du légendaire Robert Kiyosaki. Tout est expliqué ici – et c’est gratuit, qui plus est…
Je vous souhaite une excellente soirée, avant de vous retrouver demain.
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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