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Chute à pic !

Par 30 juillet 2020Alertes

« Si vous exercez une influence, feignez au moins de l’ignorer. »

Henry de Montherlant

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Le CAC 40 est à l’image de l’humeur de votre correspondante : morose, à plus de 2% de perte à l’heure où j’écris ces lignes (mon humeur en est plutôt à -4%/-5% par rapport à hier, la faute aux 33°C à l’ombre qui nous guettent aujourd’hui).

La faute au PIB américain, entre autres choses, qui enregistre une contraction record de 32,9% au deuxième trimestre 2020.

00:30 Il faut se rappeler, cependant, qu’un PIB en baisse n’entraîne pas – ou plutôt, n’entraîne plus automatiquement une chute durable des marchés. La déconnexion économie réelle/économie boursière est désormais complète, comme le démontre Philippe Béchade, preuves à l’appui, dans le nouveau numéro de Béchade Confidentiel :

« Commençons par un petit flashback. Le nombre de cas de contaminations au Covid-19 avait passé la barre des 10 000 quotidiens en Floride le 20 juillet. Le même jour, le nombre total de nouveaux cas aux Etats-Unis avait franchi le cap des 70 000 (nouveau record absolu)… et c’est encore ce 20 juillet que le Nasdaq 100 a choisi pour inscrire un nouveau zénith historique de clôture.

Cet indice donne carrément l’impression de vouloir prendre la pandémie de vitesse, ce qui s’avère – d’une certaine manière – être le cas, puisqu’il a battu 12 records absolus depuis le spectaculaire rebond des cas de contamination observé dès la mi-juin.

Les fans des big tech s’étonnent à peine : avec des taux directeurs virtuellement congelés à zéro jusqu’en 2024 et un marché obligataire sur lequel ‘il n’y a plus rien à faire, puisque ‘c’est la Fed qui fait tout’, c’est devenu ‘full risk-on sur les actions, notamment sur les entreprises estampillées ‘stay at home, dont les trois titans à plus de 1 500 Mds$ de capitalisation (Apple, Microsoft et Amazon). »

01:45
Dans un contexte pareil, il ne serait donc pas étonnant de voir les marchés se réenvoler alors même que le PIB US fait grise mine. Philippe continue son explication :

« […] Mais les prodiges d’une telle période de crise ne s’arrêtent pas à la pertinence ponctuelle d’un business model : plus la conjoncture serait susceptible de se dégrader, plus la Fed se montrerait déterminée ‘à en faire plus’.

Et notamment à injecter plus de liquidités qui ne tarderaient pas à succomber à l’attraction de marchés financiers administrés par les banques centrales plutôt qu’à la glorieuse incertitude d’un investissement dans la sphère réelle, tributaire d’une kyrielle de paramètres économiques, sanitaires et sociaux échappant à tout contrôle. »

Ben oui, après tout : pourquoi se donner du mal à faire des recherches… pourquoi prendre des risques à soutenir des entreprises dans le monde réel… quand on peut simplement se tenir sous « l’arrosoir » des autorités et profiter d’une pluie « bienfaisante » d’argent gratuit ?

Dans de telles conditions, évidemment, rien ne garantit que de mauvais chiffres économiques – que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs – suffisent à faire baisser les marchés : alléchés par la perspective de nouveaux plans de relance et d’une réouverture des vannes monétaires pour lutter contre la crise, les intervenants pourraient tout aussi bien décider rapidement de refaire grimper les cours.

02:30 Peut-être en trouve-t-on d’ailleurs un indice dans le cours de l’or, qui connaît un recul en ce moment, après les sommets atteints depuis quelques jours.

Mais faut-il vraiment s’en étonner, après tout ? Comme le dit Bruno Bertez dans La Chronique Agora, rien que de très normal à cette baisse, dans un monde où l’on marche sur la tête.

Outre le fait que les mauvaises nouvelles sont désormais bonnes… les dirigeants mondiaux savent très bien que le métal jaune, en tant qu’actif réel et « dette de personne », est en fait leur pire ennemi.

Bruno explique :

« L’or parle, il dit que les politiques monétaires détruisent les monnaies et que l’affrontement avec la Chine est irresponsable : il faut donc le bâillonner.

S’ils laissaient le marché de l’or s’emballer en boule de neige, les monnaies n’y résisteraient pas, elles seraient détruites – plus particulièrement le dollar.

L’or ne peut monter de cette façon, il ne peut monter que discrètement, en escalier, pas en parabolique.

[…] N’achetez jamais d’or durant un momentum, vous vous ferez tarter. Achetez-en régulièrement, méthodiquement, lors des consolidations – et de préférence quand les titres des journaux lui sont défavorables.

La spéculation sur l’or est autant votre ennemi que les gouvernements et les banques centrales. »

La suite de cette analyse essentielle se trouve juste ici – et n’oubliez pas que vous pouvez compter sur nos spécialistes pour vous aider à investir au bon moment et sur les bons supports : tout est là.

03:15 Je me permets de revenir sur l’avant-dernière idée de Bruno – investir de préférence quand les gros titres sont défavorables –, parce que c’est là l’une des plus grandes erreurs que peut faire un investisseur particulier : se laisser influencer par les médias, par la foule, par le beau-frère de sa boulangère dont le fils de la meilleure amie a rencontré un plombier qui lui a dit…

Peu de choses sont pires que l’effet d’entraînement pour votre stratégie financière ; mais c’est aussi un réflexe très humain, contre lequel il faut vous forcer à lutter, comme l’explique Gaël Deballe dans De Zéro à la Liberté Financière :

« Ce biais nous incite à adopter des idées simplement parce que beaucoup d’autres l’ont fait précédemment, même si ces décisions sont contraires au raisonnement ou aux informations que nous avions pu récolter en amont.

Emerge alors une sorte de ‘mythe’. Lorsque l’on investit, il est facile de tirer de mauvaises conclusions. Les gens cherchent en effet généralement l’explication la plus rapide et la plus simple pour un événement donné. Le monde allant très vite, les gens cherchent des explications rapides leur permettant de gagner du temps. Le premier avis qui apparaît logique ou celui qui est le mieux communiqué aura tendance à prévaloir, en raison de cet effet d’entraînement.

L’investisseur avisé doit prendre son temps, analyser toutes les données, et constamment remettre à plat son raisonnement. Si vos données et votre raisonnement contredisent l’opinion majoritaire, vous devez tenir bon. Par exemple, investir à contre-courant dans une action dont le prix a baissé de 50% est probablement la chose la plus difficile à faire en Bourse. »

Difficile… mais pas impossible… et parfois très lucratif, comme nous le savons bien, en tant qu’investisseurs contrariens depuis nos débuts !

Gaël décortique pour vous trois autres biais cognitifs qui pourraient ralentir votre progression : pour lire la suite, c’est juste ici. Vous verrez : « apprivoiser » ces quelques travers est tout à fait possible… et améliorera votre efficacité financière.

04:00 Je vous laisse sur un dernier graphique, assez spectaculaire – celui de l’envolée du Bitcoin, qui a pulvérisé l’une de ses résistances, relève Mathieu Lebrun dans La Bourse au Quotidien :

« [Une] sortie de triangle (visible en pointillés noirs) couplée au franchissement d’une belle zone de résistance horizontale (cf. rectangle rouge) […] a conduit à une accélération acheteuse dans les règles de l’art (cf. cercle noir ci-dessous). »

graphique or argent
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir

Cette hausse a rapporté de jolis gains aux lecteurs de Mathieu, au passage… et nous donne de quoi espérer encore de belles choses dans les semaines qui viennent, pour les cryptomonnaies !

Excellente soirée,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

 

★★★ Le chiffre du jour ★★★


150

C’est le nombre de cartes « Partenaire Exécutif » que les Publications Agora mettent à votre disposition jusqu’au 31 juillet seulement – c’est-à-dire demain.Que sont ces cartes exactement, et quels privilèges vous ouvrent-elles ? Tout est expliqué ici : n’attendez pas pour réclamer la vôtre !

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