« L’autorité d’un seul homme compétent, qui donne de bonnes raisons et des preuves certaines, vaut mieux que le consentement unanime de ceux qui n’y comprennent rien. »
– Galilée
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Une édition un peu de bric et de broc, aujourd’hui – il se passe plein de choses intéressantes à la rédaction en ce moment, je voulais vous donner un petit échantillon de l’essentiel (et si vous ne voulez rien rater, n’hésitez pas à compléter votre gamme de lettres et services : vous en trouverez la liste complète juste ici).
Comme l’explique Philippe :
« La croissance mondiale rétrogradera sous la barre des 3% en 2020, à 2,9% (soit 0,1 point de moins que lors de ses dernières prévisions publiées mi-septembre, au plus bas depuis 2009) avant de renouer avec 3% en 2021 (et encore on touche du bois : pourvu que la Chine et les USA se rabibochent sur le plan commercial !).
L’OCDE précise que la détérioration des perspectives reflète aussi bien des changements structurels tels la numérisation (qui pèsera sur l’emploi), les changements climatiques (hausse des sinistres tels les intempéries, les incendies, la sécheresse) que l’inflexion de l’ordre géopolitique et du commerce mondial qui tend vers plus de protectionnisme… sous l’impulsion de Donald Trump qui adopte une attitude clairement ‘disruptive’, pour reprendre un terme à la mode. »
Pas forcément très porteur pour la Bourse, donc… et pourtant, pour paraphraser un certain savant italien, elle monte ! La question est de savoir jusqu’à quand ?
01:15 Car monter c’est bien, mais il faut quand même nourrir un minimum cette hausse. Or, comme le précise encore Philippe :
« Compte tenu de ces prévisions, et à moins de supposer qu’elles soient exagérément pessimistes, nous cherchons en vain quelles perspectives de croissance et d’expansion des profits les marchés sont-ils en train de ‘pricer’ et, surtout, dans quelle zone géographique les instruments de taux ou les equities (actions) étaient tellement sous-évalués que cela justifiait une envolée de 15% des dettes d’Etat ou d’entreprises, et donc des 30% de certains indices boursiers.
Ni les contacts de Gilles dans les salles de marché ni les assets managers ne forment de cohérence… et les configurations techniques actuelles ne ressemblent à rien de connu en période de contraction de l’activité et des bénéfices.
Même lors de la phase finale de cycles d’expansion économique, des séries de sept séances de hausse consécutives à Wall Street ou sur le CAC 40 étaient exceptionnelles. Ne pas couvrir les portefeuilles après 20% de hausse annuelle, avec la matérialisation de séquences de six ou sept gains d’affilée – caractéristiques d’une phase finale de panique à la hausse – était jugé extraordinairement périlleux. »
Pour ma part, je me souviens que la dernière fois qu’on parlait de changement de paradigme et autres « fin de l’Histoire », on était tout au bout du boom des dot.com… et le paradigme, ma foi, nous était revenu en mode boomerang.
Mais bref. Peut-être suis-je trop pessimiste !
02:00 Pour y voir un peu plus clair sur les perspectives des marchés, voyons ce que nous dit le complice de Philippe, Gilles Leclerc, du point de vue de l’analyse technique :
« […] Le CAC 40 est toujours dans son canal haussier de pente à 60 degrés, tout comme les canaux haussiers précédents.
Maintenant, disons que si on n’a pas de logiciel d’analyse technique ou graphique à disposition, on reste sur la lancée tant que le support tient. Ce même si j’ai de sérieux doutes concernant la poursuite de ce mouvement dans la mesure où, techniquement parlant, l’indicateur de tendance MACD arrive en bout de course en commençant à décélérer. Au surplus, si le test de son axe de propagation […] donne lieu à un signal négatif, une divergence baissière se mettra alors en place.
Idem sur le graphique journalier ci-après. On constate ici que l’impulsion commence à se retourner à la baisse sous son axe de propagation (en gris pointillés).
Cliquez sur l’image pour l’agrandir.
En conclusion, au vu de ces signaux et de la proximité de l’objectif des 6 000 points, il convient d’être plus que prudent… même si la dynamique reste haussière.«
Le genre de situation où il vaut mieux rester observateur qu’acteur – pour frustrant que ce soit ! La suite de l’analyse de Gilles est ici, pour approfondir un peu tout cela.
03:00 Bon, mais si le CAC 40 est « hors course »… où aller pour trouver de nouveaux potentiels de gain ? Eh bien, vous pourriez tenter ceci, si le cœur vous en dit…
… Et sinon, Arthur Toce a une proposition vraiment intrigante – et contrarienne – à vous faire dans Opportunités Technos :
« Voilà ce qu’on lit habituellement : le Japon est au bord du gouffre avec une dette sur PIB de 240 %, une croissance anémique et une population vieillissante… Il est coincé depuis 15 ans dans une trappe à liquidités et son économie est bloquée.
Non mais vraiment, pourquoi investir dans un tel canasson ?
Un bon investisseur doit savoir faire fi du consensus et construire son propre raisonnement critique. Pour ma part, plusieurs signes me poussent à penser que le Japon pourrait être la Corée de 2004, dont les entreprises ont fait une partie de la fortune de Warren Buffett !
Pour commencer, beaucoup d’indicateurs macro sont positifs pour l’investisseur au Japon.
Le Japon est toujours une terre d’innovations :
Cliquez sur l’image pour l’agrandir.
Source : Rapport mondial sur la propriété intellectuelle 2019.
Désormais, c’est la Chine qui fait largement la course en tête avec 46,4 %, soit près de la moitié des brevets déposés dans le monde. Viennent ensuite les Etats-Unis avec 597 141 demandes, le Japon avec 313 567, la République de Corée (209 992) et enfin l’Office européen des brevets avec 174 397 demandes. Ensemble, ces cinq offices se partagent 85,3 % de l’activité mondiale.
Et alors me direz-vous ? Malgré ou à cause de sa population vieillissante, le Japon connaît une augmentation du nombre de brevets par habitant dit actif (hors enfants et personnes âgées qui ne travaillent plus). Il se classe en troisième position malgré sa population active de seulement 60 millions d’habitants.
Et ce chiffre est en augmentation puisque la population active décroît et que le nombre de dépôts demeure à peu près stable. A contrario, en France ou aux Etats-Unis, ce nombre diminue si on le rapporte à la population active.«
Ce n’est pas le seul atout dont dispose l’empire du Soleil Levant : Arthur continue la démonstration ici même. Pas forcément pour tout le monde… mais une piste intéressante à explorer tout de même !
04:00 Finissons par la lecture du week-end – qui ne sera guère réjouissante, j’en ai bien peur : Patrick Coquart a décortiqué pour vous la réforme des retraites que le gouvernement tente de commencer à mettre en place…
… Et il faut bien le dire, ce n’est pas joli-joli, comme l’explique Patrick juste ici. Une petite consolation quand même :
« Vingt-deux mois ont été nécessaires pour produire le rapport. Maintenant, une concertation citoyenne a été lancée jusqu’à la fin de l’année 2019 alors que le haut-commissaire poursuit les discussions avec les partenaires sociaux sur fond de grèves. En début d’année prochaine commencera une phase de restitution de la concertation et l’écriture d’une loi qui devrait être votée à l’été 2020.
C’est donc presque trois années qu’il faudra à Jean-Paul Delevoye pour aboutir à quelque chose. Et aboutir est un bien grand mot, car la réforme n’entrerait en vigueur que le 1er janvier 2025. Le premier ministre Edouard Philippe a affirmé que la convergence des systèmes demandera au moins 15 ans. ‘Le nouveau système ne s’appliquerait entièrement qu’à partir de 2040’, a-t-il déclaré le 12 septembre au CESE.
Aujourd’hui seul Xi Jinping, le dirigeant chinois, ose fixer des horizons aussi lointains, sûr qu’il est de la pérennité du régime communiste. Evoquer 2025 signifie-t-il qu’Emmanuel Macron pense toujours être à l’Elysée à cette date ? Et en 2040 aussi ? Ou bien cette réforme sera-t-elle détricotée par les futurs locataires des rues du Faubourg Saint-Honoré et de Varenne ?«
C’est à voir… mais au moins cela vous donne-t-il un peu de temps pour préparer votre épargne, d’ici là !
Très bon week-end malgré tout, à lundi !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
★★★ Le chiffre du jour ★★★ |
| +10 309%
Non, il ne manque pas de virgule : c’est bien la hausse engrangée par un actif bien précis il y a quelques années. Aujourd’hui, la configuration qui a permis de tels gains est en train de se répéter… et vous pourriez en profiter. Tout est expliqué ici – agissez vite ! |
