Skip to main content

De GameStop au nucléaire

Par 1 février 2021Alertes

« Le barbare, c’est d’abord celui qui croit à la barbarie. »

– Claude Levi-Strauss


Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Eh bien, plus rien n’est sacré, c’est décidé, et la folie financière a désormais contaminé tous les domaines ou presque : après les actions la semaine dernière, les traders fous s’attaquent désormais aux métaux précieux.

C’est ainsi que l’argent-métal a enregistré une envolée spectaculaire de son prix ces derniers jours.

Ce n’était qu’une question de temps, me direz-vous…

Avec leur statut de valeurs refuges, indépendants – en théorie – des manipulations des banques centrales, les métaux précieux peuvent effectivement présenter des aspects séduisants pour des traders « anti-système »… même s’ils ne comprennent rien au dit système.

00:30 Philippe Béchade examine ce phénomène plus en détails dans La Bourse au Quotidien, et se penche sur le profil de ces soi-disant « guerriers » des marchés :

« Avec l’afflux de liquidités et la possibilité de recourir à des leviers colossaux via les options (essentiellement des calls), ces commandos de traders avec des comptes Robinhood à 1 000 ou 2 000 $ se sont transformés en brigades, puis en bataillons…

… Jusqu’à devenir une invincible armée d’aliens ou de guerriers barbares (comme ils se qualifient eux-mêmes, en référence aux jeux vidéo qu’ils affectionnent) capables de semer la dévastation sur la planète boursière et de pulvériser les plus grosses machines de guerre terrestres, c’est-à-dire, dans le cas présent, des hedge funds pouvant peser des dizaines de milliards de dollars et pour certains mobiliser une force de frappe de plusieurs centaines de milliards, en particulier sur le Forex.« 

01:10 Sont-ils vraiment si puissants, ces fonds ? Selon Philippe, la balance des forces en présence ne penche pas forcément du côté que l’on croit :

« Souvent obscure, cette force est néanmoins est toute théorique car ces fonds doivent respecter en interne des règles très strictes en matière de contrôle du risque. Surtout, ils sont soumis à un impératif de cohérence, sachant que leurs – très riches – clients ne supportent pas qu’une perte d’argent soit causée par des prises de décision absurdes et une absence de maîtrise de l’exécution des stratégies.

Moyennant quoi, leur ‘usage de la force’ se trouve limité, alors qu’en face d’eux, les aliens susmentionnés n’ont aucune limite. Levier maximum, ‘full risk on’ : ils sont prêts à perdre la totalité de leur mise (pas grave, ce n’est que 2 000 $ en moyenne et on recommencera avec le prochain chèque fédéral), en l’absence de contrôle interne et de la cohérence la plus élémentaire.

C’est le règne du grand n’importe quoi, avec des investisseurs amateurs qui mettent tous les œufs dans le même panier, puis le secouent très fort avant de voir ce qu’il se passe, plongeant l’adversaire dans un désarroi total… jusqu’à le mener à sa perte.

Nous avons donc ici une belle illustration de ces conflits asymétriques où des armées invincibles en cas de guerre conventionnelle enchaînent de lourdes pertes face à des kamikazes, avant de se résoudre à dégainer l’arme atomique.« 

Tout cela risque de se terminer devant la justice américaine, continue Philippe dans la suite de son article… mais qui poursuivre ? Des milliers de particuliers qui ne font rien d’illégal, à titre individuel ?

02:00 Je ne vais pas me mettre à plaindre des hedge funds régnant sur des milliards de dollars et qui n’hésitent pas à appliquer, de leur côté, des tactiques parfois peu reluisantes… mais je ne peux pas non plus me réjouir de la situation actuelle – parce qu’une chose est certaine : au final, ceux qui seront plumés, ce seront les investisseurs particuliers. La « banque » gagne toujours au casino – même s’il est en ligne.

Il y a aussi d’autres victimes : les entreprises « légitimes » qui travaillent, avancent et ont besoin de financement pour croître et se développer… et on a tendance à oublier que ce sont elles qui, normalement, sous-tendent les marchés. Non pas les effets d’annonce, les tweets assassins et les « redresseurs de torts » auto-proclamés.

D’autant qu’il existe des moyens de faire du trading profitable et solide sans encourir de tels risques – que les marchés soient à la hausse ou à la baisse : pas besoin de vous transformer en « barbare » pour faire de beaux gains… loin de l’ébullition et du battage publicitaire.

02:30 En même temps, comment s’étonner d’une telle situation ? On affronte là des années de politiques monétaire non-conventionnelles qui n’ont abouti qu’à une seule chose : un marché entièrement faussé et déformé.

Bill Bonner formule cela très bien dans La Chronique Agora, résumant ainsi la situation :

« Aujourd’hui, partout, tout ou presque est factice et idiot. Il n’y a pas de constellations pour s’orienter… aucun point de référence fixe… pas de nord magnétique.

La fausse monnaie a tout déformé – aussi bien les marchés que la politique.

Nos lecteurs, très sagement, ne s’intéressent pas à ce qui arrive aux marchés au jour le jour. Il faut dire que les marchés sont devenus fous à lier. Ils sont censés découvrir ce que les actions valent. Des millions d’investisseurs méticuleux, avec des crayons bien taillés et des esprits encore plus affûtés, sont censés calculer les revenus attendus et les rapporter à la ‘valeur actuelle’, en se basant sur leurs calculs de risques et de taux d’intérêt.

Malheureusement, les crayons aussi bien que les esprits se sont émoussés. Quel que soit le critère choisi – comparaison cours/revenus, ventes, valeur comptable, PIB, consommation d’électricité, clics, nombre de poils sur les chenilles de paons-de-jour… peu importe – les actions sont surévaluées.

Il n’est pas difficile de voir pourquoi. Les taux d’intérêts sont bidon. Et à des rendements réels négatifs (en tenant compte de l’inflation des prix), n’importe quel flux de revenus se transforme en fleuve Amazone de liquidité et de valeur.

Les jeunes traders peuvent donc penser ce qu’ils veulent. Et en se branchant dans des chat rooms comme WallStreetBets, ils peuvent en faire un sport.« 

Il y a assez peu de chances que cela finisse bien… et le jour où l’explosion se produira, mieux vaudra avoir de côté quelques actifs tangibles bien à vous, et hors des marchés – comme l’or, par exemple (sachant que l’immobilier peut être intéressant aussi).

03:20 Heureusement, loin de la folie, il reste aussi des sociétés qui avancent sur des fondamentaux solides, et qui ont tous les atouts de leur côté – bien enracinées dans l’économie réelle – pour se sortir par le haut des futures crises.

Ray Blanco s’intéresse à l’un de ces secteurs dans Opportunités Technos, avec des perspectives vraiment alléchantes pour les années qui viennent :

« On n’arrête plus General Motors ! Voilà maintenant que l’entreprise annonce un partenariat majeur avec Microsoft (NASDAQ : MSFT). Oui, Microsoft, le géant de l’informatique…

Le but de ce partenariat ? Développer une Chevrolet Bolt à conduite autonome.

Les marchés ont été enchantés par cette annonce et l’action GM a inscrit de nouveaux plus-hauts.
Mais, tandis que les marchés s’extasiaient et que les grands investisseurs se frottaient les mains face à leurs gains haussiers… je me suis figuré l’avenir des voitures entièrement électriques, et je me suis rendu compte que nous avions un problème majeur : comment allons-nous alimenter tout cela ?

Comme nous l’avons abordé la semaine dernière, mon contact norvégien et moi, si on passe au tout électrique, il va falloir procéder à une gigantesque mise à niveau.« 

04:00 A quelle échelle de grandeur avons-nous affaire ? Quelle sera l’ampleur de cette mise à niveau – et surtout, comment répondre à ces nouveaux besoins… parce que les véhicules électriques ne sont pas les seuls concernés, loin de là ? Ray poursuit avec un graphique très clair :

« Pour commencer, regardons le graphique ci-dessous…

img 1
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Consommation totale d’énergie aux Etats-Unis, par source (1950-2019)

Il nous révèle deux choses…

La première, c’est la tendance à la baisse du charbon sur ces dix dernières années.

Pour la première fois en 100 ans, les sources d’énergies renouvelables ont dépassé le charbon en mai 2019.

C’est dû à deux principaux facteurs :

– les centrales au charbon doivent moins tourner en raison du renforcement des réglementations relatives aux émissions ;

– et le charbon est moins économique pour produire de l’électricité, ce qui explique la progression du gaz naturel et d’autres sources.

Le charbon est sur la fin, alors que les autres sources d’énergie progressent. Toutes, en fait… sauf cette petite ligne stagnante, en bas : le nucléaire.« 

Stagnante… mais peut-être pas pour longtemps ! Selon Ray, l’énergie nucléaire a un bel avenir… et l’investisseur particulier ferait bien de s’y intéresser sans trop attendre, comme il l’explique dans la suite de son article.

Un antidote à l’ambiance positivement… atomique qui règne sur les marchés actuellement !

Excellente soirée, à demain –

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

★★★ Le chiffre du jour ★★★ 

0

C’est le nombre de pertes enregistrées par l’Alerte AlphaBrain de James Altucher depuis le début de l’année.

Oui, pas une seule moins-value pour l’instant en 2021… et des gains à répétition de 60%, 21%, 41%, 80%… et bien d’autres encore !

Tout cela grâce à un système qui repère les « anomalies boursières » pour les transformer en opportunités : une stratégie idéale dans les conditions actuelles – profitez-en sans plus attendre, il suffit de cliquer ici.

 

 

 

FERMER