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Devenez dealer !

Par 28 avril 2020Alertes

« Plus contagieuse que la peste, la peur se communique en un clin d’oeil. »

– Nikolaï Gogol

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Dans la rubrique « on vit vraiment une époque formidable », j’ai appris ce matin dans un article du Guardian que les revendeurs de drogue diversifient leur portefeuille de produits et proposent désormais à l’acheteur… des masques médicaux.


traité de la peste
Tiré du Traité de la Peste, de Jean-Jacques Manget (1721)
A 30 € les 50 masques, le prix est nettement au-dessus de celui du marché – si j’en juge par une rapide comparaison avec l’offre disponible sur Amazon. Ceci dit, les dealers ont éventuellement un autre avantage concurrentiel considérable : contrairement au géant de l’e-commerce, victime de la pénurie, peut-être mettent-ils les masques à la disposition du client… avant juin/juillet.

Décidément, les effets du coronavirus se font sentir dans les domaines les plus inattendus… Peut-être vais-je me retrouver prochainement à vous faire le compte-rendu quotidien du prix du PPE, au même titre que l’once d’or (1 710 $ à l’heure où j’écris ces lignes, ça grimpe…) ou le baril de pétrole (20,94 $ pour le Brent, ouille…) !

00:45 Des dealers de masques au commerce de cannabis – entièrement légal, attention –, il n’y a qu’un pas.

(Oui, ceci remporte aisément la palme de la transition la moins subtile de toute la vénérable histoire des Marchés en 5 Minutes. Eh, au 42e jour de confinement, il ne faut plus me demander de miracles…)

Car oui, la drogue n’est pas le seul secteur à être bouleversé par la pandémie… Et « l’or vert » est en train de révéler des côtés imprévus, comme l’explique Ray Blanco dans la dernière alerte e-mail du Cannabis Investors Club :

« Le cannabis pourrait-il aider à traiter le Covid-19 ?

Ce n’est pas aussi fou que cela en a l’air.

En fait, nous avions émis cette hypothèse dès le début du mois de mars…

Et, à présent, un hôpital israélien travaille sur la question.

Selon The Times of Israel, qui cite lui-même une chaîne d’information de Tel Aviv : ‘Dans le cadre d’un traitement expérimental, l’hôpital Ichilov va commencer à administrer du cannabis médicinal à des patients atteints d’une forme modérée de coronavirus.

Les médecins tentent de découvrir si les propriétés antivirales des composés du cannabis peuvent être un nouvel outil contre cette maladie. »

01:30 Et ce n’est pas tout – une autre nouvelle pour le moins inattendue est récemment tombée, comme l’explique encore Ray dans la suite de son article :

« [Aux] Etats-Unis, les gens se servent des chèques de stimulus de 1 200 $ versés par l’Etat pour acheter… du cannabis.

Selon Green Entrepreneur, ‘Jane Technologies, la populaire plateforme de vente en ligne de cannabis, a constaté une hausse de 48% de ses ventes le 15 avril 2020, par rapport à une journée moyenne’.

Petite précision : le 15 avril correspond au jour où 50 à 70 millions d’Américains ont reçu un virement direct sur leur compte.

Les ventes des autres plateformes de cannabis ont augmenté de 63% ce jour-là.

Les ventes de cannabis confirment ainsi notre hypothèse selon laquelle cette industrie, à l’image des autres produits du secteur dit du ‘vice’ (alcool et tabac), devrait être considérée comme résistante aux récessions.

S’il est possible que certaines dépenses passent à la trappe pendant le confinement et la crise du Covid-19, les consommateurs augmenteront celles qu’ils consacrent aux distractions et modestes luxes bon marché tels que le cannabis. »

De bon augure pour le portefeuille des investisseurs cannabis – si vous voulez en faire partie, il suffit de suivre les conseils de Ray, en cliquant ici.

02:15 Elargissons à présent le champ pour s’intéresser au contexte général ce mois-ci. Les marchés sont globalement dans le vert aujourd’hui – mais attention, car on est loin d’être tirés d’affaire.

Dans le dernier numéro de La lettre PEA, Eric Lewin indique que les chiffres devraient inciter à la prudence dans les mois qui viennent :

« Le CAC 40, quoique toujours très nerveux, est quasi-stable au titre du mois qui s’achève, comme si une partie des répercussions économiques désastreuses de la pandémie était ‘pricée’ dans les cours.

[…] Difficile toutefois de d’ores et déjà en tirer des conclusions et je pense que le juge de paix se prononcera cet été, avec un bal des publications des résultats semestriels qui permettra de se faire une idée plus précise des conséquences des confinements du printemps. »

03:00 Eric étend ensuite son analyse à l’ensemble de l’économie – et là aussi, ce n’est pas gagné :

« Au chapitre macroéconomique, il semble de plus en plus probable que l’économie française s’oriente vers une reprise en ‘U’, c’est-à-dire lente et avec de nombreuses interrogations autour de la consommation des ménages. Redoutant des hausses d’impôts, ces derniers ‘compenseront’ sans doute l’augmentation du déficit public par un gonflement de la part de leur épargne. De leur comportement dépendra en tout cas l’état de l’économie française…

A l’étranger, la Chine est en train de redémarrer et l’Europe du nord, moins touchée et qui a déjà commencé à déconfiner, est maintenant très en avance sur l’Europe de l’ouest. Les perspectives économiques et financières restent néanmoins imprécises (ce qui est normal au regard de la persistance de nombreuses incertitudes), mais il y a tout de même de quoi s’inquiéter, le FMI prévoyant par exemple une récession historique avec un recul de la croissance estimé à 3% en 2020.

On peut donc légitimement se demander si le CAC 40 peut se maintenir sur des niveaux de 4 500 points. »

Oui, le terrain regagné ces dernières semaines est bien fragile, et les appuis précaires : mettez en place une stratégie de couverture efficace – Eric en propose d’ailleurs une à ses lecteurs de La lettre PEA, que vous pouvez rejoindre en cliquant ici.

N’oubliez pas, cependant, que les gains restent possibles – et là encore, Eric nous en donne la preuve, en débouclant ce mois-ci deux positions sur des plus-values de 12,5% et 12% respectivement.

Rigueur et pragmatisme, voilà les deux mots d’ordre à appliquer dans les temps qui viennent !

03:45 Tout cela vous met d’humeur grognon ? Attendez un peu de lire les dernières conclusions de Bill Bonner dans La Chronique Agora quant aux milliards de dollars de plans d’aide accordés aux entreprises américaines !

Si les citoyens américains se servent de leur allocation pour acheter du cannabis… certains entrepreneurs US, eux, se servent des failles législatives pour « s’en mettre plein les poches », si vous me permettez l’expression – des grosses sociétés détournant les fonds destinés à des PME en détresse.

Bill explique :

« Comment se fait-il qu’une entreprise à quatre milliards de dollars obtienne un prêt d’urgence de la part de l’Administration américaine des petites entreprises ?

Ce renflouage n’était-il pas censé aider les PME à surmonter la crise ?

Les bénéficiaires n’étaient-ils pas spécifiquement limités aux entreprises de moins de 500 salariés ?

Oh, cher lecteur, vous nous surprenez parfois. C’est ainsi que fonctionne la nouvelle économie de copinage.

Le CARES Act compte 880 pages. Il s’appuie aussi sur des milliers de pages de définitions, exceptions, exemptions, exclusions, situations spéciales, fraudes et astuces – elles-mêmes contenues dans des milliers d’autres pages servant à mettre en place, appuyer, amender et affiner toutes sortes de sottises. »

04:30 La question évidente, Bill la pose tout de suite après : comment se fait-il que des détournements aussi évidents puissent se produire ? Qui est responsable ?

La réponse :

« Qui a réglé les petits détails… et inséré des truffes dans le pâté, ici et là ?

Les membres du Congrès sont bien trop occupés à lever des fonds et émettre des sottises pour avoir le temps de rédiger des lois complexes. Cette tâche échoit toujours à des assistants… à des ronds-de-cuir siégeant aux comités… et à des initiés de divers secteurs.

L’un d’entre eux a adroitement glissé une clause qui rend éligibles de gigantesques chaînes d’hôtels et de restaurants – à condition qu’elles n’aient que 500 employés par établissement.

Ainsi, au lieu de fouiller dans leurs propres poches pour assurer la continuité de leur activité, M. Bennett et ses compères plongent la main dans la poche de M. et Mme Tout-le-Monde. »

Un véritable scandale… d’autant plus triste qu’il était complètement et absolument prévisible. Tous les détails sont dans la suite de l’article, ici même.

(Et si vous voulez en savoir plus sur les scandales, manoeuvres et autres magouilles du monde économique et financier, vous pouvez aussi cliquer ici pour des analyses sans concession.)

Je crois que nous avons fait le tour pour aujourd’hui : à demain donc… et une excellente soirée d’ici là !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

★★★  Le chiffre du jour  ★★★


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