Madame, Monsieur, bien le bonjour !
Une fois de plus, la réalité s’obstine à me donner raison : comme je l’ai déjà écrit précédemment, les taux remontent, et vite !
En effet, les rendements des bons des Trésors, emmenés par la remontée des Treasurys, entraînent ceux des pays de la vieille Europe continentale au point que les rendements des bons à 10 ans du Trésor français sont presque remontés en territoire positif le mardi 5 novembre pour atteindre -0,003 % en séance.
Doc. 1 : Rendements des bons à 10 ans du Trésor français
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Les rendements des bons à 10 ans du Trésor français remontent car ils sont arrimés à ceux du Bund qui, eux aussi, remontent vivement dans le sillage des Treasurys.
Doc. 2 : Rendements du Bund
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La remontée de ces taux va avoir des conséquences particulièrement graves pour les Français qui ont fait l’erreur monumentale de placer leur épargne dans des assurances-vie.
En effet, les prix des contrats de ces mauvais bons de ces mauvais Trésors, qui ont atteint des montants hors normes, vont s’effondrer, ce qui provoquera la faillite des entités dans lesquelles les banques logent ces assurances-vie.
Arkéa, filiale du Crédit Mutuel, a déjà dû recapitaliser Suravenir pour que cette entité ne fasse pas faillite tout de suite.
D’autres suivront et c’est tout le secteur de l’assurance-vie qui sera en faillite potentielle, entraînant possiblement de forts risques de faillites des banques qui les géraient.
Telles sont les sanctions que vont subir les épargnants qui manquent de culture économique et financière élémentaire…
Aux Etats-Unis, les banques qui ont des positions créditrices (vis-à-vis de la Fed) refusent de prêter leurs dollars disponibles, même au jour le jour, aux banques qui ont des positions débitrices, ce qui force la Fed à leur prêter une centaine de milliards de dollars chaque jour au jour le jour (dans le cadre de la procédure dite du Repo) pour qu’elles ne puissent pas faire faillite d’un jour à l’autre.
Doc. 3 : Repo du 5 novembre
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Pour l’instant, la Fed ne communique pas les noms de ces banques au bord de la faillite mais il est fort possible que ce soient les entités américaines de grandes banques européennes qui seraient en perdition.
Ainsi par exemple, les liquidités de BNP Paribas ont baissé d’une vingtaine de milliards d’euros fin septembre par rapport à fin 2018 à 167 milliards d’euros alors que le total de ses actifs a augmenté de… 500 milliards pendant la même période !
Doc. 4 : Actif de BNP Paribas fin septembre 2019
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A titre de comparaison, la banque américaine JPMorgan Chase & Co. avait 255 milliards de dollars de liquidités fin septembre pour des actifs du même ordre de grandeur que BNP, ce qui signifie qu’il est fort peu vraisemblable que ce soient des banques américaines qui sont actuellement en manque de liquidités, c’est-à-dire au bord de la faillite, mais plutôt les filiales américaines de grandes banques européennes comme Deutsche Bank et BNP Paribas.
Doc. 5 : Bilan de JPMorgan Chase & Co. à fin septembre 2019
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Il faut remarquer au passage que les actifs de JPMorgan Chase & Co. n’ont augmenté à fin septembre que d’une bonne centaine de milliards de dollars par rapport à fin 2018 contrairement au grand bond en avant très imprudent de BNP Paribas.
L’avenir est par définition incertain, mais une bonne culture monétariste alimente la spéculation gagnante…
Beaucoup d’idiots inutiles qui n’ont pas cette culture vont perdre leur épargne dans un avenir proche, ce qui est finalement une sanction salutaire et assainissante.
Reportez-vous à mes dossiers ci-dessous pour savoir comment vous préserver de ce potentiel effondrement des banques françaises.
JEAN-PIERRE CHEVALLIER