Skip to main content

Ébouriffant !

Par 8 juin 2020Alertes

« On prend toujours un train pour quelque part. »

– Gilbert Bécaud

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Une édition en vitesse, entre deux correspondances, pour aujourd’hui – votre correspondante a profité de la « levée des 100km » pour faire un petit tour dans son Alsace natale, histoire de respirer un peu d’air frais…


graphique BITCOIN
Sur les sentiers locaux…
… Et je suis désormais sur le chemin du retour, en route vers Paris, ce qui me force à hâter un peu ma missive du jour.

00:30 Commençons par regarder d’un peu plus près l’actualité la plus ébouriffante du moment – les chiffres de l’emploi US. Ces derniers ont offert une bonne surprise au mois de mai, en ressortissant bien supérieurs aux attentes.

Philippe Béchade éclaire cela de quelques chiffres, dans La Bourse au Quotidien… et nous explique pourquoi ces statistiques sont à prendre avec des pincettes :

« Il suffit […] d’extrapoler le redressement surprise du mois de mai pour s’en convaincre : le NFP (rapport mensuel sur l’emploi américain) constitue une ‘divine surprise’ puisque l’économie américaine aurait récupéré 2,509 millions d’emplois non agricoles le mois dernier, selon les chiffres du département du Travail.

Le taux de chômage retombe de 14,7 vers 13,3% (il était attendu au mieux inchangé).

Mais il y a un biais : la statistique est construite à partir des personnes ayant pointé au chômage et il est difficile de vérifier la discipline des inscrits du mois d’avril, plus encore de mesurer l’amélioration de la situation des auto-entrepreneurs (ce qui inclut les emplois ‘uberisés’).

L’amélioration provient essentiellement des ré-embauches dans les secteurs de la restauration/hôtellerie puis les loisirs/voyages (+2,5 millions d’emplois environ), vient ensuite la construction avec 400 000… mais les enquêtes hebdomadaires continuent d’attester de la poursuite des vagues de licenciements alors que la plupart des entreprises avouent n’avoir aucune visibilité à trois ou six mois, et donc pas de calendrier de recrutement. »

En gros, une hausse qui fait joli sur le papier… mais qui recouvre une réalité bien moins reluisante. Des chiffres pour faire plaisir aux marchés, mais aussi à un certain D. Trump désespérément en mal de bonnes nouvelles après une quinzaine particulièrement calamiteuse.

La suite de l’analyse de Philippe est juste ici ; elle vaut le détour pour mieux comprendre ce qui se cache derrière les annonces retentissantes…

01:30 Notez que les marchés n’ont pas boudé leur plaisir : si la séance d’aujourd’hui est un peu plate, c’est sans doute pour se reposer de l’envolée de la semaine dernière, avec un CAC 40 repassé au-delà des 5 100 points.

Mais alors… la hausse va-t-elle reprendre ? Quels secteurs privilégier dans ce cas ? Est-il trop tard pour se positionner ?

Toutes ces questions, Zach Scheidt les aborde dans Investissements Personnels, avec un article très complet sur la situation actuelle. Il explique :

« Pour commencer, je ne suis pas un grand partisan de l’idée d’essayer de ‘prédire l’évolution du marché’.

Oui, il y a des périodes au cours desquelles le marché présente un niveau plus élevé de risque et d’autres au cours desquelles certaines tendances haussières nous offrent de nouvelles opportunités d’investissement.

Mais il est extrêmement difficile de prédire précisément le point haut ou le point bas d’un cycle boursier dans le but de déterminer exactement à quel moment acheter et vendre.

L’approche la plus pertinente reste d’être extrêmement attentif aux actifs dans lesquels vous investissez afin de faire fructifier au mieux votre patrimoine, quelle que soit la direction globale du marché.

Dans le contexte actuel, il existe certains secteurs particulièrement dangereux qui sont montés trop haut et qui représentent aujourd’hui un risque majeur pour les investisseurs. Je pense aux actions d’entreprises dont les cours ont trop augmenté, trop rapidement.

J’appelle certains de ces investissements des ‘actions cultes’ car leurs actionnaires sont des investisseurs excessivement enthousiastes qui achèteraient ces actions à n’importe quel prix. Parmi les noms qui me viennent à l’esprit dans cette catégorie, je peux nommer notamment Tesla Inc. (TSLA), Amazon.com (AMZN) et Alphabet (GOOG).

Bien sûr, il s’agit d’entreprises dynamiques qui offrent d’excellents produits et présentent des opportunités de développement prometteuses.

Mais est-il réellement raisonnable de payer un prix aussi élevé en échange de leurs actions ? »

Les réponses de Zach sont par ici – il explique aussi pourquoi et comment les marchés connaissent de telles envolées… mais aussi quelles valeurs vont réellement profiter de la hausse actuelle. (Et si vous voulez vous positionner sur de telles actions, cliquez ici.)

02:30 Un secteur en tout cas est à éviter comme la pes… le Covid-19, pardon – c’est celui du pétrole, extraordinairement malmené depuis le début de l’année, et dont le sort ne va pas s’améliorer tout de suite.

Jim Rickards explique que le pétrole de schiste, notamment, est en très mauvaise posture :

« Le graphique [ci-dessous] observe une tranche particulière de l’économie, mais elle est cruciale. Il représente le nombre de forages communiqué par Baker Hughes. En gros, c’est un indicateur du nombre de forages de nouveaux puits de pétrole aux Etats-Unis.


graphique pétrole
 

La hausse abrupte de 2009 à 2014 est due à la révolution du pétrole de schiste. […] [La] technologie [de la fracturation hydraulique] a énormément augmenté la production pétrolière américaine […].

Le nombre de puits en activité s’est effondré de 2014 à 2016 avec la chute des cours du pétrole. Beaucoup d’opérateurs avaient besoin de cours supérieurs à 70 $ le baril, afin de couvrir leurs frais d’exploitations et d’investissement. Lorsque le pétrole s’est effondré de 100 $ à 24 $ le baril, dès la fin de l’année 2014, les producteurs de pétrole de schiste ont fait faillite ou fermé leurs sites de production.

Au bout du compte, de nouveaux propriétaires sont arrivés et ont racheté les actifs pour une bouchée de pain. Cela a fait baisser les coûts de production aux alentours de 35 $ le baril. Les coûts d’investissement étaient également faibles car les taux d’intérêt étaient encore proches de zéro, à l’époque. Les cours du pétrole se sont redressés aux environs de 75 $ le baril dès le mois d’octobre 2018. Le secteur du pétrole de schiste a repris vie et le nombre de puits en activité s’est redressé en même temps que les cours du pétrole. »

03:15 Puis, cette année, tout s’est effondré presque d’un seul coup – et les ennuis ont commencé avant l’arrivée du coronavirus…

Jim continue :

« Début 2020, une guerre des cours du pétrole a éclaté entre la Russie et l’Arabie Saoudite. Les producteurs de pétrole de schiste américains ont été pris sous ce feu. Le nombre de puits en activité a replongé. Puis la pandémie s’est abattue et le cours du baril de pétrole a chuté de 46 $ le 1er mars 2020 à 12 $ au 27 avril. (Cela ne tient pas compte du krach éclair du 20 avril, qui a plus à voir avec des problèmes de règlement de contrats à terme sur le pétrole, qu’avec le cours réel du pétrole.)

Dès le début du mois de mai, le nombre de forages avait baissé à des niveaux jamais constatés au plus fort du krach pétrolier de 2014-2016. Le cours du pétrole s’est repris ces derniers jours (il était à 33 $ le baril au 25 mai), mais pas assez pour revigorer les producteurs de pétrole de schiste.

Voici pourquoi tout cela est important : dans le secteur du pétrole de schiste, ces événements signifient que des dizaines de milliers d’emplois sont actuellement détruits au Texas, en Pennsylvanie, dans le Dakota du Nord et sur d’autres sites de fracturation.

Ces emplois n’entrent pas dans la catégorie des bas salaires, contrairement à ceux des secteurs de la vente au détail et de la restauration. Ce sont des emplois syndiqués, assortis d’une rémunération élevée et d’avantages considérables.

Même si l’économie rouvre doucement, ces emplois ne vont pas réapparaître car il y a un excédent pétrolier mondial, conjugué à un effondrement mondial de la demande. On se sert de tankers en guise d’entrepôts offshore de stockage flottants, dans de grands ports tels que ceux de Singapour et de Long Beach, en Californie. Il faut ajouter ce désastre intervenu dans le secteur pétrolier à celui, encore plus vaste, qui frappe l’économie dans son ensemble. »

Restez éloigné de ce secteur pour l’instant, donc – sauf si vous vous sentez l’âme contrarienne (et si vous avez des nerfs d’acier et une patience d’ange).

Et si vous vous demandez un peu ce qui nous attend lors de la récession – et comment y adapter vos investissements, je vous recommande vraiment la lecture du dernier numéro d’Intelligence Stratégique : Jim aborde la crise sous plusieurs angles, met en relief les plus grands dangers… et vous révèle les moyens de résister.

Pour vous abonner, c’est par ici.

C’est tout pour aujourd’hui – rendez-vous demain pour une édition moins… ferroviaire, excellente soirée d’ici là.

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

★★★  Le chiffre du jour  ★★★


+200%

Oui, c’est ce qu’enregistraient les lecteurs de Mathieu Lebrun à la clôture des marchés vendredi : plus de 200% de gains latents en portefeuille… profitant ainsi à plein de la remontée du CAC 40.Ne manquez pas les prochaines opportunités : Mathieu vous envoie une recommandation par jour, et vous n’avez plus qu’à vous positionner !

Tout est expliqué ici…

 

FERMER