Note liminaire : dans ce qui suit, sauf indication contraire, les données chiffrées sont issues de la dernière édition du rapport annuel In Gold We Trust d’Incrementum.
Cher Investisseur,
L’or réagit bien au début de destruction monétaire en cours.
En substance : les banquiers centraux renoncent à toute normalisation de politique monétaire. Les dettes publiques sont hors de contrôle et l’application de taux d’intérêt « normaux » au stock existant est hors de portée de tous les contribuables. Ceci remet en cause le statut des obligations souveraines en tant que réserve de valeur.
Les « solutions » des autorités politiques et monétaires ne peuvent donc être qu’inflation et/ou spoliation.
Voici pour commencer le cours de l’or exprimé en euro.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Comme vous le voyez, l’or évolue plutôt bien sous l’effet des manœuvres de Mario Draghi. Les points bas sont de moins en moins bas.
La France et l’Italie ont désespérément besoin de taux bas pour faire croire que le stock de dettes publiques est soutenable. La croissance ralentit en Allemagne, moteur économique de l’Eurozone.
Signalons également que le cours de l’or exprimé en franc suisse monte également, signalant que l’appellation de « refuge » concernant des devises devient très relative.
Voyons maintenant l’évolution de l’or exprimé en dollar.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
La tendance est similaire même si elle est moins marquée qu’en euro. Notez au passage que le plafond de 1 390 $ est devenu une forte résistance. Si ce plafond venait à crever, la hausse de l’or deviendrait débridée.
Le phénomène récent qui inquiète les marchés financiers est que les déficits américains apparaissent désormais comme hors de contrôle.
Le programme économique de Trump promettait que les réductions d’impôt s’autofinanceraient : les recettes fiscales ne baisseraient pas car le surcroit de croissance compenserait largement la baisse des taux d’imposition.
Hélas, ça ne marche pas comme cela. On n’a jamais vu de baisse d’impôt fonctionner sans baisse simultanée des dépenses publiques.
Par conséquent ce qui devait arriver se produit : en février, les États-Unis affichent un trou dans la caisse de 234 Mds$, nouveau record. Le déficit annuel devrait atteindre 1 000 Mds$. À plus de 105%, le ratio dette sur PIB des Etats-Unis est désormais celui d’une république bananière.
Du coup, les pays exportateurs qui ont des réserves en dollars prennent peur. Ils achètent plus d’or et moins de bons du Trésor au rendement minable (et malgré ce rendement minable les Etats-Unis doivent trouver 550 Mds$ tous les ans pour acquitter les intérêts).
Sur ces deux graphes vous voyez l’évolution des réserves d’or de la Chine et de la Russie (qui vend son pétrole et son gaz en dollars et a donc besoin de stocker des dollars). Les stocks d’or gonflent tandis que les stocks de bons du Trésor chutent.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
C’est la « dédollarisation » du système monétaire que vous voyez à l’oeuvre ; la messe est presque dite :
- Augmentation de l’offre de bons du Trésor puisque plus de déficit
- Moins d’acheteurs ; les folles propositions de Green New Deal et de Théorie Monétaire Moderne renforcent encore la défiance naissante (voir votre alerte du 27 février dernier sur ce point)
- Remplacement des bons du Trésor ou autre obligations d’État par de l’or qui n’est la dette de personne. Aujourd’hui, le rouble est couvert à 55% par de l’or !
- Baisse des bons du Trésor moins demandés (ce qui signifie normalement hausse des rendements) et hausse de l’or plus recherché.
Evidemment, les rendements ne peuvent pas monter puisqu’alors les taux monteraient et que la dette deviendrait insoutenable. La Fed ne va donc pas tarder à « monétiser » : nouvelles opérations de quantitative easing ou application de la TMM.
Du côté des minières, des signaux positifs émergent enfin
La croissance du stock d’or du fait de l’extraction minière est faible : 1,6% par an l’année dernière. Depuis 1900, la « production monétaire » (masse monétaire M2 pour les spécialistes) est 180 fois plus rapide que la production d’or.
Les minières semblent désormais avoir bien touché le fond.
Ces deux graphes expriment le cours de deux indices miniers aurifères comparés au cours de l’or. Ils expriment que les minières ne sont pas suffisamment valorisées par rapport au stock d’or en terre qu’elles détiennent.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
La méga fusion Barrick-Randgold est également un signal de fin de consolidation.
La tendance favorable qui semble se dessiner
Les banquiers centraux sont discrédités et les discours sceptiques commencent à envahir des medias jusque là ralliés aux inepties keynésiennes consensuelles.
Le nouveau sujet d’inquiétude chez les investisseurs professionnels est le niveau d’endettement des entreprises américaines. Ils estiment que c’est là que se situe la bulle la plus fragile (avant la bulle du crédit étudiant ou la bulle du crédit automobile subprime).
Pour l’or, le potentiel de baisse semble être de 100 $ tandis que le potentiel de hausse devrait être 10 fois supérieur.
Les minières ont l’air de vouloir enfin sortir de l’ornière. Notre portefeuille est construit pour profiter à plein de tout cela.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Votre super-livret
Hélas, 1000 fois hélas : les projets éligibles au financement semblent avoir disparu des écrans radars. Les taux de défaut montent sur les sites des différents intermédiaires. Je suis très déçue du fait que ce secteur ne tienne pas ses promesses. Le ratio risque rendement est devenu trop médiocre.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Bientôt dans votre prochaine stratégie d’avril
Votre prochaine stratégie sera consacrée à l’allocation trimestrielle d’actifs optimale pour votre portefeuille d’assurance-vie ; comme tous les débuts trimestres, la parole sera donnée à Mory Doré.
Simone Wapler