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Et après ?

Par 24 avril 2020Alertes

« Si on s’apercevait que la Terre tourne, les manèges feraient faillite. »

– Quino

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Suivre les marchés en ce moment ressemble un peu à un tour de montagnes russes défaillantes : à-coups, brusques accélérations, descentes brutales, arrêts nets, remontées foudroyantes… et on recommence.

Pas étonnant que les intervenants soient un peu verdâtres en ce moment – et qu’ils ne sachent plus très bien à quel saint se vouer : la bienheureuse hydrochloroquine tout autant que le pieux remdésivir se sont montrés assez décevants ces derniers jours.


gravure religieuse

00:30 Les marchés sont à la peine, donc – et on les comprend. Le CAC 40, notamment, n’arrive pas à dégager de hausse claire, comme le dit Gilles Leclerc dans La Bourse au Quotidien :

« Cela fait maintenant plus de trois semaines que le CAC 40 latéralise (cf. la boîte orange sur le graphique ci-après) sous la résistance graphique de la zone des 4 500/4 600 points.


graphique CAC40
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir

Toutefois, attention ! Il s’agit d’un faux calme et on aurait tort de croire, vu la forte volatilité ambiante – bien qu’en décroissance continue à en croire les données de l’ATR (Average True Range) –, qu’il ne se passe rien. »

01:30 Le CAC 40 semblait signaler une véritable reprise à la hausse il y a quelques jours… mais n’a pas réussi à « transformer l’essai ». Désormais, nous sommes dans une toute autre configuration, explique encore Gilles :

« Vous vous souvenez peut-être que, dans le cadre de mon point hebdomadaire du 20 mars dernier, cet outil nous avais permis de cibler la fin de la vague baissière sur les indices. À l’époque, ‘nous attendions un signal de contraction (reversement) de l’indice de volatilité ATR afin de détecter une fin probable de la vague baissière sur les indices européens. Idem pour leurs homologues américains, qui eux aussi ont donné un signal’, écrivais-je.

La pastille orange sur le graphique correspond au reversement de la volatilité attendu et il se trouve que, depuis ce point bas, l’indice phare a repris près de 25% en moins de 10 jours, avant de se ‘cogner’ à la résistance des 4 500/4 6 00 points… puis de dériver sans tendance.

Le faux calme évoqué en préambule présente un danger dont les initiés connaissent bien le nom : c’est le squeeze, qui est une contraction de volatilité pendant laquelle le marché semble hésiter, mais est en fait en train d’accumuler de l’énergie.« 

De l’énergie pour faire quoi, pour aller où ? Gilles continue son analyse par ici, afin de vous donner des seuils et tendances à surveiller dans les jours qui viennent.

Une chose est sûre : si vous êtes trader, il y a de belles opportunités… à condition de savoir garder la tête froide et rester discipliné.

02:15 Tenez, et puis portons nos regards un peu plus loin, pour voir aussi comment « l’après-coronavirus » pourrait s’organiser. Zach Scheidt y consacre une bonne partie du dernier numéro du Nouveau Rentier, précisant notamment ceci :

« Bien entendu, cela ne veut pas dire que le retour à la normale s’effectuera en douceur. [Les] entreprises vont probablement avoir du mal à reprendre le cours des choses.

Les gens travaillant de chez eux se créent de nouvelles habitudes et trouvent de nouvelles façons d’interagir avec leurs collègues. Certains pourraient même décider qu’il est logique de poursuivre le télétravail, ce qui exigera de nouvelles façons de travailler avec ceux qui retourneront au bureau.

Les gens qui ont été licenciés vont peut-être retrouver leur emploi. Mais les entreprises vont peut-être découvrir que leurs anciens employés ont trouvé un autre emploi. Il y a une multitude de gens pour les remplacer, mais la direction devra passer du temps – et consacrer des ressources – à la formation de nouveaux salariés.

Ensuite, il va y avoir la difficulté de ‘reconnecter’ avec les clients.

Les gens sont en train de s’habituer à l’idée de vivre avec moins de choses, alors une forte demande refoulée ne sera peut-être pas au rendez-vous. Les sociétés devront dépenser de l’argent en études de marché et publicités pour raviver l’intérêt des consommateurs.

Les usines et les sociétés de services qui auront rouvert devront reprendre contact avec leurs anciens clients. Elles devront espérer qu’ils n’auront pas signé avec d’autres fournisseurs qui n’ont pas été touchés par le coronavirus. »

03:15 Oui, même pendant le confinement, les « plaques tectoniques » de l’économie et de l’activité continuent d’évoluer… et il va falloir s’adapter. La partie la plus surprenante – mais aussi la plus évidente, paradoxalement – est sans doute celle-ci, reprend Zach :

« Le pire, ce sera peut-être la partie comptabilité. Les factures continuent de s’empiler alors que le chiffre d’affaires s’est tari.

L’argent des aides du gouvernement sera utile, d’une certaine façon, en supposant que l’entreprise ait droit à un prêt ou une subvention. Bien entendu, cet argent sera soumis à conditions… et la souscription d’un prêt ne fera qu’augmenter le passif des entreprises.

Il est également très probable que les entreprises auront besoin de beaucoup plus d’argent que le gouvernement ne voudra bien leur en donner. Cela crée une opportunité fantastique pour mon type préféré d’entreprise : les ‘BDC’ (‘business development company’ : une société de développement d’activités, en français). »

Zach tire de tout cela une recommandation très prometteuse – qui a le double potentiel de rapporter un rendement stable… et une plus-value intéressante sur le cours de la valeur elle-même, d’ici quelques années.

Son conseil précis est réservé à ses abonnés, ce qui est bien normal – mais vous pouvez les rejoindre dans des conditions vraiment avantageuses en cliquant simplement ici.

04:00 Pour votre lecture de la semaine, je vous propose d’approfondir un peu la discussion entamée il y a quelques jours dans La Chronique Agora par Bruno Bertez sur le sort de l’Union européenne – et les disparités qui règnent entre ses Etats membres – ici et ici, pour rappel. (Philippe Béchade avait contribué au débat lui aussi dans La Bourse au Quotidien, par là.)

Mory Doré, spécialiste des systèmes bancaires, examine de son côté les mécanismes de sauvetage qui, justement, pourraient aider la Zone euro et à l’UE de sortir de la crise – notamment l’épineuse question des eurobonds ou coronabonds :

« Il est vrai que la mutualisation qui intéresse les marchés financiers et nombre de responsables politiques (plutôt en Europe du sud, France comprise) est celle des dettes nationales (ou en tout cas d’une partie d’entre elles). Cela serait accompagné de programmes d’émissions d’eurobonds et de la mise en place d’un début de fédéralisme fiscal (budget commun et levée d’impôts communes).

L’idée est simple sur le papier : la Zone euro est solvable prise dans sa globalité – ce qui n’est pas forcément le cas de certains Etats pris isolément dans un contexte de remontée des taux. Par conséquent, créer une agence européenne en charge des émissions pour les besoins de refinancement de l’ensemble des pays de la zone en lieu et place des émetteurs nationaux casserait définitivement les risques de spéculation sur des dettes publiques ‘périphériques’.

Cette idée a toujours été rejetée parmi les pays à excédents budgétaires que sont l’Allemagne et les Pays-Bas.

Aujourd’hui encore, en pleine crise du coronavirus, ces pays résistent à cette idée pour plusieurs raisons qui se justifient : la notation des eurobonds serait plus basse que celle du Bund allemand et, partant, le taux d’intérêt plus élevé. On assisterait également à un nivellement par le bas avec un relâchement des disciplines budgétaire et fiscale en Zone euro post-crise du coronavirus. »

Ce n’est donc pas gagné, comme vous le verrez dans la suite de l’article de Mory, disponible ici… à moins d’un brusque sursaut d’unité et de coopération ? Je ne retiendrais pas ma respiration en attendant que ça arrive, comme disent les Anglo-Saxons…

Enfin, que cela ne vous empêche pas de passer un excellent week-end, en attendant de nous retrouver dès lundi !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

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