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Faut-il éviter l’or en 2021 ?

Par 16 décembre 2020Alertes


« Dieu ne peut pas répondre à tous ceux qui l’appellent. Il est comme un garçon dans un restaurant. Il a trop de tables à servir. »


– Mel Brooks


Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Les marchés ressemblent à des convives de plus en plus impatients dans un restaurant (vous vous souvenez des restaurants ?) – cependant qu’en cuisine, on s’affaire :

« La 3 demande ce qu’il en est de son accord de pêche dans les eaux britanniques. » « Dis-leur que c’est quasi-cuit ! » « Le couple à côté de la porte attend son plan de relance américain, ils râlent parce que ça fait des semaines que ça traîne. » « Oui, eh bien, ils attendront qu’on ait fini avec cette campagne de vaccination en Europe, hein. Et mettez-vous à la plonge ou on ne pourra jamais passer au dessert ! »

Enfin, aujourd’hui, les intervenants semblent plutôt prêts à se contenter de reprendre un verre d’apéritif en jouant avec les miettes de la corbeille de pain : tout est dans le vert, malgré un recul des ventes de détail aux Etats-Unis.

Arrivera peut-être le jour où ils décideront de jeter leur serviette sur la table et de sortir en claquant la porte, mais nous n’y sommes pas encore…

… Alors continuons notre observation des tendances pour 2021. Après deux éditions surveillant des secteurs porteurs (ici, puis ), nous nous intéressons aujourd’hui à des choses qu’il vaudrait mieux éviter.

00:45 La première n’est pas tant une tendance qu’un « phénomène » boursier, intéressant à examiner pour ce qu’il révèle de la mentalité qui règne actuellement sur les marchés. C’est Jim Rickards qui s’y intéresse dans sa dernière alerte Intelligence Stratégique :

« Selon la première règle de la théorie de la complexité, les événements importants semblent venus de nulle part. Techniquement, c’est ce que l’on appelle une ‘propriété émergente’. Cela fait référence à un événement qui ne peut être déduit en connaissant tous les éléments présents dans un système.

Une bonne assiette de chili con carne l’illustre très bien. Même si vous avez une liste d’ingrédients composée de tomates, de haricots, de bœuf haché, de piment et de toutes les autres épices, cela ne vous permet pas d’en déduire le parfum et l’excellent goût du chili. Il faut mixer les ingrédients, les cuisiner, laisser mariner pendant un moment et, seulement à ce moment-là, pouvez-vous humer le véritable parfum du chili.

[…] La propriété émergente la plus récente est venue de deux systèmes complexes :

Le premier, c’est la pandémie, qui est bien partie pour être le quatrième pire fléau de ces 650 dernières années, en termes de morts, depuis la peste noire.

Le deuxième, c’est la nouvelle dépression provoquée par les confinements et autres politiques erronées menées face à la pandémie.

De ce mélange a surgi une entreprise appelée Robinhood, comme le décrit cet article.

Robinhood est le nom d’un courtier en ligne qui ‘cartonne’. Il se distingue en s’adressant plus particulièrement à de jeunes investisseurs novices, en s’appuyant davantage sur une application mobile que sur une plateforme, et en encourageant le trading sur options – à fort effet de levier – au lieu du traditionnel achat/vente d’actions.

Ce mélange commercial a prospéré pendant la pandémie, dans un contexte où des millions de personnes étaient coincées chez elles avec un choix d’activités limité. Elles se sont jetées sur cette application mobile comme s’il s’agissait de paris légaux.

Aux Etats-Unis, des millions de personnes ont perçu des chèques de stimulus de 1 200 $, l’été dernier, et ne savaient pas quoi faire de cet argent. Elles ont commencé à acheter des options call au même moment, à peu près, où le marché actions bondissait à la hausse, après le krach de février et de mars.

Lorsque vous achetez des options call à effet de levier, sur un marché haussier, les gains s’accumulent rapidement.

Le succès de Robinhood est une propriété émergente surprise, produite par les différents ingrédients d’une pandémie et d’une dépression.« 

01:45
Eh bien, vous dites-vous peut-être, où est le problème ? Les gens ont profité des circonstances exceptionnelles pour boursicoter un peu, c’est tout !

Eh bien… les choses ne sont pas aussi simples, continue Jim :

« L’article révèle tout un pan du côté obscur de Robinhood. Les clients ne payent pas de commissions car les clearing brokers [NDLR : intermédiaires financiers entre le courtier en ligne et les chambres de compensation] payent Robinhood pour obtenir les flux d’ordres transmis.

Cela veut dire que ces courtiers voient les ordres avant qu’ils ne soient exécutés, et qu’ils peuvent légalement pratiquer une sorte de ‘front-running [NDLR : utiliser la connaissance d’ordres transmis par des clients pour se positionner au préalable] en utilisant des techniques de trading haute fréquence et des vitesses d’exécution représentant des nanosecondes.

Pour l’instant, les clients novices s’amusent bien.

Mais le levier des options et ce front-running sophistiqué et légal pourraient leur infliger un retour de manivelle lors du prochain marché baissier.

Robinhood est très en vogue, aujourd’hui. Mais bientôt, ses clients pourraient déchanter, lorsque leurs comptes seront vidés et qu’ils recevront des appels sur marge à payer.« 

Voilà qui en dit long sur le vrai mode de fonctionnement de l’industrie financière, qui ne rechigne pas à « plumer le gogo » – c’est-à-dire des investisseurs individuels mal renseignés et inexpérimentés. Si vous voulez profiter du potentiel des options (qui est bel et bien réel), suivez plutôt les conseils d’une véritable insider des marchés…

… Ou bien, si vous préférez, retournez la situation et profitez plutôt des baisses boursières !

02:30 Passons maintenant la parole à Jonas Elmerraji : dans Opportunités Technos, il nous donne non pas une action à éviter… mais des indicateurs concrets qui vous permettront de détecter les dossiers louches avant de vous positionner.

Jonas revient notamment sur le célèbre cas Theranos :

« Theranos a berné énormément d’investisseurs brillants et influents.

Cette startup de la Silicon Valley – autrefois adulée – a fait l’objet de nombreux livres et autres documentaires. Un film dans lequel Jennifer Lawrence tient le premier rôle est même en cours de réalisation, à Hollywood.

La société Theranos, fondée par Elizabeth Holmes – qui avait abandonné ses études à Stanford – était censée révolutionner le monde… Notamment avec ses tests de diagnostic ne nécessitant que quelques gouttes de sang pour réaliser des dizaines d’analyses sanguines, soit un centième de ce qu’exigent les analyses traditionnelles.

Sauf que cela n’a pas été le cas : cette technologie ne fonctionnait pas, bien que Holmes et son entourage aient affirmé que cela marchait, aussi bien aux clients et patients potentiels qu’aux investisseurs…

Actuellement, bon nombre d’investisseurs cherchent à dénicher le prochain Tesla, le prochain Amazon ou encore le prochain Apple – en fait toute société capable de disrupter son secteur d’activité et donc en mesure de connaître une croissance fulgurante dans les années à venir. Cela dit, il est tout aussi important de savoir éviter le prochain Theranos… »

La suite des conseils de Jonas est disponible ici : quelques principes à garder bien en tête pour vos futurs investissements – notamment dans le secteur des nouvelles technologies, où il peut être difficile de trier le bon grain de l’ivraie. Là encore, mieux vaut être bien accompagné !

03:20 Poursuivons avec un actif sur lequel vous vous posez peut-être des questions : l’or. Il est en mauvaise forme (toute relative) depuis des semaines…

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… De sorte que vous vous demandez peut-être s’il n’est pas, lui aussi, à ranger dans la catégorie des investissements « à éviter » en 2021 ?

03:50 Bruno Bertez propose dans La Chronique Agora une explication très claire des raisons de l’évolution actuelle de l’or :

« Les observateurs non spécialisés ont des difficultés à comprendre que la baisse du dollar puisse ne pas faire monter le métal jaune ou même puisse le faire baisser. C’est pourtant simple, mais il est vrai que la finance n’est pas du premier degré ; c’est un ensemble de liens organiques cachés entre les variables.

La première des choses à comprendre est que la bouffée de spéculation haussière sur l’or a été causée par la peur d’une nouvelle crise financière au printemps.

Les opérateurs ont constaté que les marchés paniquaient, que les tuyauteries se colmataient et que le monde financier se mettait en risk off avec l’apparition du risque majeur, celui du deleveraging, c’est-à-dire le risque de réduction en chaîne des endettements. Ce risque réel aurait provoqué la raréfaction du dollar, la hausse du cours du billet vert, une crise de liquidité dans le monde… et ensuite l’Armageddon.

C’est la fonction première de l’or que de protéger contre la dislocation du système – et il a parfaitement accompli cette fonction.« 

Mais alors comment se fait-il qu’il ne soit pas à de nouveaux sommets, considérant les fondamentaux actuels ? Bruno répond à cette question dans la suite de son article ; considérant ses arguments, je ne me débarrasserais sans doute pas de mon or, à votre place… bien au contraire !

04:30 Enfin, un petit détour pour terminer – je vous parlais hier de Cleanspark et des +158% qu’elle avait rapporté aux lecteurs d’OPA Business Club…

Eh bien, Zach Scheidt n’est pas le seul de nos rédacteurs qui s’intéresse au titre. James Altucher en touche lui aussi un mot – très positif – dans Revenus Secrets :

« [Par] le passé, nous avons tiré parti de ‘mineurs’ [de bitcoins] tels que Marathon Group (MARA) pour générer des revenus.

Aujourd’hui, nous accueillons un nouvel acteur dans cet univers : CleanSpark (CLSK).

La semaine dernière, la société a annoncé qu’elle rachetait le mineur de bitcoins ATL Data Center pour la somme de 19,4 M$ payable en actions.

J’apprécie énormément le fait que CleanSpark ne paye pas ‘en cash’ les 3 471 unités d’extraction du site. En effet, il est possible d’acheter des unités neuves pour un prix unitaire d’environ 2 500 $ (à quelques centaines de dollars près correspondant aux frais d’expédition, d’installation, etc.).

Or selon l’accord CleanSpark, le prix par unité d’extraction se rapprocherait plutôt des 5 600 $.

Alors la société paye-t-elle trop cher ? Peut-être pas. Le facteur temps est à prendre en compte, et le temps, c’est de l’argent. L’achat, la réception et l’installation d’environ 3 500 unités d’extraction prendraient trois à six mois – autant de temps sans aucune activité de minage. Or pas d’extraction, pas de revenus.

La société a l’intention d’augmenter la capacité énergétique totale du site tout en réduisant les coûts. Elle estime pouvoir extraire de multiples Bitcoins, chaque jour, pour un coût de 0,285 $ par kW/h. Cela devrait générer des profits plus que suffisants pour couvrir le prix élevé des unités d’extraction de Bitcoin.

Si CleanSpark peut démontrer à d’autres mineurs que sa technologie permet une gestion plus économe de l’électricité, d’autres data centers pourraient acheter la licence de son logiciel.« 

Les perspectives de la société sont donc extrêmement prometteuses : si vous voulez la mettre en portefeuille, la suite de la recommandation de James est réservée aux lecteurs de Revenus Secrets – pour les rejoindre, c’est par ici.

Et cette fois-ci, nous avons fait le tour : à demain donc, et très bonne soirée !

Excellente soirée,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

PS : Je voudrais juste vous signaler une lecture très intéressante dans Investissements Personnels, où Zach Scheidt nous propose rien de moins qu’un « passage secret » vers des investissements d’ordinaire difficilement accessibles aux investisseurs particuliers : tout est là.

 

★★★ Le chiffre du jour ★★★ 


480 000 €

C’est le potentiel de gains par an que vous pourriez accumuler en suivant cette technique ultra-simple : un copier-coller est le tour est joué !

Explications par ici…

 

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