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Halving et optimisme

Par 30 avril 2020Alertes

« L’espace efface le bruit. »

– Victor Hugo

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Vous savez ce qui est pire qu’être confiné ? Etre confiné avec des voisins qui font des travaux.

Oui, après deux jours de symphonie pour perceuse et coups de marteaux, sans la possibilité de changer d’air, votre correspondante a les nerfs en pelote.


Casque
 

A l’unisson des marchés, bien entendu – qui restent très nerveux… comme le démontre la baisse du CAC 40 aujourd’hui suite aux dernières annonces de la BCE, jugées décevantes (les grandes lignes de sa politique monétaire restent inchangées).

00:15 Cela pourrait être bien pire, cependant ; il y a quelques semaines encore, on aurait sans doute enregistré une chute de plusieurs pourcents, dans un tel contexte. Et comme l’explique Eric Lewin dans La Bourse au Quotidien… pour l’instant en tout cas… les intervenants semblent avoir choisi de se concentrer sur les bonnes nouvelles :

« Les investisseurs […] continuent d’afficher leur confiance malgré une pléiade de mauvaises nouvelles, aussi bien du côté des Etats que des entreprises.

[…] Le spectaculaire rebond du pétrole et en particulier du baril de WTI, à la faveur de chiffres rassurants sur l’état des stocks américains, explique pour partie la bonne résilience des marchés actions.

Ceux-ci ‘surfent’ également sur les bons résultats trimestriels des GAFAM – Alphabet, Facebook et Microsoft –, qui ont chacun tiré leur épingle du jeu au titre du premier trimestre de leur exercice. »

01:00 Il n’y a pas que sur les marchés eux-mêmes que les « bonnes » nouvelles arrivent. Si on élargit un peu le champ, d’autres facteurs positifs apparaissent. Eric continue :

« Par ailleurs, la Fed a fait savoir – certes sans grande surprise – qu’elle maintiendrait le biais hyper accommodant de sa politique monétaire, et à en croire les résultats préliminaires d’un essai clinique réalisé sur plus d’un millier de patients américains, l’antiviral Remdevisir développé par Gilead a aidé des malades hospitalisés en raison du coronavirus à se rétablir 31% plus vite que sans ce traitement.

Pour l’heure donc, l’optimisme continue de l’emporter, quand bien même le PIB américain s’est contracté de 4,8% au premier trimestre, en attendant bien pire à en croire tous les experts, et son homologue français a reculé de 5,8% sur la période. »

« Pour l’heure », c’est l’expression à retenir – parce qu’il ne suffirait sans doute pas de grand’chose pour que la tendance s’inverse et que la baisse se réinstalle. Eric recommande d’ailleurs à ses lecteurs d’adopter une stratégie de couverture simple et efficace ; il explique tout cela dans La lettre PEA, que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

01:45 Tenez, encore une petite dose de bonnes nouvelles – en provenance des cryptomonnaies, en l’occurrence.

Une échéance-clé se rapproche pour le secteur… et les cours s’en ressentent, comme l’explique Florian Darras dans Agora Crypto Trading :

« [Les] cryptomonnaies dans leur ensemble sont dans le vert. Le bitcoin, véritable moteur du marché, franchissait il y a quelques heures le niveau clé des 8 000 $, mais aussi les moyennes mobiles des 100 et 200 jours… de quoi raviver l’enthousiasme sur notre jeune marché cible.

L’échéance du halving se rapproche inexorablement.« 


halving
 

02:15 Halving, késaco ? Voici un petit rappel de ce qu’est cet événement important pour la blockchain Bitcoin :

« Le halving, qui survient tous les 210 000 blocs, vient réduire de moitié la récompense des mineurs lorsqu’ils parviennent à miner, avec leur puissante machine, un nouveau bloc. Actuellement à 12,5 BTC par bloc, la récompense sera ramenée à 6,25 BTC.

Cette fonctionnalité habilement étudiée par Satoshi Nakamoto a été reprise sur d’autres jetons comme le Litecoin (LTC). Son impact est capital puisqu’elle réduit de moitié l’inflation sur notre cible, de manière totalement programmée. Or, moins d’inflation sur une cryptomonnaie limitée algorithmiquement en quantité participe à sa rareté.

Dans l’histoire du Bitcoin, l’effet a été très positif sur les cours : en novembre 2012, lors du premier halving, le marché encore très jeune a mis du temps à réagir, mais la progression du prix fut alors de 1 000%, amorçant le premier bull run.

En juillet 2016, le second halving participa à la magnifique croissance s’étalant sur un an et cinq mois et qui fit passer le prix du BTC d’environ 1 000 $ à son plus haut historique, proche des 20 000 $.

Bien entendu, les performances passées ne préjugent pas des performances futures… Mais il sera intéressant de voir comment le marché anticipera le halving tout proche de l’année 2020.

Si l’impact du halving sur les cours ne sera pas nécessairement automatique, il pourrait réveiller l’appétit des investisseurs.« 

Si vous avez déjà du Bitcoin en portefeuille, conservez bien votre position, et surveillez les cours dans les jours qui viennent.

Je sais, le 12 mai, c’est le lendemain du déconfinement, mais vu la tournure que prennent les choses, ce ne sera de toute façon pas la liesse générale avec l’intégralité de la population française dans les rues !

03:15 Nous allons en profiter de cette excursion hors des sentiers boursiers pour prendre des nouvelles d’un autre placement « alternatif », si l’on peut dire – puisqu’il s’agit de l’immobilier.

Des incertitudes majeures pèsent actuellement sur l’avenir du secteur : est-ce le signe qu’il y a des opportunités à prendre ? Quels segments du marché sont les plus exposés ? Faut-il abandonner l’immobilier purement et simplement ?

Alexandre Lauzier examine tout cela plus en détails dans De zéro à la liberté financière, et nous donne les grandes lignes de ses prévisions, secteur par secteur. Voici par exemple ce qu’il a à dire de l’immobilier de bureau :

« A l’heure de l’écriture de ces lignes, plus de 10 millions de salariés sont en chômage partiel. Pour l’écrasante majorité des travailleurs de bureaux, seul le télétravail permet de maintenir l’activité. Dans les entreprises où la présence physique est obligatoire, des roulements sont instaurés.

Conséquence directe : les zones d’activités et immeubles de bureaux sont sous-utilisés et risquent fort de le rester.

L’exemple du groupe Amazon, contraint par la justice de fermer ses entrepôts en pleine crise pour avoir pris des mesures de sécurité trop timides, nous incite à penser que l’Etat ne laissera pas les entreprises décider comme bon leur semble de l’organisation des espaces de travail.

Entre la baisse d’activité économique et le recours au télétravail, il n’est pas du tout certain que les employeurs aient besoin, lors de la reprise, d’autant de surface qu’auparavant.

Les plateaux risquent par conséquent de devenir des biens fort encombrants. Je n’exclus pas un scénario similaire à celui du WTI, où les immeubles vides de bureaux pourront s’échanger pour une bouchée de pain.

Ce ne seront pas, pour autant, des affaires à saisir. Avant la crise, les plateaux pouvaient rester inoccupés des années même dans les zones à forte demande. Après la crise, ils pourraient être purement et simplement abandonnés.« 

Tout n’est pas aussi noir, cependant – d’autres formes d’immobilier résisteront mieux à la crise… et pourraient même être un refuge de choix pour un investisseur prudent, comme l’explique encore Alexandre dans la suite de son article, juste ici.

De quoi vous donner quelques arguments forts pour la constitution de votre propre « portefeuille immobilier » !

04:00 Nous terminons par une petite note de service : il n’y aura pas de Marchés en 5 Minutes demain, pour cause de Premier mai.

A défaut d’aller humer le muguet dans les bois, je vous laisse sur une « lecture du week-end » de circonstances, puisqu’il s’agit d’examiner la vie « d’après » – les changements auxquels nous pouvons nous attendre… et les opportunités qu’ils ouvrent.

Ray Blanco nous en parle dans Opportunités Technos :

« Il existe une petite chance que tout redevienne comme auparavant. Mais je pense que c’est peu probable. Les gens ont été obligés de s’adapter à une nouvelle vie virtuelle.

Peut-être que si cela s’était produit il y a 30 ou 40 ans, la vie aurait repris son cours comme avant. Mais la technologie ne permettra pas que cela arrive.

Alors jetons-nous à l’eau et observons dans quelle direction s’oriente le monde, selon moi… »

La suite est par ici – bonne lecture… et profitez bien de ce long week-end.

A lundi !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 


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