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Janet se fait du mouron

Par 7 avril 2020Alertes

« Il n’est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage. »

– Périclès

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Le rebond se poursuit joliment – grâce à l’optimisme des investisseurs quant à l’apaisement de l’épidémie de coronavirus.

N’allons pas nous plaindre : toute hausse est bonne à prendre… surtout si vous êtes trader. Ce ne sont pas les lecteurs de Mathieu Lebrun qui me contrediront – avec deux gains de 13% et 20% respectivement débouclés aujourd’hui… la volatilité leur va très bien ! (Et si vous voulez les rejoindre, c’est par ici…).

Tout de même, au risque de jouer les rabat-joie, je m’inquiète de ce que le marché deviendra lorsque les intervenants choisiront de s’intéresser aux répercussions économiques de la crise. Elles s’annoncent en effet profondes… et sans doute durables.

00:30 Pensez donc : même Janet Yellen s’inquiète ! Si l’ex-présidente de la toute-puissante Fed se fait du mouron, il est sans doute l’heure de paniquer pour le quidam moyen…

Voici un petit résumé du point de vue de Mme Yellen, fait par Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :

« Janet Yellen anticipe une récession de -30% au deuxième trimestre 2020 : ce serait le pire des 130 dernières années.

Elle espère un début de retour à la normale d’ici le début du mois de juin mais craint qu’il faille patienter jusqu’au milieu de l’été pour retrouver des niveaux d’activité plus normaux.

Ce qui lui semble crucial, c’est le niveau de faillite qui sera observé d’ici trois ou quatre mois, en espérant que l’action de la Fed permettra de le limiter au maximum… mais elle ne cache pas son inquiétude à ce sujet. »

00:45 Car oui, la banque centrale américaine a du pain sur la planche… et il n’est pas sûr que son couteau soit suffisamment affûté pour tout découper :

« [Mme Yellen] se dit profondément bouleversée par les derniers chiffres du chômage qui selon elle est déjà au-delà de 12/13%.

En ce qui concerne les objectifs de la Fed, celui des 2% d’inflation ne lui semble plus faire grand sens et même si la déflation menace, elle met en garde contre des taux trop bas.

Elle recommande aux banques de suivre les recommandations appelant à suspendre les buybacks et le versement des dividendes (Goldman Sachs a déjà fait savoir par la voix de son CEO David Solomon qu’il n’était pas pertinent de ne plus rémunérer les actionnaires).

Elle écarte l’hypothèse de rachats d’actions par la Fed, notant qu’elle outrepasse déjà son mandat en achetant des dettes d’entreprises alors qu’elle n’est censée ne ‘travailler’ que les émissions du Trésor et d’organismes para-publics… et non pas du secteur privé.« 

Une présidente de Fed recommandant de ne PAS mettre en place des mesures non-conventionnelles ? Décidément, c’est vraiment la fin du monde…

En tout cas, les mois qui viennent seront très délicats pour l’économie – et pour les investisseurs : si vous avez besoin d’un peu d’aide, Philippe Béchade est là… et pour profiter de ses conseils et analyses au quotidien (il répond aux questions de ses lecteurs en direct, tous les jours vers midi), c’est par ici.

01:30 Et donc, si l’on reprend, récession catastrophique, chômage cauchemardesques et… indices dans un vert unanime.

Comme le dirait Bill Bonner :

« Les investisseurs ont-ils complètement perdu la tête ?

Eh bien… oui et non.

L’autre nouvelle principale, en effet, c’est que les fédéraux sont à la manœuvre. Loin de laisser cette crise mal tourner, ils la rendent bien, bien pire. La molécule mortelle du Covid-19 n’a pas grand’chose à y voir.

[…] Les autorités sont désormais aux commandes. Le gouvernement dépensera bientôt plus de la moitié du PIB… et détruira le reste en temps et en heure.

Comment ? Par la bonne vieille méthode : une orgie d’impression monétaire digne d’une république bananière.« 

02:15 Eh oui : les paroles de Janet tombent dans l’oreille d’un sourd – ou plutôt, pour reprendre un vieux proverbe, « il n’est de pire sourd que celui qui ne veut entendre »… et l’ensemble de l’exécutif américain, rétif à tout conseil de prudence, a en ce moment deux mains solidement plaquées sur les oreilles… et la troisième dans le porte-monnaie.


Multitâches
 

Bill continue :

« Un chauffeur d’Uber a manqué une mensualité de son crédit auto ? Les autorités compenseront.

Boeing a besoin d’un peu de cash pour surmonter ce passage à vide ? Venez par là.

Une ville est en difficulté parce qu’elle n’a pas mis assez d’argent de côté pour payer ses retraites ? Pas de problème : les autorités vont ouvrir une cagnotte.

Tous les cœurs battront plus vite – à force d’espoir et d’hallucinations. Toutes les âmes s’élèveront sur les ailes de fantasmes d’argent gratuit. Même les cyniques les plus endurcis sont bluffés et anéantis par la panique ambiante.

Tout ça n’est que de la fausse monnaie, bien entendu. Qu’est-ce que les autorités ont d’autre ?

Mais la fausse monnaie suffit aux investisseurs. Ils calculent – peut-être avec raison – qu’une bonne partie de ces sommes finira sur les marchés actions.

Le Dow à 50 000 ! Un café à 25 $ ! »

L’intégralité de l’article est juste ici – et pour mieux vous préparer à gérer cet afflux de fausse monnaie dans un système déjà très fragile… voici quelques conseils de bon sens.

03:00 Il y a un bon côté à cette situation, cependant : la multiplication de la fausse monnaie change la donne pour les autres « sorte » de devises – je parle de l’or bien entendu… mais aussi des cryptomonnaies.

Elles ont en effet des avantages certains, en situation de crise, liées à leur nature intrinsèque. Robert Kiyosaki explique cela dans Investissements Personnels :

« Au cours de l’histoire, ce que l’on appelle communément la ‘monnaie’ a pris différentes formes. Coquillages, perles colorées, plumes, animaux vivants ou grosses pierres.

Aujourd’hui, il existe trois types de monnaie moderne. Les voici :

– la monnaie de Dieu : l’or et l’argent ;
– la monnaie du gouvernement : les dollars, les euros, les pesos, etc. ;
– la monnaie du peuple : Bitcoin, Ethereum et autres ZipCoin…

Les banques centrales sont dirigées par l’élite au pouvoir. Ces élites n’aiment pas l’or, car les banques centrales ne peuvent pas en imprimer.

Les banques centrales n’aiment pas le Bitcoin et la blockchain car ils n’ont pas besoin d’elles.

Elles impriment la monnaie du gouvernement.

Cette monnaie n’a aucune intégrité contrairement aux monnaies de Dieu et du peuple.

Les prix du Bitcoin et d’autres cybermonnaies fluctuent très rapidement. Une fois de plus, peu de gens comprennent comment les crypto-monnaies vont affecter leur vie, leur avenir et leur sécurité financière.

La hausse du prix de l’or en 1971 et du Bitcoin en 2018 sont les présages de profonds changements mondiaux, de déplacements des plaques tectoniques financières mondiales, qui provoqueront des séismes et des tsunamis financiers partout dans le monde.

Je n’ai pas confiance en la monnaie du gouvernement. C’est de la fausse monnaie. Et je n’ai pas confiance en moi-même. Je sais que je ne connais pas tout. Je n’ai pas toutes les réponses. Je ne peux pas prévoir le futur, mais je sais que je dois m’y préparer.« 

Je vous conseille de lire l’intégralité de cet article – disponible ici –, très éclairant et plein de bon sens quant aux perspectives des cryptomonnaies. (Et, évidemment, si vous voulez aller plus loin avec les cryptos, notre spécialiste est là pour vous aider !)

03:45 Pour terminer – je vous parlais hier de la gestion de crise appliquée par Taïwan face au coronavirus, en apportant toutefois un petit bémol à la situation idyllique décrite par certains.

Edern Rio élargit encore le débat dans Opportunités Technos, en posant la question des dérives sécuritaires possibles, alors que les populations, à la fois effrayées par le virus et soucieuses (dans la grande majorité) de respecter leur devoir civique, sont prêtes à accepter beaucoup de choses de la part de leurs dirigeants :

« Transformer un smartphone en bracelet électronique est très simple. La seule différence est qu’il est facile de s’en séparer – sauf dépendance aigüe du patient mais c’est une autre pathologie. Pourtant, certains Etats ne s’en encombrent même pas et ont préféré le traditionnel bracelet électronique d’assignation à résidence.

Au Kentucky, par exemple, les autorités équipent les personnes testées positives de bracelets électroniques pour s’assurer qu’elles demeurent bien à leur domicile en état d’isolation. Le programme porte le joli nom de Home Incarceration Program.

Taïwan, dont la réaction à l’épidémie est jugée exemplaire avec moins de 350 cas recensés pour 35 000 tests et seulement 5 décès comptabilisés, a mis en place des barrières électroniques géolocalisées pour les personnes testées positives.

Si vous éteignez votre smartphone ou sortez du périmètre autorisé, une équipe arrive dans le quart d’heure pour vous remettre à votre place. Le bâton en cas de manquement est décisif : une prune d’un million de dollars taïwanais, soit plus de 30 000 €.« 

04:30 Cela serait-il possible en Europe, où la notion de la démocratie est… disons… mieux implantée qu’à Taïwan ?

Edern reprend :

« En Europe, seule la Pologne a pour l’instant déployé une application de cet ordre. Baptisée Home Quarantine, elle exige la prise de selfies à intervalles réguliers pour prouver son confinement.

L’application mêle reconnaissance faciale et géolocalisation. Si jamais l’heureux possesseur de ce smartphone ne répond pas dans les 20 minutes, la police est censée débarquer. Pour son bien sans doute, puisque s’il n’a pas pris la photo, c’est peut-être qu’il est dans le coma.

Chacun sera juge du rapport coût pour les libertés / efficacité sanitaire de ces applis. Mais de deux choses l’une, soit le malade était décidé à respecter la quarantaine et se retrouve ainsi infantilisé par le groupe et martyrisé par son doudou numérique. Soit il ne l’était pas et rien ne l’empêchera de laisser son smartphone s’éteindre ou d’attendre la notification de son application pour sortir.« 

La suite de l’article est juste ici – et c’est une lecture importante en ce moment !

Sur ce, je vous souhaite une excellente soirée… et à demain.

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

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