« L’humilité épargne les affres de l’humiliation ».
Georges Bernanos
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Fin avril ? Décembre 2019 ? Mai 2020 ?
La date de sortie de la Grande-Bretagne est aussi difficile à fixer que pour mes dîners entre amis – alors que Theresa May n’a pas de baby-sitters à gérer.
C’est donc l’incertitude pour l’instant… mais à quoi peut-on s’attendre une fois que nous serons fixés sur l’avenir du Brexit ?
Gilles Leclerc analyse la situation dans La Bourse au Quotidien, et ses conclusions ont de quoi surprendre :
« Une chose est sûre, et il s’agit là d’un classique en Bourse : il est préférable de croire ce que l’on voit, plutôt de croire à… ce que l’on croit ou à ce que l’on nous raconte.
Démonstration par l’exemple avec un suivi (technique) de cette ‘affaire’ du Brexit, qui remonte au référendum historique de juin 2016. Une majorité d’électeurs britanniques s’est donc prononcée à l’époque en faveur d’une sortie de l’UE. Fin mai, alors que la tension commençait à sérieusement monter, nous avions jeté un coup d’œil aux graphiques et là, stupeur ! En effet, il ressortait de l’analyse de l’époque que les marchés voyaient plutôt le Brexit comme une bonne chose pour le Royaume-Uni.
Dans les faits, pour dérangeant que cela ait pu être aux yeux du plus grand nombre, force est d’admettre que c’est juste au moment où le résultat du référendum (le segment vert sur le graphique ci-après) a été connu que les marchés se sont envolés. Avec une hausse de 30% du Footsie 100 qui a laissé plus d’un économiste pantois. »
Cliquez ici pour afficher ce graphique en grand.
01:00 Maintenant que l’échéance se rapproche (enfin… peut-être…), que faut-il penser ? A en croire certains analystes et commentateurs, la Grande-Bretagne risque grosso modo un retour à l’âge de pierre additionné des sept plaies d’Egypte – mais quel est l’avis des marchés ?
Gilles reprend :
« Avançons maintenant au début de l’année (la pastille bleue). Une sortie sans accord se précise, un ‘no deal’ serait une catastrophe, et c’est le bon moment pour rouvrir les graphiques et procéder à une nouvelle analyse.
Avec une conclusion identique : quand la catastrophe annoncée se profile, les marchés repartent fortement à la hausse, avec un Footsie 100 qui s’est même offert le luxe de dépasser l’objectif de rebond fixé vers 7 200 points.
Il y a donc, de toute évidence, une nette différence entre ce que les acteurs du marché disent et ce qu’ils font. Un gap qui donne forcément à réfléchir… »
Un beau trade contrarien se profile donc, potentiellement – et Gilles sera sans le moindre doute là pour vous aider à en profiter dans le cadre du service Béchade Confidentiel : pour le rejoindre, c’est par ici !
01:45 Tenez, une autre opinion contrarienne – celle de Bill Bonner, qui règle définitivement son compte au concept de « relance économique ».
Chaque fois qu’un gouvernement tente de mettre son nez dans le fonctionnement de l’économie, un désastre s’ensuit, explique Bill dans La Chronique Agora :
« La théorie de la ‘stimulation’ – qu’elle passe par les baisses d’impôts, les taux bas, les déficits, les allocations ou l’assouplissement quantitatif –, veut que si l’on met plus d’argent entre les mains des consommateurs et des entreprises, ils le dépenseront. Ces dépenses généreront plus de production, d’emplois, de profits et de croissance.
Cela ne fonctionne pas. »
Entendez-vous, messieurs de la BCE et de la Fed ? Et vous, planificateurs et « experts »… peut-être devriez-vous faire preuve d’un peu plus d’humilité et laisser les choses suivre leur cours, plutôt que d’essayer de les trafiquer et de les déformer à votre avantage (à court terme en tout cas)…
02:30 Bill met d’ailleurs les points sur les i, en concluant :
« […] Que faut-il faire ? Imprimer plus d’argent… pour que le taux d’inflation passe à 200% et que les gens veuillent dépenser encore plus rapidement ? Stimuler avec des taux plus bas… des impôts plus bas… et des déficits plus profonds ?
Cela ne fonctionnera pas. Parce que l’idée même de « relance » n’est qu’une fraude.
On ne peut pas rendre les gens plus riches en leur donnant de l’argent factice. Point à la ligne.
On ne peut pas non plus les rendre plus riches en réduisant leurs impôts… à moins de réduire aussi les dépenses gouvernementales.
Et on ne peut pas les enrichir en accumulant de plus gros déficits gouvernementaux… ou en réduisant les taux d’intérêt… ou en négociant des accords commerciaux d’un pays à l’autre.
Il n’y a pas de raccourci vers la richesse réelle. »
Oui, quoi qu’en disent les Théories monétaires modernes et autres doctrines interventionnistes, la richesse réelle, la vraie, provient d’une croissance saine de l’économie, non de manipulations et d’artifices qui permettent de maquiller le vide.
La bonne nouvelle, c’est qu’en tant qu’épargnant et investisseur particulier, vous n’avez pas à tenter de bricoler des économies nationales tout entières. Et atteindre la vraie richesse, sans raccourcis ni tricherie, est bien plus simple qu’on pourrait le croire – démonstration ici.
03:15 Terminons avec un rappel important – et très instructif – de la part d’Arthur Toce, qui pose une question cruciale dans Opportunités Technos : « une bulle, c’est quoi ? »
Oui, c’est difficile – mais pour prendre de bonnes décisions d’investissement, il faut savoir faire la différence entre une hausse soutenue mais solide… et une envolée nourrie uniquement par le battage médiatique et les attentes (souvent inatteignables) des investisseurs.
Arthur nous donne la définition simple et claire d’une bulle :
« C’est une inflation d’une catégorie d’actifs suivie d’une violente contraction. Les trois points sont importants.
Parler d’une bulle pour une seule action n’a pas beaucoup de sens.
Il faut que ce soit une catégorie d’actifs, un secteur, sinon cela n’a pas de sens. Il existe aussi des actifs rares et très recherchés par ceux qui veulent de la croissance. On les appelle les Da Vinci. Il semble que la croissance de leur valorisation ne doive jamais s’arrêter. On pourrait les dire en bulle permanente. Peut-être qu’un jour, leur croissance s’écrasera mais, pour le moment, elle reste continue.
Il est important de comprendre que la majorité des bulles sont invisibles avant qu’elles n’éclatent et que la transparence est importante dans le secteur de l’investissement. »
04:00 Afin d’illustrer son propos, Arthur se penche sur plusieurs « cas d’école » de bulles ces dernières années – notamment celle de l’immobilier :
« Le marché immobilier fait souvent des bulles car il est fractionné entre de multiples acteurs (acheteurs, banquiers, obligations, banques centrales…) et est idéal pour la création de produits structurés ou non qui sont aussi incompréhensibles que décorrélés de la valorisation réelle des biens et de l’évolution de la vie des emprunteurs-débiteurs.
Dans le cas des subprime, grâce à un système pyramidal d’effets de levier, les pertes sont passées de 292 Mds$ à 887 Mds$ en un mois ! Voilà qui vous donne une idée de la taille des pertes et de la vitesse nécessaire pour qu’on puisse parler de bulle.
Finalement, nous avons tendance à considérer comme des bulles tout secteur spéculatif où la volatilité est forte. Mais la forte volatilité concerne tous les secteurs où il est difficile d’évaluer la valeur d’un actif car elle n’existe pas encore et se base sur les promesses du futur !
Dans ces secteurs, une chose est sûre : le risque est grand mais la récompense l’est aussi. »
Je vous encourage à lire la suite de l’article, disponible ici – il vous aidera à y voir plus clair lorsque les conditions boursières semblent échapper à toute logique.
Et je vous souhaite une très bonne soirée, à demain !
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