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Good news !(?) :
Vendredi dernier les marchés ont voulu croire une fois de plus que la Guerre Commerciale entre les Etats Unis et la Chine était en passe d’être résolue ou tout au moins qu’une avancée majeure prenait forme. C’est le Président des Etats Unis en personne qui l’a annoncé sur Twitter !
Du coup le CAC 40 prend 1,73 % en quelques heures et vient clôturer au plus haut du jour à 5665 points sur sa zone de résistance de ces derniers mois.
Le DAX 30 prend quant à lui 2,86 % et clôture lui aussi au plus haut du jour à 12511 points et sur sa résistance de ces derniers mois.
Les indices américains quant à eux malgré une hausse généralisée de plus de 1 % ne terminent pas la séance sur leur plus haut du jour. Il est vrai que la séance américaine se terminant à 22h00, heure de Paris, on a pu assister à quelques prises de bénéfices sur la dernière demi-heure de cotation.
Le CAC 40 à l’heure de sa clôture à 17h35 jouissait à ce moment précis de l’euphorie générale.
Parallèlement à l’embellie des indices nous avons pu, et c’est très logique, assister à un léger reflux de l’Once d’Or qui clôture la séance à 1488 USD après avoir touché les 1474 USD à son plus bas du jour.
Que faut-il en penser ?
Je serais tenté de vous reparler de la fable du « garçon qui criait au loup ». Vous vous rappelez, j’y ai consacré quelques lignes lors d’une précédente lettre.
Comment savoir s’il faut accorder du crédit à ces bonnes annonces alors qu’elles ont été maintes fois contredites. Eh bien je pense que nul ne le sait. Tout le monde a envie d’y croire mais encore une fois nul ne le sait.
N’oublions pas que rien n’a été signé. Aucun accord formel de quoi que ce soit. Quand le Président des Etats Unis se réjouis des avancées positives dans les négociations avec la Chine que faut-il entendre ?
Que la Chine cède à la pression américaine ou que la pression américaine à l’encontre de la Chine se relâche ? Nous n’en savons rien. Donc « wait and see ! ».
Les Banques Centrales toujours à la manœuvre :
Parallèlement aux annonces de Mr TRUMP vendredi, la FED a confirmé qu’elle injecterait 60 milliards de dollars par mois dans l’économie américaine et ce jusqu’au second trimestre 2020. Nous le voyons bien : toutes ces « bonnes nouvelles » vraies ou fausses, justifiées ou pas sont de nature à soutenir les marchés. Mais pour qu’elles portent leurs fruits il faut avant tout que les acteurs du marché, les investisseurs institutionnels et les autres y croient !
Et là je serais tenté de faire référence à une autre fable bien connue : celle du « Corbeau et le Renard » de Jean de la Fontaine. Mais je n’en ferai rien car vous comprenez parfaitement ce que je veux dire.
Brexit :
Là aussi, des avancées mais toujours rien de réglé. En revanche ce qui est avéré c’est que l’économie britannique pâtit de cette crise et se trouve au bord de la récession.
Si un hard Brexit se confirmait la situation serait lourde de conséquences pour les économies des autres pays de l’Union Européenne. Voilà donc une épée de Damoclès au-dessus de la tête de l’UE.
La géopolitique :
Sur le front géopolitique l’offensive de la Turquie contre les Kurdes en Syrie devient un sujet d’inquiétude qui va crescendo. La communauté internationale s’inquiète, outre le drame humanitaire, de la fuite de plusieurs centaines de proches de djihadistes.
Tensions entre les Etats Unis et l’Iran : l’attaque subie par un navire pétrolier iranien dans la Mer Rouge a eu pour effet épidermique de faire monter les cours du baril de pétrole de 2 % dans la journée de vendredi.
D’un point de vue graphique :
Comment le marché ingurgite-t-il toutes ces informations ?
Eh bien l’analyse technique et graphique des marchés financiers, qui comme vous le savez s’apparente à l’analyse comportementale, traduit la psychologie des investisseurs au sens large. Elle permet la fixation des prix du marché grâce à l’éternelle loi de l’offre et de la demande et s’éloigne parfois fortement de la valeur fondamentale d’un actif.
Eh bien d’un point de vue graphique la tendance du CAC 40 est bel et bien haussière.
Cela signifie que les investisseurs se montrent optimistes et confiants. Qu’ils veulent continuer à croire que malgré la situation compliquée dont je viens de brosser le tableau, la hausse des marchés va se poursuivre.
Les graphiques laissent entendre qu’ils n’ont pas forcément tort.
Toutefois il faudra s’affranchir de la « résistance » ou si vous préférez de l’obstacle majeur que constitue la zone de prix des 5650 points et surtout désormais celle des 5704 points le dernier plus haut récent.
Mécaniquement le franchissement de ce niveau de cours devrait semer le doute auprès de ceux qui sont investis à la baisse et qui anticipent un retournement baissier des marchés.
La hausse finirait par provoquer un changement d’attitude de leur part. C’est-à-dire à minima une sortie de leur position vendeuse en se « rachetant ».
Cela aurait pour effet mécanique d’amplifier le mouvement haussier qui lui-même attirerait de nouveaux acheteurs par effet de mimétisme et par peur de rater le coche.
Cela ouvrirait la porte vers de nouvelles opportunités. Mais le marché sera plus cher et donc pourquoi ne pas l’acheter tout de suite pourraient me dire certains d’entre vous ?
Eh bien parce qu’il pourrait très bien ne pas franchir cette résistance. Et dans ce cas nous risquerions gros. N’oublions que contrairement à nos habitudes de la vie quotidienne, ce qui importe ici ce n’est pas qu’un marché soit cher ou pas cher.
Cela est secondaire. Ce qui importe, c’est qu’il ait un potentiel de hausse lorsqu’on l’achète…
Très cordialement,
Antoine QUESADA.