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Brexit or not Brexit ?
Le feuilleton continue. Jeudi, à la surprise générale, l’annonce d’un accord mobilise les médias et surexcite les marchés.
A 11h35, le CAC 40 atteignait un plus haut depuis janvier 2008 à 5 737 points. Quelques minutes plus tard, l’indice redescend de son perchoir au fur et à mesure que les opposants à l’accord manifestent et nous font comprendre que rien n’est officiellement réglé tant que le vote du Parlement britannique ne le valide pas.
Et c’est bien ce qui s’est passé ce samedi.
Tout n’est pas pour autant à refaire. Quoique ? La date « butoir » du 31 octobre approche à grand pas et ces prochains jours promettent d’être décisifs.
Depuis, le CAC retrace quelque peu tout en restant plutôt bien orienté mais montre une fois de plus son incapacité à franchir fermement et durablement la forte résistance des 5 700 points.
Apologie de la patience :
Voilà donc l’une des qualités indispensables à un trading efficace et cartésien mise à rude épreuve car entre la guerre commerciale et le Brexit avec ou sans deal, le feuilleton n’a que trop duré.
Rarement sur les marchés une période d’indécision n’aura été aussi longue et éprouvante.
Mais la patience, pourquoi faire, me direz-vous ? Eh bien la patience d’attendre les bons signaux pour prendre des décisions qui auront de bonnes chances de porter leurs fruits.
Pour le navigateur, cela signifie d’attendre des vents favorables pour hisser les voiles.
Pour les amoureux de sports d’hiver, d’attendre que la neige fasse son apparition en quantité suffisante pour s’adonner au ski. Elle peut parfois tarder à tomber alors que la saison hivernale est bien avancée.
Ces exemples, à n’en point douter, doivent vous sembler pertinents. Et ils le sont mais incomplètement. Pourquoi, me direz-vous ?
Eh bien parce que sur les marchés financiers, l’impatience se solde presque toujours par de mauvaises décisions aux conséquences funestes pour le portefeuille.
L’impatience vous fait anticiper des signaux qui ne sont pas validés. L’inaction ou l’absence de prise de décisions sont des attitudes plutôt mal valorisées dans notre société qui voue un véritable culte à l’action coûte que coûte.
Nous connaissons tous les expressions : « se bouger, agir, aller de l’avant etc… »
Aussi valorisantes soient-elles et riches de sens dans la vie quotidienne, ces expressions n’ont pas leur place dans le trading.
Dans le sport de haut niveau que constituent les interventions en Bourse, la bonne attitude consiste avant tout à respecter à la lettre une stratégie, une méthode.
Cela signifie qu’il faut attendre qu’un certain nombre de critères soient réunis pour enfin prendre une décision qui aura de fortes probabilités de s’avérer gagnante.
Et bien évidemment pour cela il faudra, qu’on le veuille ou non, faire preuve de patience.
On peut donc affirmer sans que cela ait une connotation négative que la patience fait partie intégrante de la stratégie ou de la méthode en matière de placements financiers.
Le dénouement ?
La relative bonne tenue des marchés laisse à penser que le dénouement est proche.
Sur le front de la « Guerre commerciale » USA/CHINE, l’absence de démenti sur l’avancée des négociations, l’absence de tweet agressif à l’encontre de la Chine de la part de Mr TRUMP sont, faute de mieux, perçues par le marché comme autant d’éléments rassurants et marquants. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles comme on dit !
Mais justement, le marché n’a-t-il pas déjà intégré les bonnes nouvelles à venir ?
Comme les avancées rassurantes sur un véritable accord constructif entre la Grande Bretagne et l’Union Européenne dans le cadre du Brexit.
Ou les compromis qui pourraient se profiler concernant les taxes douanières imposées par les USA à l’encontre de la CHINE mais également de l’UE.
Ou bien encore la politique hyper accommodante de la FED et de la BCE.
Et si le marché n’avait pas déjà intégré dans ses cours toutes ces « good news » en devenir dans un excès d’optimisme ?
Quid des mauvaises nouvelles comme la recrudescence la semaine dernière de plusieurs « profit warning » (alertes lancées par des sociétés cotées concernant leurs résultats futurs, attendus très en dessous des prévisions).
Eh bien c’est en cela que réside l’incertitude ambiante.
D’un point de vue graphique :
Le CAC 40 se trouve sur la partie haute d’un biseau d’essoufflement. Voilà pour le terme technique ou plutôt « chartiste » (graphique) si vous préférez.
Pour ceux d’entre vous que l’analyse technique et graphique intéresse, je vous renvoie au replay de mon analyse de l’indice lors de la rubrique Chrono Cac de vendredi 18/10/2019 sur TV Finance.
Un essoufflement ne signifie pas forcément un retournement à venir ou imminent loin de là. En revanche, les retournements de tendance ou plus modestement les retracements commencent très souvent par un essoufflement de la tendance en place. Je pense que vous saisissez la nuance.
Une continuation de la hausse sur ce marché exige que l’indice s’installe « durablement » au- dessus des 5 650/5 704 points, ce que visiblement il ne parvient pas à faire.
Rien n’est joué et l’on peut raisonnablement penser que le dénouement est proche.
Encore un tout petit peu de patience.
Très cordialement,
Antoine QUESADA
