« Un homme inintelligent ou simplement lent dans sa compréhension de deviendra jamais un bon footballeur. »
Pierre de Coubertin
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Depuis quelques jours, tous les soirs en sortant du bureau, je tombe sur une jeune artiste de rue adepte du football, toujours entourée d’une masse de passants admiratifs.
En rythme avec des morceaux de musique endiablée, elle fait rebondir son ballon sur sa tête… son genou… sa cheville… change de côté… et ainsi de suite, tandis que les badauds viennent déposer une obole (bien méritée) dans le chapeau à leur disposition sur le trottoir.
À chaque fois, cette scène me fait penser à nos banques centrales, Jerome Powell et Mario Draghi en tête. Non à cause de leur habileté footballistique potentielle, dont j’ignore tout… mais parce qu’ils me semblent faire exactement la même chose avec l’économie mondiale : « Regardez, hop, hop, hop… ça rebondit, tout va bien, si si… et maintenant, avec l’autre genou, hop, hop, hop… pas mal, hein ? »
Et les investisseurs de pousser des « oooooh » admiratifs devant ce numéro acrobatique… et d’affluer en masse pour déposer leur argent dans la sébile de la manipulation monétaire et boursière.
Jusqu’à quand, cependant ? Les jongleurs commencent à donner quelques signes de faiblesse – et le public à manifester un peu d’impatience… voire d’ennui. Le ballon va-t-il bientôt rouler à terre, mettant fin à ce beau numéro d’équilibriste ?
00:45 La scène m’a aussi fait penser, vendredi, à… moi-même, au sortir de notre réunion éditoriale mensuelle de la rentrée : il allait falloir une certaine souplesse pour jongler avec toutes les opinions exprimées durant cette heure agitée !
Car le thème était vaste et ambitieux : que conseiller à nos lecteurs pour se protéger en cas de crise ?
Philippe Béchade a été le premier à s’exprimer, revenant sur les propos de Christine Lagarde – future présidente de la BCE – et sa fameuse « marge de manoeuvre » en termes de taux (on n’a donc pas fini de jongler…).
Pour Philippe, l’euthanasie des retraités reste bel et bien à l’ordre du jour :
« On se dirige vers des taux négatifs, ‘à la Suisse’. Je le disais il y a trois mois : on verra les taux à des niveaux inimaginables – on y est. Je mets mon objectif sur le Bund à -125, sachant qu’on est à -95 actuellement.
Il faut un refuge, il faut de l’or. »
01:15
Gilles Leclerc est venu abonder dans le sens de Philippe, du point de vue du trading, déclarant :
« L’or et le silver ont beaucoup bougé ces derniers temps, il devrait se produire une super accélération à court terme, c’est intéressant à jouer. »
02:00 Ce fut ensuite au tour de Jean-Pierre Chevallier de s’exprimer :
« Je suis pour ma part complètement opposé à l’or et au silver. C’est réservé aux suiveurs, aux moutons de Panurge. »
Ces paroles ont été accueillies par un hoquet d’indignation général – dont Jean-Pierre a profité pour préciser sa pensée :
« Il y a des plus-values beaucoup plus importantes à faire en jouant sur la baisse des banques, Natixis, par exemple. Ainsi, les ‘idiots inutiles’ que sont les banksters deviennent… utiles.
Il ne faut pas oublier que les banques [européennes] peuvent se casser la gu*** en un quart d’heure ! »
Tout le monde est tombé d’accord sur ce point : les banques vont mal, surtout en Europe (et si vous souhaitez en savoir plus sur les raisons qui motivent Jean-Pierre à « shorter » les banques, il vous explique tout dans le dernier numéro de sa Stratégie, accessible par ici)…
02:45 … Mais de nombreux intervenants ont précisé que cette stratégie avait ses risques : « C’est difficile, de shorter, prévenait Gilles, les gens ont peu accès à ces instruments. »
« N’oubliez pas que quelques jours, voire quelques heures après les débâcles bancaires de 2008 ou 2012, les ventes à découvert sur les banques ont été purement et simplement interdites », a rajouté Philippe.
Bref, aucun de nos autres analystes, d’Eric Lewin – qui avançait par ailleurs l’idée des cryptomonnaies en tant que solution alternative – à Gaël Deballe (rédacteur de Loyers Garantis), n’en démord : loin d’être réservé aux « moutons » (nouveau hoquet d’indignation, de ma part cette fois-ci), l’or est essentiel dans le cadre d’une stratégie de protection et d’accroissement de votre épargne.
03:15 Olivier Delamarche est venu rajouter de l’eau à ce moulin – assortissant cela d’un autre conseil éventuel pour préserver un peu de rendement :
« L’or reste un excellent moyen de se débancariser et de stocker son argent – c’est ce que je conseille pour protéger son patrimoine.
Et comme solution pour contrer l’euthanasie des rentiers, pourquoi pas jouer les obligations US ? Ces titres ont encore du chemin à faire – ce sont les seuls sur lesquels il reste de la marge… et c’est du billard : leur banque centrale vous dit littéralement ce qu’elle va faire. Il serait idiot de ne pas anticiper et vous positionner avant ! »
Il s’agit malheureusement d’une solution difficile à mettre en place : pour commencer, très très peu de particuliers sont actifs sur ce marché. Qui plus est, la législation européenne mise en place en janvier 2018 complique la vente d’outils comme les trackers et les ETF étrangers, qui auraient pourtant pu vous permettre d’acheter plus facilement des obligations US.
« Il y a aussi la Norvège et Singapour », ajoutait au passage Philippe Béchade – deux autres pays qui ont encore du rendement alors que les autres nations font fondre leurs taux comme neige au soleil…
04:00 De toute façon, a repris Olivier, il faut faire attention à ne pas se tromper d’indicateurs :
« On obsède sur les taux, la guerre commerciale, le ‘dollar fort’… C’est que de la gu***, le dollar fort ! Il s’en fout, Donald Trump, du dollar fort, c’est de la pure posture, sa guéguerre avec la Fed.
Ce qui compte, c’est que l’industrie américaine est morte, les exportations sont minimes – les États-Unis vont mal, et c’est à cause de la dette, la dette monstrueuse.
On va vers une japonisation mondiale : maintenant que les assouplissements quantitatifs commencent à atteindre leurs limites, les gouvernements vont passer à des rachats directs d’actions et d’obligations. »
L’Union européenne ne sera pas en reste, à ce petit jeu-là, ne l’oubliez pas : l’Allemagne n’a plus de « locomotive économique » que le nom… la France n’est pas exactement dans un état éblouissant… sans oublier le Brexit et autres menues contrariétés.
04:30 Quelle stratégie adopter, alors ? Olivier conclut :
« J’éviterais de jouer la hausse des indices, on n’a aucune visibilité sur les semaines à venir. Mieux vaudrait rester sur des choses sûres : la baisse des taux, la hausse du dollar.
Il vaut la peine de jouer la récession – américaine surtout, mais aussi européenne. Elle est en train de se dérouler en ce moment-même, c’est d’ailleurs ce qui nous vaut les dernières déclarations fracassantes. Anticipez les banques centrales : quand elles disent qu’elles vont acheter… faites-le avant elles ! »
Et, n’en déplaise à certains… Olivier reste à l’achat sur l’or et l’argent-métal (avec toutefois une note de précaution sur ce dernier : c’est aussi un métal industriel, donc exposé en cas de crise/récession). Vous pouvez suivre ses conseils au quotidien en cliquant ici, au passage.
Vous voilà avec quelques pistes d’investissement « de sécurité » : n’hésitez pas à les mettre en place dès maintenant. Lorsque la crise se déclenchera, ce sera sans doute rapide et brutal… et il sera alors trop tard.
Excellente soirée, à demain.
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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