Elles vous entraîneraient dans les abysses
« Tous les hommes craignent de se faire posséder par une sirène. » – Paule Constant
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ACTU
L’OPEP coiffée au poteau en 2023
Une belle leçon de pragmatisme !
En 2023, le continent nord-américain a bousculé le Moyen-Orient. Grâce à des productions record, les Etats-Unis et le Canada ont redéfini les règles du jeu énergétique mondial. Alors que les barils américains se vendaient comme des petits pains, l’OPEP a fait le choix de réduire son volume de production afin, paraît-il, de soutenir le cours du pétrole. C’est doublement raté : non seulement cela n’a pas propulsé le prix du pétrole vers de nouveaux sommets, mais en plus, les pays membres de l’OPEP se sont fait devancer par leurs concurrents américains et canadiens ! Quels effets aura cette redistribution des cartes ? Nous trouvons-nous à l’aube d’une nouvelle phase de croissance pour les énergies fossiles ? Donnons la parole à Etienne Henri, dans Zéro Carbone Millionnaire :
« L’an dernier, les Etats-Unis et le Canada ont produit plus de pétrole et de gaz que le Moyen-Orient. Selon les décomptes de Rystad Energy, les Etats-Unis ont augmenté leur production d’or noir de 8% sur l’année, et ont atteint un volume journalier de 13 millions de barils. L’oncle Sam redevient ainsi un acteur majeur, assurant à lui seul plus de 12,5% de la consommation mondiale.
Le voisin canadien n’est pas en reste, avec une production qui a approché les 5 millions de barils par jour (Mbpj), alors qu’elle n’était que de 2 Mbpj en l’an 2000. Du côté du gaz naturel, la production des Etats-Unis a augmenté de +4%, approchant les 3 milliards de mètres cubes par jour – de quoi remplacer trois fois le gaz russe dont a été privée l’Europe depuis 2022.
Dans le même temps, les pays de l’OPEP ont réduit leurs volumes. Officiellement, il ne s’agit pas d’un problème de disponibilité de la ressource mais d’une manière de soutenir les cours… En pratique, ces décisions n’ont toutefois pas permis au prix du pétrole de s’envoler, et les producteurs américains et canadiens ont tout simplement pris la place des anciens géants de l’OPEP pour vendre les millions de barils de brut que l’humanité continue de s’arracher.
Ce renversement de la hiérarchie énergétique internationale ne pourra que soulager les Européens, qui voient leur dépendance à des pays inamicaux s’amenuiser. Géopolitiquement, il s’agit d’un événement majeur. Sur le plan énergétique, en revanche, la hausse de la production d’hydrocarbures en Amérique du Nord ne signifie pas que nous entrons dans une nouvelle ère d’abondance des fossiles.
Le Nouveau-Mexique est, par exemple, en train de suivre l’exemple de la Norvège et souhaite préparer son après-pétrole. Le deuxième Etat le plus riche en hydrocarbures des Etats-Unis devrait commencer à mettre de côté une partie de sa manne pétrolière pour rendre son économie moins dépendante de l’or noir.
[…]Dans la nouvelle feuille de route, la rente pétrolière sera utilisée pour financer l’installation de panneaux solaires, d’éoliennes, d’usines de semi-conducteurs, et de sites de réutilisation d’eaux usées. Des priorités qui détonnent dans cette région plus adepte du ‘drill, baby drill’ que de l’écologie façon Greta Thunberg.
Cette leçon de pragmatisme nord-américaine nous rappelle, en ce début d’année, deux éléments majeurs. […] D’une part, les producteurs d’hydrocarbures qui parviennent à sortir des barils n’ont aucun mal à écouler leur production, et penser que nous cesserons d’utiliser le pétrole et le gaz à court terme ‘au nom du climat’ est un voeux pieu. D’autre part, même les plus grands producteurs de pétrole et de gaz ont bien pris acte que la croissance en volume de cette industrie allait être de plus en plus difficile et qu’une diversification vers les renouvelables était inévitable. »
Ce qu’il faut retenir
On n’a jamais autant consommé d’énergies fossiles dans le monde (81% de la consommation d’énergie mondiale est produite à partir du charbon, du gaz et du pétrole). Et, comme on l’a constaté avec le boom des exportations nord-américaines, vendre des énergies fossiles est toujours aussi rentable : en 2022, les bénéfices de l’industrie pétrolière et gazière mondiale ont bondi de 4 000 milliards de dollars. Le match semble perdu d’avance pour les énergies renouvelables, mais les arbitres n’ont pas encore sifflé la fin de la rencontre… Une source d’énergie est capable de mettre fin au règne du pétrole-roi : elle est 4 millions de fois plus rentable que le gaz, le charbon et le pétrole REUNIS… Elle représente même le plus gros marché du secteur de l’énergie (20 fois plus important que celui du pétrole !). Pour en savoir plus, cliquez ici !
CRISE
🎥 Javier Milei va-t-il sauver l’Argentine ?
Un défi colossal !
L’élection de Javier Milei à la tête de l’Argentine, le 19 novembre 2023, a été l’un des événements géopolitiques marquants de cette année. Pour la première fois de son histoire, après des décennies de socialisme, l’Argentine a désigné un dirigeant libertarien. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a du pain sur la planche…
L’Argentine, qui était autrefois le pays le plus riche d’Amérique latine et figurait parmi les 10 nations les plus riches du monde, a subi un très fort déclin économique. Avec un taux d’inflation annuel qui flirte avec les 150% et un niveau de pauvreté qui atteint près de 50%, Javier Milei se retrouve à la barre d’un navire qui menace de sombrer.
Pour mieux comprendre ce naufrage imminent, et le « phénomène Milei » qui a fait couler tant d’encre, nous avons sollicité Federico Tessore, le responsable éditorial du réseau Agora en Argentine – il nous fait le plaisir de nous accorder un entretien, sur notre chaîne Youtube. D’après lui, Milei a convaincu car « les idées libérales […] sont aujourd’hui perçues comme un espoir pour tenter de sortir de cette décadence », pour ouvrir ce qu’il appelle « l’une des économies les plus fermées au monde ». Le président argentin parviendra-t-il à remettre le pays à flot ?
Et dire que jusque dans les années 1950, à son apogée, l’Argentine pouvait rivaliser avec les nations occidentales… Comme quoi, aucun pays n’est à l’abri d’une crise sans précédent. Qu’adviendrait-il de votre argent si la France connaissait le même destin que l’Argentine ?
OPPORTUNITE
IA : le chant des sirènes
Ne vous laissez pas entraîner dans les profondeurs !
La bulle Internet, qui a gonflé à la fin des années 1990 avant d’éclater en 2000-2001, avait laissé beaucoup d’investisseurs sur la paille. Afin de surfer sur l’euphorie qui entourait les valeurs technologiques, très recherchées entre 1995 et 2000, certaines sociétés peu scrupuleuses n’ont pas hésité à ajouter un « .com » à leur appellation, dans l’unique but de gratter quelques dollars en Bourse ou de redynamiser les ventes d’un produit qui n’avait, la plupart du temps, rien à voir avec Internet. Ceux qui sont tombés dans le piège de ces entreprises l’ont amèrement regretté… Aujourd’hui, l’intelligence artificielle (IA) déclenche cette même frénésie, sur les marchés actions. Chacun veut sa part, quitte à utiliser « IA » à tort et à travers dans l’espoir de voir son titre boursier exploser à la hausse. Prudence est mère de sûreté ! Comme nous le rappelle James Altucher, dans Les Investissements d’Altucher :
« Les dot.com devinrent la tendance la plus en vogue, après celle des shorts cyclistes fluo, et des entrepreneurs opportunistes saisirent leur chance de s’enrichir grâce à toute cette hystérie. Des sociétés comme Books-A-Million lancèrent un site Internet, se rebaptisèrent en dot.com, et le cours de leur action fut multiplié par 15 en deux jours.
En 2018, nous avons constaté un phénomène similaire avec l’avènement des crypto-monnaies.
Du jour au lendemain, Long Island Iced Tea Corp., un fabricant de boissons, a changé de nom pour Long Blockchain Corp., et cela a fait flamber son action. Est-ce que cette entreprise avait quelque chose à voir avec la blockchain ? Absolument pas. Mais après tout, qui s’en souciait ? Le marché était avide de tout ce qui touchait aux cryptos, et Long Island Iced Tea a capitalisé sur cette tendance, laissant ensuite les investisseurs avec une bonne gueule de bois.
Aujourd’hui, tandis que l’IA générative fait la une des journaux et magazines, on se retrouve à nouveau dans cette atmosphère de ruée vers l’or.
Mais comme nous l’enseigne l’Histoire, là où il y a de l’or, il y a forcément des charlatans en quête de fortune. Certains de ces individus cherchent à lever des fonds, d’autres tentent simplement de requalifier un produit ordinaire.
Les sociétés de marketing ressortent leurs anciennes méthodes en collant l’étiquette ‘IA’ sur tout ce qu’elles peuvent. Des grille-pains au dentifrice, tout revendique soudain les pouvoirs magiques de l’intelligence artificielle.
[…]Le plus grand danger qui guette les investisseurs dans l’IA, c’est qu’ils soient si éblouis, aveuglés par ses promesses qu’ils en oublient d’étudier de près ce qui se cache derrière toutes ces revendications.
C’est comme acheter de la pyrite [NDLR : sulfure de fer cristallisé qui prend un reflet semblable à celui de l’or et trompa beaucoup de chercheurs d’or pendant la ruée vers l’or, d’où le terme ‘fool’s gold’, littéralement « l’or des idiots »] en espérant qu’elle se transformera en or.
Face à la complexité de l’IA, il est de plus en plus difficile d’évaluer les entreprises prometteuses. Il faudrait presque un doctorat en statistiques pour comprendre même ce que font ces entreprises. Les escrocs le savent bien et sont prêts à vous prendre votre argent durement gagné. »
Ce qu’il faut retenir
Durant la bulle Internet ou la « cryptomania », beaucoup d’investisseurs ont tout perdu, parce qu’ils avaient misé sur le mauvais cheval ou cru la mauvaise personne. Vous-même, vous y avez peut-être laissé quelques plumes – si c’est le cas, nous sommes désolés pour vous ! Quoi qu’il en soit, nous ne voudrions surtout pas que vous enduriez une pareille épreuve avec l’IA. Alors vous pouvez compter sur notre aide et celle de nos experts, pour vous aider à éviter les embûches de l’intelligence artificielle ! Ils vous donnent leurs meilleurs conseils par ici…