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Netflix, Nokia et télémédecine : investissez !

Par 21 octobre 2020Alertes

« Il n’y a rien de véritable, l’opinion de tous fait l’opinion de chacun. »

– Démocrite

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Votre correspondante vient d’achever la réjouissante lecture des Sept jours où le monde fut pillé, d’Alexei Tolstoï (un petit-cousin de l’autre). L’intrigue en est toute simple : cinq magnats de la finance, sortes de Warren Buffett des années 20, décident de profiter du passage de la comète de Biela dans le ciel terrestre pour… faire exploser la lune.

(Un plan qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’odieuse tentative de Gru, anti-héros de Moi moche et méchant, de s’emparer de l’astre sélénite grâce au véhicule ci-dessous.)

Vaisseau Gru

Une explosion lunaire – mais dans quel but ? Eh bien, il s’agit pour nos Davossiens avant l’heure de provoquer la panique et un krach boursier majeur : ils pourront ainsi mettre la main sur la richesse mondiale, outrepassant ainsi les Etats trop portés sur la guerre et menaçant la ronde marche du capitalisme.

Une fois leur plan accompli, les Cinq publieraient, je cite, « un manifeste sur la paix éternelle et la fin de la révolution sur terre » – et remettraient tout le monde au travail, définitivement débarrassés des contrariantes aspirations politiques et sociales de l’humanité.

Ce petit roman est paru en 1925, et vaut la peine d’être lu (il est très court) pour ce qu’il dit de la psychologie des foules (la réaction des gens face à la catastrophe cosmique et à la future fin du monde vaut le détour)… de la place des « ultra-riches » dans la marche du monde… et du capitalisme en général.

Si nous étions vendredi, je vous le recommanderais comme lecture du week-end !

00:50 Peut-être faudrait-il d’ailleurs le faire lire aux Américains – Donald Trump et Joe Biden en tête – avant l’élection toute proche, histoire de leur remettre un peu les pieds sur terre… notamment sur les opinions changeantes des foules.

Jim Rickards serait sans doute du même avis, lui qui explique dans Intelligence Stratégique que si les sondages sont formels… en réalité, rien n’est gagné pour personne :

« Il ne fait aucun doute que Joe Biden fait la course en tête, en ce moment, dans le cadre de la campagne pour les présidentielles américaines.

Il est en tête dans les sondages nationaux, la plupart des sondages concernant les Etats très disputés, chez les bookmakers, et il est clairement le candidat favori des chroniqueurs des médias et des journalistes d’opinion de la presse écrite.

Les républicains ont l’impression d’être en mauvaise posture.

Et du point de vue des démocrates, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? Réponse : énormément de choses.

Les opinions ne sont que des opinions : elles ne sont pas forcément scientifiques. Les cotes des paris sont biaisées car elles prennent en compte les sommes pariées, et non le nombre de paris. Les probabilités des sondages sont biaisées par de mauvais échantillons de population, de mauvais modèles de participation, et autres failles méthodologiques.« 

01:30 Or la situation actuelle a comme un petit goût de déjà-vu, qui a de quoi inquiéter les démocrates – et qui pourrait avoir une influence sur vos propres investissements. Jim reprend :

« A ce stade de l’élection de 2016, Hillary Clinton était en tête des sondages nationaux, des sondages dans les Etats très disputés, chez les bookmakers, et clairement favorite dans les médias. En fait, dans certaines catégories, l’avance d’Hillary était encore plus importante que celle de Joe Biden aujourd’hui.

Bref, Hillary Clinton disposait des mêmes avantages que Biden aujourd’hui, et pourtant elle a perdu.

L’histoire va-t-elle se répéter ?

Il y a peu de raisons de croire que les sondages soient plus justes aujourd’hui qu’ils ne l’étaient en 2016.

Certaines erreurs (telles que le niveau d’éducation de l’échantillon interrogé) ont été résolues, mais de nouvelles erreurs (telles que le biais de désirabilité sociale) se sont insinuées. Les cotes des paris sont biaisées par les montants des paris réalisés par des acteurs de Wall Street, lesquels affichent le pire palmarès en matière de prévisions politiques (en 2012, les grands gérants de hedge funds pensaient par exemple que c’était dans la poche pour Mitt Romney).

Cela ne veut pas dire que Joe Biden va forcément perdre, mais c’est possible.

Il est trop tôt pour parier votre portefeuille d’investissement sur une victoire de Biden. Mieux vaut réduire la volatilité de ce portefeuille en renforçant son compartiment liquidités dès maintenant, et en y ajoutant peut-être un peu d’or, la meilleure protection contre le risque politique et les perturbations de marché.« 

Les prochaines semaines seront placées sous le signe de l’incertitude la plus totale (sans oublier que Donald Trump a sans doute encore quelques outrages et scandales dans sa manche…) : diversification et investissement aurifère sont sans le moindre doute de sages précautions à mettre en place.

Au passage, sachez que Jim vient de dévoiler une toute nouvelle recommandation pour profiter d’une envolée de l’or : il dit tout par ici… et sachant qu’un gain de plus de 15 000% (oui oui !) est à la clé… il serait dommage de ne pas au moins y jeter un œil !

02:20 Faisons un petit détour maintenant du côté des nouvelles technologies, et notamment de la 5G. Son « lancement officiel » se rapproche de plus en plus, et en coulisses, les opérateurs s’affairent… et se livrent une concurrence sans merci.

Dans le lot, une société passe relativement inaperçue – malgré ses atouts indéniables. Son nom vous dira sans doute quelque chose, comme le rappelle Ray Blanco dans le tout nouveau numéro de la lettre NewTech Insider :

« Par le passé, Nokia a été l’une des plus grandes marques de téléphones mobiles, notamment grâce au mythique 3310, affectueusement surnommé ‘la brique’ en raison de son caractère quasi-indestructible. D’ailleurs, en faisant quelques recherches, j’ai trouvé pas moins de trois faits divers dans lesquels ces téléphones ont littéralement arrêté des balles destinées à leur propriétaire (souvent dans des régions en guerre).

3310 Nokia

Mais l’arrivée du smartphone a mis fin à l’activité traditionnelle de Nokia dans les téléphones portables. La marque, si populaire soit-elle, n’a pas pu concurrencer les iPhone et autres Galaxy. Sa propre gamme d’appareils intelligents, Lumia, n’a jamais eu le succès escompté. Sans rentrer dans les détails, la décision d’utiliser le système d’exploitation Windows Phone de Microsoft, qui n’a jamais vraiment été adopté, a joué pour beaucoup…

Depuis, Nokia s’est tournée vers une activité autrement plus florissante (mais peu attrayante pour les consommateurs) : l’infrastructure de réseau.

Vous ne le savez peut-être pas, mais il y a de bonnes chances pour que vous ayez utilisé un produit Nokia l’an dernier. En dehors de la Chine, près d’un tiers des installations de réseau 4G et 5G dans le monde sont de marque Nokia. La plupart des Américains qui ont passé un appel téléphonique ou utilisé leurs données mobiles ont donc vu les bits et octets concernés passer par du matériel Nokia à un moment ou à un autre. Aujourd’hui, Nokia salive à l’idée d’une adoption de la 5G dans le monde entier. »

Eh oui : l’entreprise est aujourd’hui l’un des plus grands fournisseurs d’infrastructures 5G au monde… et les déboires géopolitiques de son principal concurrent, Huawei, sont une excellente nouvelle pour elle – et pour ses actionnaires.

Une valeur à surveiller de près, voire à mettre en portefeuille sans attendre, selon les recommandations de Ray : si vous voulez en savoir plus, c’est par ici.

03:20 Ah, et ce n’est pas la seule recommandation que j’ai à vous livrer aujourd’hui ! Dans Investissements Personnels, Zach Scheidt se penche sur un secteur qui a le vent en poupe depuis l’arrivée du Covid-19 : la télémédecine.

Les raisons de sa popularité sont tout à fait simples, analyse Zach :

« Depuis l’apparition du coronavirus, les gens sont naturellement plus préoccupés par leur état de santé et, avec les règles de distanciation sociale mises en place, ils ne peuvent plus aller et venir librement, ou ne souhaitent plus se rendre chez leur médecin.

La télémédecine offre aux gens la possibilité de bénéficier de services médicaux au moyen de canaux de communication numériques et de contacter un professionnel de santé via un site web ou une application.

Le processus de rendez-vous est très similaire à celui d’une consultation en cabinet. Le patient décrit ses symptômes au docteur, qui pratique un examen par téléphone ou consultation vidéo, et établit ensuite un diagnostic. Une ordonnance peut être délivrée si besoin.

Outre le fait d’éviter tout contact avec d’autres personnes potentiellement infectées, l’accès aux organismes de télémédecine permet d’économiser du temps et de l’argent. »

04:00 Voilà qui semble logique et plein de bon sens… mais saviez-vous que cette nouvelle forme de médecine ouvrait aussi des perspectives d’investissement franchement impressionnantes ? Zach continue :

« Le marché de la télémédecine se porte bien pour plusieurs raisons.

Depuis que le vice-président [américain] Mike Pence a déclaré en mars dernier que les assureurs prendraient en charge les factures des services de télémédecine, le marché a explosé.

La pandémie de coronavirus incite les gens à obtenir une aide médicale en ligne et devient un nouveau catalyseur pour soutenir ce type de valeurs.

Dans la mesure où les gens ont vu leur niveau de revenus baisser, ils n’ont pas nécessairement les moyens de dépenser plus en soins de santé.

Le marché de la télémédecine est très convoité et fait davantage grimper les prix.

Les principaux acteurs de ce marché se portent particulièrement bien, peut-être car les compagnies d’assurance ne souhaitent pas traiter avec une douzaine d’assureurs différents.« 

La tendance est bien partie pour durer : même après le confinement, selon un article du Monde, les téléconsultations sont dix fois supérieures à leur niveau pré-coronavirus !

Si vous voulez en profiter, Zach vous révèle quelques valeurs où investir sans plus attendre dans la suite de son article – c’est par là.

04:45 Terminons sur une ultime tendance dont nous avons déjà parlé ensemble… mais dont les perspectives sont plus incertaines que celles de la télémédecine : le fameux « exode urbain », lui aussi favorisé par la pandémie et les mesures sanitaires mises en place pour y réagir.

Patrick Coquart analyse tout cela plus en profondeur dans La Chronique Agora :

« Il est indéniable que le confinement a été mal vécu par certains occupants d’appartements petits et peu fonctionnels. Parallèlement, les médias se faisaient l’écho d’urbains (20% des Parisiens, selon certaines sources) ayant rejoint leur résidence secondaire, la maison de leurs parents ou un gîte en location et qui jouissaient de conditions de vie bien meilleures que ceux qui étaient restés en ville.

[…] Il faut dire que depuis deux ans, entre le coronavirus qui semble se propager plus rapidement là où la population est dense, les gilets jaunes et les casseurs, les grèves des transports, les difficultés croissantes de circulation et de partage de la voirie entre les différents usagers, les prix de l’immobilier toujours croissants (+28% dans les dix plus grandes villes depuis six ans ; +38% à Paris), la grande ville est de moins en moins attrayante.

Le dérèglement climatique et la pollution pousseraient également à quitter les villes, de plus en plus invivables et irrespirables lors des épisodes de canicule.

Ce qui reste encore d’attraits à la grande ville est en train de disparaître avec le couvre-feu, la fermeture des bars, des piscines et salles de sport, ainsi que des lieux de divertissement. […] Même l’emploi, abondant jusqu’alors dans les conurbations, est en train de se tarir.

Bref, rien ne s’opposerait plus à l’exode urbain qui pourrait être la tendance lourde de l’après-Covid. En mai, selon la plateforme https://paris-jetequitte.com, 54% des Franciliens se déclaraient prêts à partir pour une autre région. En août, d’après une étude de Cadremploi, 83% des cadres parisiens envisageaient une mobilité en province.« 

Tous ces malheureux citadins vont-ils passer à l’acte ? Quelles conséquences pour la province – et pour le marché de l’immobilier dans son ensemble ?

Toutes les réponses sont par ici !

05:30 Au fait, vous vous demandez peut-être si le complot lunaire du groupe des Cinq finit par porter ses fruits ? Certes, ils ont créé la panique et fait exploser la lune… mais le livre de Tolstoï se termine sur une note qui devrait faire réfléchir les politiciens, milliardaires, banquiers centraux et autres grands de ce monde :

« […] L’herbe poussait, les forêts murmuraient, tandis que naissaient et mouraient infusoires, mollusques, poissons et mammifères.

Et seuls cinq hommes sur la Terre ne parvenaient point à comprendre que dans le grand maelström de la vie, quand même ils étaient cinq, quand même ils étaient dictateurs et souverains du monde, ils ne servaient résolument à rien ni à personne. »

A méditer !

Excellente soirée –

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

PS : Allez, je ne résiste pas – un dernier petit trade pour la route, de la part de Gilles Leclerc, dans La Bourse au Quotidien. Netflix est en pleine déconfiture… et il y a sans doute quelque chose à en tirer, explique Gilles : c’est par ici. (Et si les stratégies baissières vous intéressent, je vous recommande celle-ci, simple et efficace.)

 

★★★ Le chiffre du jour ★★★


30 milliards de dollars
C’est le montant en jeu pour le prochain méga-rachat d’entreprise – une opération qui fait couler beaucoup d’encre dans le milieu financier… mais sur laquelle nous vous conseillons de ne PAS investir !Pourquoi – et surtout… quelle stratégie faut-il préférer ? Plus d’explications par ici.

 

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