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Obligataire : mais que se passe-t-il ?

Par 26 février 2021Alertes

« Les intérêts courent même durant la nuit. »

– Proverbe indien

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 La nuit a été agitée… et je ne parle pas des terribles escarmouches qui ont opposé deux chats en maraude dans le quartier (bafouant d’ailleurs insolemment le couvre-feu pour leurs aventures nocturnes – allez hop ! Au cachot, les félins, pas d’discussion !).

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Combat de chats dans une cuisine, Paul de Vos

Non, c’est plutôt du côté des obligations US que ça a chauffé dur – et cela n’est peut-être pas bon signe pour la suite des événements boursiers.

00:30 C’est Gilles Leclerc qui nous livre quelques éclaircissements pour mieux comprendre la situation. Il explique dans La Bourse au Quotidien :

« Impossible de parler du CAC 40 pour notre point hebdomadaire sans aborder ce qu’il s’est passé hier. Les indices européens ont été quelque peu chahutés. Pour prendre un exemple : suivons le 10 ans US (le T-Note). Tout allait bien – enfin… ‘normalement’ – jusqu’à la clôture des marchés vers 17h30 (pastille orange).

C’est précisément le moment où l’attaque a débuté : le niveau des 1,47/1,48% a été passé en force et les marchés US – en particulier les techs – ont plongé. Bref, un incendie s’est propagé jusque tard dans la nuit : le 10 ans américain a buté sur les 1,55/1,56%.

Au moment où je rédige ces quelques lignes […] la tension a baissé, mais il faudrait rester sur nos gardes.

Tant que la résistance des 1,55/1,56% n’est pas dépassée, ces indices continueraient d’être malmenés. Pour vraiment ramener le calme en Bourse, un retour sur les 1,47/1,48% – voire en dessous – serait idéal à court terme. »

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Cliquez sur l’image pour l’agrandir

01:30 Tout n’est pas joué, cependant – les intervenants peuvent compter sur du soutien si vraiment la situation s’envenime durablement. Gilles continue :

« En cas de dérapage, attendons-nous à ce que les banques centrales interviennent en silence. Et si vraiment les choses s’enveniment, on ressortira les ténors de la Fed ou de la BCE pour essayer de rassurer les marchés. Les heures à venir seront sans doute décisives.

Du côté du CAC 40 maintenant, difficile de se faire une opinion […] – mais vous allez retrouver la même conclusion celle du point hebdo de vendredi dernier : ‘tant que l’ancienne résistance devenue support des 5 700 points tient bon, il n’y a pas de souci à se faire, à tout le moins dans l’immédiat’.« 

A l’heure où je vous écris, les 5 700 points tiennent… mais c’est vraiment tout juste, à 5 573. Je vous conseille de lire la suite de l’article de Gilles : il y livre l’intégralité de son analyse du CAC 40, qui vous aidera à mieux anticiper la suite des événements pour votre portefeuille. Il va falloir être flexible et réactif… voire vous préparer à jouer la baisse.

02:15 Mathieu Lebrun approfondit la question dans une alerte La Bourse au Quotidien PRO, en abordant un autre aspect de cette remontée obligataire – et pourquoi son influence sur les marchés dépasse la simple répercussion « mécanique » :

« Qui dit remontée des taux longs, dit également valorisation. Pour rappel au besoin, les modèles de valorisation classique des actions utilisent le taux sans risque (donc le rendement des obligations longues, comme le T-Note aux Etats-Unis ou l’OAT chez nous) pour actualiser le prix estimé de tel ou tel actif.

Et évidemment, plus le taux sans risque est bas et plus comparativement la valeur qui en ressort augmente. L’inverse se vérifiant évidemment aussi (la remontée des rendements rendant mécaniquement moins attractive la sphère actions).

Pour illustrer ce constat, regardez le graphique ci-dessous.

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Il mesure le rendement moyen des actions du S&P 500 en comparaison de celui des bons du Trésor. Alors que le taux sans risque US rapporte à l’instant ‘t’ en cette fin février plus que celui de l’indice élargi US, pourquoi voulez-vous que les opérateurs aillent chercher du risque alors qu’il y a dans le même temps le même rendement sans le moindre risque…« 

03:00 Si l’on replace tout cela dans un contexte de marchés brûlants et de spéculation effrénée dans certains milieux… on se retrouve avec une petite bombe à retardement – à surveiller comme le lait sur le feu. Mathieu reprend :

« L’autre implication d’une remontée du taux sans risque est que cela réduit l’intérêt comparatif de certains compartiments, notamment le high yield US. [Il] s’agit ici du rendement des obligations corporate les plus risquées, c’est-à-dire celles portant sur les sociétés les plus en danger de faillite (eu égard à leur endettement donc). Et ici aussi, plus les taux longs tendaient vers zéro, plus cela poussait les opérateurs à la recherche d’un minimum de rendement vers ce compartiment. Le pendant inverse d’une remontée des taux longs, faisant également remonter le rendement ici…

Ainsi, alors que l’argent facile des banques centrales a conduit à des mouvements historiques ces derniers mois, à la fois sur les small caps US (cf. les envolées de GameStop et autres valeurs cannabis par exemple) mais également sur les cryptomonnaies dans leur ensemble, le récent contexte d’euphorie ambiante palpable outre-Atlantique a de quoi interpeler.

Surtout eu égard à l’arrivée massive des particuliers en Bourse ces derniers mois, liée aux réseaux sociaux aux Etats-Unis (sachant qu’historiquement, ce constat n’est pas le meilleur des signaux qui soit). Difficile de dire si un krach est en gestation, mais force est d’admettre que l’environnement actuel pose de nombreuses interrogations.« 

La semaine prochaine devrait nous donner une orientation plus claire – continuation de la baisse ou au contraire réorientation à la hausse.

03:45 Notez bien que rien n’est joué, dans un sens comme dans l’autre… mais le camp de la hausse a tout de même de sérieux appuis – en la « personne » des banques centrales américaine et européenne, qui feront leur maximum pour s’assurer que les marchés ne chutent pas.

Jerome Powell, notamment, doit se souvenir de sa douloureuse expérience de 2016/2017, lorsqu’il a tenté de resserrer la politique monétaire… et que les marchés ont immédiatement chuté. Pas question de refaire la même erreur cette fois-ci, comme le relève Bruno Bertez dans La Chronique Agora.

Les intervenants peuvent s’attendre à de la souplesse, du soutien et des injections supplémentaires de la part de la Fed… quand bien même cela poserait d’autres dangers ensuite :

« Powell a affirmé cette semaine : ‘Il nous faudra au moins trois ans pour atteindre nos objectifs d’inflation.’ Sous-entendu, ne comptez pas sur moi pour corriger le tir d’une politique monétaire trop généreuse.

C’est un pari, un pari à la fois sur l’évolution des réalités économiques et sur les perceptions et anticipations des marchés. Powell ne semble pas tenir compte de la possibilité que les anticipations d’inflation soient auto-réalisatrices. Ainsi, sur le pétrole et les matières premières, les taux et leur perception sont bien plus déterminants que les réalités.

Des marchés qui joueraient trop puissamment le reflation trade seraient fortement déstabilisants. Je ne suis pas sûr que Powell en tienne compte. »

Je ne peux pas vous dire ce qu’il adviendra des marchés dans les semaines qui viennent – tout juste vous rappeler que nos analystes étaient nombreux à prévoir un premier trimestre agité… et vous recommander de concentrer vos investissements sur des actifs tangibles et des secteurs vraiment solides, qui ont toutes les chances de pouvoir absorber le choc d’une baisse… pour mieux rebondir ensuite.

04:10 Parmi ces secteurs « anti-crise », on trouve celui de la transition énergétique. Il n’est pas à l’abri d’accidents de parcours – ni même de sérieux revers – mais nos spécialistes sont d’avis qu’il en a « sous la semelle », et fait partie des grandes tendances à avoir absolument en portefeuille pour les années qui viennent.

Etienne Henri en fait partie – et c’est lui qui signe notre « lecture du week-end », entièrement consacrée à la transition énergétique… côté européen, pour une fois, où il se passe des choses importantes en ce moment :

« Les grandes manœuvres se poursuivent autour de la transition énergétique. Dans un relatif silence médiatique, la Commission européenne a voté fin janvier une enveloppe de subventions se comptant en milliards d’euros pour aider les entreprises de batteries et celles impliquées dans la mobilité propre.

Contrairement à la plupart des aides votées ces derniers temps, cette débauche de moyens n’est pas une bouée de sauvetage lancée à une industrie en détresse. Bien au contraire, elle vise à rééquilibrer un secteur dont les ventes décollent exponentiellement. »

Paradoxal, non ? Pourquoi des subventions à un secteur qui est en plein essor ?

Etienne décortique tout cela dans la suite de son article… et j’en profiter pour signaler qu’il travaille aussi d’arrache-pied à un tout nouveau projet qui vous aidera à tirer pleinement parti de ces valeurs – et de leur potentiel souvent spectaculaire : rendez-vous dès la semaine prochaine pour en savoir plus !

D’ici là, je vous souhaite une bonne soirée et un excellent week-end –

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

PS : Coup de chapeau à Mathieu Lebrun, qui ne s’est pas laissé démonter par les turbulences de ces derniers jours… et permet aux lecteurs de SMS Cash Alert de déboucler un gain de 20% grâce au CAC 40 lui-même. Si vous voulez en savoir plus, c’est par ici.

 

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