« Le temps nous est compté, dit la sagesse populaire. Oui, mais en quelle monnaie ? ajoute Einstein. »
François de Closets
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Une édition du jour complètement éparpillée – et j’assume ! Nous avons passé ces derniers jours à étudier de près les dernières décisions des banques centrales et les divers facteurs de risques à prendre désormais en compte dans vos décisions d’investissement…
… Il me semblait important d’aller voir un peu ailleurs, car la diversification est l’une des clés d’un patrimoine vraiment sain et solide. « On ne met pas tous ses oeufs dans le même panier », pardonnez-moi ce cliché – mais il faut bien avouer que les dictons ont souvent raison.
Avouons que d’autres sont plus douteux : s’il gèle à la St Sulpice, le printemps sera-t-il vraiment propice ? Où sont les preuves ? On fête Sulpice le 4 septembre – à quand remonte la dernière fois où il a gelé en septembre ?
Non décidément, la sagesse populaire ne l’est pas toujours.
Intérieur de l’église St Sulpice, à Paris
00:30 Mais commençons par un petit aperçu des marchés boursiers – prenons même de la hauteur avec Bruno Bertez, qui juge que la situation est mûre pour un retournement, dans la Chronique Agora de ce matin :
« Cet automne sera la saison de tous les dangers.
Ce sera la saison de tous les dangers parce que l’on est bout du rouleau d’un cycle, parce que l’on joue les prolongations, parce que les solutions anciennes aux problèmes ont été utilisées sans succès, parce que le doute s’est installé.
Il s’est installé alors que toutes valeurs sont fausses, ‘bullaires’, aussi bien les valeurs financières que celles qui traversent nos sociétés. Ce monde manque maintenant de conviction ; c’est essentiel.
Il est tout à fait possible pour la Fed de créer des réserves bancaires supplémentaires. Il est possible de baisser encore les taux, d’acheter des titres à long terme, de passer aux taux négatifs, de spolier les contribuables et les citoyens – mais tout cela aura un coût terrible.
Tout cela fera pencher encore un peu plus la balance risk/reward, la balance entre les bénéfices attendus et les pertes à venir. »
L’intégralité de cet excellent article est disponible ici.
Pour préciser un peu les choses : Olivier Delamarche voit la situation se détériorer dès le 1er novembre… il est donc temps de prendre quelques mesures de précaution. Pour découvrir son analyse dans son ensemble, cliquez ici.
01:15
Le prochain sujet sur notre programme, c’est le pétrole. Le risque immédiat s’est apaisé après le attaques du week-end dernier… mais les tensions restent vives. James Altucher revient sur l’incident dans sa dernière alerte Top 1% d’Altucher – et va un peu plus loin que la « simple » évolution du cours.
Cours du baril de pétrole brut en septembre 2019
« Disons les choses simplement : si cet attentat avait eu lieu il y a 15 ou 20 ans, le prix du brut aurait grimpé de 35% ou plus en quelques minutes. Mais aujourd’hui, grâce à la révolution du fracking aux États-Unis, le monde ne dépend plus autant du pétrole brut produit par les Saoudiens.
Parce qu’il y a désormais des relais dans l’offre mondiale de pétrole, nous savions au moment de l’attentat que la baisse du pétrole saoudien pourrait être rapidement remplacée.
Enfin, dans la mesure où les autorités saoudiennes ont rapidement rassuré les marchés sur le fait qu’elles recommenceraient à extraire du pétrole à un rythme régulier d’ici quelques semaines, il n’y avait pas de raisons de paniquer et de faire grimper les prix à des hauteurs vertigineuses. »
02:00 Si les cours de l’or noir sont moins une préoccupation que par le passé… les vrais enjeux se situent ailleurs – et sont autrement plus inquiétants. James continue :
« Ceci dit, vous vous demandez peut-être ce qu’il va advenir des relations US-Iran… C’est là que les choses se compliquent.
Si les drones et les missiles ont bien été lancés depuis l’intérieur des frontières iraniennes, on peut supposer que les États-Unis et l’Arabie Saoudite lanceront une contre-attaque d’une sorte ou d’une autre. Il est impossible de dire comment l’Iran ou ses alliés réagiront à de représailles menées par les États-Unis – même si elles sont proportionnées à l’attaque sur les installations pétrolières saoudiennes.
Bref, ce n’est pas la perte de pétrole résultant de l’attentat de samedi qui est inquiétante.
Ce qui fait peur, c’est que les drones facilitent la tâche des forces rebelles de toutes tailles souhaitant lancer des attaques sur des pays considérablement plus gros – et que nous pourrions être confrontés au début d’un conflit militaire avec l’Iran.
Le marché boursier ne se soucie pas de perdre un peu de pétrole pendant quelques semaines. C’est pour cette raison que les actions ont à peine bougé.
Mais si les tensions grimpent et qu’une guerre avec l’Iran commence à ressembler à une vraie possibilité, les actions vont souffrir. »
Surveillez les tweets de Donald Trump… mais aussi les déclarations du pouvoir iranien, qui ne sera peut-être pas aussi réceptif à la tactique du bulldozer que l’espère le président américain.
02:45 Passons maintenant à tout autre chose – avec une épopée technologique et humaine… qui pourrait aussi ouvrir de belles opportunités : il s’agit des greffes de coeur, sur lesquelles se penche Etienne Henri dans Opportunités Technos.
« Dès les années 1980, les États-Unis se sont lancés dans la recherche et développement (R&D) en vue du développement d’un coeur artificiel. L’arrivée de la micro-électronique et les progrès sur les matériaux biocompatibles ouvraient la voie à un nouvel univers de dispositifs médicaux embarqués.
En 1981, David Lederman créa la société AbioMed, financée par des fonds fédéraux, pour créer la première prothèse cardiaque AbioCor. Il fallut vingt ans de R&D avant que le premier appareil ne soit implanté dans un patient, en 2001.
Durant les trois années qui suivirent, 14 AbioCor furent greffés et l’un des patients survécut 512 jours. Suite à ces essais cliniques concluants, la FDA autorisa en 2006 la mise sur le marché de l’AbioCor pour les patients en phase terminale et sans espoir de greffe à court terme.
L’histoire semblait écrite, et les coeurs artificiels AbioCor auraient pu devenir une solution médicale de référence pour les patients en mal de greffon. AbioMed annonçait d’ailleurs à cette époque travailler sur une seconde version de l’AbioCor – capable en théorie de durer jusqu’à cinq ans (soit le triple du premier modèle).
Pourtant, AbioMed a décidé en 2015 de cesser brutalement tous les développements autour du coeur artificiel. Elle se concentre désormais sur les systèmes d’aide à la circulation sanguine de court terme, des prises en charge ne dépassant pas six jours. »
Qui a pris la relève, et ce secteur a-t-il une place dans votre portefeuille ? La suite de l’article d’Etienne est juste ici.
03:45 Terminons par un petit détour du côté de l’immobilier – avec quelques conseils particulièrement clairs et utiles de la part d’Alexandre Lauzier dans De zéro à la liberté financière : lorsque vous visitez un bien, ces informations vous permettront d’aller un peu plus loin que l’examen des choses « visibles », et de voir ainsi si la propriété en question vaut vraiment le détour.
Explications d’Alexandre :
« […] L’enquête pré-investissement est si importante, et plus particulièrement les échanges ouverts, avec les personnes qui connaissent le mieux le bien.
En tant que futur acquéreur, vous pourrez constater des traces d’humidité louches, des tuiles cassées sur la toiture, des volets à repeindre… Mais les problèmes du quotidien sont indécelables lorsque la visite ne dure que quelques minutes – et ce même si vous vous rendez plusieurs fois sur les lieux.
Bon là… je crois que vous pouvez être fixé rapidement !
La bonne nouvelle, c’est que les occupants adorent généralement parler d’eux et de leur vie dans le bien qu’ils occupent. Si vous leur posez des questions ouvertes comme ‘tout se passe bien avec les voisins ?’, ‘pas de problème dans la cuisine ?’ et autres ‘la rue est calme le soir ?’, vous en apprendrez beaucoup.
Pensez également à faire le tour du quartier et n’hésitez pas à interroger les voisins. Si des voitures brûlent tous les week-ends, vous devez le savoir. Les commerces de proximité sont aussi une source d’information irremplaçable. Si vous avez la chance d’avoir des prestations grand public comme des coiffeurs, restaurants ou bureau de tabac, n’hésitez pas à les interroger sur l’état des affaires et l’ambiance du voisinage. Ces professionnels sont aux premières loges pour détecter les tendances. »
La suite est juste ici – et puisqu’on parle immobilier, restez bien à l’écoute : les Publications Agora se sont lancées dans un projet d’envergure en la matière… et cela s’annonce passionnant. À suivre (bientôt) !
04:45 Pour terminer, signalons de belles performances de la part d’Eric Lewin ces derniers jours : les lecteurs de MicroCaps Fortune et de la Stratégie 1 000% ont pu engranger une plus-value de 10% pour chacun de ces services. Un joli doublé !
Je vous souhaite une excellente soirée, à demain !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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