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Ouvrez l’œil… et le bon !

Par 24 juillet 2019Alertes

« La casserole qu’on surveille ne déborde jamais. »

– Proverbe

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Commençons par nous mettre à l’affût ; ouvrons l’œil et le bon… et surveillons les quelques indicateurs qui suivent, car ils pourraient nous permettre de prendre les bonnes mesures au bon moment, si les choses en viennent à se gâter dans les temps qui viennent.

Commençons par une recommandation de Jean-Pierre Chevallier dans sa Stratégie, qui conseille de rester vigilant sur tout ce qui est marché obligataire. C’est de là que viendront les signaux décisifs, explique-t-il dans sa dernière alerte – en commençant par un petit état des lieux :

« Au cours des deux dernières semaines qui viennent de s’écouler, les rendements des bons à 10 ans des Trésors européens de référence ont évolué entièrement sous l’influence des Américains et non des Européens !

En effet, alors que ces rendements plongeaient violemment, les interventions de Jerome Powell et d’autres membres du FOMC les ont fait remonter brusquement, mais très brièvement, car ils sont repartis à la baisse très rapidement.

Plus précisément : au cours de ces séances en yo-yo, les rendements du Bund ont atteint un plus-bas record le 4 juillet à -0,407%, puis ils sont remontés jusqu’à -0,210% le 12 juillet pour redescendre à -0,354% le 23 juillet !« 

Rendements de bons des Trésors européens

Graphique rendements des bons du Trésor pour plusieurs pays
(Cliquez pour agrandir)
 

01:00 Jean-Pierre poursuit ses explications :

« Les explications de ces variations de taux sont les suivantes : d’abord, comme les titulaires de capitaux avaient peur de l’arrivée imminente d’un €-crash, ils les ont placés en bons du Trésor allemand, principalement sur le Bund pour bénéficier de créances en bons deutsche marks en cas d’€clatement, ce qui a fait baisser considérablement leurs rendements devenus… négatifs !

Ensuite, à partir du moment où les dirigeants de la Fed ont fait savoir qu’ils allaient baisser leur taux de base (du fait de la faible croissance américaine), ils en ont conclu que cette croissance américaine allait être stimulée, ce qui aurait entraîné à son tour une stimulation de la croissance en Europe.

Enfin, après réflexion… ces titulaires de capitaux qui manquent manifestement de culture économique et financière, se sont rendu compte que, si les membres du FOMC baissaient le taux de base de la Fed, cela signifiait que la croissance américaine allait faiblir, ce qui accentuerait alors la faiblesse de la croissance en Europe qui risquerait de ce fait de dégénérer en récession et, compte tenu des mauvais fondamentaux, en crise, donc avec un risque d’€-crash, d’où la baisse actuelle des rendements du Bund en particulier ! »

01:45 Et Jean-Pierre de réitérer ce conseil :

« Il est très important de bien observer les variations des rendements des bons des Trésors de référence car ce sont les marchés les plus importants, ceux qui sont à la base de tous les autres. »

Du Bund allemand à l’OAT français en passant par le T-Bond US et tous les autres… en tant qu’investisseur, vous vous devez de surveiller leur évolution au jour le jour pour mieux orienter vos décisions d’investissement – et si vous avez besoin d’aide pour décrypter leurs mouvements, Jean-Pierre est là !

02:15 A l’autre extrémité du spectre financier, il y a les marchés actions – qui, en ce moment, nous donnent des signaux contradictoires… et potentiellement menaçants. Une autre situation à surveiller de près, donc, dont nous parle plus en détails Mathieu Lebrun dans La Bourse au Quotidien :

« […] La configuration dans laquelle une partie du marché inscrit – qui plus est de manière souvent euphorique – des plus hauts d’un an et, dans le même temps, une autre partie importante de la cote touche des creux annuels, le tout dans un marché globalement bien orienté (le NYSE étant au-dessus de ses moyennes mobiles courte et longue), me rappelle quelque chose. Un sinistre présage évoqué ici et .« 

Le Hindenburg s'écrase
 

02:45 Est-ce vraiment le retour du Hindenburg ? Impossible d’en être certain, bien entendu, mais la configuration actuelle devrait vous inciter à la vigilance, une fois encore. Mathieu reprend :

« Je n’ai évidemment pas de boule de cristal pour connaître la teneur des prochains chiffres qui seront divulgués. Quoi qu’il en soit, cette semaine est fertile en publications, et ce des deux côtés de l’Atlantique. […]

Toutefois, et c’est là où mon attention va se porter, ce sont en premier lieu les réactions qui seront riches en enseignements. Et si on continue à assister à des comportements diamétralement opposés, avec des variations de plus ou moins 10%, et des plus hauts et plus bas de 52 semaines, je pense que ce ne sera pas de bon augure pour la suite… D’autant que plus le temps passe, plus les sous-performances de secteurs au ‘rôle traditionnellement avancé’ s’accentuent (le Dow Transport ou encore le Russell 2000 sont très loin de suivre la course aux records du reste de la cote).

Donc soit un rattrapage se mettra en place et certains écarts de performance historiques se résorberont, soit nous avons ici ou là une accumulation de signaux de prudence pour les prochains mois« 

Vous pouvez lire l’intégralité de l’analyse de Mathieu en cliquant ici – et, comme dit, ne vous lancez pas dans des spéculations effrénées !

03:30 Changement complet de sujet – qui pourrait toutefois se révéler très profitable – puisque nous passons à l’immobilier, avec Zach Scheidt . Il a un seul conseil à vous donner, qui peut sembler très simple, mais qui pourrait faire une différence cruciale pour votre prochaine acquisition :

« Plutôt que de demander un accord de principe pour votre financement avant d’acheter une maison, vous devriez obtenir au préalable une offre de prêt.

Cela fait toute la différence.

Un accord de principe ne représente qu’une simple estimation préliminaire de votre capacité d’emprunt.

En d’autres termes, à ce stade, votre dossier doit encore faire l’objet d’une analyse financière plus poussée de la part de la banque et de l’organisme de cautionnement.

En revanche, l’obtention d’une offre de prêt implique que la banque approuve pleinement votre dossier avant que vous ne commenciez à rechercher un bien immobilier.

Et si vous faites une offre d’achat en ayant déjà une offre de prêt, vous serez en position de force par rapport à un acheteur qui n’aurait qu’un accord de principe pour son financement.

En effet, l’offre de prêt communique au vendeur que ces emprunteurs ont déjà eu le feu vert de leur banque pour acheter sa maison. Il n’y a donc aucun risque. Aucun facteur – tel qu’une erreur de calcul de leurs revenus ou de leur situation d’endettement – ne peut revenir les tourmenter.« 

Elémentaire, mon cher Watson… alors pourquoi est-ce que tout le monde ne le fait pas ?

En tout cas, vous pouvez avoir toutes les explications de Zach en cliquant ici. Et si l’investissement immobilier et toutes ses possibilités vous attire, un guide efficace et utile est disponible par ici.

04:15 Pour terminer cette édition sur une note martiale, je vous conseille la lecture des notes de Bill Bonner aujourd’hui dans la Chronique Agora : un petit chef d’œuvre d’ironie… et de lucidité sur le cran de ceux qui nous dirigent (car ne nous leurrons pas, il en va de même des deux côtés de l’Atlantique) :

« Les poules mouillées de la Fed n’ont pas tenu bon. Ils n’ont pas fait leur devoir. Ils n’ont pas réussi à protéger la devise américaine.

A la place, les dirigeants de la Réserve fédérale se sont laissé envahir par la terreur face à une baisse des cours boursiers. Paniqués, ils ont jeté leurs armes… mis fin à leur politique de normalisation des taux… et fui le champ de bataille.

A présent, les gouverneurs de la Fed vivent dans l’opprobre ; un ‘L’écarlate figure au revers de leur veste – celui de la lâcheté. C’est tout juste s’ils peuvent se montrer en public sans qu’on leur jette des insultes ou des pierres.

Non, les occupants élus du Congrès et du Bureau ovale feraient mieux. Ils n’abandonneraient pas leur peuple. Ils feraient ce qu’il faut, ce qu’ils avaient promis de faire. Ils réduiraient les dépenses pour préserver l’intégrité financière des Etats-Unis d’Amérique.

C’est ainsi que, le week-end dernier, ils se tenaient, défenseurs inébranlables du royaume, présentant un visage dur et déterminé à la calamité devant eux.

Si non eux, alors qui ? Et si pas maintenant, quand ? Ne s’étaient-ils pas vu confier le devoir sacré de protéger et défendre la république américaine contre tous ses ennemis, étrangers ou intérieurs ?

Chacun d’entre eux ne savait-il pas, au plus profond de son cerveau, qu’il n’y avait aucun moyen de continuer à dépenser 1,30 $ pour 1 $ de revenus… et, au plus profond de son cœur, que la moitié au moins de ces dépenses n’était qu’un sacré gâchis ?

Ne réalisaient-ils pas qu’une grande nation ne peut dépendre de la bonté des étrangers pour financer ses services essentiels – la défense, les soins de santé et les gabegies politiques ?« 

La suite de cet affrontement sans merci est à lire ici.

Excellente soirée… et restez bien à l’ombre !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes


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