« La mauvaise foi est toujours nécessaire à quiconque veut d’un état médiocre s’élever au plus grand pouvoir ».
– Machiavel
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Je vous parlais hier des nouvelles sanctions douanières que Donald Trump envisage d’imposer à l’Union européenne – voici quelques précisions de la part de Philippe Béchade, dans La Bourse au Quotidien :
« Ayant donc épuisé son stock de ‘diplomatie’ avec Kim Jong-un, le naturel belliqueux revient au galop et Trump menace d’imposer de nouvelles taxes notamment à l’Union européenne, lesquelles viseraient certains produits fromagers (sale coup pour la France et la Hollande) ainsi que les whiskies européens (sale coup pour l’Ecosse et L’Irlande).
Trump dénonce des subventions abusives aux constructeurs aériens de la part de l’Union européenne, alors que cela fait des décennies que le Pentagone subventionne Boeing !
D’après le bureau du représentant américain au Commerce (USTR) que supervise Robert Lighthizer, les taxes en questions affecteraient 4 Mds$ de produits importés… une goutte d’eau en regard des excédents automobiles allemands. »
Mauvaise foi, tweets ravageurs et déclarations outrées vont voler des deux côtés de l’Atlantique (enfin, avantage aux USA question tweets, il faut bien le reconnaître)… Reste à savoir si le président américain appliquera sa tactique habituelle du « sauter pour mieux reculer » ou s’il mettra bel et bien ses menaces à exécution. A suivre…
00:45 Passons de l’Europe au Venezuela – je suis d’humeur vagabonde aujourd’hui – avec un focus intéressant de Jim Rickards sur la nation sud-américaine en détresse. Commençons par un petit rappel de la situation générale :
« Tout le monde connaît la situation politique et géopolitique du Venezuela. Désormais, sa situation est pire que celle d’un pays en faillite. Il s’agit d’une crise humanitaire extrêmement grave.
Sa monnaie et son économie se sont effondrées. Son rôle de grand producteur de pétrole a été largement diminué par les sanctions économiques.
Le président illégitime du pays, Nicolas Maduro, est retranché dans le palais présidentiel, protégé par une garde prétorienne de mercenaires cubains et de conseillers russes. Le gouvernement légitime, lui, défile dans les rues, à la tête de manifestations monstres. Les gens meurent de faim au point que des mammifères rares, dans la jungle, sont en voie de disparition tellement ils sont chassés pour servir de nourriture. »
01:15 Jim se concentre ensuite sur ce qui pourrait bien être le dernier atout du pays :
« Il ne reste au Venezuela qu’un seul actif précieux susceptible d’être échangé contre des troupes et des mercenaires : l’or.
La plupart de l’or du Venezuela a déjà été échangé ou vendu contre des liquidités. Ce qu’il en reste est sorti clandestinement du pays pour être vendu à des affineurs africains, et il est quasiment impossible de retrouver sa trace. D’autres quantités d’or sont bloquées par les banques et retenues en garantie de prêts désormais impayés.
Cet article décrit le sort des 1,4 Mds$ d’orappartenant au Venezuela (environ 28 tonnes) et nantis en faveur de Citibank et Deutsche Bank afin de sécuriser certains prêts et accords sur dérivés.
Ces banques n’ont pas grand intérêt à conserver autant d’or, alors il sera mis aux enchères sur le marché, et utilisé pour payer les accords en situation de défaut. Tout excédent de liquidité sera déposé sur un compte au profit du gouvernement vénézuélien en attendant le départ de Maduro.
Ces saisies d’or soulèvent la question de savoir où il va finir.
Cinq tonnes d’or, ou plus, c’est une quantité énorme, même à l’échelle du marché mondial de l’or. Les acheteurs les plus probables sont les grandes banques centrales qui achètent encore de l’or, notamment la Russie et la Chine. La Turquie peut faire partie des destinataires éventuels, de même que l’Iran, peut-être, via des canaux clandestins.
L’une des caractéristiques notoires de l’or, depuis ces 5 000 dernières années, c’est qu’il ne disparaît jamais : il change simplement de mains. »
Cette solidité est précisément la raison pour laquelle Jim a fait de l’or l’une des bases de son portefeuille – avec notamment des plus-values latentes de 61% et 26% en ce moment même : pour rejoindre les lecteurs de Jim, c’est par ici.
02:15 Je dirais que l’or – ou tout autre refuge solide pour votre épargne – doit désormais faire partie de votre « arsenal financier », parce que les autorités monétaires mondiales faussent de plus en plus l’équation… et la répression financière fait rage.
Bruno Bertez décortique cet engrenage dans La Chronique Agora :
« La répression financière, c’est la destruction du fondement de nos systèmes fondés sur l’investissement aujourd’hui pour préparer l’avenir de demain. C’est la destruction systémique de ce que l’on appelle les classes moyennes.
’impossibilité d’accumuler par l’épargne et le travail est une caractéristique de notre régime économique et social. On ne fait plus fortune que par des sortes de coups, comme les Arnault, les Bolloré, les Drahi – des coups qui sont permis/solvabilisés par la mécanique boursière perverse, laquelle gonfle les fortunes par le jeu des multiples.
Une valorisation boursière, c’est un bénéfice prévisionnel multiplié par 20 ou 30 !
Ces valorisations ne tiennent bien sûr que grâce à l’excès de liquidités non rémunérées et au phénomène de jeu. Un jeu truqué, garanti par… la planche à billets. »
03:00 Or la planche à billets – c’est-à-dire les mesures de relance économique conventionnelles ou non, l’assouplissement quantitatif, les taux ultra-bas voire négatifs – sape votre richesse de manière aussi spectaculaire qu’elle est insidieuse. Bruno reprend :
Avec les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, ces métaux indispensables à bon nombre de nos objets du quotidien (batteries, téléphones portables, industrie pétrolière et j’en passe) sont devenus un enjeu majeur au niveau mondial.
Olivier Delamarche nous livre une analyse approfondie sur le sujet dans le dernier numéro de Delamarche en Liberté :
« Tout ce qui n’est pas gagné par les ménages est une subvention à ceux qui empruntent – c’est-à-dire au gouvernement, aux entreprises, aux ultra-riches qui peuvent faire jouer l’effet de levier.
C’est un transfert, un colossal transfert : on prend dans la poche des ménages et on donne aux autres. C’est socialement du vol, c’est la forêt de Bondy.
[Patrick] Artus dit que cela constitue un impôt qui assure ou donne l’impression d’assurer la solvabilité du budget de l’Etat. J’ajoute que cela incite l’Etat – qui n’est donc pas sanctionné pour sa gabegie –, que cela entretient le penchant à dépenser, à maintenir des déficits.La manipulation des taux empêche l’émergence des vraies préférences du public et favorise les allocations délirantes des ressources. »
Pour la suite de cette analyse plutôt essentielle pour comprendre ce qui se joue vraiment entre les banques centrales et les gouvernements de la planète, c’est par ici.
Et si vous voulez approfondir la question, notre nouveau service, La Stratégie de Jean-Pierre Chevallier, explore jour après jour toutes ces questions : il est disponible ici même.
03:45 Allez, quittons ces tristes rivages et rêvons un peu – à des fortunes littéralement… sidérales.
Edern Rio nous parle d’une opportunité plutôt inattendue dans Opportunités Technos :
« Le cabinet PwC s’est fendu d’un rapport sur le marché du minage des astéroïdes en décembre dernier. On y apprenait que le chiffre d’affaires du secteur pourrait se situer entre 70 Mds$ et 170 Mds$ en 2045.
De même, le secteur pourrait créer entre 845 000 et 1,8 million d’emplois… ‘Un tel développement va se produire, la seule incertitude est le timing’, déclarait alors Mathias Link, membre de la Luxembourg Space Agency (LSA) au Huffington Post. Pour sûr…
Aussi fantaisiste que cela paraisse, le sujet est pris très au sérieux par de nombreux multimilliardaires, de Jeff Bezos à Elon Musk, et agences spatiales gouvernementales.
Un master dédiée à la problématique a même été créé aux Etats-Unis. La sonde Hayabusa-2 qui a recueilli des morceaux d’astéroïdes en début d’année fait également partie de ces recherches.
Le Luxembourg a modifié ses lois relatives à l’espace en 2017 : il n’est plus un espace international comme l’Antarctique que nul ne peut s’approprier ; dans le Grand-Duché, la règle est désormais premier arrivé, premier servi. »
Bon… prêt à enfiler votre combinaison spatiale, pour vos prochains investissements ?
Excellente soirée,
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
★★★ Le chiffre du jour ★★★ |
x2
Oui : les lecteurs ayant suivi les conseils de Mathieu Lebrun ont pu doubler leur investissement… en tout juste un mois ! Comment ont-ils fait ? Le secret est par ici… et vous verrez, c’est très simple : Mathieu s’occupe de tout ! |