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Quel avenir pour l’Europe ?

Par 23 avril 2020Alertes

« Une monnaie continentale, à double base métallique et fiduciaire, ayant pour point d’appui le capital Europe tout entier et pour moteur l’activité libre de deux cents millions d’hommes, cette monnaie, une, remplacerait et résorberait toutes les absurdes variétés monétaires d’aujourd’hui, effigies de princes, figures des misères, variétés qui sont autant de causes d’appauvrissement. »

– Victor Hugo

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Hugo était visionnaire : ses paroles datent de 1855. Même s’il a quand même fallu deux guerres mondiales pour y arriver, nous avons désormais une monnaie unique en Europe.

Notre Victor national n’avait pas prévu la Théorie monétaire moderne, en revanche, ni le fait que « les déficits n’ont pas d’importance » et autres nouveautés destinées à justifier tous les débordements budgétaires et monétaires auxquels nous avons assisté ces dernières années.

De « base métallique » point, donc… et c’est peut-être bien pour cette raison que l’euro se trouve en si mauvaise posture aujourd’hui, alors que l’Union européenne traverse ce qui est sans doute la crise la plus grave de sa jeune histoire.

00:30 La BCE est à la manœuvre, cependant, et tente de colmater les trous dans le navire. Elle va avoir du mal – quand bien même elle multiplie les injections monétaires et mesures non-conventionnelles. Sa dernière initiative en date est vraiment sans précédent, comme l’explique Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :

« Hier, [la BCE] s’est autorisé l’impensable aux yeux de la Bundesbank et des banques centrales néerlandaise et finlandaise : à l’issue d’une réunion extraordinaire et non inscrite à son agenda, la BCE a décidé d’assouplir – de sa propre initiative et sans amendement de ses statuts – ses propres règles en matière d’éligibilité des ‘collatéraux’  en échange d’argent frais pour les banques.

Elle acceptera désormais de prendre en pension des dettes high yield alors que ses statuts ne lui permettaient jusqu’ici que d’accepter en garantie des émissions allant de AAA à la catégorie A, c’est-à-dire classées ‘investment grade’. »

01:15 La banque centrale va même plus loin, continue Philippe :

« [Elle] va également accepter comme collatéral des émissions initialement notées BBB qui se retrouveraient dégradées de deux crans en dessous de la limite supérieure de la catégorie high yield (BB et B) après la date du 23 avril : il s’agit donc de dettes passées en catégorie ‘speculative’, et définies plus crûment comme des junk bonds.

On voyait pourtant mal l’Allemagne et la Finlande permettre à la BCE de gonfler son bilan avec des créances pourries : il va falloir suivre de près la réaction de ces pays. »

Surtout, cela ne suffira sans doute pas à sauver la monnaie unique, comme l’explique encore Philippe dans la suite de son article… en dépit des vœux de Victor Hugo.

01:45 Bruno Bertez propose d’ailleurs une analyse passionnante sur les disparités de la Zone euro, dans La Chronique Agora. Il explore les raisons de la division nord/sud, et pourquoi certaines différences sont simplement irréconciliables – en abattant au passage quelques préjugés qui ont la vie dure :

« L’Italie a un énorme fardeau de dette du secteur public, mais ce n’est pas parce que le gouvernement a engagé des dépenses excessives. Au contraire, le gouvernement mène une politique d’austérité permanente, enregistrant des excédents annuels de recettes fiscales sur ses dépenses (hors intérêts de la dette) depuis plus de 20 ans !


L’Italie est en permanence en excédent primaire
Bilan primaire

L’Italie vit dans l’austérité générationnelle – et cette austérité a entraîné la dégradation des services publics, la dégradation du système de santé, une croissance terriblement faible de la productivité et des investissements médiocres depuis plus de deux décennies.« 

02:45 Mais pourquoi l’Union européenne ne joue-t-elle pas son rôle, depuis toutes ces années ? EN tant que zone, elle est plus forte… mais en son sein, les disparités se creusent, les « locomotives » prennent de la vitesse tandis que les « traînards » sont de plus en plus à la peine. Pourquoi ?

Bruno continue :

« Plus précisément, pourquoi l’adhésion de l’Italie à la Zone euro n’a-t-elle pas produit une économie italienne plus forte ? La réponse réside dans la nature de nos systèmes.

Ils sont non pas producteurs de produits mais producteurs de profit. L’unification de divers Etats-nations en une seule unité budgétaire et monétaire pose d’énormes problèmes dans le cadre de systèmes dont les profitabilités sont très divergentes.

 

Oui, pourquoi le système italien est-il si faible ? Poser la question de cette façon est une impasse. Cela revient en effet à considérer que la faute en revient à l’Italie et à ses dirigeants.

[…] La bonne question se formule ainsi : pourquoi l’adhésion de l’Italie, de l’Espagne, de la France à la Zone euro n’a-t-elle pas produit une économie italienne plus forte, une économie française plus forte, une économie espagnole plus forte ?« 

Bruno fournit quelques éléments dans la suite de son article, juste ici. L’année 2020 sera absolument cruciale pour l’avenir de la construction européenne : mieux vaudrait vous préparer à toutes les éventualités

03:30 Quittons maintenant les rivages européens pour en revenir aux marchés proprement dits. Ils sont légèrement dans le vert aujourd’hui – peut-être parce que les intervenants ont décidé que les derniers chiffres économiques « ne comptent pas ».

En statistique, il arrive qu’on élimine les anomalies des séries de calcul : pourquoi ne pas faire la même chose avec la crise actuelle ? Je ne me prononcerai pas sur la question – parce qu’à mon avis, la crise du coronavirus va bientôt devenir la normale plutôt qu’une « donnée aberrante »…

… Je vais plutôt céder la parole à Zach Scheidt, selon qui, dans un secteur au moins, les données actuelles comptent carrément :

« [Du] fait de la crise du coronavirus, une grande partie de Wall Street ne va pas tenir compte [des] annonces [de résultats] mais plutôt concentrer toute son attention sur la façon dont le confinement et la distanciation sociale mettent la pression sur l’économie.

Cela peut faire sens pour certains secteurs, comme la vente au détail et les transports.

Mais concernant la 5G, cette saison de résultats trimestriels compte… BEAUCOUP !

Après tout, plus de monde télétravaille. Les écoles se sont mises aux cours en ligne. Les familles regardent plus de vidéos en streaming et multiplient les échanges par FaceTime ou Zoom.

Tout cela renforce la demande pour les réseaux 5G et pour les appareils connectés à ces réseaux. Au cours des deux prochaines semaines, plus d’une dizaine d’entreprises liées à la 5G vont publier leurs résultats trimestriels.

A ce moment-là, nous verrons comment le secteur se développe, ce que chaque entreprise prévoit pour le reste de l’année et, le plus important, combien elle gratifiera ses investisseurs.

[…] Pour démarrer la semaine, notre équipe a établi une liste d’entreprises liées à la 5G qui versent un dividende et qui sont sur le point de communiquer leurs résultats trimestriels au cours des prochaines séances boursières.

Ce sont là de super entreprises que vous devriez étudier et songer à acheter pour profiter des forts revenus et du potentiel d’augmenter votre richesse avec la hausse de leurs cours. »

La liste est disponible dans la suite de l’article, sur le site d’Investissements Personnels, en cliquant ici… mais vous pouvez aussi retrouver les recommandations précises (et leur suivi de portefeuille) de Zach sur la 5G dans sa lettre, Le Nouveau Rentier : tout est là.

04:15 Et nous terminerons par un petit détour dans l’immobilier en compagnie d’Alexandre Lauzier – qui se penche sur un cas d’étude assez intéressant dans De Zéro à la liberté financière :

« A première vue, le montage que me proposait mon ancien associé – en qui j’ai toute confiance par ailleurs – semblait idéal. Il venait d’être démarché par son conseiller financier. Ce dernier lui proposait de devenir propriétaire des murs de son agence bancaire.

Le plan d’investissement était le suivant : la banque céderait les murs du local commercial et signerait dans la foulée un bail commercial 3-6-9 des plus classiques. Connaissant à l’avance les prix de l’immeuble, loyer à attendre et montant de la taxe foncière, calculer le montage financier relevait effectivement du jeu d’enfants. La contrepartie implicite était de faire financer l’acquisition à crédit par ladite banque – ce qui ne posait aucun problème de principe.

Si vous avez un patrimoine à six chiffres dormant sur un compte bancaire, peut-être recevrez-vous ce type de sollicitations. Si vous êtes simplement à la recherche d’opportunités immobilières, vous verrez fréquemment passer des offres de locaux commerciaux occupés par des agences bancaires.

Le discours est toujours le même : un client en place et solvable, un loyer connu à l’avance, et une rentabilité souvent supérieure à 10%. De quoi faire rêver tout épargnant qui se respecte !

Avant de vous précipiter sur ces opportunités, regardez bien la face cachée de la situation. Pour ma part, j’ai décidé de passer mon tour – et voici pourquoi.« 

La suite se trouve juste ici (et pour vous aider à y voir plus clair dans vos investissements locatifs, n’hésitez pas à faire appel à notre autre spécialiste, Etienne Brois, qui vous aidera à mettre en place une stratégie simple et efficace – c’est par ici).

Excellente soirée, à demain !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 


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