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Nous y sommes !
Hier, Apple a annoncé son très attendu casque de réalité augmentée, le Vision Pro.
Il s’agit d’un nouvel appareil électronique qui, se portant en bandeau autour de la tête, permettra de disposer d’un univers virtuel incrusté dans notre champ de vision.
Le Vision Pro, digne des films de science-fiction (image : Apple)
Si les casques de réalité virtuelle (VR) et de réalité augmentée (AR) comme l’Oculus avaient ouvert la voie, le Vision Pro devrait être l’appareil qui démocratisera cet usage.
Les technophiles de longue date reconnaitront la stratégie éprouvée d’Apple : arriver quelques années en retard sur un marché pour ne pas reproduire les erreurs des pionniers, et améliorer les usages pour rendre une technologie grand public.
C’est ce que la firme a fait avec l’informatique individuelle en généralisant les interfaces graphiques et la souris.
C’est ce qu’elle a fait avec la musique en offrant la première « 1 000 chansons dans la poche » avec une interface de navigation intuitive. C’est ce qu’elle a fait avec les smartphones en proposant, des années après le Palm Pilot qui était l’apanage des technophiles et des P-DG, un mini-ordinateur autonome et utilisable de façon intuitive.
C’est ce qu’elle va tenter de faire cette fois-ci avec la réalité augmentée.
Ce que la VR aurait dû être
Sans rentrer dans les détails techniques, sachez que la présentation d’hier indique que les ingénieurs d’Apple semblent avoir réglé 90 % des problèmes des casques existants. La fluidité est au rendez-vous, l’intégration des images dans le champ de vision est stable, et l’interface mixte voix/toucher/clavier/souris permet de répondre à tous les usages.
L’intégration réel/numérique est poussée à son paroxysme
(image : Apple)
Comme à son habitude, la presse francophone s’est fait un plaisir de moquer immédiatement ce nouveau « gadget ». Les journalistes ont immédiatement ironisé sur son prix de lancement (3 500 $ hors taxe), et sur sa disponibilité lointaine (il ne sera vendu qu’en 2024 au plus tôt, et seulement aux USA dans un premier temps).
La rapidité de publication des articles sur les grands sites d’information, quelques minutes seulement après l’annonce, montre que les journalistes avaient déjà arrêté leur opinion (et écrit leurs textes) avant même de voir de quoi ce Vision Pro était fait.
Ce que la presse a gagné en réactivité de façade, les lecteurs l’ont perdu en qualité d’analyse.
Car la réalité est que cette annonce nous renvoie des années en arrière, avec l’annonce du premier iPhone. Lui aussi avait été dévoilé des mois à l’avance. Lui aussi était vendu dans un premier temps en exclusivité aux Etats-Unis – je me souviens encore avec émotion des heures à reprogrammer les microcodes de mon premier exemplaire, acheté aux USA, pour le faire fonctionner sur les réseaux téléphoniques français.
Et, lui aussi était hors de prix. A l’époque où il semblait indécent de mettre plus de 49 € dans un téléphone portable, le prix demandé de 5 99 $ HT avait fait hurler les analystes, les journalistes, et une partie de la classe politique qui y voyait un nouveau signe d’indécence du capitalisme américain.
Puis, l’appareil a été vendu dans tous les pays.
Progressivement, de plus en plus d’iPhone ont été visibles. D’abord, dans les premières classes des trains et des avions, dans les mains des cadres supérieurs. Puis, chez les jeunes férus de communications instantanées.
Enfin, grand public et retraités ont aussi adopté ces appareils si pratiques.
Aujourd’hui, les smartphones se trouvent dans toutes les poches, même dans les cours de récréation. Ils ont été totalement banalisés – peut-être même à l’excès si l’on en croit les estimations du temps passé devant chaque jour, entre 3h et 5h selon les études.
Le Vision Pro sera-t-il présent dans tous les foyers demain ? Ce n’est bien sûr pas une certitude. Ce sont les usages qui détermineront son utilité et donc sa diffusion.
Mais une chose est certaine : si un casque d’AR/VR doit se retrouver chez Monsieur-tout-le-monde, ce sera celui d’Apple, et non pas celui de Facebook qui a déjà saturé sa niche.
Design, intégration, interfaces : l’Oculus de Meta vient de prendre un coup de vieux (photo : Meta)
Du pain béni pour les investisseurs
Au-delà de l’aventure technologique, la question qui brûle les lèvres des investisseurs est celle des bénéfices à tirer de ce nouveau produit.
Qui profitera du potentiel ras-de-marée du Vision Pro ? Apple, bien sûr… mais l’action est déjà chère, très connue du grand public, et les comptes de l’entreprise sont trop diversifiés pour offrir un effet de levier important.
En revanche, STMicroelectronics, que nous avons en portefeuille, est idéalement placée pour récolter les fruits de cette croissance à venir. Vous le savez, l’entreprise commercialise des composants dédiés à la réalité virtuelle, et travaille déjà avec Apple depuis des années.
Ce n’est d’ailleurs certainement pas une coïncidence si le groupe a annoncé, le même jour, la création d’une nouvelle usine de semi-conducteurs avec GlobalFoundries. Le méga-projet, d’un montant total de 7,5 Mds€, va en outre profiter d’un financement important de l’Etat.
Dans une déclaration devant des journalistes à Bercy, Bruno le Maire a indiqué lundi que « 2,9 milliards d’euros vont être consacrés à cet investissement pour l’ouverture d’une nouvelle unité de production sur ce site de Crolles entre GlobalFoundries et STMicroelectronics ».
La nouvelle usine devrait atteindre sa pleine capacité d’ici à 2028 avec la production de 620 000 tranches de semi-conducteurs par an. Elle représentera, à elle-seule, 6 % de la capacité de production européenne de semi-conducteurs.
Au pied des Alpes, ST va encore étendre sa production (photo : STMicroelectronics)
C’est désormais une certitude, STMicroelectronics va être un acteur de premier rang du semiconducteur dans les prochaines années. Porté par les financements publics côté offre, et par sa relation privilégiée avec Apple côté demande, le groupe européen a le potentiel de voir son activité exploser… tout en bénéficiant d’une couverture médiatique moindre, ce qui permet d’acheter le titre à bon prix par rapport à l’action AAPL !
L’actualité de ces dernières heures a confirmé notre thèse d’investissement initiale. Vous pouvez encore acheter le titre avant qu’il ne devienne mainstream…
MON CONSEIL
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Bons investissement,
Etienne Henri
NewTech Insider
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