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Sus aux passoires thermiques !

Par 2 octobre 2023octobre 5th, 2023Non classé

« Un seul trou suffit pour faire une passoire. » – Ylipe

LES CHIFFRES DU JOUR

CAC40 GR : 0,26% Bund 10 ans : 1,60%
Dow Transports : -0,11% Bitcoin (en €) : 25 420,55 €
VIX : 1,83% Or (once en $) : 1 870,50 $

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CRISE

Sus aux passoires thermiques !

Le gouvernement est prêt à sacrifier ¼ du parc locatif

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Un jour oui, un jour non… Nos politiciens sont devenus maîtres dans l’art de changer d’avis comme de chemise. La semaine dernière, deux jours après s’être dit « très favorable » au report de l’interdiction de louer les passoirs thermiques, Bruno Le Maire retournait sa veste et affirmait qu’il « n’est pas question de modifier le calendrier tel qu’il a été déterminé ».

Cette réforme du parc locatif français est un tel bourbier pour le gouvernement que ses représentants ne savent plus sur quel pied danser, quitte à dire tout et son contraire en l’espace de quelques jours. Ils doivent composer avec une mesure insoutenable, qui aura des conséquences dramatiques pour le tissu économique et social de notre pays.

Etienne Henri nous alerte, dans Zéro Carbone Millionnaire :

« Cette mesure est emblématique de la tendance des gouvernements à mettre la charrue de la lutte contre le CO2 avant les boeufs de la faisabilité. En imposant une modernisation, souvent très chère et parfois impossible, des biens les moins faciles à chauffer, les textes actuellement en vigueur vont décimer le parc locatif français.

Selon les estimations du gouvernement, jugées optimistes par certains acteurs de l’immobilier, 23% des logements hexagonaux ont un niveau de performance énergétique F ou G. Or, les logements classés G allaient être interdits à la location dès 2025, et ceux classés F en 2028. Dans un contexte de rentabilité immobilière en berne du fait de l’explosion de la taxe foncière, de l’augmentation du coût de l’argent pour les nouveaux acquéreurs, et d’inflation du coût des travaux, la majorité de ces biens étaient voués à devenir définitivement vacants ou à être vendus à quelques rares néo-propriétaires qui en feraient leur résidence principale.

Alors que la France souffre d’une pénurie chronique de logements dans les zones tendues, faire disparaître le quart du parc locatif est une bombe sociale à retardement, et un contre-sens économique majeur… et ce sans même parler de l’étape suivante : l’interdiction des logements classés E, qui conduirait selon l’Insee à rendre impropre à la location plus de 54% du parc locatif dans certaines régions !

À moins d’accepter cette folie législative, la mesure devra être un jour ou l’autre retoquée.

La raison n’est d’ailleurs pas que politique pour éviter de voir des millions de Français se retrouver à la rue, elle est aussi arithmétique. Le simple calcul d’ordre de grandeur des montants en jeu montre que les bailleurs, qui font face en plus de la hausse des coûts évoqués ci-dessus à une baisse des loyers perçus exprimés en euros constants du fait des gels et autres plafonds, n’ont pas la capacité financière de payer les améliorations du bâti.

Cet épisode nous rappelle que la transition énergétique est une révolution de nos modes de vie qui n’aura lieu que si elle est rentable pour les acteurs économiques. Les enjeux sont tels que jamais les Etats ne pourront imposer une décarbonation dans les secteurs clés de notre activité si elle ne propose pas un retour sur investissement positif – un défi qui se règle dans les centres de recherche et les usines, pas au Parlement.

Les citoyens peuvent, bon gré mal gré, se priver de pailles en plastique et d’emballages jetables lors d’un repas rapide au McDonald’s. Ces mesurettes n’ont aucun effet sur nos émissions globales, mais leur coût réel est dérisoire.

Lorsqu’il s’agit d’obliger chaque ménage à débourser des dizaines, voire des centaines, de milliers d’euros avec pour seul objectif une baisse intangible des émissions de CO2, l’équation politique devient tout de suite insoluble. »

Ce qu’il faut retenir

Tous ces rétropédalages sont-ils la preuve que le gouvernement redoute les effets de l’application de sa réforme ? Va-t-il nous imposer une loi absurde, voire meurtrière, au nom de la décarbonation ? Et ainsi sacrifier un nombre incalculable de victimes sur l’autel de la transition énergétique ? Ce ne serait pas la première fois…

TRADING

Macro-économie en berne

La micro-économie fera-t-elle mieux ?

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En septembre, les fondamentaux économiques et financiers se sont dégradés. Les marchés actions ont globalement évolué à la baisse, tandis que les difficultés macro-économiques n’ont cessé de pleuvoir. Octobre marque le début de la saison des résultats, et les prévisions du consensus sont, pour le moins, optimistes. Ce dernier trimestre 2023 sera-t-il à la hauteur des espérances des analystes ? Eric Lewin nous met en garde, dans La Lettre PEA :

« Septembre ne restera pas dans les annales boursières, avec une baisse de 2,5% du CAC40, et un recul de 5% des places boursières mondiales.

Il faut dire que les mauvaises nouvelles se sont accumulées, allant de la fermeté des cours du pétrole pour cause de réduction des quotas de l’Arabie Saoudite ou encore de la Russie, à la nette détérioration des marchés obligataires dans le monde.

Prenons par exemple les dix ans américains et français… Ils ont atteint respectivement les 4,63% et les 3,43%, tandis que le spread entre l’Allemagne et l’Italie tangente les 200 points de base.

Discours très restrictifs du côté de la BCE ou encore de la Fed, dégradation des situations budgétaires avec par exemple 285 Mds€ de levée de dette l’an prochain dans l’Hexagone… Nous sommes face à un record, sans compter une charge d’intérêt de plus de 50 Mds€.

Vivement que l’on change de paradigme avec la micro-économie. Ce sera dans quelques jours, avec les premières publications trimestrielles des entreprises américaines puis européennes. Pour l’instant, les analystes visent sur l’ensemble de l’année une progression de 2,7% des bénéfices pour l’EuroStoxx 50, et une baisse de 1% pour le CAC40, avant un redressement de 5% l’an prochain à Paris.

À mon avis, ils sont un peu trop positifs, ce qui me conduit à vous recommander la prudence sur les valeurs françaises. Je pense en effet que la bonne surprise du premier semestre aura bien du mal à se reproduire sur les six derniers mois de l’année.

Rappelons que la marge opérationnelle a progressé pour environ deux tiers des valeurs du CAC40. Je n’exclus pas que le CAC40, coincé depuis trois mois entre 7 000 et 7 500 points décroche vers les 6 800 points… »

Ce qu’il faut retenir

Si Eric conseille d’y aller mollo sur les actions françaises, vous pouvez lui faire confiance ! Notre expert du marché tricolore est réputé pour avoir le nez creux : son instinct a justement permis aux lecteurs de MicroCaps Fortune d’enregistrer une plus-value de plus de 52% sur Colas ! Bénéficiez, vous aussi, de sa clairvoyance en cliquant ici…

ACTU

Le revenge travel donne des ailes aux compagnies aériennes

Mais attention au trou d’air !

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Affirmer que les compagnies aériennes ont souffert durant la pandémie de COVID-19 est un euphémisme. Le secteur a été mis K.O. par les restrictions sanitaires. Alors l’assouplissement des confinements a donné un tout nouveau souffle au milieu aérien. Cette reprise frénétique touche-t-elle à sa fin ? Petit état des lieux avec Etienne Henri, dans La Bourse au Quotidien :

« La reprise des voyages après les confinements a fait pousser des ailes aux compagnies aériennes.

Alors qu’elles n’ont dû leur survie qu’aux aides gouvernementales lorsque les fermetures de frontières ont cloué leurs avions au sol, la soif de déplacements a rempli de nouveau les cabines dès que les contraintes sanitaires se sont desserrées.

Si l’année 2022 marquait encore une timide reprise, l’année 2023 a débuté sous le signe de l’euphorie. La crainte du virus totalement évaporée, Européens, Américains et Asiatiques ont retrouvé le chemin des airs et la demande a presque retrouvé son niveau pré-COVID. Après une chute de -92% en quelques semaines en 2020, la moitié des volumes avait déjà été retrouvée fin 2022 et près des trois quarts avant le début de la saison estivale 2023.

Ce phénomène s’est même vu attribuer un nom par les spécialistes du secteur : le ‘revenge travel’, comme si tous ces voyages étaient faits pour se venger du temps perdu.

[…]

La situation des compagnies aériennes était d’autant plus favorable que la pandémie avait totalement déstructuré cette industrie qui est habituellement une machine bien huilée, où le moindre grain de sable entraîne des baisses de volumes significatives. Entre les avions qui n’avaient pas volé durant des mois, les pilotes ayant quitté leurs fonctions et les personnels manquants, c’est le manque d’offre plus que la demande qui a limité le rebond de ces dix-huit derniers mois.

Les compagnies ont été contraintes de limiter le nombre de billets vendus, quand ce n’étaient pas les aéroports qui, par manque de personnel au sol, imposaient aux compagnies de réduire leurs rotations comme ce fut le cas à Amsterdam.

Cette pénurie dans un contexte de forte demande a créé un effet que nous connaissons fort bien : l’inflation. Le prix des billets a bondi, permettant aux compagnies aériennes de générer de formidables profits.

United Airlines (NASDAQ : UAL) aux Etats-Unis, Ryanair (ETR : RY4C) et Lufthansa (FRA : LHA) en Europe… investir dans le rebond post-Covid était une riche idée à l’été 2022. Entre le 14 juillet 2022 et le 14 juillet 2023, ces actions ont pris entre 30% et 44%. Et que dire d’AirAsia X (KLSE : AAX), le low cost long courrier asiatique, qui s’est offert +279% sur la période après son placement sous la loi thaïlandaise de protection contre les faillites !

[…]

Mais, même dans l’aérien, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. La rumeur inquiétante que me remontaient mes contacts dans le secteur au début de l’été commence à se matérialiser dans les indicateurs avancés publiés par les autorités.

Les ventes pour l’automne s’avèrent décevantes. Déjà, les compagnies sont contraintes à des baisses de tarifs, et il n’est pas certain qu’elles parviennent à remplir leurs cabines d’ici la fin de l’année. Dans une industrie où le bénéfice moyen par passager est considéré comme élevé s’il dépasse les 3 ou 4 $, un taux de remplissage en baisse pourrait être catastrophique pour les compagnies aériennes, leurs comptes, et l’évolution de leurs actions si des recapitalisations s’avéraient nécessaires. »

Ce qu’il faut retenir

Avec des bonds de +30%, +44% et +279%, les compagnies aériennes sont ici un bon exemple de ce que Mathieu Lebrun appelle les « actions massacrées » – c’est-à-dire des valeurs qui, après avoir été laminées en Bourse, s’échappent violemment à la hausse quand l’activité reprend. Cela peut vous procurer de très beaux gains…

 

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