« Prenez du chocolat afin que les plus méchantes compagnies vous paraissent bonnes. »
– Madame de Sévigné
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Une fin de semaine qui ressemble au carreau de chocolat noir oublié par votre correspondante tout à côté de sa tasse de thé brûlant : un peu ramolli mais, ma foi, pas désagréable.
La question est de savoir ce qu’il en sera à partir de lundi. La fin d’année sera-t-elle à l’image de cette fin novembre… ou bien aura-t-on plutôt affaire à une réplique de décembre 2018, qui avait été fort désagréable pour les investisseurs ?
00:30 Je ne suis – toujours – pas voyante extra-lucide… je ne peux donc rien vous dire de plus. Je peux en revanche vous transmettre ce qu’en pense Gilles Leclerc, dont les analyses techniques sont ce que nous avons de plus proche d’une boule de cristal.
En l’occurrence, comme il l’explique dans La Bourse au Quotidien, une certaine circonspection s’impose, malgré des conditions plutôt favorables à court terme :
« Un quasi-encéphalogramme plat […] du strict point de vue comptable, mais cette léthargie s’explique essentiellement par l’absence des investisseurs en cette fin de semaine, ‘combo’ Thanksgiving-Black Friday oblige.
D’où des volumes atones et un indice qui, de toute façon, est un peu comme une dinde sans la confiture de cranberry (c’est une spécialité culinaire en vogue outre-Atlantique) lorsque les marchés américains sont désertés.
Depuis deux semaines, le CAC oscille autour d’un niveau d’équilibre que l’on peut situer autour de 5 900 points (la grosse flèche bleue sur le graphique ci-dessous), ce qui est de surcroît confirmé par les deux derniers dojis placés dans le petit encart.
Par ailleurs, la volatilité se réduit – les amplitudes et les mèches des bougies diminuent – et l’équilibre est presque parfait au moment où j’écris ces lignes : le corps de la bougie en est réduit au minimum, ce qui illustre bien ce phénomène.«
01:30 Considérant tout cela, le moment est-il venu de vous positionner ? Faut-il attaquer bille en tête ? Gilles continue :
« En vue hebdomadaire, l’objectif de court terme reste toujours le seuil rond des 6 000 points, mais, tout comme ces dernières semaines, il convient selon moi de rester prudent. En effet, ce niveau ne laisse qu’une marge d’appréciation d’environ 1,5% et se porter acheteur en l’état serait non seulement dangereux, mais aussi peu exaltant en termes de potentiel.
En outre, gare à un signal négatif qui serait particulièrement préjudiciable si l’indicateur MACD venait à se retourner sous son axe de propagation (en bleu), lequel se trouve qui plus est en divergence avec les prix. »
La suite de l’analyse de Gilles est disponible en cliquant ici. Vous pouvez aussi aller plus loin – et bénéficier de tous ses conseils – juste ici.
02:15 En parlant de spécialistes, je vous recommande l’interview de Chris Varelas par Robert Kiyosaki dans le dernier numéro de Père Riche, Père Pauvre. Chris est expert dans le domaine des fusions-acquisitions et auteur de plusieurs livres financiers.
Entre de nombreuses autres choses (toutes très utiles pour l’investisseur cherchant à adopter la meilleure stratégie pour son épargne aujourd’hui), Chris aborde l’importance de l’information – savoir exactement ce dans quoi vous investissez, au lieu de se laisser porter par les solutions toutes faites proposées par l’industrie financière :
« Les fonds indiciels cotés (exchange-traded funds ou ETF) représentent désormais 50% des portefeuilles actions. Pourtant, peu de gens connaissent les titres qu’ils détiennent en portefeuille.
Les gens ne veulent plus se donner la peine de comprendre. La seule chose que les gens veulent, c’est diversifier leurs portefeuilles à moindre coût. C’est une bonne chose. La diversification est une bonne chose, tout comme le sont les coûts faibles. Mais la proximité n’existe plus et, au final, nous avons besoin de véhicules d’investissement. Il faut plus de dispositifs pour les gens disposant d’une épargne et de ressources limitées, mais qui souhaitent néanmoins diversifier leur portefeuille.
Le minimum syndical, si vous investissez dans un fonds de pension, est de savoir dans quoi ce fonds de pension investit. Quelles sont les conditions de souscription ? Que se passe-t-il ? Si les résultats ne suivent pas, il vous faut faire un choix. Vous devez vous faire entendre. Je pense que la plupart des gens regardent leur relevé trimestriel et constatent avec dépit qu’ils ont perdu de l’argent ou avec délectation qu’ils en ont gagné. Or, avec un peu de travail, tout simplement, ils pourraient comprendre ce qui se passe.
La plupart des fonds de pension partent du principe que le capital que vous avez investi va croître de 7% pendant toute la durée de vie de votre fonds de pension. Or, la plupart des experts pensent que cette prévision est trop optimiste et qu’il vaut mieux tabler sur un taux de capitalisation de 5%. En faisant fi de ces remarques, les gens sont complices d’une fiction qui ne se réalisera pas au moment de la retraite. Par conséquent, le minimum syndical est de savoir si votre argent est en lieu sûr. Mais cela ne suffit pas. »
Oui, il faut en faire plus – et je pense que ce sera encore plus vrai dans les mois et les années qui viennent, à mesure que la situation boursière, économique et financière se complique : mieux vous renseigner, bien peser les risques avant de vous positionner, diversifier et « débancariser » votre épargne…
… Bref, autant de choses que nos spécialistes vous recommandent de faire au jour le jour – à commencer par Robert Kiyosaki, d’ailleurs, dont vous pouvez retrouver les conseils ici.
03:15 Pour ce qui est de la diversification, vous pouvez compter sur Ray Blanco : les valeurs technos sont un excellent moyen de stimuler votre portefeuille… à condition de choisir les bonnes. Or sa dernière recommandation, dans Alerte Innovation, pourrait bien faire partie des grandes gagnantes de l’année prochaine (et au-delà) :
« Vous entendez énormément parler d’intelligence artificielle (IA) dans des secteurs émergents tels que la conduite autonome ou la reconnaissance vocale, mais probablement peu dans des domaines tels que la biotechnologie.
Pourtant, en réalité, l’IA – et la biologie computationnelle en général – est en train de transformer la façon dont nous découvrons et développons de nouveaux médicaments.
Tous les médicaments franchissent certains stades de développement… Mais dans de nombreux cas, le premier stade ne se déroule plus dans un tube à essai, ou dans un organisme vivant, in vitro ou in vivo. Il se déroule plutôt in silico, c’est-à-dire dans le cadre d’une simulation informatique.
Etant donné les énormes volumes de données collectées sur la biologie humaine, nos corps ne sont plus ces ‘boîtes noires’ où le seul moyen de découvrir de nouvelles pistes de traitement consistait à réaliser des essais et commettre des erreurs.
Notre ADN est surtout un logiciel géant conçu pour fabriquer des protéines. Avec la technologie moderne, trois gigabytes de données peuvent être interprétés et stockés à peu de frais, et nous pouvons désormais simuler avec de plus en plus de précision les complexités inhérentes aux cellules humaines.
L’IA est devenue quelque chose de très exaltant pour la communauté des investisseurs. Elle a motivé la création d’énormes ‘licornes’ cotées en Bourse, telles que Roivant Sciences Ltd, fondée par Vivek Ramaswamy, qui a levé 200 M$ l’an dernier pour une capitalisation de 7 Mds$.«
Ray a sélectionné une entreprise spécialisée dans ce domaine – et dont le potentiel est bien réel, comme il l’explique dans son alerte. Selon lui, elle pourrait prendre plusieurs centaines de points de pourcentage d’ici la mi-2020 : pour vous positionner, c’est par ici.
04:00 Terminons pas un article « de saison » pour votre lecture de ce week-end : les Etats-Unis ont fêté Thanksgiving hier – et de notre côté de l’Atlantique, les fêtes de Noël ne sont pas loin…
… Bref, le moment est idéal, nous dit Bill Bonner, pour méditer sur le sort… des dindes :
« Comme nous le rappelle notre ami Nassim Taleb, il y a un inconvénient à être une dinde américaine : le jour de Thanksgiving.
Pendant 1 000 jours environ, le volatile est nourri quotidiennement. Il s’y habitue. Il trouve que les choses vont plutôt bien. Autour de la mangeoire, tout le monde sait que le grain arrive ‘toujours’. Aucune dinde vivante ne peut le contredire.
Les dindes les plus intellos tissent des théories expliquant cette bonne fortune. L’une d’entre elles annonce que c’est à cause de l’exceptionnalisme dindonnesque :
‘La nourriture afflue parce que nous sommes des dindes, pas des hirondelles ou des pigeons. Nous sommes spéciales. Nous n’avons pas besoin de picorer par terre pour trouver des miettes ou gratter la poussière pour déterrer des vers. Nous sommes des oiseaux supérieurs ; nous avons accès à une quantité illimitée de nourriture’.«
Oui… les dindes ont pas mal à nous apprendre sur ce qui attend sans doute les investisseurs dans les mois qui viennent : pour découvrir la suite de cette chronique emplumée, c’est par ici.
Bonne lecture… et excellent week-end !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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