Cher lecteur,
Aujourd’hui, il semblerait que les fondateurs-entrepreneurs et les salariés-actionnaires, au sein des entreprises, soient très impatients de procéder à une introduction en Bourse (IPO). Une cotation en Bourse valide des évaluations très élevées, transforme les entrepreneurs en milliardaires et enrichit les salariés ordinaires qui sont payés, en partie, avec des actions à cessibilité restreinte et des stock-options.
La précipitation avec laquelle les entreprises mènent tout le processus d’IPO a conduit à de grands désastres tels que celui d’Uber Technologies, dont la cotation initiale de 45 $ – le 9 mai 2019 – a depuis lors plongé de 40% pour retomber aux environs de 27 $. Cet effondrement de cours représente une perte de richesse de 30 Mds$, par rapport au cours d’introduction.
Le fiasco de WeWork est encore pire : son évaluation avant IPO était de 47 Mds$ au mois de janvier 2019. Depuis, l’IPO de WeWork a été annulée sur fond d’accusations de pratiques comptables douteuses et de dépenses incontrôlables. La société rencontre désormais de sérieuses difficultés financières, et selon une analyse récente, son évaluation serait d’environ 10 Mds$.
Et même cette évaluation pourrait être généreuse dans la mesure où la société affiche des milliards de dollars de perte d’exploitation, des engagement colossaux liés à des baux locatifs, et qu’elle était au bord de la faillite avant que son principal créancier et actionnaire, Softbank, ne la renfloue.
La saga de WeWork représente au moins 35 Mds$ de richesse perdue – peut-être même bien plus – rien qu’en neuf mois, alors que la société fonçait tête baissée vers une IPO à laquelle elle n’était absolument pas préparée.
Face à des désastres tels qu’Uber et WeWork – qui continuent de hanter l’univers des IPO – que dire d’une société fondée en 1832 et qui a attendu l’an 2000 pour faire son entrée en Bourse ?
Cette période d’attente de 187 ans avant d’entrer en Bourse est à l’opposé de l’avidité et de la hâte qui infectent le marché des IPO à l’heure actuelle. En fait, ce long délai est un signe de gestion prudente, de patience et, en définitive, d’une volonté de lever des capitaux en vue de développer les activités, et non dans le but de s’enrichir rapidement.
Alors quelle est la société affichant une telle modération ?
C’est notre trade Cash-Flow de la semaine.
Avant d’analyser cette opportunité, rappelons en quoi consiste notre stratégie Cash-Flow Zone.
Chaque opportunité implique un titre ou un indice boursier majeur.
La stratégie consiste à vendre une option de vente et d’achat sur le titre ou l’indice boursier et de bénéficier ainsi des paiements reçus pour la vente de ces options.
Si l’action ou l’indice boursier se négocie dans la fourchette de prix créée par les options d’achat et de vente, vous gagnez.
Dans le même temps, vous achetez une option de vente et d’achat à un prix plus large afin de vous protéger contre les pertes. Le coût d’achat de cette assurance réduit les gains totaux, mais également le risque final.
Au final, on se retrouve avec une probabilité de gain élevée et une probabilité de perte plus faible.
Vous bénéficiez également d’une protection solide pour limiter les pertes quoi qu’il advienne.
Le montant de l’achat pour limiter les pertes est inférieur à ce que vous gagnez en vendant des options sur une fourchette de négociation plus étroite. Vous conservez donc la différence.
C’est toute la beauté de notre stratégie.
Notre travail consiste à trouver des actions ou des indices susceptibles de rester dans une fourchette de prix étroite et de générer des bénéfices pour vous.
En utilisant cette stratégie comme toile de fond, l’entreprise sur laquelle nous allons nous positionner cette semaine est un spécialiste des matériaux techniques destinés à des applications high-tech.
Je laisse la main à Jim Rickards qui entre plus en détail dans cette opportunité.
À votre opportunité Cash-Flow !
Robert Kiyosaki
Rédacteur en chef
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Opportunité du jour : Rogers Corporation
(NYSE : ROG)
Rogers Corporation (NYSE : ROG) est une société spécialisée dans les matériaux techniques destinés aux applications high-tech.
Rogers a fait ses débuts en 1832 en produisant des matériaux techniques spéciaux utilisés dans l’industrie textile. Aujourd’hui, la société exerce toujours dans le secteur des matériaux spéciaux, mais il s’agit de composites high-tech utilisés dans le domaine de la connectivité avancée et des applications électroniques.
Ce fabricant de produits de niche affiche un chiffre d’affaires d’environ 900 Mds$ et un bénéfice de 90 M$. Récemment, au bout de 134 ans, l’entreprise a déplacé son siège social de Killingly, dans le Connecticut pour l’installer à Chandler, en Arizona. Ses trois principaux segments d’activité sont Advanced Connectivity Solutions (ACS), Elastometric Material Solutions (EMS) et Power Electronic Solutions (PES).
L’unité ACS se spécialise dans les solutions de communication sans fil pour les infrastructures, les dispositifs embarqués (automobile), l’électronique grand public et l’aéronautique.
L’unité EMS produit des matériaux de capitonnage, d’étanchéité, et de protection contre les chocs pour systèmes sensibles, dans les domaines de l’électronique, des produits de consommation et de la construction.
L’unité PMS fabrique des produits en céramique et laminés, utilisés dans les onduleurs et les appareils de refroidissement.
Ces produits high-tech sont bien éloignés des origines textiles de Rogers, mais illustrent sa capacité d’adaptation et d’innovation justifiant la longévité et la rentabilité de l’entreprise.
Malgré sa diversification et une réussite qui dure depuis longtemps, Rogers a récemment rencontré des obstacles provenant de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et du ralentissement actuel de la croissance mondiale.
Plus particulièrement, les États-Unis ont décrété l’interdiction quasi totale de vendre ou d’utiliser les produits Huawei dans le secteur de la téléphonie mobile américaine, et dans le déploiement de la technologie 5G pour les communications mobiles basées aux États-Unis.
Cette interdiction a été étendue (via des sanctions secondaires infligées à des entreprises étrangères) aux pays étrangers envisageant d’utiliser les produits Huawei. Une autre interdiction frappe la plupart des ventes de produits américains à Huawei. Rogers a été pénalisée par ces interdictions dans la mesure où Huawei est l’un de ses clients majeurs en ce qui concerne les matériaux utilisés dans les circuits.
Rogers a également été affectée par un ralentissement global au sein du secteur automobile mondial.
Ses matériaux sont une composante importante des communications sans fil dans le domaine de l’automobile, notamment le Bluetooth et les capteurs embarqués.
Le cours de l’action ROG a chuté de 9,9% le 31 octobre 2019 lorsque Bruce Hoechner, le PDG de Rogers, a révélé ces évènements. Depuis, le titre a rebondi.
Malgré les récentes baisses et la volatilité du cours de ROG – en partie dues aux nouvelles concernant la guerre commerciale avec la Chine – l’action s’est installée dans un « range » (fourchette) serré, schéma que privilégie notre stratégie Cash-Flow Zone.
ROG a bondi d’un plus bas de 124,68 $ le 23 août à un plus haut intermédiaire de 148,70 $ le 12 septembre, soit une hausse de près de 20%.
Ensuite, l’action a chuté à 130,31 $ jusqu’au 8 octobre, soit une baisse de 12,4% suivie d’un nouveau rally qui a porté le titre à 156,16 $ le 28 octobre, soit une nouvelle hausse de 20%.
Normalement, ce type de volatilité devrait disqualifier cette action, du point de vue de notre stratégie Cash-Flow Zone.
Mais cette volatilité semble être révolue. Les nouvelles concernant la guerre commerciale sont redevenues positives, avec la probabilité qu’un mini-accord (« phase 1« ) soit conclu d’ici début décembre entre Donald Trump et Xi Jinping.
Depuis le 1er novembre, ROG se négocie dans un range serré variant de 135 $ à 145 $. En ce moment, l’action se situe aux alentours des 137 $, fermement installée dans ce range.
Les éléments positifs pour Rogers (des matériaux de niche de grande qualité) et les éléments négatifs (les répercussions de la guerre commerciale et le ralentissement de la croissance mondiale) se compensent les uns les autres et font évoluer le cours de l’action au sein d’un range.
C’est un environnement idéal pour que les cours consolident, ce qui est parfait pour notre stratégie Cash-Flow Zone.
Nous vous indiquons ci-dessous comment procéder pour vous positionner sur ROG.
Bien à vous,
Jim Rickards
Co-rédacteur
L’opportunité Cash-Flow Zone du jour
Nous allons mettre en place un Iron Condor en deux temps sur Rogers Corporation (ROG).
Nous allons nous pencher aujourd’hui sur le volet « options d’achat » (call credit spread) de la transaction, avec l’objectif d’entrer dans la partie « options de vente » (put credit spread) la semaine prochaine, ce qui augmentera encore davantage notre potentiel de profit.
Notre conseil :
Jambe 1 : Vendre le CALL strike 150 $ sur ROG échéance 20 décembre 2019
Jambe 2 : Acheter le CALL strike 155 $ sur ROG échéance 20 décembre 2019
Bien entendu, chaque jambe d’options doit avoir le même nombre d’options. Si vous intervenez sur trois call credit spread (ce qui mènera à trois Iron Condor un peu plus tard), cela signifie que vous allez avoir trois options pour chacune des deux jambes.
Vendre le CALL strike 150 $ sur ROG échéance 20 décembre 201
Sur votre compte de courtage, trouvez l’option d’achat sur Rogers Corporation (ROG) d’expiration le 20 décembre 2019 et de strike 150 $.
- Code boursier : ROG191220C00150000.
- Recherchez les options figurant sous le code ROG.
- Sélectionnez la bonne date d’expiration : 20 décembre 2019.
- Choisissez le strike de 150 $.
- Sélectionnez l’option call (option d’achat).
- Sélectionnez le nombre de contrats que vous voulez vendre.
- Une fois que vous avez sélectionné le bon contrat, cliquez sur « vendre ».
- Sélectionnez « limit order » (ordre à prix limite). Cela fixe le prix du trade.
- Utilisez un ordre à cours limité entre le bid (meilleur acheteur) et le ask (meilleur vendeur) du moment en essayant d’optimiser (i.e vendre le plus cher possible).
Acheter le CALL strike 155 $ sur ROG échéance 20 décembre 2019
Sur votre compte de courtage, trouvez l’option d’achat sur Rogers Corporation (ROG) d’expiration le 20 décembre 2019 et de strike 155 $.
- Code boursier : ROG191220C00155000.
- Recherchez les options figurant sous le code ROG.
- Sélectionnez la bonne date d’expiration : 20 décembre 2019.
- Choisissez le strike de 155 $.
- Sélectionnez l’option call (option d’achat).
- Sélectionnez le nombre de contrats que vous voulez acheter.
- Une fois que vous avez sélectionné le bon contrat, cliquez sur « acheter ».
- Sélectionnez « limit order » (ordre à prix limite). Cela fixe le prix du trade.
- Utilisez un ordre à cours limité entre le bid (meilleur acheteur) et le ask (meilleur vendeur) du moment en essayant d’optimiser (i.e acheter le moins cher possible).
Visez un crédit de 0,47 $ par montage environ. Vous choisissez ensuite le nombre de contrats que vous souhaitez placer (par exemple trois ci-dessous).
Voici ci-dessous représenté le P&L du montage call credit spread (CCS) avec trois contrats par jambe :
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir
La stratégie est créditrice d’environ 0,47 $ par contrat (en moyenne). Des frais de 1 $ par contrat option (donc 2 $ par CCS) sont inclus dans le graphe ci-dessus, ce qui donne 135 $ de profit avec trois contrats.
Le risque maximal est de 1 365 $.
Cette transaction seule procurerait un rendement de 9,89% en cinq semaines. Le rendement sera encore amélioré lorsque nous aurons mis en place la partie puts dans quelques jours.
Si le cours de ROG se rapproche des bornes de la zone de profit, nous ajusterons alors en conséquence.
Remarques importantes
Soyez assuré que le marché US est ouvert au moment où vous placez vos ordres (pour avoir un carnet d’ordres reflétant le marché à ce moment).
Prenez l’abonnement aux données en temps réel de cotation des options chez votre courtier.
Sinon, vous tradez à l’aveugle : le marché bouge chaque seconde et vous ne savez pas où se situe le prix des options avec des cours décalés de 15 minutes, vous risquez donc de placer des ordres hors marché complètement désoptimisés.
Le marché bouge en permanence, donc c’est normal que les prix des options évoluent quand vous ouvrez vos écrans. Même si l’action a un peu bougé depuis l’écriture de ce conseil, vous pouvez rentrer sans problème sur le montage avec les mêmes strikes d’options, et le crédit global devrait être globalement similaire.
Bons trades !
Robert Kiyosaki
Rédacteur en chef