« Celui qui accepte avec le sourire d’être volé vole lui-même quelque chose à son voleur. »
– William Shakespeare
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Il n’est jamais très bon signe d’être accueillie, en arrivant au bureau, par une personne qui relève des empreintes digitales sur la porte d’entrée.
C’est encore moins bon signe lorsque, en arrivant à votre poste, vous constatez que la serrure de votre armoire a été fracturée…
… Menant à la conclusion inévitable : mon ordinateur a disparu, ainsi que – les cambrioleurs avaient bon goût – une pile de livres mise de côté en préparation à notre déménagement prochain. Adieu, L’homme qui savait la langue des serpents et tous les autres… nous avons passé de bons moments.
Ça fera toujours ça de moins à porter, me direz-vous avec raison.
Enfin… les cambriolages sont de bien désagréables affaires, même quand la magie des sauvegardes et du stockage délocalisé vous permet de récupérer la majeure partie des informations envolées en même temps que votre portable.
Le précédent sommet record du S&P 500, battu à plate couture vendredi dernier. Analyse de Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :
« [Huitième] record absolu de clôture depuis le 1er juillet pour le S&P 500, qui a bouclé la semaine sur des niveaux de 3 028 points. Le Nasdaq n’a pas été en reste, en ayant battu un sixième à 8 339,6 points, soit un gain hebdomadaire de 2,3%.
Et si le Dow Jones a pour cette fois passé son tour, tous les espoirs restent permis d’ici mercredi et la très attendue réunion de la Fed.«
01:15 Ne vous laissez pas aveugler par ces hauteurs vertigineuses, cependant, continue Philippe :
« […] Les performances du Nasdaq et du S&P 500 ne sauraient faire oublier qu’à chaque séance ou presque, et malgré des scores positifs, les baisses sont en réalité souvent plus nombreuses que les hausses… Avec, en creusant les choses, des achats hyper-concentrés sur une dizaine de valeurs et sur deux ou trois secteurs comme les semi-conducteurs, quelques biotechs et les réseaux sociaux.
La justification est systématiquement la même : ces valeurs sont chères, voire hors de prix… mais elles ont le mérite de ne pratiquement jamais décevoir.
Aussi les multiples poursuivent-ils leur expansion, jusqu’à donner le vertige, mais pour rien au monde les gérants ne veulent tenter leur chance sur des dossiers bradés et qui pourraient constituer des ‘situations de retournement’. Le problème, ce n’est pas tant le risque que le rebond n’ait pas lieu, mais que les valeurs délaissées soient pénalisées par une activité quotidienne très faible et des volumes d’échange jugés excessivement étroits.
Personne ne veut prendre le risque de l’illiquidité dans un marché susceptible de se retourner à la baisse à tout moment, à cause d’un chiffre décevant, d’un incident géopolitique, d’une expression malheureuse d’un membre de la Fed ou d’un tweet de Donald Trump.«
La crainte de rester coincé avec des positions invendables en cas de retournement brutal : drôle de justification pour des records boursiers historiques !
Philippe approfondit encore le sujet dans la suite de son article – et, au passage, si vous voulez retrouver ses analyses ET les recommandations qui vont avec, c’est par ici.
02:00 La hausse, nous dit Philippe, a donc été nourrie par « des achats hyper-concentrés »… en premier lieu desquels Google/Alphabet, sans qui tous les records de vendredi n’auraient sans doute pas été possibles.
Quelques explications supplémentaires de la part d’Edern Rio dans Opportunités Technos :
« Google s’envole vers les nuages. Après Facebook, c’est Alphabet (GOOG), la maison-mère de Google, qui présentait les siens. Alors que le premier trimestre avait déçu les investisseurs, le deuxième les réjouit : l’entreprise a multiplié par trois ses profits par rapport à 2018… et l’action a bondi de 10,45%, soit près de 118 $ en un jour !
Ce bond est une nouvelle preuve de l’irrationalité des marchés qui surréagissent aux nouvelles. En effet, il faut préciser que la croissance du bénéfice est si importante car le deuxième trimestre 2018 avait été marqué par l’intégration de l’amende infligée par l’Europe, une amende d’un montant de 5,1 Mds$.
Côté fondamentaux, la machine à cash de Google, sa régie publicitaire, continue de décélérer. Les croissances à 50% ou 60% sont désormais révolues, et ce trimestre le chiffre d’affaires n’a cru que de 19%.
En revanche, c’est du côté du cloud que le relais de croissance immédiat pourrait avoir lieu, le chiffre d’affaires pourrait doubler par rapport à l’an dernier. Symbole de cette croissance effrénée, le service Google Photos a dépassé le milliard d’utilisateurs en moins de quatre ans ! Un chiffre vraiment impressionnant même dans l’univers des applis. Facebook avait mis huit ans, Gmail 12 ans… »
Eh bien voilà ! Non seulement le cloud aura sauvé pas mal de données de vos correspondants aux Publications Agora… mais il rapporte gros aux investisseurs. Le secteur vous intéresse ? Comptez sur Ray Blanco pour approfondir la question dans NewTech Insider, disponible ici même.
02:45 La conclusion à retirer de tout cela (outre le fait qu’il vaut mieux faire des copies régulières de votre disque dur, sur le cloud ou ailleurs), c’est que les marchés ont beau accumuler les hausses, ces dernières ne reposent pas sur des données solides.
L’humeur est en train de virer sur les marchés… et quand le dirigeant de l’un des plus grands hedge funds de la planète commence à trouver que ça sent le roussi, il vaut la peine d’écouter ce qu’il a à dire
Ray Dalio – fondateur de Bridgewater, donc – pense que le temps est venu de vous intéresser à d’autres investissements que les actions. Avec son historique de performances, je pense que son point de vue compte – Dan Amoss nous en dit plus dans le nouveau service de Jim Rickards, Crash Speculator :
« Le fait [que Ray Dalio] ait anticipé la crise financière de 2008 – que très peu de gérants de hedge funds avaient vu arriver – signifie que les investisseurs devraient tenir compte de ses opinions concernant le cycle actuel.
Dans son article, Dalio définit ainsi le paradigme de marché ‘la manière dont le marché agit sur une période de temps déterminée’ :
‘Au cours de mes quelque 50 ans de carrière d’investisseur ‘global macro’ [NDLR : qui investit sur tous les marchés], j’ai observé qu’il existait des périodes relativement longues (environ 10 ans) au cours desquelles les marchés et les relations de marché agissent d’une façon spécifique (que je nomme ‘paradigmes’) à laquelle la plupart des gens s’adaptent, et qu’ils finissent par extrapoler au point qu’elles deviennent excessives, ce qui aboutit à un passage à de nouveaux paradigmes où les marchés affichent un comportement qui est plus contraire que similaire à celui qu’ils affichaient lors du précédent paradigme.‘
Jim Rickards abordait déjà les changements de paradigme dans son livre paru en 2011, Currency Wars. Jim considère que les paradigmes sont plus puissants et persistants que les 10 ans estimés par Dalio.«
03:30 Les choses bougent donc, en coulisses, et en tant qu’investisseur particulier, prendre quelques mesures de précautions maintenant pourrait vous protéger de conséquences douloureuses plus tard
Parmi les précautions en question ? Jim – et Ray Dalio – ont leur petite idée :
« Jim et Dalio s’accordent sur un point : un ‘bull‘ (marché haussier) de l’or significatif a commencé. La puissance de ce bull de l’or va probablement surprendre la plupart des investisseurs institutionnels, dans la mesure où ils agissent selon un paradigme monétaire qui est en train de se dissiper.
Vous pouvez vous préparer à un changement de paradigme monétaire en conservant un compartiment or significatif ainsi que des actifs liés à l’or. »
Jim vous propose des recommandations plus concrètes dans sa lettre, Intelligence Stratégique, disponible ici.
04:00 Et, bien entendu, le métal jaune n’est pas la seule solution alternative à des marchés actions devenus moins convaincants… Les cryptomonnaies devraient avoir un rôle à jouer en la matière, explique Florian Darras dans la dernière alerte Cryptos Trading :
« De plus en plus, les investisseurs institutionnels voient dans les cryptos – et principalement le bitcoin – un moyen de se diversifier. Or, des marchés actions qui grimpent encore et toujours, mais qui n’iront pas jusqu’au ciel… poussent ceux qui s’y engagent à se méfier.
A l’heure des taux négatifs et de liquidités en surabondance, la prudence est de mise et la quête d’actifs refuge devient une nécessité. Le très beau parcours de l’or depuis le début de l’année en est la preuve (+ 11%).
J’ai foi dans le fait que le bitcoin et ses consœurs puissent également remplir un rôle de refuge. Imaginez seulement : l’or pèse plus de 8 000 milliards de dollars en termes de ‘capitalisation’ et le BTC seulement 175 Mds$… Le bitcoin va pouvoir se tailler une place et a une bonne marge de progression.
C’est en tout cas ce que clame Anthony Pompliano, analyste du marché des cryptomonnaies :
‘Cet actif devrait très bien se comporter avec la baisse des taux d’intérêt et avec l’impression monétaire. La valeur de Bitcoin repose sur le principe économique de l’offre et de la demande – tant que la demande augmente, un actif dont l’approvisionnement est fixe doit voir son prix augmenter en USD (la demande augmente en période d’instabilité mondiale, parallèlement à la manipulation des économies par la banque centrale).
Le bitcoin continue d’être non corrélé, et même inversement corrélé à certaines période (ex : mai 2019), ce qui en fait l’actif idéal pour compléter un portefeuille lourd en liquidités.’
Un essoufflement sur les marchés actions devrait nous être favorable ! »
Or + crypto, le parfait cocktail anti-krach boursier ? A suivre…
… Et en attendant, je vous souhaite une excellente soirée !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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