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Alerte n°09 – Apple a-t-il les yeux plus gros que le ventre ?

Par 29 mars 2019Alertes

Zach ScheidtCher Nouveau Rentier,

Qu’est-ce que Stephen Spielberg, Ron Howard, J.J. Abrams et Oprah Winfrey ont en commun ?

Bon, peut-être que cette question est trop facile – ils ont des tonnes de choses en commun.

Ce sont tous des grands pontes d’Hollywood, extrêmement riches.

Et ils ont tous fait fortune en dominant le secteur du divertissement… réalisant des films et des émissions télé qui ont engrangé des milliards de dollars.

J’attendais en fait une réponse bien précise.

Tous prêtent leur immense talent au service de streaming vidéo nouvellement annoncé par Apple Inc. (AAPL).

Ce service, ainsi que d’autres annoncés lundi, marque une rupture franche avec le business model habituel d’Apple.

Nous l’avions vu venir…

Apple, bien entendu, s’est fait un nom grâce à ses produits de consommation désormais omniprésents. Il n’en a pas toujours été ainsi, cependant…

Pendant longtemps, Apple a concentré la majeure partie de son activité à tenter de remporter le débat « Mac contre PC ». L’entreprise a dépensé beaucoup d’argent pour essayer de convaincre les consommateurs que ses ordinateurs Mac étaient supérieurs à ceux qui tournaient avec le système Windows de Microsoft.

Ses premières tentatives de lancement de nouvelles lignes de produit n’ont pas été couronnées de succès, par ailleurs.

Newton, le tout premier produit qualifié d’assistant personnel numérique (PDA, personal digital assistant, en anglais), a été un échec spectaculaire. Il y a aussi eu la Macintosh TV, un ordinateur qui servait également de télévision… une chose que peu de gens réclamaient.

Puis en 2001, Apple a lancé l’iPod : ce lecteur de musique digitale a réussi à capter l’imagination du public. Les diverses améliorations apportées à l’iPod ont fini par engendrer l’iPhone, qui a connu un succès encore plus spectaculaire.

Tous les fabricants de téléphones et d’appareils numériques se sont retrouvés à cravacher dur pour rattraper Apple.

Toute cette concurrence commence à se faire sentir, soulignent désormais les analystes financiers. L’iPod est en voie d’extinction, tandis que les ventes d’iPhones et d’iPad manquent de panache, ces derniers temps.

Par conséquent, lorsqu’Apple a annoncé en novembre qu’elle cessait de publier les chiffres de ventes trimestrielles de ses produits, bon nombre d’investisseurs ont supposé que l’entreprise tentait de dissimuler un affaiblissement des ventes.

L’entreprise a alors cessé de compter ses ventes d’appareils parce qu’elle souhaite se concentrer sur les services à l’abonnement.

La grande conférence de presse de l’entreprise lundi dernier a confirmé que c’est exactement ce qui est en train de se passer.

Peu de nouveaux appareils, beaucoup de nouveaux services

Normalement, lors de ses conférences, Apple met en relief ses dernières innovations matérielles – téléphones plus rapides, ordinateurs portables plus petits, tablettes plus versatiles.

Et si Apple continue de présenter des appareils mis à jour, elle le fait sans tambours ni trompettes. Les dernières versions de l’iPad et de l’iPhone ont été annoncées des jours avant la dernière conférence. C’est tout juste si les intervenants en ont parlé sur la scène principale.

Ce sont plutôt les services qui ont été sous les feux de la rampe.

Il y aura un service d’abonnement pour les jeux, permettant aux gens d’accéder à des jeux exclusifs sur divers appareils Apple.

Il y a également un service d’abonnement presse offrant permettant de lire une large gamme de journaux et magazines connus.

Il y a une carte de crédit Apple venant compléter l’appli Apple Pay. Les gens peuvent l’utiliser pour faire des achats en empruntant de l’argent – qui doit ensuite être remboursé avec intérêts.

Enfin, il y a l’Apple TV+, qui permettra aux abonnés d’accéder à du contenu fait par les partenaires d’Apple ainsi qu’à du contenu original produit par l’entreprise.

Ces nouvelles émissions et films proviendront de personnes comme Spielberg, Howard, Abrams, Winfrey et de nombreuses autres – ce qui signifie qu’il devrait s’agir de divertissements de haute qualité pour lesquels les gens seront prêts à payer.

Il est rare de voir une grande entreprise changer entièrement d’orientation de la sorte. Les analystes doutent qu’Apple puisse y parvenir.

La société évolue vers des revenus fiables

Le fait est qu’Apple ne peut plus sortir un nouvel appareil et s’attendre à ce que les gens se ruent dessus en masse.

Nous avons atteint le point où chaque nouvelle itération de l’iPhone, etc. est à peine meilleure que la précédente. Il n’y a tout simplement plus le même élan poussant les gens à passer au dernier modèle.

Cette évolution est donc parfaitement sensée.

Rappelez-vous que les gens n’abandonnent pas leurs produits Apple ; simplement, ils n’en achètent plus de nouveaux.

Au dernier comptage, on trouvait 1,4 milliard d’appareils Apple en circulation. L’entreprise peut proposer ces nouveaux services à ses utilisateurs par le biais d’une simple mise à jour logicielle. Les gens n’auront plus qu’à effleurer la nouvelle icône qui vient d’apparaître sur leur téléphone ou leur tablette.

Bientôt, Apple n’aura plus à espérer qu’assez de gens fassent la queue devant ses magasins pour acheter les derniers gadgets en date. Il lui suffira de convaincre ses utilisateurs de s’inscrire à ses nouveaux services.

L’entreprise a suffisamment d’argent en banque pour les encourager à le faire. Elle a déjà démontré qu’elle faisait bon usage de cet argent en mettant en place de nombreux partenariats en termes de contenu – notamment avec les célébrités que j’ai mentionnées.

Chaque abonné représentera un nouveau flux de revenus récurrents sur lesquels Apple pourra s’appuyer.

Il reste des questions, bien entendu.

L’entreprise pourra-t-elle déployer et développer ce service rapidement ? Les clients abandonneront-ils des services existants comme Netflix, Hulu ou Amazon Prime ? Et Apple proposera-t-elle des offres compétitives par rapport à d’autres sites de streaming ?

Pour l’instant, je pense qu’Apple a suffisamment de clients fidèles pour apaiser ces inquiétudes.

Si vous n’avez pas ce titre en portefeuille, ce n’est pas le moment d’acheter. Mais si vous l’avez, conservez-le.

Ce cashflow pourrait mener à des dividendes plus importants à l’avenir.

Longue vie à vos revenus !

Signature Zach Scheidt

Zach Scheidt
Rédacteur en Chef

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