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Cher lecteur d’Altucher Crypto Trader,
L’année a été excellente pour le Bitcoin (BTC)… et, bien entendu, la décennie a été excellente en termes d’histoire de la monnaie en général.
Commençons par 2019 – qui ne semble pas excellente à première vue. Les gens me demandent souvent : « Que pensez-vous de la chute du Bitcoin ? »
Oui, le Bitcoin a chuté par rapport au sommet historique qu’il a atteint l’espace d’un dixième de seconde en 2018, il y a près de deux ans.
Quelles sont les raisons de la sévère dégringolade de l’époque ?
Parlons-en tout de suite. En réalité, rien de tout cela n’est négatif pour le Bitcoin à long terme.
Evolution du cours du Bitcoin en 2019
Trop d’investisseurs individuels essayaient de faire fortune du jour au lendemain
Ceux-là mêmes qui ont lâché l’action Amazon en 2000 ont lâché leurs Bitcoins tout aussi vite en 2018.
Pour réussir vos investissements, vous devez comprendre les raisons fondamentales d’investir dans quelque chose. Ainsi, vous pouvez mettre en place ce que j’appelle un « stop histoire ». Si l’« histoire » de votre investissement ne se déroule pas comme vous le pensiez, vendez.
L’histoire que j’ai définie en 2017 pour le Bitcoin se déroule encore comme prévu. Nous expliquerons les raisons de cela dans de futures alertes.
Réglementation
Début 2018, les régulateurs sont entrés en scène. La SEC [Securities Exchange Commission, l’équivalent de l’AMF en France, NDLR] voulait en savoir plus. La CFTC [Commission du trading en futures et matières premières, NDLR] voulait en savoir plus. Le fisc américain voulait en savoir plus.
Cela fait beaucoup de hautes autorités qui veulent en savoir plus.
Les gens – peut-être à raison – sont devenus nerveux.
Cependant, la réglementation est une bonne chose. Les gens doivent pouvoir faire confiance aux marchés qu’ils fréquentent. Ils doivent être certains que les marchés ne sont pas manipulés, que les profits ne sont pas faits de manière illégale, que les escroqueries sont détectées et que les gens qui les ont mises en place iront en prison.
Cela construit la confiance dans un marché, ce qui engendre finalement sa large acceptation par le public. C’est une partie de l’histoire actuelle du Bitcoin.
Même si le Bitcoin n’est la devise officielle d’aucun pays (par opposition à toutes les autres devises de la planète), il est accepté comme classe d’actifs (dans laquelle on peut investir et avoir confiance). Alors qu’en 2018 et particulièrement en 2019, personne n’avait la moindre idée de l’attitude à adopter du côté de la réglementation.
A présent, les Etats-Unis sont en train d’élaborer des lois et des réglementations, et tous les autres pays gardent eux aussi un œil sur le Bitcoin.
Au début, cependant, la crainte qu’il soit déclaré « illégal » – une crainte qui n’a jamais été rationnelle – s’est emparée de l’imagination des investisseurs les plus faibles et a causé l’effondrement initial.
Piratage
C’est là que réside une partie de la confusion. Le Bitcoin n’a jamais été piraté. Jamais personne n’a obtenu l’adresse d’un wallet Bitcoin, l’a piraté et a volé tout l’argent.
Il y a toutefois eu des piratages dans les cryptomonnaies. De nombreuses personnes conservaient leurs coins sur des échanges tout neufs, et ces échanges n’étaient pas correctement sécurisés.
Dans certains cas, ils étaient piratés. Dans d’autres cas, ils étaient gérés par des criminels ; ces échanges se sont effondrés, de sorte que les gens ne pouvaient plus retrouver leurs cryptos.
Là encore, cela n’a jamais été le cas pour le Bitcoin.
Shitcoins
A l’automne 2017, je suis passé sur CNBC et j’ai dit que 95% des cryptomonnaies alternatives en existence étaient des arnaques.
Bon nombre de personnes de ma connaissance se laissaient avoir par ce que je considérais comme des arnaques. Heureusement, cela n’a pas été le cas du service Altucher Crypto Trader.
Plus de 80% des alt-coins ont mis la clé sous la porte. La plupart étaient des arnaques ou avaient un cas d’utilisation se limitant à « faire fortune du jour au lendemain ».
Tout comme le krach internet de 2000-2003 a nettoyé les fausses dot-com, la période 2018-2019 a purgé les fausses cryptomonnaies ; il n’en reste plus que quelques-unes à éliminer.
C’est une raison importante qui a poussé les investisseurs individuels à fuir le secteur. Personne ne voulait s’empoisonner – et il était difficile de différencier les monnaies qui seraient fructueuses par rapport à celles qui tueraient un portefeuille.
La classe d’actifs aux meilleures performances de 2019
Et voilà les raisons pour lesquelles le Bitcoin s’est effondré aussi brutalement en 2018.
Or ce sont aussi les raisons pour lesquelles c’est la classe d’actifs ayant enregistré les meilleures performances (y compris par rapport aux actions, aux obligations, à l’or, à l’immobilier, etc.) en 2019.
Le Bitcoin… la réglementation… l’augmentation de la stabilité et de la sécurité sur les échanges… le nettoyage des shitcoins…
Tout cela a permis de passer l’« alcootest ».
Alors que va-t-il arriver ensuite ?
Et quelles choses positives ont permis de faire avancer la confiance et une certaine stabilité du prix pour le Bitcoin ?
Des gros titres comme « Le Bitcoin atteint de nouveaux sommets ! » ou « Nouveaux plus bas ! » ne sont que des gros titres. Ils veulent que les gens cliquent pour vendre de la pub.
La véritable actualité se produit lentement ; elle affecte l’intégralité de l’infrastructure crypto et pose les fondations d’une excellente année 2020.
J’ai commencé à rédiger cette alerte quelques minutes après l’impeachment de Donald Trump.
Il est intéressant de noter que le prix du Bitcoin (BTC) a grimpé de 700 $ – soit près de 10% – au cours des 12 heures qui ont précédé.
Pourquoi ?
Qui sait.
Je soupçonne que lorsqu’il a été clair que la chambre des Représentants allait procéder à l’impeachment de Trump, le Bitcoin s’est envolé.
Non parce que les détenteurs de Bitcoin se réjouissent.
Peu importe l’opinion politique, peu importe la culpabilité ou l’innocence, une chose est certaine : le 18 décembre a été une mauvaise journée historique pour les Etats-Unis.
Là encore, cela n’a rien à voir avec la culpabilité ou l’innocence – ou même avec Donald Trump.
Pour la troisième fois en 228 ans, une procédure de destitution est déclenchée à l’encontre d’un président américain.
Or, s’il y a bien une chose que les marchés détestent, c’est l’incertitude.
Alors… pourquoi le Bitcoin ne baisse-t-il pas ?
Le Bitcoin grimpe durant les périodes d’incertitude mondiale
Si le Bitcoin a grimpé en flèche durant cette période volatile aux Etats-Unis, c’est pour la même raison que lorsqu’il s’est envolé durant la période d’incertitude en Iran (au moment où Donald Trump abandonnait les accords nucléaires passés avec le pays) et lorsque l’instabilité régnait en Argentine (à l’époque, le gouvernement avait interdit aux gens d’acheter du Bitcoin). Au passage, c’est exactement ce qu’ont fait les citoyens argentins : ils ont acheté une énorme quantité de Bitcoins.
Trump ne va pas être viré. Il est presque certain que le Sénat le déclarera innocent.
Mais cela n’a pas d’importance. Si l’on examine la ligne des différents partis, on constate qu’on ne sait pas vraiment s’il y a innocence ou culpabilité. Tous les républicains – quelle coïncidence – pensent qu’il est innocent. Tous les démocrates – quelle coïncidence – pensent qu’il est coupable.
Si chacun était réellement objectif et se faisait simplement sa propre opinion, le vote serait évidemment moins tranché. Le fait qu’il soit si partisan est effrayant. Cela signifie que lorsque les républicains sont au pouvoir, un président démocrate peut subir un impeachment (comme Bill Clinton). Et de même, lorsque les démocrates sont au pouvoir, un président républicain peut subir un impeachment (comme Donald Trump).
Est-il coupable ? Je n’en ai pas la moindre idée. Une moitié dit oui, l’autre moitié dit non, et chaque partie semble tout aussi en colère contre l’autre.
Le processus de destitution est censé n’être déclenché que lorsqu’il y a des indices clairs de crime grave. Je ne pense pas que les fondateurs des Etats-Unis voulaient dire par là que « le parti ayant la majorité à la Chambre des Représentants doit penser qu’il est coupable ».
Je ne suis pas politique. Mais voilà ce que j’ai dit à des amis : « Une élection aura lieu dans moins d’un an. Pourquoi ne pas laisser la démocratie décider ? Laissons le peuple décider s’il est coupable ; ils peuvent soit l’élire, soit non. Il y a le temps d’étudier les preuves, des témoins peuvent être entendus, et le peuple peut faire son choix. S’il est coupable, on le jette dehors ! C’est le choix du peuple. »
Voilà ce que semblent être les éléments des démocrates américains :
- Il y a eu un quid pro quo implicite – c’est-à-dire un échange de bons procédés (de la « corruption », en d’autres termes).
- Il y a eu entrave à la justice lorsque Donald Trump n’a pas permis à certains employés de la Maison Blanche de témoigner.
Voilà ce que semblent être les éléments des républicains américains :
- Les transcriptions ne font allusion à aucun quid pro quo ou corruption. L’argent a été transmis. Par ailleurs, le travail du président consiste à décider de la politique étrangère (c’est-à-dire que même s’il y avait eu contrepartie, cela deviendrait, constitutionnellement, la politique étrangère officielle).
- Les tribunaux semblent pencher du côté de Trump en ce qui concerne la décision de ne pas permettre aux témoins de s’exprimer devant la Chambre des Représentants. Je ne comprends donc pas pourquoi c’est une question d’impeachment.
Quoi qu’il en soit, lorsqu’un pays traverse une telle période d’incertitude, le Bitcoin grimpe. L’Argentine, l’Iran et désormais les Etats-Unis – un triste exemple d’incertitude quel que soit le parti que l’on soutient.
Durant les époques de turbulences, les gens préfèrent faire confiance à une devise décentralisée qu’à la devise de leur pays.
Au passage, je ne soutiens aucun des candidats à la présidentielle américaine, mais voici quelques-uns des sujets que j’apprécie.
Je pense que le Revenu universel de base prôné par Andrew Yang, financé par une taxe à la valeur ajoutée (TVA) et des transferts sociaux, est une idée respectable.
Alexandria Ocasio-Cortez (« AOC ») a qualifié sa TVA de « régressive », mais ce n’est pas le cas. AOC soutient Bernie Sanders, lequel veut effacer 1 600 Mds$ de dette étudiante grâce aux impôts versées par tous les Américains. De sorte que les deux tiers les plus pauvres paieront des avantages perçus par le tiers le plus riches. En d’autres termes, un impôt régressif.
Dans le livre de Yang, The War Against Normal People [« La Guerre contre les gens normaux », NDLR.], il explique pourquoi sa taxe n’est pas régressive. Je recommande de le lire.
Cependant, je ne crois pas aux théories de Yang sur le fait que l’automatisation détruit des emplois aux Etats-Unis. Je suis d’avis que Yang cherche à faire peur.
En attendant, on peut espérer d’autres bonnes nouvelles pour le Bitcoin en 2020 que la chute des Etats-Unis.
De grandes choses attendent le Bitcoin
Il se passe des choses positives actuellement, maintenant que la poussière est retombée sur les nouvelles réglementations, les accords sur les supports de trading en Bitcoin, l’utilisation de la blockchain en entreprise, etc.
Le problème du trading en Bitcoin était dû en partie au fait qu’il était très difficile, pour un investisseur particulier moyen, de se positionner.
Nous abordons 2020 alors que ceci n’est plus un problème :
- Bakkt, un échange crypto, propose désormais des futures Bitcoin, permettant ainsi aux institutions grand public d’investir dans de grandes quantités de Bitcoin.
- La société financière Fidelity permet le trading en Bitcoin.
- Le courtier TD Ameritrade lance de nouveaux outils de trading en Bitcoin.
L’augmentation du nombre de millennials qui ont des revenus disponibles et un plus grand intérêt pour le Bitcoin est bon signe pour la prochaine décennie. C’est le groupe démographique ayant le plus de chances de se lancer dans des transactions en Bitcoins, d’investir leur épargne dans le Bitcoin avec les nouveaux outils de trading mentionnés ci-dessus, etc.
150 Mds$ sont investis dans le Bitcoin actuellement. C’est l’actif ayant le plus grimpé durant cette année et sur l’ensemble de la décennie.
Toutes les entreprises de la liste Fortune 500 utilisent le Lightning Network de Bitcoin pour développer des applications sur la blockchain Bitcoin. C’est le plus grand réseau décentralisé au monde.
Personne ne sait ce qu’il va se passer dans les années qui viennent. Mais aucune autre classe d’actifs ne ressemble au Bitcoin ou ne résout autant de problèmes mondiaux que le Bitcoin.
Qui plus est, dans les mois qui viennent, il faudra compter avec l’anticipation du halving de Bitcoin (décrit dans de précédentes alertes).
Je pense que ce sera une très bonne année pour le Bitcoin.
Bien à vous,
James Altucher
Rédacteur en chef
Altucher Crypto Trader
