Cher lecteur d’Altucher Crypto Trader,
Je vous souhaite, tout d’abord, une très bonne année 2020 !
Je pensais qu’il n’y aurait rien de neuf à part le fait que le Bitcoin est la classe d’actifs ayant enregistré les meilleures performances de 2019.
Sauf qu’il y a du neuf.
Vendredi 3 janvier, les États-Unis ont envoyé un drone frapper Bagdad, tuant l’un des plus hauts dirigeants et principal exécuteur des activités terroristes de l’Iran, Qassim Suleimani.
Évidemment, les opinions sur cette attaque sont très partisanes – comme sur tout ce qu’il se passe en ce moment.
Les démocrates ont affirmé qu’elle était imprudente, qu’il aurait fallu l’approbation du Congrès et qu’elle mènerait très certainement à des représailles (ils ne se trompaient pas).
Les républicains ont dit que Suleimani avait tué des milliers de personnes lors des attentats terroristes qu’il avait organisés, et qu’il fallait agir car le général planifiait de nouvelles attaques, prochainement, contre les Américains.
Les deux côtés ont sans doute raison. Mais… qui sait ?
Dans tous les cas, ces nouvelles affectent le Bitcoin…
L’incertitude mondiale profite au Bitcoin
Cela démontre plus encore que le Bitcoin est « le nouvel or ».
Tout au long de l’Histoire, chaque fois que le monde ou un pays en particulier connaissait des incertitudes politiques ou économiques, les citoyens dudit pays abandonnaient leur propre devise pour acheter de l’or.
Maintenant, lorsqu’il y a des incertitudes politiques et économiques, ils achètent du Bitcoin.
En Iran, quelques heures après l’attaque, le besoin était tel que le prix du Bitcoin (en devise iranienne, ce qui montre qu’il y avait une forte demande de la part des classes moyennes et supérieures iraniennes) a dépassé les 29 000 $.
C’est un pic gigantesque ‒ 300% supérieur au prix actuel de Bitcoin, à 7 940 $.
Évidemment, l’Iran est un marché relativement petit. Il faudra donc surveiller l’évolution du prix normal du Bitcoin une fois que la poussière retombera.
Au passage, je ne pense pas que la poussière retombera. Nous vivons dans un monde plein d’incertitudes.
Nous avancions vers une mondialisation croissante avant le gouvernement américain actuel, mais désormais, entre le Brexit, les problèmes avec l’Iran, les troubles en Argentine, les guerres commerciales avec la Chine, etc., les choses bougent.
Là encore, ce n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. C’est l’Histoire qui déterminera cela. Peut-être que la mondialisation s’est produite avant que nous y soyons prêts. Peut-être qu’il nous faut un choc – reculer de deux pas pour ensuite avancer de quatre.
Nous verrons.
Mais l’incertitude – et la garantie qu’elle va durer – fera grimper le prix du Bitcoin.
Bien sûr, on peut facilement faire des calculs montrant que si le Bitcoin devient la devise de réserve planétaire, son prix pourrait atteindre des millions.
Il faut rester réaliste, cependant : cela se fera un dollar à la fois.
Le Bitcoin en 2020
Le Bitcoin sera-t-il la classe d’actifs aux meilleures performances en 2020 ? Probablement.
Atteindra-t-il les 10 000 $ ? Si on me mettait un pistolet sur la tempe, je dirais que c’est certain.
Les 12 000 $ ‒ 15 000 $ sont aussi des prix probables pour la fin d’année. Il pourrait également aller encore plus haut.
Les raisons :
- le halving (nous en avons parlé dans de précédentes alertes) ;
- l’évolution générale des devises fiduciaires en devises numériques (là aussi, nous en avons parlé dans de précédentes alertes) ;
- des incertitudes à l’échelle mondiale et nationale encore plus profondes qu’attendu concernant les représailles – et des nombreuses formes possibles qu’elles peuvent prendre ;
- c’est une année électorale aux États-Unis, ce qui sera terrifiant pour certains et un moment de joie pour d’autres. Une fois encore, les incertitudes génèrent de gros mouvements de prix pour le Bitcoin.
Et… qu’en est-il des autres cryptos ?
Une grande année s’annonce pour les meilleures cryptos
L’Ethereum sera de plus en plus nécessaire pour passer plus de contrats légaux (employés pour quasiment toutes les utilisations de devises numériques). L’Ethereum va donc grimper.
Je pense aussi qu’on peut trouver le Bitcoin 2.0 du côté de Zcash et Monero. Les contrats et la confidentialité sont les principaux problèmes du Bitcoin et ces devises (que l’on peut facilement convertir en Bitcoin et inversement, en conservant le Bitcoin comme « navire amiral ») vont durer et progresser.
Et Ripple ? Je déteste Ripple. Cela ne signifie pas qu’il ne va pas grimper. De nombreuses escroqueries se « développent » et deviennent des activités légitimes. Je ne suis pas certain que ce sera le cas de Ripple, cependant.
Le principal souci du Bitcoin a toujours été : est-ce que c’est « pour de vrai » ?
Personne n’a jamais construit une devise utilisable ayant dépassé les frontières nationales. L’or ne compte pas parce qu’il est utilisé uniquement dans le cadre d’une fuite vers la sécurité (c’est pour cela que le Bitcoin a été la devise de choix pour les Iraniens ces derniers jours, et non l’or).
D’un autre côté, des gens comme l’économiste Nouriel Roubini affirment que le Bitcoin est une fraude et qu’il retombera à zéro.
Il se trompe clairement (ce n’est pas la première fois) ; 200 milliards de dollars ont désormais été investis dans le Bitcoin. Chaque pays qui traverse une période de turbulence voit ses citoyens transférer leur épargne dans le Bitcoin.
À mesure que ce phénomène se développera – et qu’une part croissante de la richesse mondiale s’intéresse au Bitcoin en tant qu’alternative aux devises nationales – d’autres utilisations vont apparaître. Toujours plus d’argent sera versé dans d’autres devises numériques viables. Et la perception de « sécurité » se transformera en réalité.
L’année dernière, nous avons vu plus de supports d’investissement (fonds, produits dérivés, échanges, etc.) s’ouvrir au Bitcoin à mesure que les régulateurs commençaient à définir les règles.
Cette année, je pense que nous verrons bien plus d’argent se diriger vers le Bitcoin, soulignant que « ce n’est pas une passade » et renvoyant les sceptiques comme Roubini dans leur terrier.
En attendant, l’Ethereum et les devises les plus utiles vont commencer à se relever pour venir se joindre à la fête.
Pour l’instant, je garde un oeil sur les divers échanges Bitcoin et leur réaction face aux incertitudes en Iran.
Y aura-t-il de la volatilité ? Oui. Le Bitcoin terminera-t-il plus haut ? Oui.
La raison : ce n’est pas un véhicule de trading qui grimpe et baisse à long terme. C’est une nouvelle manière d’envisager les devises et le monde globalisé dans lequel nous vivons.
Il y aura toujours deux pas en arrière. Mais il y aura toujours, ensuite, quatre pas en avant.
C’est ce que nous verrons cette année avec le Bitcoin.
Bien à vous,
James Altucher
Rédacteur en chef
Altucher Crypto Trader
