Cher(e)s abonné(e)s,
Et voilà une bonne raison de retracer.
On a beau dire que les marchés sont « vaccinés » contre toutes sortes de phénomènes anxiogènes, ils ne le sont visiblement pas contre le stress que suscite le coronavirus chinois.
On peut le comprendre puisqu’à ce jour il n’existe pas de vaccin contre ce virus.
Les marchés n’aimant pas l’incertitude et encore moins l’inconnu, la prudence l’emporte sur la témérité.
Interviewé vendredi dernier sur le plateau de TV Finance, j’évoquais l’éventualité d’une correction du Cac 40 liée à ce contexte particulier.
D’un point de vue graphique l’apparition d’une « divergence baissière » dans un contexte de biseau ascendant (figure d’essoufflement de tendance haussière) confortait cette hypothèse.
Les informations divulguées tout au long du weekend par les chaines d’information continue n’ont fait que confirmer les craintes de risque épidémiologique dont on ne sait pour le moment comment il évoluera.
On pouvait donc craindre une correction des marchés qui trouvaient là le plus légitime des prétextes pour réduire la voilure.
Si vous êtes un lecteur assidu de mes lettres, je vous ai fait part, à maintes reprises, de l’inconfort et du danger qu’il y a à prendre le train en marche d’un marché qui ne retrace pas.
Essayez donc de monter dans un train qui ne s’arrête pas en gare !
Le poids de la psychologie :
Eh bien le marché retrace enfin et pour de bonnes raisons. Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire : si tout retournement de tendance commence par un retracement, tous les retracements ne provoquent pas de retournement de tendance.
Et fort heureusement. Dans les circonstances actuelles nous sommes confrontés à une véritable inconnue. Et les marchés réagissent à cette inconnue en jouant la carte de la prudence. Tout cela est bien normal.
Le « stress » actuel ne se transformerait en panique que si de nouvelles sources d’inquiétude venaient à éclater.
A contrario toute nouvelle rassurante concernant une évolution favorable dans le sens de la maîtrise de « l’épidémie » sera perçue très positivement et sera de nature à engendrer un rebond avec des opportunités d’achat à la clé.
Nous n’en sommes pas encore là et il faudra rester vigilant afin de prendre les mesures qui s’imposeront.
Notre portefeuille, par sa diversification et ses investissements prudents dans les volumes investis, a été construit pour faire face aux aléas d’un marché qui ne pouvait pas monter à l’infini sans un retracement significatif.
D’un point de vue graphique le Cac 40 rencontre un support sur la zone des 5850 points.
Pour l’instant sa tendance haussière de long terme n’est nullement remise en cause. Si la baisse venait à s’amplifier elle trouverait de puissants points d’appui autour des 5700 points et même légèrement en dessous de ce niveau il n’y aurait pas de remise en cause de la tendance haussière de fond.
Nous surveillerons l’évolution des cours de l’or pour un éventuel renforcement de notre position sur l’Once d’or qui pourrait, si les craintes se maintenaient, s’envoler pour de bon, voire battre des records.
Nous voilà donc confrontés à une véritable incertitude dont nul ne connaît l’issue et dont la durée sera directement liée à la dangerosité du coronavirus et aux solutions qui lui seront apportées.
Gageons toutefois qu’un vaccin ou tout autre traitement devrait aboutir dans des délais raisonnables si l’on en juge par les moyens considérables mis en œuvre par la recherche médicale des grandes puissances mondiales.
Car ne nous leurrons pas. Si les marchés tremblent c’est aussi parce que les parties du monde infectées par le virus sont parmi les plus développées de la planète.
Au-delà des vies humaines, il est également question de risque de ralentissement économique lié au fléau.
Ne craint-on pas déjà un net recul des valeurs du luxe si les Chinois très friands de ces signes extérieurs de richesse ont désormais des préoccupations nettement plus vitales ?
L’aspect psychologique va venir peser de tout son poids dans la balance. La peur de nos pays riches face à cette épidémie naissante est aussi « notre chance ». En effet, nous avons à la fois les moyens et surtout la motivation pour trouver des solutions car nous sommes directement concernés.
Dans des régions du monde moins stratégiques « économiquement parlant », nous faisons souvent preuve de moins d’empressement.
J’en veux pour preuve le paludisme qui tue une personne toutes les deux minutes dans le monde alors qu’un remède parfaitement efficace existe.
Cette inquiétude qui nous gagne saura t-elle nous faire prendre conscience que nous devons apprendre à concilier croissance économique et humanité ?
Mais voilà un bien vaste débat…
Très cordialement,
Antoine QUESADA