Cher lecteur,
Nous commençons ce mois par deux nouvelles recommandations. Evoquées à plusieurs reprises ces dernières semaines, elles sont arrivées ! Après examen minutieux de ces deux dossiers, je vous recommande dès à présent d’acheter INNELEC MULTIMEDIA (FR0000064297-INN) et 2CRSI (FR0013341781-2CRSI), deux penny stocks qui ne manquent pas d’atout.
Je précise par ailleurs que cette dernière figure déjà en portefeuille dans un autre de mes services, MicroCaps Fortune, qui se concentre sur les sociétés OPAbles, sous les radars des investisseurs et/ou qui disposent d’un savoir-faire technologique. Depuis quelques mois, ce service a aussi vu son périmètre s’élargir, avec la volonté de surperformer la hausse des cours des métaux précieux par le biais d’investissements sur des certificats ou des sociétés du secteur aurifère.
Vous trouverez ci-dessous mes analyses détaillées des « cas » INNELEC MULTIMEDIA et 2CRSI.
Bonne lecture !
Innelec Multimédia, une mayonnaise qui commence à bien prendre
INNELEC MULTIMEDIA (FR0000064297-INN) est loin d’être une inconnue pour moi : cela fait plus de 15 ans que je suis cette société de près. Mes relations avec ce spécialiste de la distribution de jeux vidéo remontent à l’époque où je travaillais chez Euroland. Nos équipes d’analystes suivaient en effet le dossier.
Fondée en 1983 par Denis Thebaud, la société est devenue douze ans plus tard le distributeur officiel Sony en distribuant la toute première Playstation. Introduite en Bourse en 1998, elle s’est repositionnée ces dernières années sur le licencing, c’est-à-dire le développement des licences propriétaires, au détriment d’une activité classique de distribution, avec sa marque propre Konix, relancée à partir de 2011, et désormais présente en Allemagne, aux Emirats Arabes Unis, en Espagne, en Italie et en Suisse.
D’une manière générale, le dessein d’INNELEC MULTIMEDIA est de monter en gamme et d’améliorer la rentabilité, après plusieurs exercices assez compliqués en la matière. A cette fin, la distribution ne devrait plus représenter « que » 80 à 85% d’ici l’exercice 2021/2022, contre 95% actuellement.
Un patron chevronné (MA NOTE : 6,5/8)
Un mélange de Fernandel et de Jean-Claude Gaudin. Le président-fondateur Denis Thebaud est un drôle de spécimen, dans le bon sens du terme.
N’étant pas du genre à mâcher ses mots, se souciant comme d’une guigne de ce qu’on peut penser de lui, ce sexagénaire a de l’énergie à revendre et aucune intention de s’arrêter.
« Monsieur Lewin, vous avez de drôles d’idées. Je vends et je fais quoi ? Soyez sérieux, je vous croyais beaucoup plus malicieux », m’a-t-il répondu à l’occasion de notre dernière rencontre, lorsque je lui ai demandé s’il avait des velléités de départ.
Dirigeant malin et très expérimenté, Denis Thebaud a notamment été l’un des premiers investisseurs de Focus Home Interactive – une autre société cotée, valorisée autour de 130 M€, plébiscitée par le broker Portzamparc début 2020 et dont il détient encore 32% du capital -, ce qui lui a fait gagner une petite fortune.
Plus largement, sa stratégie pour INNELEC MULTIMEDIA me semble tout à fait cohérente et les chiffres parlent pour elle… et pour lui.
Une marge brute en amélioration (MA NOTE : 2,5/4)
La mayonnaise commence à prendre avec une marge brute qui dépasse désormais les 15%. C’est beaucoup mieux qu’il y a trois ans et cette amélioration s’explique par une décision judicieuse : la cession d’activités non-stratégiques comme les CD, les DVD audio ou encore les e-cigarettes.
On peut selon moi s’attendre à ce que la marge brute s’établisse au-dessus des 20% d’ici trois ans, ce qui suppose une marge d’Ebitda de l’ordre de 5%, contre 3% actuellement.
La marge nette devrait pour sa part doubler et passer de 1,5 à 3%.
J’admets que ce n’est pas Byzance, mais nous sommes ici dans un métier classique de distributeur et la montée en puissance des produits en propre prend du temps.
Des ratios bradés (MA NOTE : 3,5/4)
C’est LE point fort de ce dossier. Avec un PER de 6 et une VE/Ebitda inférieure à 3, INNELEC MULTIMEDIA est tout simplement l’un des titres les moins chers de la cote parisienne.
Ce sont les soldes sur ce dossier très peu suivi par les analystes, la faute notamment à une capitalisation boursière de 14 M€ et à une division par deux de la valorisation boursière en dix ans.
A noter que le groupe détient plus de 3% de Focus Home Interactive, que je viens d’évoquer, soit 4 M€. Une source potentielle de rentrée de cash à ne surtout pas négliger…
Des volumes en hausse (MA NOTE : 2,5/4)
Alors que la participation de Denis Thebaud atteint 63% et que 4% du capital est entre des mains amies, le « vrai » flottant ne dépasse pas les 33%, soit 4,6 M€ aux cours actuels.
Dès lors, il n’est pas anormal que le volume moyen quotidien soit de 5 600 titres par jour.
On a connu valeur plus liquide, mais on assiste à un regain d’intérêt depuis plusieurs semaines avec de nombreuses séances qui se sont terminées avec plus de 10 000 titres échangés. Ce n’est pas mauvais signe.
MA NOTE GLOBALE : 15/20
J’attribue à INNELEC MULTIMEDIA (FR0000064297-INN) la note générale de 15/20, ce qui est suffisant pour rejoindre notre portefeuille. Dirigée par un patron expérimenté et porteur d’une stratégie pertinente, le groupe est également très attractif sur le plan boursier, comme en témoignent ses ratios.
Nous vous recommandons de l’acheter aux cours actuels (soit autour de 4,60/4,70 €) pour 5% du portefeuille et visons les 6,70 €.
2CRSI, un business d’avenir
Certaines activités peuvent être difficiles à appréhender pour le commun des mortels. C’est notamment le cas de celles de 2CRSI (FR0013341781-2CRSI), société strasbourgeoise spécialisée dans la conception et la production de serveurs haute performance sur mesure pour des secteurs aussi divers que la recherche scientifique, l’industrie et la défense.
Le groupe a changé de dimension l’an passé en acquérant Boston Limited, entreprise britannique de référence dans l’intégration, le marketing et la commercialisation d’équipements informatiques, dont il détient désormais 70% du capital. Le montant de la transaction n’a pas été rendu public, mais le fait est qu’elle a donné naissance à un groupe de plus de 170 M€ de chiffre d’affaires, attendu que la cible a dégagé 89,5 M£ de revenus (environ 106 M€) au titre de l’exercice 2018/2019.
Surtout, la nouvelle entité regroupe 70 commerciaux dans le monde et opère dans plus de 50 pays couverts, avec une diversification du portefeuille clients qui lui ouvre de belles perspectives.
Une stratégie audacieuse, mais qui a du sens (MA NOTE : 6/8)
J’évoque Alain Wilmouth dans mon ouvrage Ce qu’on ne vous dira jamais sur les marchés financiers, paru fin 2018. C’était quelques mois après l’IPO de 2CRSI, une opération rondement menée, ce qui relève de la logique pour cette société qui a su concilier une croissance fulgurante avec un développement maîtrisé.
S’agissant de son dirigeant, co-fondateur avec son frère et qui a su admirablement anticiper le boom des serveurs de données, il me semble qu’il sait exactement où il va, et je le trouve vraiment très à l’aise dans sa stratégie et très précis dans ces chiffres. Dans mon livre, je le qualifie de « convaincu », d’« enthousiaste » et de « pragmatique », trois qualités indispensables (et qu’il a évidemment toujours) pour piloter une stratégie certes audacieuse, mais qui a du sens.
Le premier client de 2CRSI, Blade, représentait plus de la moitié des ventes du groupe. Or, la baisse de sa contribution a pesé sur les comptes semestriels et suscité un vif décrochage de l’action en octobre 2019. L’acquisition de Boston Limited a vocation à réduire cette dépendance, d’autant que son premier client ne contribue qu’à hauteur de 8% du chiffre d’affaires global, avec de surcroît un enrichissement du mix de produits communs et un maintien en poste des dirigeants qui rassure. Malin.
Une marge brute vouée à progresser (MA NOTE : 2/4)
2019 a de toute évidence été une année de transition pour le groupe, avec bien sûr cette opération de croissance externe majeure, mais aussi une consolidation de son organisation.
Dans ce contexte, la marge nette n’est pas l’indicateur le plus pertinent et il convient plutôt de se référer à la marge brute, laquelle devrait se rapprocher des 25%, soit une progression de cinq points en l’espace de deux ans.
Je m’attends par ailleurs à ce que cette même marge ressorte autour de 35% d’ici 2022, le rachat de Boston Limited étant une opération très relutive, avec de surcroît de fortes synergies commerciales et de substantielles économies d’échelle.
Une VE/CA très faible (MA NOTE : 2/4)
L’action est certes très chère encore sur 2020 avec un PER supérieur à 20, mais cet indicateur retombe à 11 au titre de 2021.
En fait, il faut s’attendre ici à une montée en puissance de la rentabilité dès l’an prochain et lorsqu’on juge 2CRSI à l’aune de la VE/CA, un autre ratio prisé des analystes, on se retrouve sur des niveaux de 0,3, ce qui est très faible pour ce type de dossier.
Mention assez bien ici donc.
Une valeur très liquide (MA NOTE : 4/4)
Malgré une capitalisation de l’ordre de 65 M€ qui fait d’elle une smallcap, 2CRSI est une valeur très liquide avec par un exemple un volume moyen de 67 000 titres en décembre 2019.
On peut donc entrer et sortir de ce dossier sans aucune difficulté, alors même que le public ne détient que 32% du capital. Les investisseurs particuliers semblent cependant très intéressés par les technologies et le savoir-faire que déploie le groupe, qui ne manquent il est vrai pas d’intérêt.
MA NOTE GLOBALE : 14/20
J’attribue à 2CRSI (FR0013341781-2CRSI) la note globale de 14/20, ce qui lui permet d’intégrer notre portefeuille. Un PDG compétent, une stratégie qui tient la route, l’amélioration à venir de la rentabilité et la très bonne liquidité du titre sont de mon point de vue les principaux atouts de ce dossier, que nous vous recommandons d’acheter aux cours actuels (soit autour de 4,50/4,55 €) à hauteur de 2% de vos encours.
Notre objectif de cours s’établit à 6,50 €, ce qui semble raisonnable quand on sait que 2CRSI s’est introduite en Bourse à 8,75 €, avec une « capi » de l’ordre de 118 M€ à l’époque.
Update du portefeuille
S’agissant de nos positions ouvertes, VIEL & COMPAGNIE (FR0000050049-VIL) a rapporté hier après marché avoir dégagé un chiffre d’affaires de 861,9 M€ au titre de l’année close, soit une augmentation de 7,9% à changes courants et de 4,6% à changes constants, avec cependant des performances contrastées entre les différentes activités.
La branche « Intermédiation professionnelle » a ainsi vu ses ventes croître de 8,6%, tandis que celles tirées de la division « Bourse en ligne » ont baissé de 6,1%.
A noter que la société d’investissement spécialisée dans l’intermédiation professionnelle n’a pas souffert du Brexit, en tout cas pas à ce stade, attendu que le Royaume-Uni demeure le principal contributeur de l’activité avec une contribution de 31,8% aux revenus globaux. Conservez.
En revanche, ARTEFACT (FR0000079683-ALATF) continue de décevoir en Bourse, quand bien même le groupe a fait état d’une hausse de 10,3% de sa marge brute en 2019 en données proforma à 66,2 M€ (+3,6 % en publié) et se dit confiant quant à sa capacité à générer une croissance organique forte.
L’action reprend des couleurs ce mardi, mais il n’y a pas grand-chose à espérer sur ce dossier, hormis une OPA, hypothèse qu’un de mes amis gérant juge « plus que probable ». Nous conservons dans cette perspective, en nous armant de patience…
Enfin, sachez que le chiffre d’affaires annuel de BIO-UV GROUP (FR0013345493-ALTUV) sera dévoilé ce jeudi. Je m’entretiendrai pour l’occasion le management de la société, notamment Benoît Gillmann, que je connais très bien. Conservez.
Amicalement,
Eric Lewin