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Alerte n°79 – Facebook se lance dans les cryptos : ce que cela signifie pour nous

Par 21 mars 2019Alertes

Kamal RavikantCher lecteur d’Altucher Crypto Trader,

Depuis quelque temps, on entend dire que Facebook s’intéresse aux crypto-monnaies, ce qui semble parfaitement sensé : Facebook est l’une des plus grandes entreprises technologiques de la planète.

Je suis surpris qu’on entende moins parler de Google et Apple.

Dans le cas d’Apple je peux comprendre, étant donné qu’ils sont très attachés à la confidentialité ; en revanche, je ne serais pas surpris que Google y travaille en secret. Ils sont très doués pour copier les choses – tout comme Facebook.

Il y a un petit proverbe, dans la Silicon Valley, qui dit : « Ne pariez jamais contre Zuck. » Pour lui, Facebook est la mission d’une vie. Alors qu’il avait à peine dépassé la vingtaine, Yahoo! lui a proposé un milliard de dollars, cash : il aurait pu être milliardaire et il a refusé.

À l’époque, Facebook ne monopolisait pas encore tout le secteur ; il y avait d’autres forces en présence et personne ne savait qui sortirait gagnant. Zuckerberg est le genre de fondateur contre lequel on ne parie jamais – parce que le gagnant, ce sera lui.

Il s’est entouré de gens intelligents ; par ailleurs, il a sa propre vision et il réfléchit à long terme. Sans parler du fait qu’il est prêt à racheter, à voler, à copier… Soyons lucides, il fait tout ce qu’il faut pour réussir. Et, ainsi, il change la donne dans certains domaines – comme il va changer la donne pour les cryptos.

Voici donc un petit point sur ce qu’il se passe en ce moment. Je suis au courant de tout cela parce que je connais des personnes que l’on a contactées en leur demandant de rejoindre Facebook, principalement pour une équipe crypto.

Ce que les gens ne réalisent pas, c’est tout l’effort investi par Facebook. On a récemment appris que l’équipe comprend au moins 60 personnes. Pour une entreprise de la taille de Facebook, cela peut sembler peu – mais il faut tenir compte du fait qu’il s’agit d’un seul projet très spécifique. Soixante ingénieurs de haut niveau et pleins de talent s’y consacrent exclusivement, ce qui signifie qu’il se passe quelque chose.

Une chose rend tout cela encore plus intéressant : l’ancien directeur de PayPal dirige le projet. Et PayPal s’y connaît, en matière de paiements.

Il y a quelques années, l’un de mes amis – qui y travaille encore – a été embauché par Facebook. Il m’a raconté une anecdote : alors qu’il était encore chez PayPal, il a rencontré Zuckerberg lui-même. Cette personne est reconnue comme étant l’un des meilleurs du secteur en termes de plateformes – je vous expliquerai dans quelques instants pourquoi c’est important. Il m’a dit que Zuck l’a convaincu de les rejoindre.

Réfléchissez-y : Zuckerberg irait-il chercher des gens spécialistes des plateformes et du paiement en ligne simplement pour l’aider à gérer Messenger, une appli permettant de s’envoyer des photos de vacances, de bavarder ou de garder le contact ?

L’avenir, la valeur réelle, elle n’est pas dans le fait de donner ou de vendre vos données à des annonceurs – cette activité finit par stagner.

En revanche, lorsqu’on est en mesure de se placer en tant qu’intervenant dans la circulation de l’argent, on se retrouve avec des niveaux de valeurs proprement stupéfiants. Il me semble que les revenus actuels de Facebook se montent à 40 Mds$. Lorsqu’ils réussiront à mettre leur projet crypto en place, parce qu’ils y réussiront, cela ajoutera au moins 10 Mds$ supplémentaires à leur bilan – au minimum. Ce sera fou.

Cela prendra du temps, ceci dit – c’est une vision à long terme. Je ne vous recommanderais donc pas de vous ruer sur les actions Facebook aujourd’hui en vous attendant à la révolution dès demain…

D’un autre côté, Google va s’y mettre aussi, et qui sait ce qu’Apple fera.

Mais restons-en à ce que nous savons de Facebook. La société a donc embauché des personnes spécialisées dans les paiements, qui ont construit des choses importantes dans ce secteur ; elle s’intéresse aussi aux crypto-monnaies… alors pourquoi ne pas associer crypto-monnaies et paiements ?

Il existe déjà des crédits Facebook – je ne sais pas si vous les utilisez personnellement, mais le fait est qu’ils sont là. Facebook n’a pas beaucoup poussé la chose, cela dit – c’est d’ailleurs l’une de leurs forces : ils testent les choses étape par étape et suppriment toutes les fonctionnalités qui ne marchent pas. Ils ont assez d’utilisateurs dans le monde pour faire de tels tests.

Le vrai bassin de profits se trouve toutefois dans les transactions peer-to-peer. Facebook travaille avec un très grand nombre d’entreprises qui font de la publicité sur le site : en disposant de sa propre crypto, la société pourrait leur permettre de passer des transactions directement, sans obstacles.

Il faut faire cela par étapes, parce que lorsqu’on construit un produit, la plus grosse erreur que font les amateurs, c’est d’essayer de tout faire dès le début. Cela ne fonctionne jamais à court terme. Ceux qui font cela étape par étape, en réfléchissant bien, finissent par s’approprier tout le secteur.

C’est ce que je disais à un ami entrepreneur l’autre jour : Jeff Bezos n’a pas commencé en construisant le plus gros magasin de la planète. Il vendait des livres, il a maîtrisé son sujet et il est passé à la phase suivante. C’est ainsi que les gens réfléchissent dans la Silicon Valley ; Zuckerberg ne fait pas exception.

Nous connaissons le problème le plus évident que les cryptos vont résoudre – et cela va bouleverser la donne : les micropaiements. Nous avons parlé de cela avec Wax (WAX) – rappelez-vous que nous avons interviewé le PDG pendant plus d’une heure. C’est l’une des choses les plus instructives que j’aie jamais faites : si vous n’avez pas encore lu cette interview, faites-le. Vous en saurez plus sur les cryptos après avoir lu cela que toute autre chose. [Cliquez ici pour accéder à l’interview de Kamal avec le PDG de WAX.]

Voilà ce qu’ils ont mis en place : si un gamer en Indonésie veut acheter un produit, disons une épée virtuelle, à un gamer de Californie, et qu’il doit la payer 35 cents, au final, cela lui coûtera – quelle que soit la méthode de son choix, Swift, PayPal, crédits Facebook, etc. – entre 10 à 20 fois plus cher que la somme versée.

Les micropaiements ne sont donc pas une activité efficace en l’état actuel des choses. Ceci dit, si on la rend efficace, elle est extraordinairement lucrative – et c’est ce que Facebook peut faire grâce à la crypto-monnaie. Ils peuvent créer leur propre stable coin, lié au dollar à ratio 1:1, et avoir ces dollars en réserve. Ils ont tout ce qu’il faut : les lobbyistes, les relations avec la SEC et les banques… Ils peuvent réussir. Et contrairement à des entreprises cryptos plus petites, tout est déjà en place à leur niveau.

Il est intéressant de voir par ailleurs que Zuckerberg parle beaucoup du fait que la confidentialité était importante pour Facebook autrefois. Pourquoi un tel changement ? En réalité, il anticipe ainsi la surveillance accrue à laquelle Facebook sera soumis lorsqu’ils commenceront à utiliser les cryptos pour des micropaiements. Le niveau de confidentialité devra être suffisant, sans quoi ils se feront démolir par les législateurs.

Ils ont donc adopté une stratégie très intelligente. Ils ont embauché l’ancien directeur de PayPal, qui gérait les plateformes de paiement, pour étendre Messenger et tout le reste.

Ils pourraient vraiment révolutionner les micropaiements. Vous pourrez envoyer 30 cents à une personne de l’autre côté de la planète, et dans la mesure où Facebook a le stable coin intermédiaire – je passe sur les détails techniques – cela ne vous coûtera pas plus de 35 cents, peut-être un peu plus. Si vous voulez que j’approfondisse cela, il suffit de me le demander par e-mail.

Maintenant, réfléchissez un peu : ce n’est là qu’un seul cas d’utilisation. Imaginez ce qui pourrait se passer lorsqu’on pourra utiliser WhatsApp pour payer quelqu’un, par exemple. Pourquoi continuer à utiliser Venmo ou Lydia, pourquoi utiliser PayPal ? Et n’oubliez pas Messenger, ni Instagram, qui appartiennent aussi à Facebook.

Imaginez : je poste quelque chose sur Instagram et vous pouvez me rémunérer directement – vous pouvez verser 35 cents, 10 $… Des paiements instantanés, en une fraction de seconde, sans passer par Visa, sans passer par Switch, sans avoir besoin de virement bancaire – simplement grâce à une plateforme intermédiaire. On tient là quelque chose dont la valeur est énorme.

En quoi est-ce que cela affecte les crypto-monnaies ? Tout simplement parce que Facebook va devoir créer sa propre blockchain privée. Ils pourront en donner l’accès au reste du monde, mais c’est eux qui la contrôlent.

Que se passe-t-il alors ? Cela leur permet d’être efficace, de tout vérifier, d’éliminer quasiment les fraudes – et ils n’ont pas besoin des systèmes bancaires actuels, sinon à la toute fin du processus. Parce qu’ils ont une taille suffisante, même avec des marges basses, cela peut fonctionner. L’utilisateur final ne saura sans doute même pas que les cryptos sont utilisées.

Les médias vont en parler, ceci dit, et tout le monde s’exclamera : « Oh mon Dieu, ils utilisent des crypto-monnaies. Facebook a sa propre monnaie ! » Tout à coup, des gens qui ne connaissaient pas les cryptos ou ne leur faisaient pas confiance les utiliseront sans même le savoir. S’ils s’en rendent compte, cela légitimera la chose à un niveau entièrement différent.

Les entreprises, à ce moment-là, pourraient commencer à utiliser cette fonctionnalité, mettant ainsi en place une chose qui fera partie intégrante de votre vie. Cela contribuera au système dans son intégralité parce que, comme nous le savons, plus les gens en savent sur une chose, plus ils s’y intéressent… et cela fera grimper d’autant les crypto-monnaies saines. C’est vraiment aussi simple que ça.

C’est donc une affaire de long terme, dont les médias parleront beaucoup – et cela vaut la peine de surveiller le dossier. Pour ma part, je peux vraiment voir les enjeux à long terme.

Pourquoi faire appel à un spécialiste des plateformes ? Rappelez-vous lorsque Facebook a commencé à proposer des applis : les développeurs construisaient leurs propres applis sur le réseau Facebook. Je me souviens qu’à cette époque, bon nombre d’entre nous se disaient : « Oh mon Dieu, ça change tout. » Parce que, soudain, Zuckerberg disait aux développeurs du monde entier : vous avez accès à tous mes utilisateurs mais je ne vous donnerai que quelques clés pour entrer.

Il faut savoir que lorsqu’on construit quelque chose, le plus difficile sur Internet est de trouver des utilisateurs. On n’est pas en mode « construisez, ils viendront ». Il faut consacrer beaucoup de temps et d’argent à trouver des utilisateurs – or Zuckerberg proposait d’accéder directement à tous les siens. Il suffisait de construire quelque chose que les gens apprécieraient. De gigantesques entreprises sont nées ainsi, et une vague d’innovations a été déverrouillée.

Maintenant, imaginez que Facebook sélectionne quelques développeurs et leur dise : « Nous avons une infrastructure de paiement construite sur la blockchain, et nous allons vous en donner les clés. Ensuite, à vous de construire. »

On aura ainsi soudain accès à des micropaiements, ou encore à des paiements entre entreprises, d’une manière totalement inédite. Le niveau d’innovation ainsi obtenu ne ressemblera à rien de ce que la finance a jamais vu. Cela ouvrira toutes les portes ; on pourra ensuite y raccrocher d’autres cryptos, par exemple.

Le nombre d’opportunités dépasse l’entendement. Dans quelques années, on pourrait en être à un niveau de profits insensé – et c’est ce que Facebook avait en tête depuis le début. Mais revenons-en au court terme. En quoi est-ce que cela affecte nos investissements ?

Eh bien, déjà, cela fait réfléchir : tout le monde ne fait pas confiance à Facebook, quelles que soient leurs déclarations d’intention. Même si Mark Zuckerberg léguait demain sa fortune aux pauvres en disant « Facebook pour tous », nombre de personnes se méfieraient malgré tout.

Beaucoup d’entreprises diront : « Je ne veux pas utiliser cette plateforme de micropaiement, Facebook est un concurrent. » Sauf que pour passer des microtransactions, elles n’ont pas les ressources nécessaires pour construire, gérer, vérifier et protéger leurs propres blockchains contre le piratage. D’autres plateformes devront donc être mises à la disposition des entreprises.

Par exemple, si j’étais Stellar – c’est parfait pour cela – je construirais une telle plateforme tout de suite afin de la proposer comme alternative aux micropaiements de Facebook.

Zcash également pourrait construire une telle plateforme pour les transactions privées. On sait que Facebook n’offrira pas une telle fonctionnalité, parce que la société veut savoir qui envoie quoi à qui. Avec une telle option, les entreprises pourraient agir en toute confidentialité.

Bref, tout cela déverrouille des opportunités incroyables pour d’autres crypto-monnaies, qui pourraient grimper en flèche en conséquence. Je dirais que Stellar et Zcash sont à surveiller de près dans le domaine.

J’exclus Ripple, en revanche. Nous n’avons pas Ripple en portefeuille – déjà parce que cette monnaie est réservée aux banques, et leurs tokens ne sont toujours pas corrélés à ce que les banques utilisent.

Qui plus est, Ripple table uniquement sur le battage médiatique. Si c’est bien ce que vous voulez acheter et jouer, alors Ripple est le bon choix.

Sur cette monnaie, la manipulation dépasse tout ce qu’on pourrait imaginer. Ils ont tout un groupe au sein d’une trésorerie qui manipule les cours à l’achat et à la vente. Lorsqu’un système est ainsi noyauté, si vous ne faites pas partie des initiés, investir revient à jouer au casino. Or ce n’est pas notre approche ; nous ne parions pas. Nous créons un portefeuille de richesse et c’est tout.

Nous avons commencé lors d’un marché haussier, qui s’est mué en marché baissier. Nous restons donc très disciplinés, et nous ne faisons aucune concession. Car lorsque les cours sont manipulés, dès l’instant où quelque chose tourne mal, où les manipulations échappent à ceux qui les font, tout s’effondre. Et devinez qui doit éponger les dégâts ? L’investisseur particulier.

Ripple peut donc essayer, mais je pense que Stellar est bien mieux positionnée en la matière – et nous l’avons en portefeuille. Nous avons d’autres monnaies en portefeuille qui pourraient en profiter elles aussi. Je surveille donc tout cela de près – mais je pense qu’il faudra attendre au moins jusqu’à la fin de l’année.

Ceci étant dit, l’argent intelligent commence à s’y intéresser et à accumuler les bonnes cryptos : je vais donc regarder qui accumule quoi en fonction de ce que fait Facebook. Cela pourrait affecter notre portefeuille de manière vraiment positive.

N’oubliez pas que cela pourrait dépasser Facebook. C’est plus important que ce que pensent la plupart des gens : si Facebook le fait, Google le fera sans doute aussi. En ce qui concerne Apple, tout dépendra de ce qu’ils attendent de l’activité « paiements » – après tout, ils vendent aussi de la musique.

Amazon a toutes les raisons de se positionner elle aussi étant donné son activité d’e-commerce. En la matière, si l’on contrôle aussi les paiements – c’est-à-dire le flux d’argent – on déverrouille de la valeur. On a un meilleur contrôle des clients et de l’activité.

Si cela se produit, on pourrait voir tout le monde utiliser la blockchain pour les paiements. Mais pour en arriver là, il faudra absolument un stable coin. Si l’on y parvient, le grand public sera alors complètement familiarisé avec les crypto-monnaies. Et on ne parle là que des Big Tech !

J’espère que vous comprenez pourquoi tout cela m’enthousiasme autant ; j’ai contribué à construire tout cela, je connais la marche à suivre. Je connais les gens qui ont été embauchés et leur mode de penser. Recruter des personnes de ce calibre, voir le PDG de Facebook aller leur parler directement… Tout cela n’est pas pour rien. Il y a une raison derrière cela. Et c’est une vision de long terme.

Je parlerai à James concernant l’action Facebook elle-même, car je ne suis pas spécialiste des actions. Ce que j’aime faire, c’est jouer sur des marchés où j’ai une grande longueur d’avance… et en Bourse, ce n’est pas mon cas : c’est celui de James. Je lui demanderai en quoi cela affectera le titre Facebook selon lui, et quand il faut acheter, le cas échéant. Yann vous en avait par ailleurs déjà parlé dans Investissements Personnels.

Si vous recevez d’autres services de James et que vous avez un portefeuille boursier, vous pouvez également lui parler de tout cela.

Bien à vous,

Signature Kamal Ravikant

Kamal Ravikant

Pour Altucher Crypto Trader

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