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Alerte n°9 – Et voilà les 6000 points !

Par 24 décembre 2019Alertes

Cher(e)s abonné(e)s,

Ils semblaient inaccessibles et pourtant ils ont été atteints et même légèrement dépassés. Il faut dire que chaque annonce d’une avancée dans le sens d’un apaisement dans la fameuse guerre commerciale entre les Etats Unis et la Chine était joyeusement saluée par les marchés.

Cela a fonctionné à chaque fois et des dizaines de fois…

Personne n’a été vraiment dupe du petit jeu auquel se sont livrées les deux puissances économiques mondiales. Un jeu de marionnettiste savamment orchestré par le président des Etats-Unis en personne.

Faire peur puis rassurer et répéter le processus à l’infini ou presque. La méthode est bien connue !

Est-il encore nécessaire d’évoquer le poids de la psychologie dans l’évolution des cours de Bourse ? Les banquiers centraux connaissent bien le sujet eux aussi.

Il fallait rassurer coûte que coûte. Ils possèdent les moyens et les outils pour le faire et ils l’ont fait sans sourciller.

Dire que les indices américains battent des records historiques est devenu d’une banalité ! Tout cela finit par paraître normal.

C’est exactement ce que souhaitait le président Trump qui tenait à prouver à la face du monde que son élection à la Maison Blanche n’avait pas été une erreur de casting.

Si l’on ajoute à cela un retour au plein emploi aux Etats-Unis, le pari est en passe d’être gagné. Seule ombre au tableau la procédure d’ « impeachment » en cours que le président vit comme une injustice et surtout une humiliation.

Dur pour l’égo mais probabilité d’aboutir quasi nulle. Avec de tels résultats et une large majorité de son électorat toujours acquis à sa cause, les portes d’un second mandat paraissent grandes ouvertes.

Les dernières séances boursières de l’année :

L’approche des fêtes de fin d’année devrait donner lieu à des mouvements de faible ampleur. Les volumes d’échange se réduisent considérablement et le cœur n’est plus à la guerre mais plutôt à festoyer.

Néanmoins et malgré les bons résultats des indices, tous les gérants de fonds n’ont pas le cœur à la fête.

Cette fin d’année aura laissé à bon nombre d’entre eux comme un arrière-goût d’amertume. La raison vient du fait qu’il a été très difficile de profiter pleinement de la hausse pourtant spectaculaire.

En effet les fondamentaux macroéconomiques et géopolitiques sur lesquels les gérants s’appuient traditionnellement pour construire leurs convictions d’investissements n’étaient guère rassurants.

Les forces de conviction, comme on dit dans le jargon, n’étaient pas présentes. On pourrait même dire que la crainte d’un éclatement de « bulle » spéculative a plané et plane encore au-dessus des marchés.

N’oublions pas que la politique monétaire de la FED n’est devenue ultra accommodante que sous la pression du président américain.

Sans cette insistance très appuyée le discours et surtout l’attitude de la FED auraient été moins « dovish ».

C’est donc quelque peu artificiellement que l’on a favorisé et entretenu la hausse des marchés. L’Europe avec la BCE n’a pas été en reste.

Pas facile donc pour un gérant de foncer tête baissée dans un marché en situation de « bulle » sur le point d’éclater.

La prudence était donc de mise. Seulement voilà, la « bulle » n’a pas éclaté et certains se voient reprocher leur timidité.

Reconnaissons que les tentatives de prendre le « train en marche » dans ce mouvement haussier ont souvent été « douchées » par des déclarations de « guerre » commerciale émanant du président Trump et pas seulement à l’encontre de la Chine mais contre l’Europe également.

Chaque retracement a pu ressembler à un retournement de marché.

Chaque baisse à la suite d’un « Tweet » rageur de Donald Trump a pu laisser croire qu’il fallait être « vendeur » sur un tel marché.

Chaque « Tweet » d’apaisement a pu faire regretter de l’être. Ce sont donc à des contrepieds incessants auxquels ont été confronté les gérants.

C’est bien souvent à contre-cœur et en y laissant quelques « plumes » que les achats se sont faits pour ne pas être à l’envers de la tendance.

Pas très confortable tout ça et la performance s’en ressent. Les règles du jeu semblent avoir changé.

La prédominance des réseaux sociaux et leur cortège de « fake news » et autres manipulations sont venus fausser la juste interprétation des fondamentaux et compliquent considérablement la tâche des professionnels de la finance.

Et cela n’est pas près de changer. L’analyse comportementale a encore de beaux jours devant elle…

Je vous souhaite de très joyeuses fêtes de fin d’année.

Très cordialement,

Antoine QUESADA

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