« Il s’agit tout simplement d’un chat écrasé par un pachyderme : un rhinocéros, en l’occurrence. »
– Ionesco, Rhinocéros
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 On en apprend tous les jours – même après 20 ans de métier dans l’édition financière.
Après les « cygnes noirs », ces événements que personne n’avait vus venir et qui viennent bouleverser les marchés, j’ai découvert hier l’existence des « rhinocéros gris » : à l’inverse des cygnes noirs, tout le monde voit venir ces dangers massifs… mais personne ne peut rien faire pour les éviter.
Le Rhinocéros de Dürer
Si l’on ajoute à cela le combat éternel entre les cafards et les licornes, on se retrouve avec une vraie ménagerie – ou, à tout le moins, une fable de La Fontaine.
00:45 Mais revenons-en à nos rhinocéros. Parmi ceux qui guettent en ce moment, attroupés à l’orée de la savane, grattant la terre d’un sabot irrité, il y a notamment l’inversion de la courbe des rendements.
Oui, elle avait fait couler beaucoup d’encre il y a quelques mois – et puis… plus rien, en apparence. Sauf que la revoilà, en pleine forme et pas franchement positive pour les marchés. Le « silence » relatif des investisseurs s’explique en effet par un phénomène très net, comme l’explique Jim Rickards dans Crash Speculator :
« Avant de vendre leurs actions et d’atténuer le risque au sein de leurs portefeuilles, beaucoup d’investisseurs attendent six à douze mois après le point d’inversion de la courbe des rendements.
Ces investisseurs sont convaincus que nous nous trouvons dans une phase du cycle équivalente à celles de 1999 ou 2006, alors ils s’attendent à un ultime ‘melt up’ (envolée à la hausse).
Le net rebond opéré par les actions depuis fin décembre 2018 ressemble certainement à un melt-up. Et ce n’est peut-être pas fini. Mais la plupart des actions ont grimpé bien au-delà du stade où leur évaluation peut les soutenir, et la poursuite de leur rally dépend de l’entrée sur le marché de nouveaux acheteurs. »
01:30 Sur un marché surchauffé, combien d’acheteurs – surtout nouveaux – vont encore entrer ? D’autant que les fondamentaux ne sont pas franchement encourageants, continue Jim :
« [D’un] cycle économique à l’autre, il est clair que l’économie américaine – lourdement endettée – tolère moins bien le resserrement monétaire, l’inversion de la courbe des rendements et le ralentissement de la croissance de la masse monétaire.
Les bénéfices des entreprises se contractent depuis plusieurs trimestres, mais les investisseurs l’ont largement ignoré. La seule chose qui leur importe, c’est que la Fed a fait rapidement volte-face en 2019, en passant à un assouplissement monétaire radical.
Une nouvelle baisse de 25 points de base des taux, mi-2020, pourrait-elle déclencher une nouvelle vague de spéculation ?
Peut-être. Mais la prochaine baisse des taux de la Fed surviendra probablement en réaction à une détérioration des conditions de crédit. Or les actions opèrent rarement un rally dans de telles circonstances.«
Vous pouvez continuer à jouer la hausse tant qu’elle dure, donc… mais préparez aussi une stratégie qui vous aidera à profiter des baisses (oui, ça existe) !
02:15 Notez bien que le fameux melt-up est aidé et encouragé par les autorités à tous les niveaux. Personne n’a intérêt à voir les marchés se retourner… et tout le monde pagaie avec enthousiasme pour que le navire « Bulle Boursière » continue son triomphant voyage.
Prenez Mike Pence, par exemple. Après que Donald Trump a vanté les mirifiques progrès de l’économie américaine lors de son discours sur l’état de l’Union, son vice-président est venu repasser une couche, comme le relate Philippe Béchade :
« [Il affirme], à la lecture des chiffres de l’emploi publiés [vendredi dernier], que le marché du travail US est au top et que le chômage n’a jamais été aussi bas.
Il souligne aussi que l’intransigeance de Trump avec la Chine a par ailleurs contribué à renforcer la confiance des ménages américains car les échanges bilatéraux vont être rééquilibrés.
Questionné sur les trois records qui viennent d’être battus consécutivement depuis mardi (trois par le Nasdaq, deux par le S&P 500 et un pour le Dow), Mike Pence a répondu – mot pour mot – qu’il s’agit de la validation par Wall Street de chacune des paroles de Donald Trump sur le comportement brillant de l’économie, qui est dû en grande partie aux effets bénéfiques de la ‘tax reform’.«
Peu importe que ladite réforme fiscale soit un pur trompe-l’œil, comme l’explique Philippe dans la suite de son article, tant que ça grimpe…
Prudence donc… les bulles sont des choses fragiles – et les rhinocéros ne sont pas loin !
03:00 Il y a peut-être un secteur où la parole gouvernementale est intéressante : celui du cannabis. Nous entrons en période électorale aux Etats-Unis, et les candidats sont à la recherche de thèmes fédérateurs, susceptibles de leur rapporter des voix.
Le sujet du cannabis et de sa légalisation est vu positivement aussi bien par les républicains que par les démocrates, qui ont tous un avis sur la question – même au plus haut de l’Etat. Ray Blanco nous en dit plus dans Opportunités Technos :
« Même notre président actuel et ‘Tweetos en Chef’, Donald Trump, a quelque chose à dire sur le cannabis. Dans une source audio ayant ‘fuité’ la semaine dernière, le président déclare qu’il considère que le cannabis vous rend idiot. Ce n’est pas un scoop qu’il le pense.
Mais dans cette enregistrement pirate en caméra caché, il complète en précisant que le cannabis n’est pas aussi dangereux que l’alcool. Lev Parnas, qui a assisté à cette réunion, a soulevé la question des activités bancaires liées au cannabis.
Bon… Cette source audio provient d’une réunion qui s’est déroulée il y a près de deux ans. Mais elle a le grand mérite de mettre cette question sous le feu des projecteurs dans le pays.
L’an dernier, j’ai prédit que le cannabis serait légalisé en 2020. Quoi qu’il en pense à titre personnel, Donald Trump a envie d’obtenir des voix et de conserver sa popularité. Or, la légalisation du cannabis le propulserait tout en haut de l’échelle de la popularité. Alors je ne serais pas étonné qu’il le fasse.
Je suis optimiste, clairement, concernant l’avenir du cannabis. Cela met du temps à arriver. Mais je pense que nous sommes à l’aube d’une légalisation généralisée. Si cela n’arrive pas d’ici la fin de l’année, ce sera certainement peu de temps après.
Et ce serait une excellente nouvelle pour les valeurs du cannabis.«
Quelles actions sont en meilleure place pour profiter de toute nouvelle positive de la part des politiques ? Et à quels niveaux vous positionner ? Si vous voulez creuser la question, c’est par ici.
Pour ma part, je retourne me mettre à l’affût de pachydermes inquiétants : à défaut de les arrêter, nous pourrions vous aider à éviter de vous trouver sur leur passage lorsqu’ils décideront de foncer !
Excellente soirée,
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
★★★ Le chiffre du jour ★★★ |
21 février 2020
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