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Au feu !

Par 7 juin 2019Alertes

« L’incendie se nourrit de l’incendie ».

– Proverbe islandais

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Les pompiers sont intervenus cette semaine – dans une situation paradoxale : ils affirment qu’il n’y a pas le moindre incendie… mais sont parqués avec leurs plus gros camions, lances à incendie dégainées et Canadair tournant au-dessus des têtes.

De quoi désorienter pas mal de monde, non ?

Je veux bien entendu parler des banquiers centraux : tant Jerome Powell, président de la Fed, que Mario Draghi, à la tête de la BCE, ont fait ces derniers jours des déclarations très commentées.

La Fed se tient prête à réenclencher la même stratégie que celle appliquée suite à la crise de 2007-2008. Un peu étrange, non, considérant que le président américain claironne à qui veut l’entendre que « son » économie est la meilleure jamais enregistrée ?…

00:45 En Europe, la présence des soldats du feu est sans doute plus justifiée… même si Mario Draghi se prétend « confiant » (je cite) dans la croissance.

Analyse de Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien hier :

« Mario Draghi commente – depuis Vilnius – le communiqué de la BCE publié ce midi et la phrase la plus emblématique y est ‘l’économie a besoin d’une politique monétaire présentant un haut degré d’accommodation‘.

La BCE s’attend à une conjoncture plus faible aux deuxième et troisième trimestres 2019 mais revoit paradoxalement à la hausse ses anticipations de croissance à +1,2% d’ici fin 2019, contre +1,1% en mars dernier.

Pour 2020, ce serait encore meilleur avec un objectif de +1,6% contre +1,4% précédemment« .

En gros : « Tout va très très bien… mais bon, on est là quand même au cas où tout tournerait mal. Mais ça va bien, hein ! »

01:30 Pas exactement de quoi nourrir la confiance des marchés… d’autant que la situation européenne se complique désormais d’une nouvelle donnée : les « mini-bots ».

Non, il ne s’agit pas d’un tout petit robot tout mignon… mais de ce que viennent d’imaginer certains eurosceptiques italiens : des mini-bons du Trésor italien, d’une valeur allant de 5 à 100 euros environ, et qui représenteraient une sorte de « devise alternative » à l’euro.

Une initiative qui n’est pas du goût de tout le monde, évidemment. Philippe reprend
:

« Mario Draghi déclare le projet de ‘mini-bots’ (mini BTP à usage interne) illégal, et précise que l’Italie a besoin de se doter d’un plan d’équilibrage ‘crédible’ de ses finances à moyen terme : cela signifie-t-il que la BCE va devoir s’en mêler ?

Est-ce le début de la rupture avec Bruxelles et la BCE côté italien puisqu’aucune échappatoire à l’austérité et au fardeau d’une devise trop forte ne lui est autorisée ?« 

02:15 Jim Rickards en arrive aux mêmes conclusions dans Alerte Guerre des Devises, affirmant qu’une confrontation entre l’UE et l’Italie n’est plus qu’une question de temps. Mais contrairement à ce qu’il s’était passé avec la Grèce, l’UE aura peut-être plus de mal avec l’Italie…

En effet, explique Jim :

« L’Italie est une économie bien plus vaste, et l’un des six membres fondateurs de la Communauté économique européenne, ou ‘marché commun’, précurseur de l’Union européenne.

L’Allemagne ne pourra pas dicter sa loi à l’Italie comme elle a pu le faire avec la Grèce. Ce sera aux Italiens de décider s’ils veulent adhérer aux lignes directrices de l’Union européenne ou évoluer vers une expansion budgétaire de type plus téméraire« .

La question cruciale est bien entendu de réussir à anticiper correctement les conséquences d’une telle crise de la dette.

02:45 Jim a – bien entendu – son avis sur la question, qu’il expose en termes très clairs :

« Dans une situation telle que celle à laquelle s’expose l’Italie actuellement, il est crucial que les investisseurs fassent la différence entre les horizons d’investissement à court terme et ceux à long terme.

Le graphique ci-dessous indique que les actions italiennes (Indice FTSE Italia All-Shares) ont opéré un rally considérable de fin décembre 2018 à début mai 2019, tout comme les marchés occidentaux en général. Mais l’indice a brutalement chuté début mai, au moment où le conflit budgétaire a éclaté entre Rome et Bruxelles.

Cours indice FTSE Italia

Sur le long terme, la situation budgétaire italienne se résoudra sans aucun doute de façon satisfaisante, bien qu’une augmentation du ratio dette/PIB de l’Italie soit inévitable. L’Italie va demeurer au sein de l’Union européenne et rester membre de la Zone euro. Une hausse de la croissance (si c’est ce qui se produit) résoudrait une partie des inquiétudes liées à l’augmentation de la dette. D’autres solutions consisteraient notamment à déclencher de nouvelles élections italiennes qui donneraient un gouvernement plus prudent. L’Italie ne sera pas traitée comme la Grèce. Comme d’habitude, l’Italie s’en sortira tant bien que mal.

Pourtant, l’impact à court terme sera bien plus chaotique. Les capitaux spéculatifs internationaux fuiront l’Italie en raison d’un regain d’incertitude. Les taux d’intérêt augmenteront et les actions et obligations italiennes baisseront à mesure que les investisseurs prendront leurs distances avec ce qui sera probablement un conflit agité avec Bruxelles. Les marchés italiens pourraient souffrir encore plus si l’Union européenne impose des pénalités budgétaires, ou bien en cas de faillite d’une ou plusieurs banques italiennes »
.

Pour continuer l’analyse sur la situation européenne actuelle – et les dangers qui la menacent – cliquez ici.

03:45 Allez, assez parlé de sombres perspectives !

Penchons-nous plutôt sur une flambée positive – celle des cours des valeurs cannabis… mais pas toutes. Si vous envisagez de vous positionner sur le secteur, il convient désormais d’être un peu plus sélectif qu’au début du boom, explique Etienne Henri dans Opportunités Technos :

« La valeur ajoutée semble se déplacer vers les produits cosmétiques ou de parapharmacie : les investissements nécessaires à l’élaboration de ces spécialités et l’usage de recettes spécifiques semblent encore maintenir la valeur perçue par les clients.

Aujourd’hui, les fleurs de cannabis ont, toutes proportions gardées, la même valeur que le grain de blé pour un boulanger : il s’agit d’une matière première, certes nécessaire, mais peu valorisée et dont l’origine est secondaire pour les clients des produits transformés.

Les grands gagnants sont bien évidemment les consommateurs de la plante qui peuvent faire jouer la concurrence. En moins d’une décennie, le cannabis est passé pour eux du statut de produit rare, cher et illégal à celui de plante banale !

[…] Le cannabis est une plante qui pousse facilement. En l’absence de barrières légales, tout le monde peut se décréter cultivateur. Les leaders autoproclamés de la culture auront bien du mal à faire face à la concurrence de milliers d’enthousiastes ou de concurrents capitalisés à la tête de fermes automatisées.

Pour autant, les grandes firmes en sont conscientes et remontent la chaîne de valeur en cherchant à proposer des produits transformés comme l’huile ou les boissons. Mais il ne sera pas simple de faire changer les mentalités des consommateurs.

En tant qu’investisseur, préférez plutôt les entreprises qui disposent d’un savoir-faire unique et qui vendent des produits non substituables (médicaments, cosmétiques, etc.). Ce seront les seules à même de maintenir des prix élevés et de survivre à la grande vague de la démocratisation du cannabis nord-américain« .

L’intégralité de l’analyse d’Etienne est consultable ici – et si vous voulez un peu d’aide pour vous positionner sur les bonnes valeurs, vous pouvez aussi cliquer ici si le cœur vous en dit !

04:45 Enfin, pour votre cabinet de lecture ce week-end… un article signé Bruno Bertez, qui réfléchit aux contradictions du système financier et économique actuel – contradictions qui ne pourront pas se résoudre sans douleur, affirme-t-il :

« La situation actuelle – on refuse la dévalorisation du capital, on le gonfle au contraire sur les marchés pour le protéger – est une absurdité à courte vue.

On crée de la monnaie et des liquidités pour s’opposer aux forces naturelles de dévalorisation du capital : c’est une pratique qui aggrave les contradictions internes de l’accumulation. En plus, elle incite les gouvernements, par les taux quasi-nuls, à continuer de s’endetter puisque les dettes donnent l’impression d’être soutenables quand elles ne coûtent rien !

Toute solution au problème du surendettement est douloureuse. Il n’y a pas de remède miracle, indolore ; il faut que quelqu’un, une catégorie, une classe sociale, paie. Il s’agit de détruire une richesse fictive, des droits à prélever sur la richesse et sur le produit national. En la matière, tout cela fait mal« .

Une réflexion nécessaire, que vous pouvez lire dans son intégralité en cliquant ici.

Je vous souhaite un excellent week-end – prolongé, puisqu’il n’y aura pas d’édition des Marchés en 5 Minutes en ce lundi de Pentecôte –, rendez-vous mardi !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes


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