Skip to main content

BCE contre Fed

Par 13 septembre 2019Alertes

« Civilisation et violence sont des concepts antithétiques. »


Martin Luther King


Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Petite journée pour votre correspondante, coincée chez elle à cause de la grève RATP… et sans masse de choses à se mettre sous la dent du point de vue actualité. Peut-être est-ce l’effet « vendredi 13 » ?

 

chat noir

 

 

Remarquez que certains de nos lecteurs ont eu une journée plus motivante : ceux qui suivent les conseils de Mathieu Lebrun, par exemple – et qui ont pu engranger +13% en 20 minutes… soit 130 € de plus sur une mise de 1 000 € (pour les rejoindre, c’est par ici).

Il y a aussi les lecteurs d’Etienne Henri dans NewTech Insider, avec une prise de bénéfices partielle de +35% enregistrée hier en fin de journée grâce à l’envolée de Safran. La prochaine opportunité pourrait être tout aussi intéressante, au passage… et si vous voulez en profiter, rien n’est plus simple : il suffit de cliquer.

Allez, comme disait ma grand’mère, « l’ouvrage qu’on ne commence pas ne se termine jamais »…

00:45 … Et puis les rédacteurs en manque d’inspiration peuvent toujours compter sur les autorités financières ou monétaires pour leur fournir un peu de contenu !

Eh oui, merci la BCE : les annonces suivant la réunion d’hier ont fait couler beaucoup d’encre… sans toutefois convaincre tout à fait les marchés.

Je me tourne vers Gilles Leclerc pour une analyse plus approfondie dans La Bourse au Quotidien, histoire de voir ce que l’ultime intervention de Mario Draghi (avant passage de témoin à Christine Lagarde fin octobre) signifie pour le CAC 40 – et vos investissements :

« Ça y est ! Les oracles de la BCE ont parlé hier et ont notamment entériné la relance du quantitative easing, à hauteur de 20 Mds€ mensuels pour commencer, en sus d’un abaissement du taux de facilité de dépôt à -0,5%.

La banque centrale a fait le job et le CAC 40 n’aura finalement pas versé dans l’euphorie, clôturant, après quelques tressaillements, en hausse d’un peu plus de 0,4%. »

01:30
Un peu de bruit pour pas grand’chose, donc. Les différentes mesures annoncées hier étaient déjà « dans les prix », il faut bien le dire, et les marchés n’ont pas été surpris dans un sens ou dans l’autre.

Gilles pense toutefois que le CAC 40 devrait poursuivre sur sa tendance actuelle :

« Du côté du marché parisien, le CAC 40 a ouvert à l’équilibre, pile dans une zone de résistance (le rectangle horizontal ‘R’ ci-après) qui bloque son ascension depuis le printemps 2018.

Pour autant, sur le plan graphique, la dynamique de court terme est et reste haussière. C’est celle qui est cadrée par le denier canal vert.

Au niveau technique maintenant, en utilisant un indicateur comme le Stochastique Momentum index (SMI), on observe que l’indice phare est évidemment suracheté, mais il n’y a toujours pas de signal…

 

Graphique CAC40

 

Pour la suite, il faudra quoi qu’il en soit faire très attention à plusieurs choses. Au niveau du comportement des prix, si le CAC 40 continue à latéraliser dans la zone de résistance susmentionnée, ce sera un signe de vigueur. La preuve qu’il ‘respire’ en préparant une relance haussière et donc un débordement de la résistance.

Au niveau ‘fondamental’, on attend la réunion de la Fed la semaine prochaine et c’est de toute évidence ce grand rendez-vous macroéconomique qui devrait avoir le plus d’impact.

Pour autant, comme de coutume, nous nous garderons d’anticiper. D’autant que le roulement trimestriel (la fameuse ‘Journée des 4 sorcières’) interviendra dans la foulée, le vendredi 20, ce qui ouvre la porte à de nombreux arbitrages. »

02:30 La BCE n’a donc pas eu d’effet durable sur les cours ; qu’en sera-t-il du côté de la Fed, le 18 septembre prochain ? Philippe Béchade se penche sur la question dans la dernière alerte de Béchade Confidentiel :

« Le patron de la Fed [Jerome Powell] est mis sous pression depuis un an. Et même si nous avons déjà largement évoqué ce feuilleton, nous sommes à chaque fois confondus par la capacité de Donald Trump à produire un tweet chaque fois plus agressif, plus insultant que le précédent – qui semblait insurpassable – à l’encontre de Jerome Powell et de ses collègues. »

02:45 La pression de la Maison Blanche suffira-t-elle à faire basculer la Réserve fédérale dans l’utilisation de mesures non-conventionnelles – au premier rang desquelles « l’argent par hélicoptère » cher à Milton Friedman ?

Dommage que leur utilité ne soit – de loin – pas prouvée… Philippe reprend :

« Trump s’y est livré sans vergogne via sa tax reform de 2017, [sauf que] l’argent n’a pas atterri dans la poche des pauvres ou des classes moyennes, mais dans celles de ceux qui avaient déjà du patrimoine, du capital investi dans des entreprises, et de gros portefeuilles boursiers.

Donald Trump avait promis que cela enclencherait une grande vague de hausses de salaires. Mais il n’y a eu çà et là qu’un vague clapot, quelques remises en cause de situations abusives, comme les économies de charges salariales par Uber et consorts (et seulement en Californie pour l’instant, rien de global). »

03:15 N’oublions pas non plus que la Fed doit aussi s’assurer de la stabilité des prix (le deuxième volet de ses objectifs, en parallèle avec « le plein emploi »). Or là aussi, cela commence à être un peu délicat. Philippe reprend :

« [Donald Trump] vient tout récemment d’affirmer que les Etats-Unis ont ‘la meilleure monnaie du monde’ et que, de fait, il n’y a aucune raison de rémunérer un dollar que tout le monde s’arrache.

Chiche ! On parie sur la valeur du dollar s’il affichait -0,6% de rendement, comme le Bund allemand.

Une opération de refinancement via des T-Bonds à 30 ans (tombés sous 2% début septembre) s’est plantée en beauté jeudi avec le pire taux de couverture (demande à peine supérieure à l’offre) observé depuis une décennie aux États-Unis.

Donald Trump déclarait lundi dernier l’inflation morte et enterrée aux États-Unis : l’inflation sous-jacente (ou core rate) est ressortie à 0,3% en août, un niveau légèrement supérieur au consensus (0,2%), mais qui propulse l’inflation à 2,4% en rythme annuel, nettement supérieure au 1,7% de hausse des prix en données brutes.

De quoi compliquer un peu plus la tâche de Jerome Powell d’ici la réunion des 17 et 18 septembre.

Quelles sont les chances que la Fed ne déçoive pas et que Trump ne succombe pas à un nouvel accès de fureur ? »

Oui, décidément, il y a tout de même quelques chances que la prochaine réunion de la Fed fasse autrement plus de bruit que celle de la BCE hier : préparez-vous à quelques turbulences !

04:00 Terminons sur une note plus philosophique avec Bill Bonner qui, depuis hier, médite sur – pêle-mêle – la Grèce antique, l’esclavage, Clive Bell, Baltimore, le revenu universel… et se demande ce qui fait vraiment la civilisation :

« L’oisiveté ne semble donc pas mener à une élévation du niveau de la vie civilisée. Alors quoi ? L’art ? La culture ? La politique ? Parvenant à un verdict rapide, nous sommes d’avis qu’il s’agit d’une seule chose : une relative absence de violence.

Nombreux sont ceux qui pensent que c’est la conquête de Rome par César qui a rendu possible le développement de la civilisation sous Auguste. Et les Occidentaux n’ont vraiment considéré le Japon comme un pays civilisé qu’après qu’il a administré une raclée à la Russie en 1905. Cependant, il faut clairement plus qu’une victoire militaire. »

Cet essai en deux épisodes est disponible ici (1er épisode) et là (suite et fin).

Excellente lecture, très bon week-end… et rendez-vous lundi !

Excellente soirée,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

★★★  Le Chiffre du jour  ★★★


16 septembre 2019

C’est la date limite pour poser toutes vos questions à Olivier Delamarche.
Il y répondra lors d’une émission exclusive, en direct, le jeudi 19 septembre à 18h30 : plus de détails par ici.

N’attendez pas pour vous inscrire !

 

FERMER