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Ce n’est pas le PIB qui compte

Par 31 juillet 2019Alertes

« Nous sommes des créatures qui nous affligeons des conséquences dont nous continuons à adorer les causes. »

– Bossuet

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Ma grand-mère me conseillait de commencer chaque matin en accomplissant la tâche que je trouvais la plus déplaisante – ainsi, le reste de la journée serait dégagé et serein. Nous allons appliquer ce principe dans ces lignes… et entamer cette édition par une mauvaise nouvelle.

C’est Philippe Béchade qui s‘y colle dans La Bourse au Quotidien :

« Les dépenses de consommation des ménages se sont contractées de
-0,1% en France au mois de juin après +0,3% en mai
selon l’enquête mensuelle de l’Insee en données CVS.

Tout n’a pas viré au rouge : la consommation de produits manufacturés (+0,7%) augmente grâce notamment au dynamisme des ventes de matériels de transport de type utilitaire (+2,5%)… mais cela reste une niche.

La consommation alimentaire qui concerne tout le monde s’inscrit en revanche en nette baisse (-1,1%).« 

Pas exactement le signe d’un pays en pleine croissance, où les dépenses des ménages font tourner à plein régime une économie dynamique…

00:45 Les derniers chiffres du PIB confirment d’ailleurs cette tendance peu réjouissante. Jean-Pierre Chevallier examinait cela plus en détails dans la dernière alerte de sa Stratégie – établissant un parallèle intéressant avec le sort des Etats-Unis).

Regardez ce graphique :

Croissance trimestrielle du PIB en France et aux USA
Croissance du PIB réel par rapport au trimestre précédent en taux annualisé
 

Jean-Pierre explique :

« La première remarque qui s’impose est que la croissance française dépend d’abord et avant tout de celle des Etats-Unis et non pas… de la politique menée par le gouvernement français ni de la politique monétaire menée par les dirigeants de la BCE !« 

La locomotive économique mondiale dicterait-elle ses quatre volontés même à notre humble Hexagone ? Peut-être…

01:45 Mais peut-être aussi n’est-ce pas ce qui compte. Jean-Pierre continue  :

« Ces chiffres du PIB sont des indicateurs intéressants mais ils ne donnent pas nécessairement une image fidèle de la réalité.Ils doivent être pris en considération avec d’autres indicateurs pour pouvoir rendre compte d’une façon fiable de la croissance dans chaque nation.

La situation économique réelle dans la vieille Europe continentale, en particulier en France, est très certainement pire que celle qui est donnée par les chiffres publiés officiellement de la croissance du PIB, surtout à cause de la création monétaire qui n’a pas encore produit tous ses effets dévastateurs.« 

Jean-Pierre analyse les flux monétaires et leurs problématiques dans sa Stratégie – des analyses indispensables pour comprendre ce qui est en train de se passer sous nos yeux… et pourquoi les décisions des banques centrales – qu’il s’agisse de la Fed, de la BCE ou de toutes les autres – ont une telle importance dans votre vie : pour approfondir tout cela, c’est par ici.

02:30 Bruno Bertez donne une liste saisissante de ces « effets dévastateurs de la création monétaire » dans La Chronique Agora. Accrochez-vous bien, ce n’est pas très encourageant… mais là encore, il est essentiel de bien comprendre le déroulement de ce qui pourrait se transformer en crise sans précédent, à un niveau qui dépassera de loin les simples marchés boursiers.

Bruno part de deux facteurs qui affectent l’économie actuelle :

« – Erosion de la profitabilité du capital, c’est-à-dire du ratio des profits divisés par la masse totale de capital investi dans le système global ;

– production de dettes et de crédit pour compenser l’insuffisance des cash-flows gagnés aussi bien par les firmes que par les gouvernements et par les ménages consommateurs.« 

03:00 Ces deux causes, largement alimentées par les décisions de nos dirigeants économiques, politiques et monétaires, entraînent les conséquences suivantes, continue Bruno :

« – L’obligation de baisser les taux d’intérêt sans arrêt ;
– l’obligation de créer des liquidités en permanence pour masquer l’insolvabilité ;
la nécessité de surexploiter les salariés et de leur extorquer de quoi rembourser les dettes du système ;
– l’asphyxie des finances publiques car la croissance est trop faible, les recettes fiscales trop maigres et le stock de dettes trop lourd ;
– la croissance vertigineuse des patrimoines des déjà riches car ils accumulent les créances, le capital fictif produit par la financiarisation et l’inflationnisme monétaire ;
la dislocation de nos corps sociaux, de nos consensus et de nos arrangements politiques ;
– l’évolution vers des sociétés de contrôle, de répression, car il faut faire faire aux gens autre chose que ce qu’ils ont envie de faire spontanément en vertu de leurs propres déterminations.
« 

Et c’est ainsi qu’on en arrive à la situation dans laquelle nous nous trouvons, entre gilets jaunes, montée des extrémismes de tout bord et inégalités qui se creusent.

A suivre, bien entendu – mais je vous recommande quand même de commencer à vous positionner sur des actifs « refuge », comme l’or… voire une pincée de cryptos, si vous vous sentez l’âme aventurière : les arguments en leur faveur sont convaincants, mais qui sait ce que les marchés décideront en cas de crise profonde !

03:30 J’ajouterais aussi – pour terminer sur une note plus encourageante, tout de même – que la fin du monde n’est sans doute pas pour tout de suite. Il y a aussi de bons côtés à une baisse des taux, même s’ils sont de court terme, et rien ne vous empêche d’en profiter tant que cela dure.

C’est en tout cas l’avis de Zach Scheidt, dont l’optimisme ne se dément pas. Selon lui, l’économie américaine devrait continuer à offrir de très belles opportunités aux investisseurs, précisément grâce à la politique souple de la Fed, comme il l’explique dans Investissements Personnels :

« [Une] baisse des taux d’intérêt aux Etats-Unis a également des répercussions sur le reste du monde étant donné qu’elle devrait permettre aux entreprises américaines d’être plus compétitives sur les marchés internationaux.

Voici comment le mécanisme fonctionne…

Une réduction des taux d’intérêt aux Etats-Unis a pour conséquence naturelle de faire pression à la baisse sur le taux de change du dollar américain. En effet, puisque les investisseurs ne peuvent plus bénéficier de taux d’intérêt aussi attractifs qu’auparavant sur leurs placements en dollars, les institutions financières auront tendance à déplacer leurs liquidités vers d’autres devises. Par conséquent, en cas de baisse des taux d’intérêt, la valeur du dollar devrait décliner par rapport aux autres devises.

En d’autres termes, des devises telles que le yen japonais, l’euro et d’autres grandes devises émises par les pays développés auront tendance à s’apprécier. Et c’est une excellente nouvelle pour les entreprises américaines qui cherchent à vendre leurs produits sur les marchés internationaux.

Lorsque les consommateurs des autres pays disposent d’une devise plus forte, cela rend les produits et services américains plus abordables pour les consommateurs de ces pays, ce qui implique qu’il est plus facile et plus profitable pour les entreprises américaines d’exporter leurs produits et services tout autour du monde.

A terme, les bénéfices générés sur les marchés étrangers seront rapatriés aux Etats-Unis. Les investisseurs pourront bénéficier d’une hausse du cours de leurs actions (grâce à l’augmentation des bénéfices réalisés à l’international) ainsi que d’une augmentation des versements de dividendes (pour la même raison).Ainsi, bien qu’un dollar faible puisse sembler être un facteur négatif, c’est en réalité un facteur favorable pour les bénéfices des entreprises américaines – et donc pour les actionnaires de ses entreprises !« 

Zach vous recommande dans la suite de son article deux entreprises US particulièrement bien placées pour en profiter – et vous rapporter quelques gains par la même occasion : il suffit de continuer votre lecture.

Rendez-vous demain pour de nouvelles aventures, et excellente soirée en attendant !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes


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