Chine, or et troisième temps

« Le désaccord avec soi-même est le pire des maux. »

– André Maurois

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Autant vous l’annoncer en préambule : tous nos spécialistes ne sont pas d’accord sur la tournure que va prendre l’année 2020.

Certains sont même complètement à l’opposé de notre « consensus »… mais tout de même, la majorité de nos rédacteurs sont d’avis que nous devrions connaître des temps agités.

00:15 Eric Lewin tirait un portrait d’ensemble de la situation actuelle dans la dernière alerte e-mail de La lettre PEA. Le chapitre de la crise iranienne semble désormais clos (pour combien de temps, toutefois ?), mais d’autres défis attendent les marchés :

« L’heure semble à l’apaisement [entre les Etats-Unis et l’Iran], les deux camps n’étant manifestement plus enclins à rajouter de l’huile sur le feu. Pour autant, si les marchés actions continuent de bien résister, on assiste à une forte volatilité sur les marchés du pétrole et des métaux précieux.

Donald Trump vouant une haine viscérale au régime iranien – interviewé en octobre 1980 sur NBC, le futur président des Etats-Unis prônait alors une invasion du pays, en pleine crise des otages à l’ambassade américaine de Téhéran –, cette tendance pourrait bien perdurer tout au long de l’année.

Le caractère imprévisible et éruptif du locataire de la Maison Blanche plaide en outre pour la prudence sur les marchés actions […].

La faiblesse de l’économie chinoise, avec une croissance du PIB qui ne devrait pas dépasser les 6% cette année, ce qui serait du jamais vu depuis trois décennies, justifie également de ne pas foncer bille en tête.

Concernant l’Empire du Milieu, la consommation des ménages pèse désormais 65% du PIB, ce qui suppose que tout accès de faiblesse de la demande intérieure pourrait avoir un impact sur toute l’économie du pays.

En attendant, c’est la microéconomie qui s’apprête à reprendre le commandement des débats, le bal des publications des résultats débutant cette semaine aux Etats-Unis, avec comme toujours les valeurs bancaires en ouverture. Les investisseurs anticipent un recul de 1,5% des bénéfices des sociétés américaines au titre de l’année close, mais une hausse de 9% en 2020.

Attention toutefois aux déceptions, les marchés actions américains commençant à être chers avec un PER de 20. On peut par ailleurs se demander si l’argent va revenir sur les fonds actions, après un cru 2019 catastrophique sur ce plan avec une décollecte de 236 Mds$. »

La saison des résultats va donner le ton dans les jours qui viennent mais, comme le dit Eric, il ne faudra pas négliger les nouvelles en provenance de Chine.

01:15 Mathieu Lebrun apporte un éclairage sur le contexte dans La Bourse au Quotidien, avec une analyse graphique révélatrice : celle du SSE Composite, l’équivalent chinois du CAC 40, en quelque sorte.

Explication :

« [Le PIB de la Chine pour le T4 2019] sera publié dans un contexte d’apaisement des tensions commerciales entre Washington et Pékin, le fameux accord de Phase I devant être signé dans le courant de la semaine.

A cet égard, comme le soulignait le courtier japonais Nomura hier, cette perspective a permis de faire retomber la tension depuis un mois, quand bien même on aurait tort de s’attendre à des progrès notables en vue d’une Phase II d’ici l’élection présidentielle américaine de novembre (d’autant que les sujets les plus épineux, comme celui de la propriété intellectuelle, sont toujours sur la table).

Coïncidence graphique, l’indice de référence chinois, le SSE Composite, pourrait bien être dans une configuration intéressante en ce début d’année.« 

Cliquez sur l’image pour l’afficher en grand.

02:15 La « fin » de la guerre commerciale suffira-t-elle à contrebalancer un PIB chinois potentiellement morose ? C’est en tout cas ce que semble démontrer le graphique. Mathieu reprend :

« A moyen terme, une ligne de tendance ascendante (visible en pointillés noirs) est en soutien. A plus court terme, on retrouve ces derniers mois le même genre de consolidation sous résistance oblique (cf. les lignes noires). Or, comme en 2007 ou plus proche de nous, en 2014, on constate que d’importantes impulsions haussières ont systématiquement suivi ce type de séquence (cf. les rectangles grisés).« 

(Au passage, Mathieu peut vous aider à tirer le meilleur de cette configuration, comme de bien d’autres, juste ici – ses conseils viennent d’ailleurs de rapporter +18% en moins de quatre heures aux lecteurs qui ont appliqué sa recommandation sur Imerys !)

A suivre en tout cas… parce que toute fragilité du côté chinois pourrait venir déséquilibrer des marchés devenus très nerveux en ce début d’année.

03:00 Pour Doug Casey, dans La Chronique Agora, nous sommes carrément sortis de la « période de grâce » dont bénéficiaient les Bourses mondiales depuis quelques années – ce qui pourrait entraîner de violentes turbulences… mais aussi de beaux profits pour un secteur en particulier. Il explique :

« Je suis convaincu que le cours de l’or va augmenter, passant de 1 545 $ l’once actuellement à 2 000 $… 3 000 $… et bien plus encore.

Nous sommes aujourd’hui en train de sortir de l’œil du cyclone financier géant dans lequel nous nous trouvions depuis 2007, et nous sommes entrés en zone de turbulences. La crise sera bien plus sévère, bien différente et bien plus longue que celle à laquelle nous avons assisté en 2008 et 2009.

Dans une tentative désespérée d’éviter un ‘jugement dernier’ financier pendant la crise de 2008, les banques centrales du monde entier ont imprimé des milliers de milliards de nouvelles unités monétaires. La planche à billets tourne d’ailleurs encore à plein régime aujourd’hui.

La Réserve fédérale n’est pas la seule concernée : elle est simplement en tête de meute. Les Etats-Unis, le Japon, l’Europe, la Chine… toutes les grandes banques centrales participent à la plus grande augmentation du nombre d’unités monétaires de l’Histoire.

Ces politiques irresponsables sont à l’origine de milliards, que dis-je, de milliers de milliards de dollars de mauvais investissements qui finiront inévitablement par être liquidés.

A côté du désastre économique qui s’ensuivra, la Grande dépression de 1929-1946 n’est que de la petite bière. Les devises fiduciaires s’effondreront, comme elles l’ont déjà fait plusieurs fois dans l’Histoire. »

La suite de son analyse se situe juste ici. Bon nombre des facteurs de crise décrits par Doug sont déjà enclenchés : peut-être que, comme elles l’ont toujours réussi jusqu’à présent, les autorités parviendront à enrayer la mécanique de la catastrophe…

… Mais peut-être que non. Dans tous les cas, un peu de protection aurifère ne fera pas de mal à votre portefeuille !

03:45 Enfin, en ces temps de réforme des retraites, cette interview menée par James Altucher, dans Investissements Personnels, a retenu mon attention… puisque vous y trouverez des conseils et des encouragements à bien mener les différentes étapes de votre vie – y compris l’âge de la retraite :

« David Rubenstein est cofondateur et coprésident de The Carlyle Group, la plus grande société de gestion d’actifs au monde. Elle possède des centaines d’entreprises et déclare 200 milliards de dollars d’actifs en gestion.

Chaque année, David apparaît dans le classement Forbes des milliardaires. Et si vous allez sur son site web, vous verrez la liste de la cinquantaine d’œuvres caritatives qu’il soutient.

Parfois, il donne de son temps. Parfois, il donne de l’argent ou des œuvres d’art. Donner fait partie de la troisième vie de David Rubenstein.

‘J’ai à présent 70 ans, l’âge qu’avait Ronald Reagan lorsqu’il a fait campagne contre Carter’, a-t-il dit. ‘Avant, je pensais qu’à 70 ans il était temps d’entrer en maison de retraite. Aujourd’hui, je pense que c’est la fleur de l’âge’.

Pour David, la vie n’est pas d’un seul tenant. Il ne la considère pas comme une période unique. Une seule vie. Il la divise en trois parties.

1, 2, 3.

Mais tout le monde ne parvient pas à vivre le troisième tiers. C’est pourquoi David ne veut pas perdre de temps.« 

N’en perdez pas vous non plus pour atteindre vos buts et vous construire une existence en accord avec vos valeurs et vos objectifs – la suite de cet entretien vous donnera de précieuses pistes pour y parvenir… et il suffit de cliquer ici pour la lire.

Bonne lecture – et excellente soirée !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes