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Coups d’épingle

Par 5 juin 2019Alertes

« En politique internationale, les coups d’épingle répétés finissent par engendrer des coups de canon ».

– Gustave Le Bon

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Il m’arrive parfois de me demander si Donald Trump nous lit – ou, plus précisément, s’il lit Bill Bonner.

Je le vois assez bien, fulminant devant la dernière chronique, grommelant « ils vont voir ce qu’ils vont voir » et se lançant dans la rédaction d’un nouveau tweet vengeur appliquant l’inverse de ce que recommande Bill.

(Oui, c’est bien entendu extrêmement improbable… mais votre correspondante n’est pas très rationnelle, et puis un peu d’imagination rend les trajets en métro quotidiens bien moins ennuyeux).

00:30 Quoi qu’il en soit, nul doute que l’édition du jour ne lui aurait pas plu :

« La semaine dernière, Donald J. Trump – de son propre chef – a décidé d’imposer une nouvelle taxe sur les Américains important des biens en provenance du Mexique.

Nous n’aurions jamais cru que Trump se lancerait dans une guerre commerciale totale. Sa propre richesse, sa réputation et sa réélection sont en jeu.

Et pourtant… il l’a fait.

Le raisonnement qui sous-tend cette dernière décision est si farfelu que nombreux sont ceux qui commencent à se demander : ce président est-il simplement idiot… ou complètement cinglé ? ‘A la limite de la folie’, titre un article Bloomberg ».

01:15 Car cette volonté de Donald Trump – elle entrerait en vigueur le 10 juin – vient en réponse non pas à un déficit commercial avec le Mexique ou tout autre motif économique (qui sont en soi de mauvaises justifications à une guerre commerciale)… mais en réaction à l’immigration mexicaine illégale. Bill continue :

« Les pays sont responsables de la sécurité de leurs propres frontières. Ils coopèrent avec d’autres nations pour surveiller ces frontières. A l’occasion, ils construisent des murs – voire s’isolent entièrement.

Mais là, c’est une première : Le Donald voudrait taxer les Américains afin de forcer les Mexicains à protéger la frontière US. Mais si les Etats-Unis ne peuvent pas empêcher les gens de traverser le Rio Grande en douce, comment le Mexique le pourrait-il ?

Nous n’en savons rien. Mais la bulle actuelle doit chercher une épingle… et M. Trump en a sorti toute une pelote ».

 

Pelote à épingles

Finalement, Donald Trump ne semble pas beaucoup plus rationnel que votre correspondante… et un peu plus dangereux en matière d’économie mondiale : gare à la chute !

02:00 Enfin, malgré ces inquiétantes nouvelles, les marchés se sont un peu repris : merci Jerome !

Car, comme l’explique Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien, M. Powell est intervenu pour enrayer la baisse de ces derniers jours avec des paroles rassurantes :

« ‘La Fed prend très au sérieux le risque de déflation et va agir de manière appropriée pour soutenir la croissance‘.

Cette déclaration de Jerome Powell, président du conseil des gouverneurs de la Fed, est tombée à 15h56 ce 4 juin.

La voilà, cette musique céleste que les marchés attendaient, et qui permet à Wall Street de conforter son rebond initial. Entre +0,8 et +1%, le Nasdaq notamment ressort du ‘territoire de correction’…

Voilà de quoi expliquer – par anticipation – ces trois rebonds successifs des marchés (sans cause réellement identifiable) vendredi et lundi après-midi, puis ce mardi matin ».

Tout de même, le conflit commercial et ses répercussions restent très présents dans les esprits, explique encore Philippe :


« Jerome Powell précise qu’il ne sait pas quand prendra fin la ‘dispute commerciale’ sino-américaine, mais qu’elle a des effets négatifs sur l’économie
« .

C’est le moins que l’on puisse dire…

02:45 … Et ces effets seront profonds et durables, comme l’explique Ray Blanco dans NewTech Insider :

« Les gens assimilent la guerre commerciale actuelle à une nouvelle guerre froide. Mais il s’agit également d’une guerre technologique.

Le principal grief du président Trump à l’égard de la Chine porte sur les pratiques commerciales déloyales. Mais il y a également les fraudes et le détournement de propriété intellectuelle. Nos meilleures idées et innovations sont détournées par la Chine, avec la bénédiction et les financements du Parti communiste chinois (PCC).

[…] On ne peut pas retourner en arrière. Trump a changé de discours, et les membres des deux partis américains sont désormais unis autour de cette question.

En attendant, les sociétés qui s’approvisionnent en Chine se débattent avec les nouveaux tarifs douaniers instaurés tout dernièrement. Ces sources d’approvisionnement devront être déplacées, sous réserve que ces entreprises puissent digérer les méthodes employées par la Chine pour empêcher la fermeture des usines. Certaines viendront aux États-Unis. Certaines iront dans d’autres pays« .

Pour autant, il ne faut pas jeter l’éponge et vous éloigner définitivement des marchés. Toute crise recèle des opportunités, pour qui sait garder la tête froide.

03:30 Ray reprend :

« Alors il serait facile de se dire qu’il est temps de fermer les positions portant sur les valeurs technologiques. Mais rien n’est plus éloigné de la vérité.

Après une période d’ajustement, nous allons intégrer une nouvelle normalité. Et la concurrence avec la Chine va contribuer à produire de nouvelles technologies révolutionnaires.

C’est ce qui s’est produit lors de la précédente Guerre froide. Elle a donné naissance à l’aérospatiale moderne et aux semi-conducteurs.

En attendant, il est important d’éviter de s’exposer aux entreprises technologiques qui ne se sont pas préparées, tout en renforçant les positions sur celles qui se sont adaptées et s’apprêtent à récolter les profits issus des tendances technologiques les plus importantes du moment – l’intelligence artificielle (IA) et la 5G en tête« .

Les lecteurs de Ray sont bien entendu déjà positionnés sur ces deux secteurs ultra-porteurs – vous pouvez les rejoindre en cliquant ici.

Je peux aussi vous livrer un petit secret en avant-première : la 5G sera aussi le sujet du prochain numéro du Top 1% d’Altucher… avec une recommandation extrêmement prometteuse (et méconnue) en la matière. Pour vous assurer de recevoir ce conseil, c’est par ici.

04:15 Terminons sur un autre axe d’investissement extrêmement porteur actuellement – quoi que décide Donald Trump d’ici demain ou après-demain –, et dont Zach Scheidt nous parle dans Investissements Personnels :

« Au royaume des OPA, l’argent ‘sonnant et trébuchant’ est toujours roi.

Et parfois, lorsqu’une guerre des offres de rachat éclate, les sociétés rendent leurs propositions plus alléchantes en acceptant de payer davantage en argent ‘sonnant et trébuchant’ qu’en actions.

Or à l’heure actuelle, le financement de ces opérations de rachat en argent ‘sonnant et trébuchant’ devient meilleur marché, ce qui offre aux acquéreurs un levier plus important lorsqu’ils s’engagent dans une OPA.

En effet, dans un contexte de baisse des taux d’intérêt, les acquéreurs peuvent plus facilement emprunter les capitaux permettant de rendre leur offre plus séduisante, puis rembourser leur dette au fil du temps, une fois que l’opération est bouclée.

Voilà pourquoi, entre autres, le marché des OPA m’enthousiasme à ce point, à l’heure actuelle.

L’incertitude présente sur le marché incite davantage des entreprises modestes à fusionner avec des acquéreurs de plus grande envergure, capables de leur offrir de la stabilité. Et dans le même temps, les acquéreurs ont la possibilité de financer ces rachats en empruntant de l’argent bon marché.

Mon Indicateur Jour de Prime repère beaucoup de bons candidats au rachat, cette année. Et c’est ce dont j’ai choisi de vous parler ce vendredi, lors d’un appel Skype avec Yann Boutaric« .

La suite de cet article est ici même – au passage, vous pouvez encore vous inscrire à l’appel Skype en question, tout simplement en cliquant ici (personnellement, je vous recommande de ne pas le rater… il promet d’être passionnant).

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une excellente soirée, à demain !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

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