« La confiance est bonne mais la défiance est plus sûre. »
– Proverbe italien
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Les performances des marchés dans les mois qui viennent vont être, purement et simplement, une question de confiance.
Jusqu’où les intervenants seront-ils prêts à croire les entreprises qui « vendent » des histoires mirifiques de futurs profits et de marchés illimités… les autorités qui annoncent que tout va bien, du coronavirus à l’état de l’économie sous-jacente… les banques centrales qui multiplient les initiatives monétaires conventionnelles et non-conventionnelles ?
Et jusqu’à quand choisiront-ils de fermer les yeux sur des fondamentaux gangrenés jusqu’à la moelle par la dette – le genre de maladie qui passe inaperçue quand tout va bien mais peut rapidement se révéler fatale lorsque l’économie tourne au vinaigre ?
00:30 On fait faillite de deux manières, disait Hemingway : d’abord lentement… puis d’un seul coup. Pour l’instant, les grandes économies de la planète en sont au stade « lent ». Espérons que le stade « rapide » n’arrive pas tout de suite, considérant les montants en jeu.
Philippe Béchade se penchait sur la question dans la dernière alerte de Béchade Confidentiel – si vous êtes sujet au vertige, passez votre chemin, parce qu’il y a de quoi donner le tournis :
« [L’]Amérique vient de battre fin janvier les records historiques d’endettement dans toutes les catégories sous revue : à la fois en termes d’encours et de pourcentage d’endettement par classe d’emprunteurs.
Et la mère de toutes les dettes en termes d’encours, ce sont les positions à effet de levier sur les marchés financiers qui atteignent un montant notionnel d’un million de milliards de dollars.«
01:30 Un million de milliards de dollars.
Je vous laisse déterminer le nombre de zéros en jeu – et si vous avez du mal, ne vous inquiétez pas ! Dans notre monde de signes, comme l’appelle Bruno Bertez, même des sommes aussi astronomiques que celles-là n’ont plus le moindre lien avec le réel.
Philippe le dit dans la suite de son analyse :
« Le chiffre est tellement astronomique qu’il défie l’imagination du simple mortel, mais n’impressionne pas le spécialiste des swaps de devises ou de carry trade sur les T-Bonds… car, en principe, tout se compense et se déboucle à terme en générant des écarts minimes qui constituent l’essentiel des revenus des hedge funds.
Tout n’est que paris et couverture : en de rares occasions, le jeu dérape, les contreparties se dérobent et des corners se forment.
C’est ainsi que le dossier Tesla continue de nous tenir en haleine, avec jour après jour un bras de fer dantesque entre vendeurs à découvert (qui représentent encore 16% du capital de Tesla) et des spéculateurs qui tentent de les faire craquer et liquider leurs positions parce que le coût de la couverture devient insoutenable. Imaginez par exemple une perte potentielle de 350 $ par titre et une position vendeuse de 300 000 titres : il faut plus de 100 M$ de couverture.
Quand de telles sommes sont jeu, rien ne se produit pas hasard, et si un mouvement de cours paraît artificiel… c’est qu’il est très certainement artificiel, mais pour des raisons parfaitement rationnelles ! »
02:15 Il faut dire que les traders et autres ont toutes les raisons de ne pas – trop – s’en faire : ils ont derrière eux les planches à billets ultra-modernes des banques centrales du monde entier…
… Et comme je le disais un peu plus haut, tant que la confiance tient (autant dans les autorités que dans la devise qu’elles émettent), le reste tiendra aussi.
Si le doute venait à s’installer, en revanche… la situation serait alors toute différente. Dans son dernier e-mail Quitte ou Double, Antoine Quesada analyse les raisons pour lesquelles la confiance est si importante sur les marchés aujourd’hui :
« ‘Le doute est le commencement de la sagesse (Aristote).
C’est ce que proclamait le célèbre philosophe grec dans l’Antiquité.
Le doute permet en effet de se remettre en question, d’analyser froidement une situation, de se poser les bonnes questions et de prendre finalement la ou les ‘bonnes’ décisions.
Ce raisonnement qui était valable dans l’Antiquité a traversé toutes les époques et toutes les frontières pour arriver jusqu’à nous. Aurait-il perdu toute sa pertinence ?
Force est de reconnaitre que les marchés ne semblent douter de rien face à l’épidémie de ce que l’on a rebaptisé le Covid-19.
Si le chef du troupeau n’a pas peur, alors le troupeau n’a pas peur et le troupeau suit. C’est ce que l’on appelle le panurgisme, bien connu.«
03:00 Le panurgisme a ses limites, cependant – et surtout, il peut s’inverser : là où la confiance aveugle régnait, une terreur tout aussi aveugle peut s’installer. Et là… tous aux abris !
Antoine continue :
« [Si] dans les jours ou les semaines qui viennent les banques centrales se mettent à exprimer ouvertement leurs doutes sur la bénignité des conséquences du Covid-19 sur la croissance mondiale alors les craintes pourraient bien se transformer en peur et la panique pourrait bien se substituer à l’euphorie.
Je ne cherche nullement à me montrer pessimiste ou alarmiste. Je dis seulement que les marchés font une confiance aveugle aux banques centrales.
Au point de battre records historiques sur records historiques en pleine épidémie mondiale dont on ne sait avec certitude quand on en viendra à bout.
On peut se demander quelle sera leur réaction si les mêmes banques centrales se mettent à exprimer des doutes.
Le panurgisme fonctionnera-t-il dans les deux sens ? On peut légitimement le craindre. L’excès masque souvent la vision objective d’une situation et peut engendrer par réaction l’excès inverse.
Nous n’en sommes pas là, mais le compte à rebours est lancé. Il y a urgence à ce que des nouvelles concrètes et objectives nous confirment que le combat contre le Covid-19 est en passe d’être gagné.
Si le doute s’installe vraiment, la tendance des marchés pourrait bien s’infléchir…. »
Et si c’est bien le cas, l’inflexion en question pourrait être très brutale : de belles opportunités de trading si vous avez des nerfs d’acier et savez garder la tête froide… mais je vous recommande surtout d’avoir une stratégie de protection « béton » en place dès maintenant, afin de n’être pas pris par surprise si les choses tournent mal.
03:45 Nous n’en sommes pas encore là, cependant – et même avec de telles incertitudes, certains secteurs restent très prometteurs. L’un d’entre eux, en particulier, traverse une période très intéressante actuellement : il s’agit des fintechs, où OPA et rachats se multiplient en ce moment, faisant naître de belles opportunités.
Etienne Henri nous parle dans Opportunités Technos :
« Qu’est-ce qu’une incapacité à innover en interne lorsqu’on a les poches profondes ? Les banques, à l’instar des entreprises pharmaceutiques, n’hésitent plus à sous-traiter la création de leurs futurs services au monde de la start-up.
La méthode est bien rodée :
– laisser les jeunes pousses se casser les dents sur des offres de service potentiellement risquées en termes de faisabilité technique comme d’appétence de la clientèle ;
– acheter des participations minoritaires chez les acteurs qui se démarquent en termes de nombre d’utilisateurs ;
– prendre finalement le contrôle des survivants lorsque les plâtres ont été essuyés.C’est exactement la stratégie qu’a appliquée le Crédit Agricole avec Linxo.
En 2017, la start-up faisait un tour de table de 20 M€ et accueillait à son capital le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel Arkéa et la MAIF. Son capital, un temps éclaté, va désormais se consolider : selon la presse spécialisée, le Crédit Agricole Banque reprendrait d’ores et déjà les titres de Crédit Mutuel Arkéa.
S’il cède ses parts, ce dernier ne se retire pas pour autant de la course à l’agrégation bancaire puisqu’il a pris le contrôle, en juin 2019, d’un autre agrégateur français (Budget Insight). La France ne manque pas de start-ups à racheter !«
Au passage, si les OPA et autres vous intéressent, notre service dédié a déjà rapport à ses lecteurs des gains à trois chiffres – à de multiples occasions : pour en profiter, c’est par ici.
04:00 Et pour votre lecture ce week-end ?
Je vous propose de voir quel à quel niveau vous vous situez en tant qu’investisseur. Robert Kiyosaki explique dans Investissements Personnels qu’il y a plusieurs catégories en la matière : celle où vous êtes – et celle que vous cherchez à atteindre – sont extrêmement importantes pour votre avenir financier.
Et attention aux pièges en chemin : les solutions « traditionnelles » ne sont pas toujours les meilleures…
Robert précise sa pensée :
« Si vous épargnez, soyez prudent, en particulier si vous gardez de l’argent dans une banque ou dans un système d’épargne retraite. De manière générale, les épargnants sont des perdants.
L’épargne est souvent une stratégie pour les personnes qui ne veulent rien apprendre du tout. Pour épargner, vous n’avez pas besoin d’intelligence financière. Un singe pourrait épargner.
Le risque dans l’épargne, c’est que vous apprenez très peu. Si votre épargne est décimée, soit à cause de la baisse du marché ou de la dévaluation de la masse monétaire, vous vous retrouverez sans argent et sans éducation.
Gardez à l’esprit que le dollar américain a perdu 95% de sa valeur depuis 1971. Cela ne prendra pas longtemps avant qu’il ne perde toute sa valeur.
Une personne peut même perdre de l’argent en économisant de l’or si elle l’achète au mauvais prix.
Je recommande de suivre quelques cours sur l’investissement en Bourse ou en immobilier pour voir si cela vous intéresse.
Si ce n’est pas le cas, vous pourrez continuer à épargner.
Souvenez-vous que le marché obligataire est le plus important au monde simplement parce que la plupart des gens et des entreprises épargnent et n’investissent pas. Cela pourrait sembler étrange aux yeux des épargnants, mais le marché obligataire et les banques ont besoin d’emprunteurs.«
L’intégralité de cet article se trouve ici – et pour en savoir plus sur l’approche non-conventionnelle (et profitable) de l’investissement conseillée par Robert, il faut cliquer ici.
Bonne lecture… et bon week-end !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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