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e-SJP #19 – Banquiers / banksters, suite : à quand la fin ?

Par 27 novembre 2019Alertes

Madame, Monsieur, bien le bonjour !

Le gros problème actuel est plus que jamais celui de ces banksters qui ne respectent plus les règles prudentielles d’endettement.

Pour rappel, ce sont eux qui ont provoqué cette chute des taux qui sont devenus négatifs, surtout ceux des mauvais bons à 10 ans de référence des mauvais Trésors de grands pays européens qui ont atteint des plus-bas, négatifs, au mois d’août dernier.

En effet, les titulaires de capitaux, constatant comme moi que ces banksters étaient au bord du gouffre, c’est-à-dire de la faillite, ont placé préférentiellement leurs capitaux sur ces bons de Trésors dont les prix des contrats ont atteint des niveaux astronomiques inimaginables : au-dessus de leur cours d’émission, c’est-à-dire avec des rendements négatifs !

« Des taux négatifs, c’était impensable, inimaginable, inconcevable », comme l’a dit Jean-Claude Le Tricheur mais c’est logique dans le cadre de cette analyse.

Au début du mois de septembre, ces taux se sont relevés, en partie grâce à des mesures techniques adoptées par Drug-hi et surtout grâce au retournement du cycle américain.

Les dysfonctionnements provoqués par les banksters européens se sont déplacés aux Etats-Unis.

En effet, à partir du 17 septembre, des banques situées aux Etats-Unis qui avaient une position nette débitrice vis-à-vis de la Fed n’ont pas pu se faire prêter les dollars dont elles avaient besoin par les banques qui avaient une position créditrice si bien que c’est la Fed qui a été obligée de leur prêter, chaque jour au jour le jour, une centaine de milliards de dollars pour qu’elles ne soient pas en faillite lors d’opérations connues sous le nom de repos (Repurchase agreements).

La situation s’est aggravée le lundi 25 novembre : la Fed a alors refusé de prêter tous les dollars que les banksters lui demandaient !

Doc. 1 : Repo du 25 novembre 2019


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Ce refus de prêts à échéance du 6 janvier pourtant garantis par le dépôt de bons du Trésor des Etats-Unis (Treasurys) et par des titres hypothécaires titrisés publics (Mortgage-backed) est étonnant car les dirigeants de la Fed n’ont jamais refusé précédemment de telles opérations.

Cette réaction des autorités américaines signifie peut-être qu’elles risquent de refuser d’autres prêts, surtout au-delà du 31 décembre car des banksters risqueront alors d’avoir de très grandes difficultés à boucler leur bilan, c’est-à-dire que certains devront le
déposer

Autre problème : qui sont ces banksters ?

Je donne une réponse claire à cette question : les dirigeants des grandes banques européennes œuvrant aux Etats-Unis.

En effet, connaissant l’état des banques européennes et françaises en particulier (cf. ma dernière Lettre mensuelle), cette hypothèse est parfaitement plausible.

Prenons un exemple : celui de BNP Paribas qui ne publie pas de bilan de ses entités opérant aux Etats-Unis mais qui en donne certaines informations néanmoins utiles…

Ainsi, ses effectifs nord-américains se montent à 15 000 salariés, soit un peu moins que ses 200 000 salariés pour l’ensemble de la banque.

Doc. 2 : Activité et salariés de BNP Paribas aux Etats-Unis en 2018


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Un autre document publié par BNP Paribas donne des informations sur son activité aux Etats-Unis : son chiffre d’affaires (le produit net bancaire) de 2018 a été de 4,258 milliards d’euros c’est-à-dire un peu moins de 10 % que celui de l’ensemble du groupe BNP Paribas.

Doc. 3  : Chiffre d’affaires de BNP Paribas aux Etats-Unis en 2018


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Ces deux documents sont en concordance. Comme le groupe BNP Paribas est surendetté et au bord du gouffre (c’est-à-dire de la faillite comme en 2012), la probabilité pour que ses entités aux Etats-Unis le soient aussi est forte, ce qui expliquerait que les banquiers américains qui connaissent mieux que moi la situation de ces banksters européens ne veuillent plus leur prêter de dollars, même d’un jour à l’autre !

Une fois de plus et plus que jamais, l’€-crash est d’actualité, surtout en cette fin d’année…

L’avenir est par définition incertain, mais une bonne culture monétariste alimente la spéculation gagnante

JEAN-PIERRE CHEVALLIER

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