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e-SJP #4 – 40 milliards et des poussières pour finir le trimestre

Par 19 juin 2019Alertes

Madame, Monsieur, bien le bonjour,

J’ai le plaisir, ou… le regret, de vous informer que… les faits observables s’obstinent à continuer à me donner raison !

En effet, c’est un plaisir personnel (et aussi de le partager avec vous) de constater que les analyses que j’ai exposées précédemment se confirment. D’après tous les indicateurs concordants, la situation économique, monétaire et financière de la vieille Europe continentale continue à se dégrader en tendant vers son point de rupture.

Cependant, il s’agit d’une mauvaise nouvelle car cette dégradation aura de graves conséquences, fort probablement à très court terme (à la fin de ce mois de juin) et sans aucun doute (dramatiquement) à terme.

C’est ainsi par exemple que les rendements du Bund viennent de battre leur plus-bas record historique ce 18 juin à -0,323 % car les bons spéculateurs placent leurs capitaux disponibles sur ce refuge traditionnel afin d’avoir des créances sur l’Etat allemand plutôt que sur des titres en monnaies de singe que seront les autres valeurs mobilières après l’€clatement.

Les autres bons à 10 ans des Trésors de cette vieille Europe continentale se calent totalement irrationnellement sur le Bund.

Doc. 1 : Rendements des bons à 10 ans des Trésors européens de référence

 


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Les rendements du 10 ans français ont même atteint un plus-bas historique à… -0,0018 % ce 18 juin peu après 15 heures !

Ce pessimisme sur la situation dans cette zone monétaire contre nature a été accentué par les déclarations particulièrement maladroites de Mario Draghi qui envisage de l’aggraver en réactivant la politique monétaire précédente dite du QE qui consiste à fournir des liquidités (qui n’existent pas) aux banksters de cette zone.

Il s’agit-là d’une double faute qui consiste, d’une part, à mettre en circulation de l’argent qui n’existe pas (ce qui constitue une pure création monétaire massive et létale à terme) et, d’autre part, à augmenter la masse monétaire, ce qui ne fait que ralentir la croissance du PIB réel, en accentuant l’appauvrissement relatif et même absolu de beaucoup d’Euro-zonards.

Comme je l’ai écrit précédemment, les banksters de la zone commencent à avoir besoin de liquidités pour affronter les fortes turbulences de la fin du trimestre : ils ont été obligés de retirer dans la semaine se terminant au 14 juin… 40,469 milliards d’euros qu’ils avaient précédemment déposés auprès de la BCE afin de pouvoir survivre encore un peu.

Doc. 2 : Passif de la BCE au 14 juin 2019

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Le cours de Deutsche Bank est proche de son plus-bas historique (ses dirigeants viennent de reconnaître maladroitement que la situation de leur banque est… délicate). Celui de Société Générale a atteint un plus-bas le 14 juin qui n’a été battu qu’en 2012 lorsque les big banks françaises étaient proches de la faillite.

Le rebond des cours des actions en Europe et aux Etats-Unis est illusoire et trompeur car l’écart entre les rendements des Notes à 10 ans et des Bills à 3 mois, le spread 10y-3m est encore très nettement en territoire négatif à cause des risques de l’€-crash et du tsunami bancaire.

Doc. 3 : Spread 10y-3m

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Les rendements des Notes à 10 ans et à 5 ans ont même atteint un plus-bas historique de ce cycle le 18 juin.

De fortes turbulences financières s’annoncent bien pour la fin de ce mois de juin !

L’avenir est par définition incertain, mais une bonne culture monétariste alimente la spéculation gagnante…

JEAN-PIERRE CHEVALLIER

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Données arrêtées au 18 juin 2019.

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