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e-SJP #5 – Et encore 90 milliards en moins !

Par 26 juin 2019Alertes

Madame, Monsieur, bien le bonjour,

J’ai le plaisir, ou… le regret, de vous confirmer encore cette semaine que… les faits observables s’obstinent à continuer à me donner raison !

En effet, comme je l’ai écrit précédemment, les Etats de la zone continuent dramatiquement à avoir besoin de liquidités pour affronter les fortes turbulences de cette fin de trimestre : ils ont été obligés de retirer dans la semaine se terminant au 21 juin… 91,668 milliards d’euros (contre 40,469 milliards la semaine précédente) qu’ils avaient précédemment déposés auprès de la BCE afin de pouvoir survivre encore un peu, ce qui fait un total de… 132,137 milliards sur les deux dernières semaines !

Doc. 1 : Passif de la BCE au 21 juin 2019


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Pour commencer à comprendre la politique monétaire menée par les dirigeants de la BCE, il faut partir du fait que la BCE a fourni des liquidités aux banksters de la zone en leur prêtant (Lending) 767 milliards d’euros et en leur rachetant des titres (Securities) pour 2 853 milliards, ce qui fait un total de… 3 620 milliards !

Doc. 2 : Liquidités fournies par la BCE et leur contrepartie


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Ces sorties de capitaux sont compensées par l’émission de billets (Banknotes) pour 1 235 milliards d’euros et par des dépôts en retour qui sont pour la BCE des dettes pour 1 911 milliards, ce qui fait un total de 3 146 milliards.

Conséquence : les liquidités fournies par la BCE (3 620 milliards d’euros) sont supérieures à leur financement (1 235 milliards), ce qui conduit à un besoin de financement de… 474 milliards.

Ce trou est comblé par les apports des Etats membres (General Government) et par des non-résidents (Non-euro area residents) pour un total de 694 milliards d’euros car d’autres petits trous se cachent dans d’autres rubriques du bilan de la BCE.

Doc. 3 : Besoins de financement de la BCE


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Ça va donc de plus en plus mal dans le système bancaire de la zone euro.

Les cours de Deutsche Bank, de Société Générale & BNP, de Crédit Suisse, d’UBS et d’autres big banks européennes too big to fail sont à leurs plus-bas et ces banques sont proches de la faillite.

Natixis est à la dérive.

En conséquence, comme la semaine précédente, les rendements du Bund viennent encore de battre leur plus-bas record historique le 25 juin à -0,333 % car les bons spéculateurs placent leurs capitaux disponibles sur ce refuge traditionnel afin d’avoir des créances sur l’Etat allemand plutôt que sur des titres en monnaies de singe que seront les autres valeurs mobilières après l’€clatement.

Doc. 4 : Rendements des bons à 10 ans de Trésors européens de référence


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Les rendements du 10 ans français ont même atteint un plus-bas historique à… -0,009 % ce 25 juin !

« Des taux négatifs, ça n’existe pas ! C’est impensable, inconcevable, inimaginable », a dit un jour Jean-Claude Le Tricheur, ce qui est bien la seule phrase intelligente qu’il ait prononcée !

L’écart entre les rendements des Notes à 10 ans et des Bills à 3 mois, le spread 10y-3m est encore très nettement en territoire négatif à cause des risques de l’€-crash et du tsunami bancaire.

Les rendements des Notes à 10 ans sont même passés sous la barre critique des 2 % pour les mêmes raisons.

Doc. 5 : Rendements des Treasuries


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De fortes turbulences financières s’annoncent bien pour la fin de ce mois de juin !

Si les banksters arrivent à terminer en vie ce trimestre, ce sera de justesse et la publication prochaine de leurs comptes risque de leur être fatale.

Madame, Monsieur, comme vous pouvez le constater, mes articles ne sont pas des reformulations de tous les articles publiés dans tous les médias et dans toutes les déclarations de tous les bonimenteurs et autres journaleux !

Vous ne trouverez nulle part ailleurs ces données et ces explications. Ce ne sont pas les tensions commerciales ni les déclarations du Donald et de Jerome Powell qui sont importantes, mais certains chiffres publiés qu’il faut interpréter correctement…

Ma Stratégie pour défendre est toujours la même et je vous renvoie au numéro 2 de ma Stratégie.

L’avenir est par définition incertain, mais une bonne culture monétariste alimente la spéculation gagnante…

JEAN-PIERRE CHEVALLIER

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Données arrêtées au 26 juin 2019.

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