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e-SJP #5 – Un sauvetage des banques de la zone euro à 152 milliards

Par 4 juillet 2019Alertes

Madame, Monsieur, bien le bonjour,

Une fois de plus, j’ai le plaisir, ou… le regret de vous confirmer encore cette semaine que… les faits observables s’obstinent à continuer à me donner raison !

En effet, comme je l’ai écrit précédemment, les banksters de la zone ont eu dramatiquement besoin de liquidités pour affronter les fortes turbulences de la fin de ce trimestre : ils ont encore été obligés de retirer dans la semaine se terminant au 28 juin… 20 milliards d’euros supplémentaires qu’ils avaient précédemment déposés auprès de la BCE afin de pouvoir survivre encore un peu…

Doc. 1 : Passif de la BCE au 28 juin 2019


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… ce qui fait un total de retraits de… 152,113 milliards sur les trois dernières semaines !

Doc. 2 : Dépôts (Liabilities) des banques à la BCE


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Pour rappel, la BCE a fourni des liquidités aux banksters de la zone en leur prêtant des centaines de milliards d’euros (Lending) et en leur rachetant des titres (Securities) pour un total de… 3 596 milliards !

Doc. 3 : Liquidités fournies par la BCE et leur contrepartie


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Ces sorties de capitaux sont compensées par l’émission de billets (Banknotes) et par des dépôts en retour qui sont pour la BCE des dettes (Liabilities) pour un total de 3 131 milliards.

En conséquence : les liquidités fournies par la BCE (3 596 milliards d’euros) sont supérieures à leur financement (1 131 milliards), ce qui conduit à un besoin de financement de… 465 milliards !

Ce trou est comblé par les apports des Etats membres (General Government) et par des non-résidents (non-euro area residents) pour un total de 688 milliards d’euros car d’autres petits trous se cachent dans d’autres rubriques du bilan de la BCE.

Doc. 4 : Besoins de financement de la BCE


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Ça va donc mal dans le système bancaire de la zone euro. Et si l’effondrement a encore été évité pour la fin de ce trimestre, la panique se lit aisément dans les graphes que je vous livre dans cette alerte. Chaque trimestre testera désormais la résistance de ces big banks too bi to fail. Et il est important de se mettre à l’abri.

En conséquence, comme la semaine précédente, les rendements du Bund viennent encore de battre leur plus-bas record historique le 4 juillet à -0,406 % !!! car les bons spéculateurs placent leurs capitaux disponibles sur ce refuge traditionnel afin d’avoir des créances sur l’Etat allemand plutôt que sur des titres en monnaies de singe que seront les autres valeurs mobilières après l’€clatement.

Doc. 5 : Rendements des bons à 10 ans de Trésors européens de référence


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Les rendements du 10 ans français ont même atteint un plus-bas historique à… -0,140 % ce 4 juillet et ceux du 10 ans suisse sont au niveau de leur plus-bas record à -0,659 % !

« Des taux négatifs, ça n’existe pas ! C’est impensable, inconcevable, inimaginable », a dit un jour Jean-Claude Le Tricheur, ce qui est bien la seule phrase intelligente qu’il ait prononcée !

Les rendements des Notes à 10 ans sont tombés sous la barre critique des 2 % comme pendant la crise de 2011-2012 qui a failli être fatale à la Grèce et à l’euro-système.

Doc. 6 : Rendements des Treasuries


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De fortes turbulences financières s’annoncent bien pour l’avenir proche.

La nomination proposée (le 2 juillet) de Christine Lagarde à la tête de la BCE est perçue par les marchés comme étant catastrophique, en particulier parce qu’elle n’a aucune compétence reconnue en matière de gestion d’une banque centrale.

C’est la raison pour laquelle les rendements des bons des Trésors ont baissé d’une façon très importante hier et aujourd’hui – en particulier parce qu’elle va poursuivre la même politique monétaire que Mario Draghi, mais en étant sous l’influence des autres membres de la BCE.

Comme je l’ai écrit précédemment, Madame, Monsieur, comme vous pouvez le constater, mes articles ne sont pas des reformulations de tous les articles publiés dans tous les médias et dans toutes les déclarations de tous les bonimenteurs et autres journaleux !

Vous ne trouverez nulle part ailleurs ces données et ces explications. Ce ne sont pas les tensions commerciales ni les déclarations du Donald et de Jerome Powell qui sont importantes, mais certains chiffres publiés qu’il faut interpréter correctement…

Ils permettent de comprendre comment évoluent les éléments essentiels qui sont à la base des mouvements de capitaux, ce qui permet d’anticiper les variations de cours et de se prémunir face à un tsunami bancaire.

Les bons spéculateurs utilisent les mêmes méthodes qui les conduisent à investir de préférence dans des futures, c’est-à-dire à découvert dans des produits dérivés comme je le préconise.

Ma Stratégie pour défendre est toujours la même et je vous renvoie au numéro 2 de ma Stratégie.

L’avenir est par définition incertain, mais une bonne culture monétariste alimente la spéculation gagnante…

JEAN-PIERRE CHEVALLIER

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Données arrêtées au 4 juillet 2019.

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