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Effondrement ou pas ?

Par 25 novembre 2019Alertes

« Il semble qu’il n’y ait point de milieu entre l’excellent et le détestable. »

– Montesquieu

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 « Je travaille dans l’industrie financière depuis le milieu des années 90, et je n’ai jamais vu un rally aussi détesté. »

Eh bien, voilà qui a le mérite d’être clair…

C’est Scott Garliss, mon lointain collègue américain de Stansberry Research, qui a prononcé cette phrase sans appel – assortie de statistiques assez frappantes :

« Seuls 27% des gestionnaires de fonds interrogés par Barron’s lors de son récent sondage Big Money étaient haussiers sur les marchés pour les 12 prochains mois.

C’est une baisse par rapport à 49% l’an dernier et 56% l’année précédente. En fait, cela marque le niveau le plus bas de ces 20 dernières années.« 

Bien sûr, tout comme les hirondelles, un sondage ne fait pas le krach. Cela ne signifie pas que les marchés vont se retourner demain ; en fait, on pourrait même assister à l’inverse – un melt-up, un « effondrement à la hausse », qui voit les cours s’envoler lors d’une sorte de « panique haussière »… avant de plonger à pic.

Si l’on en juge par l’état actuel des principaux indices, on est en train de se diriger vers ce cas de figure : il est à noter que ce genre de configuration peut présenter de belles opportunités pour les traders !

00:45 Peut-être que l’état relativement morose du marché des petites valeurs est significatif : il comprend des entreprises plus petites, donc généralement – je dis bien « généralement » – moins déconnectées de l’économie réelle.

Or depuis le début de l’année, ce n’est pas la joie sur les small caps, comme l’explique Eric Lewin dans la dernière alerte de sa lettre Mes Valeurs de Croissance :

« Les semaines se suivent et se ressemblent à la Bourse de Paris. Alors que le CAC 40 pourrait viser les 6 000 points d’ici la fin de l’année (potentiellement sous réserve de bonnes nouvelles sur le front commercial) et engrange plus de 25% depuis le début de l’année, c’est toujours, toutes choses égales par ailleurs, la soupe à la grimace pour les petites et moyennes capitalisations.

Le CAC Mid & Small n’a en effet avancé que d’un peu plus de 16% à compter du 1er janvier, tandis que le CAC Small a gagné moins de 11%.

Ce retard paraît irrattrapable et on se dirige donc tout droit vers une deuxième année consécutive de sous-performance de notre compartiment. Aucune publication n’est attendue d’ici fin décembre et, d’une manière générale, le marché reste calme, trop calme même, à l’exception bien sûr du succès retentissant de l’introduction en Bourse de La Française des Jeux, dont l’action a grimpé de plus de 16% jeudi au terme de sa première journée de cotation.

Avec une dette publique qui pèse quelque 98% du PIB, l’Etat français a besoin de renflouer les caisses. J’attends tout de même de voir si les 500 000 actionnaires particuliers de la FDJ souscriront aux futures IPO et/ou diversifieront leur portefeuille en investissant dans d’autres sociétés cotées.« 

C’est à voir en effet : peut-être une nouvelle chance pour des valeurs françaises plus petites, plus flexibles… et avec généralement un meilleur potentiel ? (Par ailleurs, vous vous demandez peut-être encore si l’investissement dans la FDJ en vaut la peine : si c’est le cas, jetez un petit coup d’œil par ici…)

01:45 Enfin, melt-up ou pas, les marchés vont quand même avoir fort à faire pour maintenir une tendance haussière tout au long de l’année prochaine. Je ne dis pas que c’est impossible – surtout avec les dirigeants politiques et économiques actuellement au pouvoir –, mais cela devient quand même fort compliqué, notamment en Europe.

En effet, dans la Zone euro, la « locomotive » allemande fait de la résistance face aux politiques de relance souhaitées/imposées par la BCE, comme l’explique Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :

« Les dernières déclarations de Christine Lagarde, en fin de semaine dernière, avaient de toute évidence pour objectif premier d’accentuer la pression sur l’Allemagne, dont la nouvelle présidente de la BCE déplore les excédents (les Pays-Bas sont également dans son viseur), lesquels seraient de son point de vue bien plus utiles s’ils étaient investis dans des infrastructures ou l’éducation.

L’ancienne patronne du FMI a d’une façon générale confirmé son penchant keynésien en se disant convaincue que le seul moyen de faire croître une économie est de se reposer sur les interventions du gouvernement. Las ! L’Allemagne semble bien en peine de se décider à quoi que ce soit, alors qu’Angela Merkel est en fin de règne et que celle qui doit lui succéder menace maintenant de jeter l’éponge.« 

02:00 Oui, l’Allemagne se cherche… et pas sûr que cela plaise à ses interlocuteurs européens lorsqu’elle se sera trouvée :

« La nouvelle présidente de la CDU Annegret Kramp-Karrenbauer (dite ‘AKK’) vient en effet de voir son parti essuyer plusieurs revers électoraux cuisants cet automne, ce qui suscite des interrogations quant à la pertinence de sa ligne politique. Dès l’ouverture du congrès du parti conservateur de la CDU à Leipzig le 22 novembre, elle a mis les délégués au pied du mur et s’est fendue d’une déclaration sans ambiguïté : ‘si ma vision de l’Allemagne vous dérange et que la politique que je mène ne vous plaît pas, alors arrêtons ici et maintenant’ !

Il serait quoi qu’il en soit suicidaire pour Annegret Kramp-Karrenbauer de tenter de se faire un nom en imposant une stratégie de ‘choc et de rupture’ consistant à rompre avec la thésaurisation en vigueur depuis 14 ans, sans même être en mesure de décrire quels seraient les bénéfices d’une politique de relance keynésienne pour le pays.

La présidente de la CDU se verrait de surcroît accuser de céder devant Christine Lagarde, alors qu’Angela Merkel a, elle, constamment résisté à la pression que lui mettait Mario Draghi pour mettre du stimulus dans l’économie allemande.

La chancelière a même si bien résisté aux sollicitations de l’ex-président de la BCE que ce dernier a fini par remettre lui-même du stimulus via le rétablissement d’un QE auquel le patron de la Bundesbank Jens Weidman n’était pas favorable.« 

Une Europe qui se ferait de plus en plus « sans » l’Allemagne… pas sûr que cela fonctionne… ni que cela plaise aux marchés ! (L’intégralité de l’analyse de Philippe est disponible en cliquant ici.)

02:45 Et les cryptos, là-dedans ? (Oui, je passe du coq à l’âne, que voulez-vous, on n’a pas toujours de transition subtile sous la main…) Elles font grise mine elles aussi – et même l’investisseur le plus motivé doit se demander ce qu’il se passe… et s’il ne ferait pas mieux d’aller voir ailleurs (par ici, par exemple ?)…

Ne jetez pas l’éponge tout de suite. Les cryptos sont une tendance de fond… et n’oubliez pas leur statut, certes encore fragile mais qui semble intéresser les intervenants, de « refuge » en cas de bouleversement sur les marchés.

Florian Darras examine dans Cryptos Trading l’un des facteurs pesant actuellement sur les cours :

« Une raison qui semble plus directement corrélée est la ‘capitulation’ de mineurs de cryptos (et particulièrement du bitcoin, première capitalisation à 66,4% du marché), dont parlent les médias spécialisés. En effet, la difficulté de minage (la puissance de calcul qui doit être déployée sur le réseau), pourtant en hausse constante depuis près d’un an, a brutalement chuté ces derniers temps.


Difficulty Bitcoin
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Cette chute du hash s’illustre par le fait que des mineurs ‘débranchent leur machine’ et cessent de miner, n’ayant plus les liquidités suffisantes pour se le permettre ou épongent en vendant leurs récompenses. La chute devrait être compensée au moins en partie. En effet, la difficulté du minage se réajuste tous les 2016 blocs afin que le temps moyen d’une transaction sur le réseau du bitcoin demeure de 10 minutes entre chaque bloc. Pour l’instant, force est de constater que ça n’est pas le cas.

Ce phénomène est généralement annonciateur d’une tendance baissière de court terme. Les mineurs moins capables d’endurer la compétition – qui minent sans être rentables depuis trop longtemps – doivent généralement se débarrasser de leurs bitcoins à perte… avec toutes les implications que de gros murs de ventes peuvent avoir sur les carnets d’ordres (déclenchements de stop loss en série). L’équivalent de 20 M$ de BTC auraient ainsi été vendus ces derniers jours.

C’est la 3ème fois dans l’histoire du bitcoin que cela arrive : en juillet 2016 et en fin d’année 2018, sans que les effets ne s’éternisent, comme l’histoire nous le montre. »

A suivre donc – et à surveiller notamment en cas de retournement du côté des actions et/ou des obligations…

04:45 Terminons sur des nouvelles bien plus encourageantes, concernant un marché lui aussi chahuté des dernières semaines, celui du cannabis. Edern Rio a de grandes nouvelles à nous annoncer dans Opportunités Technos :

« A 10 heures du matin, mercredi, je me suis connecté pour regarder la session de ‘mark-up’ [NDR : examen du texte de loi et de ses amendements] du Comité judiciaire de la Chambre des Représentants – ainsi que le vote potentiel – portant sur le texte de loi HR3884 : le Marijuana Opportunity Reinvestment and Expungement Act of 2019.

[…] Le débat a fait rage jusque dans l’après-midi… mais, finalement, le vote a eu lieu : à 24 voix pour et 10 contre, le comité judiciaire a voté ‘oui’ au cannabis.

Ne vous méprenez pas : c’est un moment historique, pour la légalisation du cannabis. Et il a contribué à alimenter un rebond majeur, sur le marché du cannabis, mercredi.

A la clôture des marchés, bon nombre d’acteurs du secteur avaient progressé de plus de 10%.

En deux jours, l’ETF ETFMG Alternative Harvest ETF (MJ) a bondi de plus de 11,7%, et de grands noms tels que Canopy Growth (NYSE : CGC) et Aurora Cannabis (NYSE : ACB) ont bondi de plus de 32% et 34% respectivement.


Cours ETFMG
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Reste à voir comment cette nouvelle dynamique va tenir sur la durée. La session de vendredi et celles de la semaine prochaine seront déterminantes.

Il y a encore énormément de marge, avant de renouer avec les plus-hauts record enregistrés cette année par de nombreuses valeurs du cannabis, mais un vote favorable au MORE Act est le catalyseur idéal pour déclencher le prochain round de gains dans le secteur du cannabis. C’est donc un moment idéal pour investir dans des actions complètement déprimées malgré ce rebond. »

La suite de cet article est en ligne ici – et si vous voulez passer à l’action sur ce secteur, suivez les conseils de Ray Blanco : ils sont disponibles en cliquant ici.

Excellente soirée,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes


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